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 (!) MANIFESTATION Noville Suisse 9 septembre 2017                    (!) Info minute – Revue de Presse

Ce mercredi 6 septembre, le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot présentera en conseil des ministres son projet de loi relatif à l’interdiction de l’exploitation des hydrocarbures. L’APEL 57 soutenu par les collectifs opposés au pétrole et gaz de schiste et de couche lui ont adressé un courrier l’interpellant sur l’exclusion du gaz de couche de cette interdiction.

Monsieur Nicolas HULOT

Ministre de la Transition écologique et solidaire

Objet : Projet de loi hydrocarbures / exclusion du gaz de couche (Coal Bed Methane)

Demande de rendez-vous

Monsieur le Ministre de la Transition écologique et solidaire,

Suite à votre présentation du « Plan Climat », le 6 juillet dernier, le gouvernement doit adopter le 6 septembre en conseil des ministres un projet de loi relatif à l’interdiction de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures non-conventionnels en France. Dans ses principales orientations, ce projet de loi suscite de réels espoirs chez tous les défenseurs de l’environnement. Toutefois, l’exclusion du gaz de couche (Coal Bed Methane) de cette interdiction étonne et inquiète les associations et collectifs lorrains ainsi que ceux du Jura et du nord de la France, en particulier, concernés par l’activité et les projets d’une entreprise dénommée “La Française de l’Energie.”

En effet, reprenant la proposition de loi réformant le code minier adopté en janvier 2017 par l’Assemblée nationale, l’article L. 711-1 du nouveau projet de loi est ainsi conçu : « Sont considérés comme hydrocarbures non-conventionnels : 1° Les hydrocarbures liquides ou gazeux qui sont piégés dans la roche-mère, à l’exception des hydrocarbures gazeux contenus dans les couches de charbon ; (…) ».

Cette exclusion du CBM du projet d’interdiction de l’exploitation des hydrocarbures ne peut s’expliquer que par une confusion entre « gaz de mine » et « gaz de couche », confusion soigneusement entretenue par la Française de l’Energie. Cette entreprise, par une communication basée sur des glissements de sens continuels entre ces deux termes, se sert de son activité de production de gaz de mine dans le Nord pour obtenir le soutien des autorités à son projet lorrain d’extraction de gaz de couche, alors qu’il ne s’agit ni du même gaz, ni des mêmes techniques d’extraction, loin s’en faut.

Il nous paraît essentiel de rappeler la distinction entre ces deux énergies : le gaz de mine (grisou), accumulé dans d’anciennes mines de charbon, est exploité par simple pompage, sans aucun forage supplémentaire. Ce gaz doit être capté, et c’est l’activité de la Française de l’Energie dans le Nord.

Le gaz de couche, lui, est adsorbé dans des couches de charbon profondes, jamais exploitées, et très peu perméables. Il est parfaitement inoffensif s’il reste dans le sol. En revanche, les impacts environnementaux de son extraction sont avérés, que ce soit sur la qualité de l’air, des eaux profondes et de surface, ou sur les paysages. Celle-ci nécessite des techniques invasives (forages horizontaux, « stimulation » de la couche de charbon), avec des conséquences environnementales bien documentées. D’ailleurs, alors que la Française de l’Energie prétend, sans en avoir fait la preuve, pouvoir exploiter le gaz de couche sans recours à la fracturation hydraulique, elle annonce dans le même temps des « tests de stimulation » dans les DAOTM déposés en Préfecture en 2015.

Depuis 2004, La Société European gas Limited, renommée en 2015 Française de l’Energie, recherche du gaz de couche en Lorraine. En dépit d’une communication laissant croire à des résultats probants, ces forages ont en réalité tous été des échecs : ennoyage des puits de Diebling (2006) et Folschviller1 (2007), pannes à répétitions à Tritteling (2014-2015), perte de milliers de mètres-cubes d’eau dans une faille lors du récent forage de Lachambre (2016-2017)…

Ces échecs successifs et leurs impacts environnementaux ont éveillé de fortes oppositions locales, très peu médiatisées en raison de l’omerta qui pèse sur ce sujet en Moselle.

Ces réalités sont ignorées des pouvoirs publics. Lors de l’examen de la proposition de loi réformant le code minier par l’Assemblée nationale, en janvier 2017, M. Chanteguet, rapporteur de la proposition, justifiait ainsi l’exclusion du gaz de couche de l’interdiction des hydrocarbures non conventionnels : « Nous avons retiré les hydrocarbures liquides ou gazeux piégés dans les couches de charbon. Je pense que les dispositions votées confortent et sécurisent l’entreprise qui les exploite en Lorraine. Aujourd’hui nous exploitons en France le gaz de mines, et nous avons commencé à exploiter le gaz de houille dans des veines déjà fracturées. »

Il s’agit là d’une grossière erreur : si la Française de l’Energie exploite bien le gaz de mine dans le nord, elle ne détient, en Lorraine, que des Permis de Recherche : elle n’exploite pas de gaz de couche. Toujours en train d’expérimenter, elle n’a jamais fait la preuve de sa capacité à produire du gaz.

ll est indispensable d’interdire l’exploration de ce gaz de couche au même titre que celle des autres hydrocarbures.

