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 (!) MANIFESTATION Noville Suisse 9 septembre 2017                    (!) Info minute – Revue de Presse

Ce mercredi 6 septembre, le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot présentera en conseil des ministres son projet de loi relatif à l’interdiction de l’exploitation des hydrocarbures. L’APEL 57 soutenu par les collectifs opposés au pétrole et gaz de schiste et de couche lui ont adressé un courrier l’interpellant sur l’exclusion du gaz de couche de cette interdiction.

Monsieur Nicolas HULOT

Ministre de la Transition écologique et solidaire

Objet : Projet de loi hydrocarbures / exclusion du gaz de couche (Coal Bed Methane)

Demande de rendez-vous

Monsieur le Ministre de la Transition écologique et solidaire,

Suite à votre présentation du « Plan Climat », le 6 juillet dernier, le gouvernement doit adopter le 6 septembre en conseil des ministres un projet de loi relatif à l’interdiction de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures non-conventionnels en France. Dans ses principales orientations, ce projet de loi suscite de réels espoirs chez tous les défenseurs de l’environnement. Toutefois, l’exclusion du gaz de couche (Coal Bed Methane) de cette interdiction étonne et inquiète les associations et collectifs lorrains ainsi que ceux du Jura et du nord de la France, en particulier, concernés par l’activité et les projets d’une entreprise dénommée “La Française de l’Energie.”

En effet, reprenant la proposition de loi réformant le code minier adopté en janvier 2017 par l’Assemblée nationale, l’article L. 711-1 du nouveau projet de loi est ainsi conçu : « Sont considérés comme hydrocarbures non-conventionnels : 1° Les hydrocarbures liquides ou gazeux qui sont piégés dans la roche-mère, à l’exception des hydrocarbures gazeux contenus dans les couches de charbon ; (…) ».

Cette exclusion du CBM du projet d’interdiction de l’exploitation des hydrocarbures ne peut s’expliquer que par une confusion entre « gaz de mine » et « gaz de couche », confusion soigneusement entretenue par la Française de l’Energie. Cette entreprise, par une communication basée sur des glissements de sens continuels entre ces deux termes, se sert de son activité de production de gaz de mine dans le Nord pour obtenir le soutien des autorités à son projet lorrain d’extraction de gaz de couche, alors qu’il ne s’agit ni du même gaz, ni des mêmes techniques d’extraction, loin s’en faut.

Il nous paraît essentiel de rappeler la distinction entre ces deux énergies : le gaz de mine (grisou), accumulé dans d’anciennes mines de charbon, est exploité par simple pompage, sans aucun forage supplémentaire. Ce gaz doit être capté, et c’est l’activité de la Française de l’Energie dans le Nord.

Le gaz de couche, lui, est adsorbé dans des couches de charbon profondes, jamais exploitées, et très peu perméables. Il est parfaitement inoffensif s’il reste dans le sol. En revanche, les impacts environnementaux de son extraction sont avérés, que ce soit sur la qualité de l’air, des eaux profondes et de surface, ou sur les paysages. Celle-ci nécessite des techniques invasives (forages horizontaux, « stimulation » de la couche de charbon), avec des conséquences environnementales bien documentées. D’ailleurs, alors que la Française de l’Energie prétend, sans en avoir fait la preuve, pouvoir exploiter le gaz de couche sans recours à la fracturation hydraulique, elle annonce dans le même temps des « tests de stimulation » dans les DAOTM déposés en Préfecture en 2015.

Depuis 2004, La Société European gas Limited, renommée en 2015 Française de l’Energie, recherche du gaz de couche en Lorraine. En dépit d’une communication laissant croire à des résultats probants, ces forages ont en réalité tous été des échecs : ennoyage des puits de Diebling (2006) et Folschviller1 (2007), pannes à répétitions à Tritteling (2014-2015), perte de milliers de mètres-cubes d’eau dans une faille lors du récent forage de Lachambre (2016-2017)…

Ces échecs successifs et leurs impacts environnementaux ont éveillé de fortes oppositions locales, très peu médiatisées en raison de l’omerta qui pèse sur ce sujet en Moselle.