Nous, citoyens et collectifs mosellans, soutenus par les collectifs opposés aux hydrocarbures de schiste, vous demandons de faire évoluer le texte de votre projet de loi. Nous souhaitons la simplification du projet de texte de loi en limitant l’art. L. 712-2 à la mention « L’exploration des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux est interdite sur le territoire national, dans la zone économique exclusive et sur le plateau continental » sans exclusion du gaz de couche.

Nous avons l’espoir que vous n’autoriserez pas, par ce projet de loi, la poursuite de l’exploration du gaz de couche ainsi que de sa future exploitation, ce qui condamnerait notre région et celle du Nord de la France, déjà durablement dégradées par leur passé minier, à un avenir fossile.

C’est pourquoi nous vous prions, Monsieur le Ministre, de bien vouloir nous recevoir au Ministère de la Transition écologique, avant la présentation du projet de loi, afin de clarifier ces éléments, preuves à l’appui (journaux de forages et rapports de fin de forages obtenus à la DREAL, notamment).

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération distinguée,

Marieke Stein

Pour l’APEL57

(Association pour la Préservation de l’Environnement Local)

Signatures

Collectif de Lachambre (57), Les Grenouilles en colère (57), STOP Gaz De Couche 57, Association Air Vigilance (57), Collectif Houille-ouille-ouille 59/62, Non au gaz de schiste Pays de Savoie et de l’Ain  (01, 73, 74), Collectif isérois Stop GHRM (38), Collectif du pays fertois (77), Collectif Stop gaz de schiste 69, Collectif Valgorce (07), Collectif 07 Stop Gaz et Huile de Schiste, Stop Gaz de Schiste 39, Collectif du Grand Valentinois (26), Collectif Non au gaz de schiste Montélimar/Drôme Sud, Collectif stop gaz de schiste Anduze (30), Collectif « gaz de schiste non merci ! » Garrigue Vaunage (30), Collectif Basta!Gaz Alès, Collectif CAMIS’GAZ-permis plaine d’Alès, Collectif biterrois non au gaz de schistes, Collectif Orb Jaur non au gaz de schistes (34), Collectif Carmen (02-Sud de l’Aisne), Collectif viganais contre les huiles et gaz de schiste, de couche et de houille, Taupes énervées du 91, Les Dindons de la Farce, Collectif Causse Méjean Gaz de Schiste NON ! (48), Collectif Florac (48), Collectif Touche pas à mon schiste, Collectif Arboras, Collectif Aniane, Collectif Gignac (34), Collectif Montpeyroux-Arboras-Aniane (34),  Collectif Non au gaz de schiste 91, Collectif Ile-de-France Non aux gaz et pétrole de schiste, Collectif Hautes Cévennes (30), Collectif Auzonnet, Cèze et Ganière (30), Collectif « Non au Gaz et Huile de Schiste 47, Association Non au Gaz de Schiste 83, Stop au gaz de schiste-Non al gas d’esquit 47

Le site de l’association APEL 57 : https://apel57.jimdo.com

(!) Info minute – Revue de Presse

Depuis plusieurs années, les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), ne cessent de marteler que pour espérer contenir la hausse de la température moyenne sous la barre de 2 °C par rapport à l’époque préindustrielle, 80 % des réserves fossiles connues (charbon, pétrole et gaz) doivent être laissées dans le sous-sol (Texte écrit par Claude Taton).

Il y a urgence, le point de bascule du réchauffement planétaire aux conséquences dévastatrices ne cesse de se rapprocher à grand pas ou n’est il déjà pas franchi ?

Projet de loi à l’examen

Le gouvernement doit adopter, le 6 septembre 2017, en conseil de ministres un projet de loi relatif à l’interdiction de l’exploitation des hydrocarbures suite aux annonces faites par le ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot, lors de la présentation de son «plan climat», le 6 juillet dernier.

Une première lecture rapide du texte laisse à penser une fin prochaine de l’extraction pétrolière et gazière et le bannissement de l’exploration de tous les hydrocarbures liquides ou gazeux mais … les hydrocarbures contenus dans les couches de charbon non exploitées seraient volontairement exclus des nouvelles dispositions de la loi. (1)

Le gaz de couche

Le gaz de couche est un hydrocarbure gazeux comme le précisait le BRGM (bureau de recherches géologiques et minières, établissement public, service géologique national) dans son rapport de 2013. (2)

Le gaz de couche est un méthane contenu dans les couches profondes de charbon non exploitées situées entre 1.000 et 2.000 m de profondeur (voir article précédent). C’est une énergie fossile, qui par sa combustion, participerait au dérèglement climatique. Il est responsable de 32 % du réchauffement climatique : « Sans effort spécifique majeur de réduction des émissions de méthane, l’objectif de l’Accord de Paris n’a aucune chance d’être respecté.(3) 

Pourquoi et comment interpréter cette exception inscrite dans le projet de loi alors que le ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot s’était engagé à en finir avec les énergies fossiles et à promouvoir la neutralité carbone?