Ces réalités sont ignorées des pouvoirs publics. Lors de l’examen de la proposition de loi réformant le code minier par l’Assemblée nationale, en janvier 2017, M. Chanteguet, rapporteur de la proposition, justifiait ainsi l’exclusion du gaz de couche de l’interdiction des hydrocarbures non conventionnels : « Nous avons retiré les hydrocarbures liquides ou gazeux piégés dans les couches de charbon. Je pense que les dispositions votées confortent et sécurisent l’entreprise qui les exploite en Lorraine. Aujourd’hui nous exploitons en France le gaz de mines, et nous avons commencé à exploiter le gaz de houille dans des veines déjà fracturées. »

Il s’agit là d’une grossière erreur : si la Française de l’Energie exploite bien le gaz de mine dans le nord, elle ne détient, en Lorraine, que des Permis de Recherche : elle n’exploite pas de gaz de couche. Toujours en train d’expérimenter, elle n’a jamais fait la preuve de sa capacité à produire du gaz.

ll est indispensable d’interdire l’exploration de ce gaz de couche au même titre que celle des autres hydrocarbures.

Nous, citoyens et collectifs mosellans, soutenus par les collectifs opposés aux hydrocarbures de schiste, vous demandons de faire évoluer le texte de votre projet de loi. Nous souhaitons la simplification du projet de texte de loi en limitant l’art. L. 712-2 à la mention « L’exploration des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux est interdite sur le territoire national, dans la zone économique exclusive et sur le plateau continental » sans exclusion du gaz de couche.

Nous avons l’espoir que vous n’autoriserez pas, par ce projet de loi, la poursuite de l’exploration du gaz de couche ainsi que de sa future exploitation, ce qui condamnerait notre région et celle du Nord de la France, déjà durablement dégradées par leur passé minier, à un avenir fossile.

C’est pourquoi nous vous prions, Monsieur le Ministre, de bien vouloir nous recevoir au Ministère de la Transition écologique, avant la présentation du projet de loi, afin de clarifier ces éléments, preuves à l’appui (journaux de forages et rapports de fin de forages obtenus à la DREAL, notamment).

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération distinguée,

Marieke Stein

Pour l’APEL57

(Association pour la Préservation de l’Environnement Local)

Signatures

Collectif de Lachambre (57), Les Grenouilles en colère (57), STOP Gaz De Couche 57, Association Air Vigilance (57), Collectif Houille-ouille-ouille 59/62, Non au gaz de schiste Pays de Savoie et de l’Ain  (01, 73, 74), Collectif isérois Stop GHRM (38), Collectif du pays fertois (77), Collectif Stop gaz de schiste 69, Collectif Valgorce (07), Collectif 07 Stop Gaz et Huile de Schiste, Stop Gaz de Schiste 39, Collectif du Grand Valentinois (26), Collectif Non au gaz de schiste Montélimar/Drôme Sud, Collectif stop gaz de schiste Anduze (30), Collectif « gaz de schiste non merci ! » Garrigue Vaunage (30), Collectif Basta!Gaz Alès, Collectif CAMIS’GAZ-permis plaine d’Alès, Collectif biterrois non au gaz de schistes, Collectif Orb Jaur non au gaz de schistes (34), Collectif Carmen (02-Sud de l’Aisne), Collectif viganais contre les huiles et gaz de schiste, de couche et de houille, Taupes énervées du 91, Les Dindons de la Farce, Collectif Causse Méjean Gaz de Schiste NON ! (48), Collectif Florac (48), Collectif Touche pas à mon schiste, Collectif Arboras, Collectif Aniane, Collectif Gignac (34), Collectif Montpeyroux-Arboras-Aniane (34),  Collectif Non au gaz de schiste 91, Collectif Ile-de-France Non aux gaz et pétrole de schiste, Collectif Hautes Cévennes (30), Collectif Auzonnet, Cèze et Ganière (30), Collectif « Non au Gaz et Huile de Schiste 47, Association Non au Gaz de Schiste 83, Stop au gaz de schiste-Non al gas d’esquit 47

Le site de l’association APEL 57 : https://apel57.jimdo.com

(!) Info minute – Revue de Presse

Les fake news sont à l’honneur et pas uniquement dans les tweets de D.Trump! Depuis des mois on nous raconte que le gaz de couche doit être exploité parce que c’est du grisou et que le grisou, tout le monde le sait, c’est dangereux. (Texte écrit par Isabelle Lévy, membre du collectif du Pays Fertois, Non au pétrole de schiste, ni ici, ni ailleurs!)