Le gouvernement a-t il une fois de plus cédé aux lobbies et s’est-il laissé séduire par les annonces de la Française de l’Énergie ? Cette société anciennement appelée European Gas Limited s’est rebaptisée La Française de l’énergie (LFDE) et a été introduite en bourse en juin 2016 (pour plus de détails, lire « Alerte au gaz de couche, source de pollution dans le Nord et en Lorraine » ).

Financements publiques … pour la recherche d’une énergie fossile

LFDE joue sur la confusion entre le gaz de couche (exploré en Lorraine) et le gaz de mine (exploité dans le Nord de la France, lire « Le gaz de couche, c’est pas du grisou ») afin d’obtenir les autorisations de forage et, par cette confusion, se targue de contribuer à l’effort de réduction de l’empreinte carbone et de promouvoir ainsi une activité prochaine de production « d’énergie verte », le greenwashing est en marche!

Et la « supercherie » a fonctionné, le Conseil régional Grand Est ayant décidé de verser 1,75 millions d’euros pour soutenir le projet commun « REGALOR-ressources gazières de Lorraine » au bénéfice de l’Université de Lorraine et de l’entreprise Française de l’Énergie, en somme de l’argent public pour de la recherche d’une énergie fossile! La convention de financement justifie cette subvention comme suit:

« [le projet financé] a pour ambition la valorisation des champs gaziers stratégiques en Lorraine, ouvrant ainsi la voie à la création en Europe d’un nouveau type d’éco-industrie orientée sur la quantification des ressources gazières non-conventionnelles et leur exploitation respectueuse des écosystèmes environnants.”

LFDE pratique très bien les glissements de vocabulaire et les approximations. Elle revendique d’être la première entreprise française de production d’hydrocarbures alors qu’elle n’a jamais produit le moindre baril de pétrole, ni le moindre mètre cube de gaz. Elle prétend détenir le plus grand portefeuille de permis miniers, alors que ses nombreuses demandes pour obtenir des permis sont toujours en instruction. Il faut rassurer les investisseurs!

Glissements de vocabulaire et approximations pour faire passer la pilule

En fait, elle ne détient pas les permis qu’elle prétend détenir à l’exception de quatre PERH (Permis exclusifs de recherches d’hydrocarbures), intitulés Bleue Lorraine , Bleue Lorraine Sud, Sud Midi et le Valenciennois. Le premier a été renouvelé jusqu’au 30 novembre 2018, le second jusqu’au 7 novembre 2016. Ils sont situés sur le territoire est-mosellan.  Elle a déjà procédé à quatre forages exploratoires, un cinquième a eu lieu cet automne- hiver  2016 sur le site de Lachambre près de Saint Avold. 

Pour rappel, Samuel Ferey, professeur de sciences économiques, à l’Université de Lorraine, coauteur d’un publication précisait que « Le point crucial est, me semble-t-il, d’être tout à fait conscient que la Française de l’énergie est une entreprise privée, cherchant avant tout son profit pour elle, ses dirigeants et ses actionnaires. » (4). On est très loin de la lutte contre le réchauffement climatique !

LFDE a toujours bénéficié du soutien de l’État, du temps où Emmanuel Macron était Ministre de l’Économie, ce dernier s’était déjà prononcé en faveur de l’exploitation de ce gaz en Lorraine (5), et de l’ancien président de la Commission du développement durable à l’Assemblée nationale, Jean Paul Chanteguet. Lors de l’examen de la proposition de loi réformant le code minier par l’Assemblée nationale, en janvier 2017, celui-ci avait déjà  proposé l’exclusion du gaz de couche de l’interdiction des hydrocarbures non conventionnels, disposition qui avait été votée majoritairement par les députés.(6) Il avait justifié son amendement comme suit :

« Nous avons retiré les hydrocarbures liquides ou gazeux piégés dans les couches de charbon. Je pense que les dispositions votées confortent et sécurisent l’entreprise qui les exploite en Lorraine. Aujourd’hui nous exploitons en France le gaz de mines, et nous avons commencé à exploiter le gaz de houille dans des veines déjà fracturées. »  (7)

Dans l’argumentaire utilisé par J.P. Chanteguet, on peut lire « l’entreprise qui les exploite ». C’était déjà une tricherie. LFDE ne dispose que d’un permis de recherche. Mais cette entreprise a réussi à convaincre de nombreux interlocuteurs, y compris les politiques et ses actionnaires, qu’elle « exploite » le gaz de couche. De nombreux articles dans la presse témoigne du glissement du discours de LFDE. 

Le texte du projet de loi mentionne le gaz de mine en précisant que les dispositions contenues dans le projet de loi ne s’appliquent pas à ce dernier. Par contre en confortant le gaz de couche, le gouvernement valide le fait qu’un projet consistant à brûler du méthane extrait du sous-sol soit qualifié d’électricité verte.