Et oui, le grisou, c’est dangereux, oui, il faut le capter, et tant qu’à faire l’exploiter. Mais le grisou n’a rien à voir avec le gaz de couche! On nous aurait donc menti?

Gaz de couche, gaz de mine, gaz de houille… Ouille ouille, quel casse-tête!

Alors, quelques définitions.

Le grisou, c’est le gaz de mine. Comme son nom l’indique, il est présent dans les mines en exploitation ou ayant été exploitées. Ce gaz, contenu dans les veines de charbon a été libéré au moment de l’exploitation, les veines de charbon ayant été fragmentées par les mineurs, c’était le but de la manœuvre. C’était le charbon qui était exploité. Le grisou, le gaz de mine était un produit et un danger « collatéral ». 

Les grandes catastrophes (Courrières, Liévin) restent dans les mémoires. Il fallait absolument empêcher le grisou de s’échapper et éviter à tout prix les explosions qu’il pouvait provoquer. De là est née l’idée qu’on pouvait l’exploiter 

Aujourd’hui, on exploite encore le gaz de mine, sans aucun forage supplémentaire.  Lorsque l’exploitation des veines de charbon est terminée, le gaz (essentiellement du méthane) s’échappe encore. Si on ne capture pas ce grisou il va s’échapper dans l’atmosphère et puisque c’est du méthane, il va participer au réchauffement climatique. Alors, autant le récupérer et le valoriser!

C’est ce qui se passe dans le Nord. La société Gazonor, avant d’être rachetée récemment par la Française de l’Energie capturait le grisou et le réinjectait pour le valoriser. 

Le gaz de couche (ou le gaz en couches de charbon) ou encore CBM est un gaz présent dans les couches de charbon JAMAIS exploitées (parce que peu rentables). Il est captif de ces couches, il ne sort pas tout seul. Il faut vraiment aller le chercher pour le récupérer.

Les méthodes mises en œuvre sont invasives, il ne suffit pas de « l’aspirer ». Si on ne titille pas le gaz de couche, il reste prisonnier, il ne s’échappe pas de son piège.

Au moment du vent de folie qui a saisi tous les industriels liés aux hydrocarbures, paniqués à l’idée du tarissement de la ressource, de l’arrivée du Peak Oil, ils ont voulu faire feu de tous gaz.  C’est une des raisons qui a conduit à la volonté d’exploiter le gaz de schiste et le gaz de couche. 

Le gaz de houille. Et bien c’est l’ensemble des gaz qu’on peut trouver dans les veines de charbon, à savoir le gaz de mine (le grisou) et le gaz de couche (qui dort tranquillement, sans faire de mal à personne!). 

Confusion entretenue dans l’avant projet de loi

Aujourd’hui, alors que tout le monde cherche des solutions pour « décarbonner » nos énergies, un avant projet de loi (qui fera l’objet d’une présentation en conseil des ministres, le 6 septembre 2017) prévoit la fin de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures en France. (1)

Pourquoi, dans cet avant-projet, la confusion entre grisou et gaz de couche est-elle entretenue? 

On peut en effet lire, article L711_1 (définition des hydrocarbures non conventionnels): 

Sont considérés comme hydrocarbures non conventionnels :

« 1° Les hydrocarbures liquides ou gazeux qui sont piégés dans la roche-mère, à l’exception des hydrocarbures gazeux contenus dans les couches de charbon; […]”

et un peu plus loin: 

« Art. L. 712-5. – Les dispositions du présent chapitre ne s’appliquent pas au gaz de mine qui est un gaz issu des veines de charbon dont la récupération se fait sans intervention autre que celle rendue nécessaire par l’aspiration de ce gaz des vides miniers afin de maintenir ceux-ci en dépression.  (1)

Malgré l’interdiction de toute nouvelle exploration et, à terme, de toute exploitation des hydrocarbures, ce projet de loi prévoit, par exception, qu’il sera possible de créer de nouveaux vides miniers. On va donc fabriquer du grisou qui n’existe pas encore!

En forant pour récupérer ce méthane on va à l’encontre des objectifs de réduction du recours aux énergies fossiles. On prend des risques importants pour la stabilité des sols, grandement instables dans ces régions, on prend le risque de polluer les nappes phréatiques.  Tout ça pour récupérer le gaz de couche qui est captif si on le laisse tranquille. 

La Française de l’Energie effectue de nouveaux forages en espérant récupérer du méthane qu’elle fait passer pour du grisou. Elle est passée maître dans les discours fallacieux. Elle est arrivée à faire subventionner la capture du méthane du Nord comme « énergie verte ». 

Se servant de ce label, elle explique aujourd’hui aux décideurs locaux que les nouveaux puits de Lorraine, permettront de produire un gaz à « circuit court », ce qui lui permet de récupérer des subventions du conseil régional…

Mais à partir du moment où il faut faire de nouveaux forages ce n’est plus du gaz de mine. La Française de l’Energie essaie de fabriquer du grisou, sans exploiter les mines de charbon, au nom d’une énergie soit-disant verte.

(1) http://www.arnaudgossement.com/archive/2017/08/24/energie-le-gouvernement-finalise-un-projet-de-loi-relatif-a-5973571.html

Gaz de mine, oui, Gaz de couche, non!

Pour aller plus loin :

Alerte au gaz de couche, source de pollution dans le Nord et en Lorraine

https://reporterre.net/Alerte-au-gaz-de-couche-source-de-pollution-dans-le-Nord-et-en-Lorraine

 

(!) Info minute – Revue de Presse

La commission du développement durable a terminé hier 17 janvier 2016 à minuit l’examen du texte du projet de loi adaptant le code minier au droit de l’environnement et de ses 360 amendements (voir ici le dossier de l’ensemble des amendements adoptés ou rejetés).

C’est ce texte qui sera étudié en séance plénière à l’Assemblée nationale, les 24 et 25 janvier 2017, de nouveaux amendements seront encore déposés .

Concernant l’interdiction des hydrocarbures non conventionnels, c’est l’amendement du rapporteurgaz-de-couche-non-conventionnel-code-minier Jean Paul Chanteguet qui a été retenu (page 369) : celui-ci ne considère pas « les hydrocarbures gazeux contenus dans les veines de charbon » comme des hydrocarbures non conventionnels et de fait, ils ne sont pas concernés par cette interdiction.

De plus, la définition qu’a proposé M. Chanteguet est très générale alors que plusieurs autres amendements apportaient une définition plus complète et précise des hydrocarbures non conventionnels incluant les gaz de couche et leur interdiction à ce titre.

Volonté délibérée de ne pas interdire le gaz de couche

Il y a eu une volonté délibérée de ne pas interdire ces gaz de couche, les députés Mme S. Buis (amendement page 274) et M. F. Verdier (amendement page 336) ont retiré leurs amendements au profit de celui de M. Chanteguet moins complet, ils ne sont pas intervenus sur la question des gaz de couche.

L’amendement (page 280) défendu par Mme L. Abeille interdisant les gaz de couche au titre d’hydrocarbures non conventionnels a été rejeté par la commission du développement durable!

La Lorraine sacrifiée!

M. Chanteguet a entretenu la confusion entre gaz de mine et gaz de couche en laissant croire quegaz-de-couche-stop-gaz-de-schiste-code-minier son bilan carbone était meilleur que celui du pétrole. Il a présenté le gaz de couche comme une énergie de transition , une « énergie verte » comme dirait La Française de l’énergie qui détient plusieurs permis de recherche (lire ici, et ). Nous avons l’impression que la Lorraine a été « sacrifiée ».