Cela va à l’encontre de tous les discours tenus par le ministre de la transition écologique, de mettre fin aux énergies fossiles et « d’assécher » leur recherche (8). N’est-on pas dans une posture de la part du gouvernement ou plus tôt une imposture ? 

Dans le texte du projet de loi figure cette disposition mentionnant que « L’exploration des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux est interdite sur le territoire national, dans la zone économique exclusive et sur le plateau continental ( Art. L. 712-2. ). Ce seul article suffirait, l’exploration des mines d’hydrocarbures est interdite, il serait le premier acte de l’abandon de cette industrie.

Ce texte de projet de loi doit évoluer, de nombreuses autres questions restent en suspens, à savoir le bien fondé de la distinction des hydrocarbures conventionnels et non conventionnels, le devenir des permis exclusifs de recherche d’hydrocarbures attribués et en cours de validité, leur éventuelle prolongation, le droit de suite qui ne permet pas l’interdiction d’octroi de nouvelles concessions, l’avenir de la loi Jacob qui feront l’objet d’autres articles et analyses.

(1) http://www.arnaudgossement.com/archive/2017/08/24/energie-le-gouvernement-finalise-un-projet-de-loi-relatif-a-5973571.html 

(2) http://www.ineris.fr/centredoc/note-brgm-ineris-gaz-de-charbon-finale-29-05-13-fin-unique-1382978611.pdf

(3) https://www.alternatives-economiques.fr/alerte-methane/00076845

(4) « Le projet d’exploitation du gaz de charbon en Lorraine et son intégration dans le territoire »

page 73  http://georessources.univ-lorraine.fr/sites/georessources.univ-lorraine.fr/files/users/documents/livrevertgazhouille.pdf

(5) « Je suis favorable à la poursuite de l’exploration du gaz de houille en Lorraine, dont les réserves sont prometteuses et qui est bien accepté localement, indiquait le ministre le 24 mai lors du colloque Cyclope consacré aux matières premières. »  Le gaz de houille lorrain, le nouveau pari de Macron

https://www.challenges.fr/challenges-soir/apres-le-gaz-de-schiste-le-gaz-de-houille-lorrain-sur-lequel-parie-macron_22176 

(6) Proposition de loi portant adaptation du code minier au droit de l’environnement,

http://www.assemblee-nationale.fr/14/ta/ta0890.asp 

(7) M. Jean-Paul Chanteguet, rapporteur.

«  J’entends les explications données par Mme Abeille, mais je me suis exprimé en commission sur notre décision de ne pas interdire l’exploitation des gaz de houille ou de couche. Nous avons maintenu la loi de 2011, c’est-à-dire l’interdiction de la fracturation hydraulique. L’amendement qui a été adopté me semble équilibré, compte tenu des enjeux territoriaux et économiques. Demain, si l’exploitation des gaz de houille ou des gaz de couche menaçait d’avoir un impact sur le plan environnemental, le nouveau code minier que nous allons voter permettrait de l’interdire. J’émets, à regret, un avis défavorable. »

http://www.assemblee-nationale.fr/14/cri/2016-2017/20170104.asp

(8)  Le centre de recherche « Oïl Change International »  nous rappelle que : « Les gisements gaziers, pétroliers et mines de charbon actuellement exploités contiennent suffisamment de CO2 pour nous amener au-delà de la barre de 2° de réchauffement ; nous affirmons et prévenons : nous ne pouvons construire aucune nouvelle infrastructure fossile nulle part dans le monde. Tout nouveau projet lié à l’industrie fossile menace l’accord de Paris COP 21 et les millions de vies concernées par le dérèglement climatique ».

(!) Info minute – Revue de Presse

Les asthmatiques ont jusqu’à quatre fois plus de risques d’avoir une crise s’ils vivent près de puits de gaz de schiste extrait par fracturation hydraulique. Telle est la conclusion d’une recherche publiée lundi et réalisée à partir de patients vivant en Pennsylvanie.

Les asthmatiques priés de ne pas vivre près des exploitations de gaz de schiste

Comme le rapporte une dépêche AFP citant l’étude parue dans la revue médicale asthme stop gaz de schiste impact santeaméricaine JAMA Internal Medicine (consulter le résumé de l’étude), les risques augmentent comparativement à ceux résidant à de plus grandes distances.  Cette étude vient ainsi conforter d’autres travaux liant ces exploitations à des problèmes de santé, soulignent les auteurs de la faculté de santé publique de l’université Johns Hopkins à Baltimore.

La mise en exploitation de plus de 9000 puits rend l’air nocif

En Pennsylvanie (Est des États-Unis) où l’industrie de la fracturation hydraulique a mis en exploitation plus de 9000 puits en ces dix dernières années, les responsables sanitaires sont préoccupés par les effets de ce type de forage sur la qualité de l’eau et de l’air, ainsi que sur le stress pour ceux qui résident près des puits. Il peut y avoir par exemple plus d’un millier de passages de camions par jour sur des routes rurales normalement peu fréquentées.

Première étude d’ampleur à se pencher sur l’effet  de l’exploitation du gaz de schiste sur l’asthme

« Notre étude est la première à se pencher sur l’asthme et cette activité, mais nous avons déjà plusieurs recherches suggérant des effets néfastes sur la santé liés à la fracturation hydraulique« , relève un des auteurs, Sara Rasmussen, chercheuse au département de la santé environnementale à l’université Johns Hopkins.

Les scientifiques ont analysé les dossiers médicaux d’un groupe d’assurance maladie entre 2005 à 2012 dans plus de quarante comtés dans le nord et le centre de la Pennsylvanie, où se concentre l’exploitation des gaz de schiste. Les auteurs ont trouvé plus de 35’000 patients asthmatiques âgés de cinq à 90 ans. Pendant cette période, ils ont identifié près de 21’000 attaques d’asthme bénignes requérant seulement une ordonnance pour des corticoïdes, 1870 crises plus fortes nécessitant d’aller aux urgences et 4782 cas où les patients ont dû être hospitalisés.

Un risque de crise d’asthme entre 1,5 et quatre fois plus élevé près des puits

Ces scientifiques ont établi une carte des endroits où vivaient les malades par rapport aux emplacements des puits, la taille de ces derniers, leur nombre ainsi que leur phase d’exploitation, leur profondeur et le volume de production. Les asthmatiques qui vivaient au plus près d’un grand nombre de puits ou des plus actifs, avaient un risque de crise d’asthme entre 1,5 et quatre fois plus élevé. La probabilité d’une crise est d’autant plus grande que les puits sont dans une phase de production, qui peut durer de nombreuses années.

Impact de l’exploitation du gaz de schiste désastreux pour la santé des populations

Ces résultats ont été confirmés après avoir pris en compte d’autres facteurs pouvant exacerber l’asthme comme la proximité d’un grand axe autoroutier, des antécédents familiaux ou le tabac. Des études ont aussi suggéré que le stress pouvait nettement accroître le risque de crise d’asthme.

De précédentes recherches (lire ici) ont déjà lié les activités de fracturation hydraulique à des problèmes de reproduction, des naissances prématurées et à un poids plus faible des nouveau-nés ainsi qu’à une variété de symptômes cutanés et respiratoires.

Source: AFP / Romandie

(!) Info minute – Revue de Presse

Article traduit par nos soins publié initialement sur le site thinkprogress.org le 16 octobre 2014

Au Texas, le nombre de personnes tuées dans des accidents de la route impliquant des véhicules commerciaux a augmenté de plus de 50% depuis le « boom de la fracturation hydraulique » qui a commencé en 2008. C’est ce que rapporte une enquête conjointe de Houston Chronicle et Houston Public Media publiée le mois dernier.

accident camion fracturation gaz de schiste 1Selon les données du département des transports, les accidents mortels sur les routes du Texas sont passés de 301 accidents en 2009 à 454 en 2013. Selon ce rapport, le nombre de décès « a décollé au même moment que le boom du gaz de schiste, et la plupart des accidents se produisent sur les routes qui serpentent dans cette région du Sud Texas où se trouve le gisement d’Eagle Ford si riche en gaz de schiste, ainsi qu’à l’aplomb du bassin permien dans la partie occidentale de l’État« .

Les données recueillies n’indiquant pas précisément si les accidents concernaient des camions impliqués dans les opérations de fracturation hydraulique, il n’est donc pas possible d’affirmer avec certitude que c’est le boom pétrolier et gazier de l’État qui a directement causé l’augmentation de la mortalité. Toutefois, les dossiers indiquent que la plupart des accidents ont eu lieu dans les zones qui sont fortement forées, « là où les routes très fréquentées sont régulièrement encombrées de semi-remorques, de camions-citernes et autres camionnettes qui transportent l’eau, les ouvriers ainsi que les fournitures et équipements nécessaires à l’exploitation des pétrole et gaz de schiste. Il en est de même dans les zones urbaines en plein essor qui servent de plaques tournantes à l’industrie du champ de pétrole« .

accidents de la route au texas gaz de schiste

CREDIT: Houston Public Media/Ken Ellis

Le risque de l’augmentation des accidents de la route et de décès a été reconnu depuis longtemps comme un « effet secondaire » notable de la fracturation hydraulique, cette technique encore controversée utilisée pour « stimuler » les puits de gaz de schiste. Selon une analyse des données de l’Associated Press publiée en mai dernier, les accidents mortels ont plus que quadruplé depuis 2004 dans les États où ont lieu les forages, bien qu’au même moment, ailleurs, les routes devenaient plus sûres. Toujours selon l’Associated Press, ce phénomène n’est pas simplement dû à une augmentation de la population, mais à une augmentation à la fois de la circulation générale et des équipements lourds dans ces régions. Leur présence étant liées aux travaux de fracturation hydraulique.