Rappel: Le gaz de mine (ou grisou) peut être récupéré suite à l’exploitation du charbon. Le gaz de couche (considéré comme hydrocarbure de roche mère, fait partie des « gaz naturels non-conventionnels » avec les gaz de schistes, les hydrates de méthane (clathrates sous-marins ou des pergélisols), ou le CH4 dissous dans certaines eaux souterraines salines). Il est piégé dans les veines de charbon et nécessite des techniques de fracturation pour être extrait.

Revoir les séances de la commission du développement durable et l’intégralité des débats sur cette proposition de loi et les amendements.

Rediffusion de Gasland sur ARTE ce samedi matin 30 Août à 10h30              (!) Info minute – Revue de Presse

D’après la publication de l’Associated Press du jeudi 28 août 2014, 18:45

Six ans après le boom du gaz de schiste, la Pennsylvanie a pour la première fois publié le détail de 243 cas dans lesquels les organismes de réglementation de l’État confirment que les compagnies de prospection de pétrole ou de gaz ont contaminé les puits d’eau potable de particuliers.

Jeudi, le ministère de la protection de l’environnement a fini par rendre accessible publiquement les documents de l’agence sur ce sujet. Ces dernières années, face au refus de l’administration de rendre ces sources accessibles, l’Associated Press et d’autres organes de presse – qui enquêtaient sur les plaintes déposées par les particuliers suite aux contaminations liées aux forages, avaient engagé des poursuites judiciaires à l’encontre de l’administration publique.

Manque de transparence

pollution eau gaz de schiste frackingLe mois dernier, le contrôleur général de l’État de Pennsylvanie avait indiqué dans un rapport que le système du département de la protection de l’environnement (DEP) pour le traitement des plaintes « était terriblement inadéquat » et que les enquêteurs ne pouvaient même pas déterminer si toutes les plaintes avaient effectivement été enregistrées dans le système de cette administration publique.

Le département de la protection de l’environnement n’avait pas réagi immédiatement devant la presse. Mais depuis, il a effectivement mis en ligne l’information le jour ou sept associations environnementales indiquaient avoir envoyé une lettre demandant à l’agence de tenir compte des 29 recommandations du contrôleur général.

Pour Thomas Au du  Pennsylvania Sierra Club, la publication de ces documents sur ces cas de contamination de l’eau potable par les forages hydrocarbures  » est un pas dans la bonne direction« , « Mais c’est quelque chose qui aurait dû être rendu public il y a longtemps.« 

243 cas de pollution de l’eau

Fracking waste water  in Wyoming : toxic wasteParmi ces 243 cas, pour la période 2008 à 2014, certains sont la conséquence d’une seule opération de forage ayant affecté plusieurs sources d’eau potable. Les problèmes énumérés dans les documents comprennent la contamination de l’eau potable par le méthane, le rejet d’eaux usées et autres polluants, l’assèchement de puits, les sources devenues impropres à la consommation. Parfois les problèmes étaient temporaires, mais les noms des personnes victimes de ces problèmes de pollution ayant été supprimé de cette base d’information, il n’est pas possible de savoir si les problèmes ont été résolus à leur satisfaction. En outre, d’autres plaintes sont à l’étude.

Le gisement de Marcellus, riche en gaz de schiste est situé dans les sous-sols de la Pennsylvanie, de la Virginie-Occidentale, de New York et de l’Ohio. L’explosion du nombre de forages à partir de 2008 a fait du gisement de Marcellus, le champ gazier le plus productif du pays et plus de 6.000 puits de gaz de schiste y ont été forés. Cette activité à généré des milliards de dollars de chiffre d’affaires pour les entreprises et les propriétaires fonciers, mais aussi à débouché sur de nombreuse plaintes de propriétaires dont les sources d’eau ont été contaminées ou détruites.

L’extraction du combustible logé dans le schiste nécessite l’injection sous haute pression dans le sous-sol de millions de litres d’eau, avec du sable et des produits chimiques, afin de briser la roche et libérer le gaz. Une partie de cette eau, ainsi que des métaux lourds et des polluants, retourne à la surface.