Et pourtant, cette enquête note que de nombreuses entreprises de transport du Texas ont développé de grands programmes de formation des conducteurs et mis en œuvre de solides normes de sécurité pour les conducteurs. Mais l’enquête montre également que certaines entreprises, sous la pression des délais à tenir et des demandes des clients, «lésinent ou ignorent la sécurité et les standards ».

accident camion fracturation gaz de schiste 2Bien que tout « boom » dans l’exploitation de ressources entraîne inévitablement l’arrivée d’un flot de travailleurs et d’équipements dans les zones concernées, le processus de la fracturation hydraulique nécessite une quantité particulièrement importante d’équipements. La fracturation hydraulique est ce processus bien particulier qui consiste à injecter dans les formations rocheuses souterraines de l’eau à haute pression, accompagnée de produits chimiques et de sable: La « fracturation » ayant pour but de libérer le pétrole et le gaz de la roche. Toujours selon le rapport d’Associated Press, pour chaque puits, la livraison de toute cette eau, des produits chimiques ainsi que du sable nécessite de 2300 à 4000 voyages de camions.

accident camion fracturation gaz de schiste 3L’augmentation de la vitesse de production de ces hydrocarbures non conventionnels est également un déterminant. Avec cette exploitation du gaz de schiste qui se développe si rapidement, les pouvoirs publics sont souvent dans l’incapacité d’améliorer les routes et autres infrastructures routières pour faire face au volume grandissant de forages, lesquels engendrent toujours la circulation de nombreux véhicules supplémentaires sur le réseau routier.

Les accidents de camions utilisés pour les chantiers d’exploitation de gaz de schiste ont tellement augmenté, que les avocats ont mis en place des procédures spécifiques afin de représenter les gens qui ont été impliqués.

 

(!) Info minute – Revue de Presse

chantal jouanno gaz de schisteNous republions, in extenso et avec ses aimables encouragements, le billet de Chantal Jouanno paru sur son blog le 26 septembre 2014. Chantal Jouanno, Haut Fonctionnaire de l’État Français et Sénatrice de Paris depuis 2011 a été Présidente de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). Secrétaire d’État à l’Écologie du gouvernement Fillon III, elle a ensuite été Ministre des sports.
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La droite conservatrice relance régulièrement le débat sur le « gaz de schiste » – le terme exact est hydrocarbures non conventionnels. L’Eldorado du « gaz de schiste » serait une solution économique d’avenir bloquée par l’idéologie rétrograde des écologistes. Dans ce débat où deux idéologies conservatrices et démagogiques s’affrontent, un peu d’éclairage s’impose.
J’invite chacun à consulter les perspectives de l’Agence internationale de l’Énergie de Novembre 2013 et les rapports de Bloomberg New Energy Finance, deux organisations qui ne peuvent être suspectées d’idéologie écologique.

La première réalité est que l’exploitation des « gaz de schiste » en France est parfaitement incompatible avec l’objectif de lutte contre les changements climatiques.

Les émissions de gaz à effet de serre du « gaz de schiste » dépassent celle des puits conventionnels puisque chaque puits perd jusqu’à 8 % de méthane, une réalité souvent occultée. De fait, la baisse des émissions de CO2 des États-Unis a été plus que compensée par la hausse des émissions de méthane. En deuxième lieu, le gaz de schiste pourrait avoir un impact favorable pour remplacer le charbon s’il était utilisé dans des centrales performantes pour produire de l’électricité. Or, il est en majorité utilisé pour le chauffage individuel. Enfin, la chute du prix du charbon générée par le fort développement des gaz de schiste a favorisé son développement notamment en Europe mais également aux États-Unis. L’EIA a annoncé en janvier 2014 que les émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie aux États-Unis avaient progressé de 2 %.
Les « gaz de schiste » ont encore moins d’intérêt écologique en France. A quoi peuvent servir les « gaz de schiste » ? A produire de l’électricité ou de la chaleur. Or, notre mix énergétique électrique est fortement décarboné et nous nous orientons vers de la chaleur dite renouvelable. Exploiter les « gaz de schiste » se traduirait par une hausse de nos émissions de gaz à effet de serre. En outre, les « gaz de schiste » entreraient directement en concurrence avec les énergies renouvelables. Pourquoi devrions nous orienter l’argent public vers les « gaz de schiste » plutôt que les énergies renouvelables ?

Il est politiquement possible de considérer que la lutte contre les changements climatiques est une lubie, que les 2500 scientifiques du Groupe Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) n’y connaissent rien et qu’un « homme politique providentiel » sait tout. Il est aussi possible de considérer que les changements climatiques ne sont pas un sujet pour la France, que les conséquences toucheront les pays les plus pauvres et que les pays riches s’accommoderont volontiers de ces inégalités.

On peut alors considérer que l’argument économique suffit à légitimer l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels. Malheureusement, les vertus économiques des « gaz de schiste » semblent bien fragiles.

Aux Etats-Unis, depuis 2013, les compagnies pétrolières ont réduit de moitié leurs investissements dans les pétroles et gaz non conventionnels. 26 des 61 compagnies exploitantes ont mis la clé sous la porte. Ces exploitations sont en effet fortement productives les deux premières années mais s’épuisent en 6 ans en moyenne. Il faut par conséquent régulièrement forer de nouveaux puits, plus couteux.
Plus encore, à production égale, un puits couterait deux à trois fois plus cher en Europe qu’aux Etats Unis. Notre manque d’expertise, notre manque d’infrastructures, et surtout les réalités physiques de la France rendent peu rentables ce type d’exploitation. Les roches susceptibles de contenir des huiles ou des gaz de schiste se situent dans le bassin parisien et dans le sud-est de la France. La première zone se caractérise par sa forte densité de population, peu compatible avec ces exploitations. La deuxième zone se caractérise par son manque d’eau, élément indispensable à la fracturation. Plus encore, nous ne disposons pas des réseaux et des canalisations nécessaires.
L’Eldorado économique est d’autant plus théorique que nous n’avons aucune idée des réserves que contiennent nos sous-sols. Les chiffres merveilleux s’avèrent être des leurres. En Californie, où se situent les deux tiers des réserves, les estimations initiales étaient de 13,7 milliards de barils. Elles sont estimées aujourd’hui à 600 millions de barils….

Mon intégrité politique est de rester fidèle à mes engagements écologiques qui fondent ma présence politique. Les changements climatiques sont le plus grand défi à venir. Notre responsabilité politique est d’engager les investissements publics pour préparer l’avenir, pas pour le détruire. Les choix de court terme, et la tentation de la démagogie, sont une erreur historique. Et si vous doutez encore, vous pouvez aussi lire le dernier ouvrage de Jeremy Rifkin.

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global frackdown 11 octobre 2014 -

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(!) Info minute – Revue de Presse

Hier soir à l’assemblée nationale, alors qu’elle défendait son projet de loi sur la transition énergétique, la ministre Ségolène Royal a annoncé qu’elle allait refuser la délivrance d’un permis de recherche d’hydrocarbure à la société Tethys Oil France dans le parc du Lubéron. Bonne nouvelle pour les uns, stupéfaction pour d’autres. En fait le gouvernement gère ce dossier au gré des vents contestataires. Comme sur d’autres dossiers, il navigue à vue, sans vision, sans politique.

Une stratégie de la communication qui peine à dissimuler l’absence de politique claire et ambitieuse en matière de transition énergétique et de protection de l’environnement.

François Hollande ne s’y est pas trompé en nommant Ségolène Royal, la quatrième ministre de l’écologie de son mandat commencé il y deux ans et demi. Forte personnalité, l’énarque qui est déjà passée dans ce ministère sous François Mitterrand est en campagne de communication permanente pour défendre les archaïsmes français : à peine nommée, notre Ministre enterrait l’ « éco redevance poids lourds » sous prétexte d’écologie punitive! Puis comme un certain Arnaud Montebourg, désormais remercié, elle ne « ferme pas la porte » aux gaz et pétroles de schiste. Avant de se raviser lorsque son adversaire des élections présidentielles de 2007 Nicolas Sarkozy -qui avait fat voté une loi d’interdiction de la fracturation hydraulique et abrogé trois permis de recherche de gaz de schiste, change lui aussi de position à 180° et annonce qu’il faut exploiter les gaz de schiste pour sauver l’économie française !

La chance … ou la malchance

La mobilisation des collectifs et élus locaux, des responsables du parc naturel du Lubéron, en pleine discussion de la loi sur la transition énergétique y est certainement pour quelquechose. Pour Madame Royal, il fallait accompagner ses fraiches déclarations (« moi ministre, il n’y aura pas d’exploitation de gaz de schiste ni même d’exploration ») d’un geste. Le rejet d’une demande de permis ferait l’affaire. Qui plus est, dans un parc naturel, celui du Lubéron, la Provence, on ne peut qu’adhérer. Et d’autant plus que le premier dossier de demande déposé en 2010 spécifiait bien que la cible visée par le pétitionnaire était effectivement du gaz de schiste.

Pourquoi une seule demande et pas les autres permis et demandes ?
Annexe III mission d'inspection

Demandes de permis non conventionnels – CGEIET – CGEDD

Un geste symbolique donc. UNE demande de permis de recherche hydrocarbure rejetée. François Hollande plus généreux en avait rejeté 7 en 2012. Et toujours aucune décision sur les multiples autres demandes, ni les permis non conventionnels existant. Une épée de Damoclès qui reste suspendue pour tenter de fatiguer les populations et élus locaux qui résistent contre ces projets depuis quatre ans et expriment régulièrement leur opposition au gaz de schiste.