Les documents publiés jeudi listent des problèmes de pollution de l’eau potable liés à des forages dans 22 cantons (counties) de l’État de Pennsylvanie, la plupart des cas provenant des counties de Susquehanna, Tioga, Lycoming ainsi que celui de Bradford dans le nord-est de l’état.

Les compagnies exploitant le gaz de schiste se défaussent

Certaines compagnies d’énergie se sont empressées de rejeter ou minimiser le problème de la contamination des sources d’eau, suggérant que cela arrive rarement ou même jamais.

fracking_site_usgs marcellus gaz de schisteLa Marcellus Shale Coalition, qui regroupe les principaux groupes exploitant de gaz de schiste, a réagi en indiquant (sans rire) que le problème était lié a l’absence de normes dans la construction des puits d’eau potable ! …et que c’est ceci qui était à blâmer.

Pour Dave Spigelmyer, président de cette coalition « la Pennsylvanie fait face depuis longtemps à des défis pour la gestion de l’eau, ceci étant lié à la géologie unique de notre région – où le méthane est souvent présent dans les aquifères peu profonds » Pour lui beaucoup de problèmes sont liés à des déversements en surface et non pas aux forages.

Rappelons que la Pennsylvanie, État jumelé avec la région Rhône-Alpes, a accordé des conditions fiscales redoutablement favorables à l’industrie de l’exploitation des gaz de schiste, laquelle est un généreux contributeur au financement des campagnes électorales.

 

(!) Info minute revue de presse

SONDAGE OU INTOX ?                                                                      

 Sondage Gaz de Schiste« Gaz de schiste : 80% des français éclairés favorables à l’expérimentation d’une technologie alternative » titre le web. Magazine Enerzine  (1) , suite à un sondage réalisé par l’IFOP (2) pour la société Ecorpstim, filiale de la société gazière eCorp, titulaire entre autres du Permis de recherche de Gex.(3)

Un français « éclairé » est celui qui, comme 53% des 1508 personnes sondées en février 2013, croit « savoir de quoi il s’agit ». Et dont les réponses montrent que beaucoup n’ont eu qu’une information partielle, voire partiale…Remarquons d’abord que 80% de 53%, ça ne fait jamais que 42% et que l’astuce permet de présenter les résultats sous un jour un peu biaisé.

sondageMais soyons positifs. Ce sondage affirme que 92% des français ont entendu parler des gaz de schiste, et qu’une immense majorité de ceux qui « savent » (entre 90 et 94%) est consciente des risques environnementaux liés à la consommation d’eau et à la pollution des nappes « par les produits chimiques utilisés ». On ne leur a pas posé la question des autres risques comme la migration du gaz, les remontées de métaux lourds ou d’éléments radioactifs, les risques sismiques, les émanations de gaz dans l’air…dommage ! Toutefois 85% des mêmes estiment que « l’exploitation des gaz de schiste est un technique que l’on maitrise mal ».

Ensuite plus de 70% de ces « français éclairés » (soit 37% de l’échantillon total) pensent que cette exploitation « augmenterait l’indépendance énergétique de la France » (de combien ? la question n’est pas posée, et pour cause !), que « les ressources de gaz de schiste sont importantes en France » (c’est combien importantes, alors que personne ne sait vraiment ?) et qu’elle « créerait de nombreux emplois en France » (oui, quelques centaines selon le Rapport du Conseil Général de l’Economie, de l’Industrie, de l’Energie et des Technologies…sans parler des emplois perdus dans l’agriculture ou le tourisme !). On voit bien à quelles lanternes ont été éclairés ces Français-là …qui restent toutefois plus sceptiques (autour de 60%) sur une la ré-industrialisation du pays, le recul induit du nucléaire ou l’action sur la baisse des prix.

Concernant des forages scientifiques « pour évaluer les ressources présentes en France »  58% des citoyens « éclairés », soit 31% des sondés, se disent plus ou moins favorables : leur a-t-on dit que ces forages seraient réalisés par des entreprises (et pas par des scientifiques) dont l’intention est bien d’exploiter ce qu’ils pourraient trouver ?

Enfin vient la vraie question de Ecorpstim, société qui cherche à promouvoir  la « stimulation des puits » par le propane : « s’il existait aujourd’hui une technique alternative qui ne nécessiterait ni eau, ni produits chimique pour extraire le gaz de schiste, seriez-vous favorables à ce qu’elle soit testée à titre expérimental en France ? » Ben oui…si on pouvait avoir le beurre et l’argent du beurre, on pourrait se laisser tenter. A part que la technique promue par Ecorpstim est « expérimentale » et utilise du propane, gaz dangereux,  explosif et asphyxiant … ce qu’on a oublié de dire aux sondés dont 46% (80% de 53%) se sont laissés  prendre au mirage de l’extraction propre.

« Un bel exercice de communication » comme le résume sobrement Pierre Le Hir sur le site du Monde du 27 mars.

JC

(1) http://www.enerzine.com/12/15518+ifop—les-mentalites-francaises-sur-le-gaz-de-schiste-evoluent+.html

(2)   http://www.ifop.com/?option=com_publication&type=poll&id=2199

(3) Ecorp qui est également pétitionnaire de la demande d’une extension de périmètre de recherche minière avec Gex Sud, demande jugée recevable.

Cette semaine en Rhône-Alpes: Agenda ici                                                                 ( ! ) Info minute
Haute Savoie: Grande mobilisation à Saint Julien en Genevois le 11 février
Communiqué de presse Mercredi 01 février 2012

Le gouvernement a demandé la semaine dernière l’accélération de l’instruction des demandes de permis de recherche d’hydrocarbure liquide ou gazeux de Blyes, Gex Sud, Montfalcon et Lyon – Annecy. Quoi que disent les autorités, il s’agit bien là de nouveaux permis de pétrole et gaz non conventionnel qui vont être accordés sur notre territoire.

PLUS DE LA MOITIÉ DE LA RÉGION RHÔNE-ALPES MENACÉE
Les services de l’Etat ont reçu ordre de rouvrir l’instruction des permis qui avait été interrompue par la forte mobilisation citoyenne de l’année dernière. Ils disposent d’un délai d’à peu près un mois pour répondre. Après quoi les permis pourront être signés par le Ministère que l’avis des services soit favorable ou non.
La délivrance de ces nouveaux permis porterait à 8 le nombre de permis de recherche en Rhône-Alpes avec les permis accordés de Gex, Moussières et Lons le Saulnier et le permis en cours d’instruction de Montélimar Extension.

GISEMENTS CONVENTIONNELS… POUR COMMENCER
La loi du 13 juillet 2011 interdit la fracturation hydraulique et le gouvernement nous assure que ces nouveaux permis sont des gisements conventionnels.
Bien que ces demandes de permis ne mentionnent pas explicitement le caractère non conventionnel des hydrocarbures recherchés, la faible porosité des sols et l’échec des précédentes recherches en matière de gisement classique ne laisse aucun doute sur celui-ci. Les compagnies pétrolières ne cachent plus leur projet d’utiliser, au moment voulu, la fracturation hydraulique dans le cadre de « recherches scientifique », comme prévue par cette même loi. Elles seront d’ailleurs largement représentées dans la commission technique chargée d’encadrer et contrôler ces recherches.

LES COLLECTIFS RHÔNE ALPES EN APPEL AUX ÉLUS
Dans une démarche commune à l’ensemble des départements de la région, les collectifs en appellent aux élus pour que soient préservés nos milieux et notre ressource en eau. Ils leur demandent de contacter les administrations en charge de ces dossiers afin de mettre un terme à l’opacité qui les entoure.

RASSEMBLEMENT LE 11 FÉVRIER 2012 À SAINT JULIEN EN GENEVOIS EN HAUTE SAVOIE
Le Collectif Haute Savoie Non au gaz de schiste organise un rassemblement à Saint Julien en Genevois, pour exiger :
•    l’abrogation de tous les permis accordés en France.
•    l’interdiction définitive de l’exploration et l’exploitation de tous les hydrocarbures de roche mère.
•    la refonte du Code minier
•    l’abandon des programmes de recherche et d’exploitation des énergies fossiles en faveur de la recherche et du développement des énergies renouvelables.
•    l’organisation d’un débat public et participatif sur l’avenir énergétique de la France.

Les collectifs Rhônalpins appellent citoyens et élus à rejoindre cette grande mobilisation.

RESEAU RHONALPIN DES COLLECTIFS OPPOSES À L’EXPLOITATION DES GAZ ET HUILES DE SCHISTE

Cette semaine en Rhône-Alpes: Agenda ici                                                                 ( ! ) Info minute

Alors qu’avec le soutien des plus hautes autorités de l’État, le club « Energie et développement » organise un colloque le 17 janvier à la maison de la Chimie à Paris, lequel vise entre autre à remettre en cause l’interdiction française de la fracturation hydraulique, les citoyens se mobiliseront le même jour.

A l’initiative de Nofracking France, rassemblement citoyen, ESPLANADE des INVALIDES aux abords de la Maison de la Chimie (Paris 7ième) . 9h- 14h

Représentation citoyenne des Permis français en cours ainsi que des Permis à l’instruction, avec des citoyens et des élus locaux venus de leurs territoires.

Suivi d’une conférence de Presse, Intervenants :

* Françoise Degert, Présidente de  ”No Fracking France
* André Picot, Association toxicologie Chimie
* Jacques Cambon, ingénieur en hydrologie (Attac, membre du forum alternatif  mondial sur l’Eau, Marseille mars 2012)
* Martine Feraille, Citoyenne, Vigilance Permis de Gex (depts 01 et 74)
* Julien Renaud, Citoyen, Vigilance Ile de France
*Pierre Jugy, Maire de Tourtour (83)

Pour ré-affirmer l’Opposition citoyenne contre l’exploitation des gaz et huile de schiste , le même jour que l’Organisation du Colloque : “Le Bouquet énergétique dans tous ces états !

Contre colloque à la Région Ile de France, 57 rue de Babylone (Paris 7ième)  . 15h- 20h.

Cette semaine en Rhône-Alpes: Agenda ici                                                                 ( ! ) Info minute

De passage en Ardèche , l’actuel premier magistrat de l’État, le Président Sarkozy, en réponse à l’interpellation de citoyens lance ce message:  « Dites-leur que je n’autoriserai pas l’exploitation du gaz de schiste par fragmentation hydraulique »« Je sais que Total a déposé un recours mais de toute façon, pour nous, ce sera non. » Il eut été grossier que le Président de la République s’opposât à la loi. Il ne l’a pas fait.

On pourra se poser la question sur le verbiage utilisé par le Président de la République, ‘la fragmentation hydraulique‘ n’étant pas au menu d’un lexique pourtant riche. Faut-il encore rappeler que le législateur à interdit depuis le 13 Juillet 2011 l’utilisation de la « fracturation hydraulique » pour l’exploitation des hydrocarbures en France. Faut-il rappeler que cette technique – la seule existante pour exploiter les ressources hydrocarbures emprisonnées dans les profondeurs de la roche mère – n’a aucune définition juridique?

Le Président en campagne, comme il l’a fait dans les Cévennes il y a quelques semaines, continue de « communiquer ». La stratégie reste la même.  Elle consiste à donner l’illusion que tous projets de recherche et d’exploitation des hydrocarbures de roche sont interrompus en France. Elle vise à décrédibiliser les lanceurs d’alerte sur les territoires de France et d’ailleurs.

Or plus de soixante permis sont toujours actifs. D’autres sont à l’instruction. Les promesses de campagne sont ce qu’elles sont.  

Aujourd’hui on ne fera que rester interloqué par les titres de la presse:

Gaz de schiste en Ardèche : «Pour nous, c’est non!» affirme Sarkozy

Gaz de schiste : Sarkozy dit non à son exploitation

Gaz de schiste : Sarkozy répète son refus de la fracturation hydraulique

Libé et Le Monde osant même:

Sarkozy réitère son refus de l’exploitation du gaz de schiste

M. Sarkozy réaffirme son opposition à l’exploitation du gaz de schiste

Le même M. Sarkozy qui au mois de Juin rassurait le premier Ministre polonais: « On sait que le gaz de schiste est important pour vous, on ne veut pas vous créer des difficultés au niveau européen »…