« Contre le gaz de schiste » mais surement pas contre le pétrole de schiste, le gaz de couche et autres hydrocarbures non conventionnels

La communication mise en œuvre par nos gouvernants mérite d’être examinée de près. Car depuis 2012, on nous répète à l’envie qu’ « il n’y aura pas d’exploration ni exploitation de gaz de schiste ». On parle bien de gaz de schiste, tandis que de nombreux permis et demandes visent d’autres hydrocarbures non conventionnels : le pétrole de schiste dans le bassin Parisien, le gaz de couche (gaz de houille) dans le Nord, les pétroles lourds dans le Gard et le Sud de l’Ardèche, les gaz compacts sous le lac Léman, les pétroles logés sous les roches karstiques dans le massif du Jura …

France Info

Irresponsabilité totale: on fatigue la population en la contraignant à l’opposition permanente plutôt que de l’engager vers les projets du futur.
Ce samedi 11 octobre, pour exprimer à nouveau votre refus de ces projets spéculatifs et néfastes à l’environnement et la santé, rejoignez les manifestations près de chez vous !
global frackdown FR

Plus d’information sur les manifestations du 11 octobre 2014 en cliquant sur l’image

(!) Info minute – Revue de Presse

Traduction libre de l’article de Paul Reig , Tianyi Luo et Jonathan N. Proctor – Septembre 2014 publié par le World Resource Institute

 Ce rapport analyse la disponibilité de l’eau dans toutes régions du monde où le gaz de schiste serait potentiellement exploitable. Il révèle également que la disponibilité de l’eau pourrait limiter l’exploitation du gaz de schiste sur tous les continents l’Antarctique excepté. Les conclusions qu’il formule sur la nécessité d’une collaboration entre les compagnies pétro gazières, les services locaux et la population pour limiter les dégâts sur l’environnement ne sont pas celles que nous soutenons face aux autres risques majeurs induits par l’exploitation et la consommation de ces ressources fossiles. Nous restons opposés à toutes formes d’exploitation d’hydrocarbures non-conventionnels.

WWRI shale gas gaz de schiste eau et risques Rapport résumé

télécharger le rapport résumé (en anglais) en cliquant sur l’image. (4 Mo)

Les ressources d’hydrocarbures de schiste sont inégalement réparties dans le monde et, pour la plupart, ne se trouvent pas là où l’eau douce est abondante. Par exemple, des pays comme la la Chine, le Mexique et l’Afrique du Sud abritent parmi les plus importantes ressources de gaz de schiste techniquement récupérables (basées sur les estimations de l’Agence américaine de l’énergie), mais sont confrontés à un stress hydrique extrêmement élevé particulièrement à où se situent les « réserves » de gaz de schiste.

Ce rapport révèle que le manque d’eau pourrait réduire le développement de l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels dans de nombreuses régions à travers le monde:

  • 38% des ressources de gaz et pétrole de schiste se trouvent dans les zones qui sont soit arides soit avec des niveaux extrêmement élevés de stress hydrique,
  • 19% de ces « ressources » sont dans des zones à forte et très forte variabilité saisonnière ou extrêmement élevé, et
  • 15% sont situées dans des régions exposées à de forte ou très sévères sécheresses.

De plus 386 millions de personnes vivent au dessus de ces gisement de schistes, et dans 40% des cas, l’agriculture irriguée y est le plus grand utilisateur d’eau. Ainsi les forages et la fracturation hydraulique sont souvent en concurrence avec d’autres activités nécessitant des ressources en eau douce, ce qui peut entraîner des conflits avec les autres usagers de l’eau. Cela est particulièrement vrai dans les zones de stress hydrique élevé, où plus de 40% des réserves d’eau disponibles sont déjà consacrées à l’agriculture, la consommation des ménages ou l’industrie.

Les 20 pays ayant les plus grandes réserve de gaz de schiste ou de pétrole non conventionnel (tight oil) qui sont récupérables à l’aide de la technologie actuellement disponible sont présentés dans le tableau ci-dessous.

WWRI

  • 8 des 20 premiers pays ayant les plus grandes ressources de gaz de schiste sont confrontés à des conditions arides ou des tensions élevées ou très élevées sur les aquifères là où se trouvent les ressources de gaz de schiste; ce qui inclut la Chine, l’Algérie, le Mexique, l’Afrique du Sud, la Libye, le Pakistan, l’Egypte et l’Inde.
  • 8 des 20 premiers pays les riches en ressources pétrolières de type tight oil doivent faire face à des conditions arides ou des tensions élevées ou très élevées sur les aquifères là où se trouvent où se trouvent les gisements d’hydrocarbure; ce qui comprend la Chine, la Libye, le Mexique, le Pakistan, l’Algérie, l’Egypte, l’Inde et la Mongolie.

Les conditions hydrologiques varient dans l’espace et selon les saisons, avec des variations au sein même des régions schisteuses, et tout au long de l’année. Cette variation rend la capacité des entreprises à répondre aux besoins en eau douce -pour la fracturation hydraulique et le forage, hautement incertaines, et les estimations de disponibilité qui ont pu être faites par le passé ne se révèlent pas toujours correctes sur les nouveaux gisements de schiste. Ce niveau élevé d’incertitude engendre un risque économique pour les entreprises impliquées dans l’exploration de nouveaux gisements. En outre, les préoccupations du public sur la concurrence accrue et les impacts sur la disponibilité de l’eau douce constituent un risque supplémentaire pour les entreprises et peuvent conduire à des changements dans les réglementations nationales et locales, ce qui pourrait avoir une incidence sur les investissements à court et à long terme.

Les conclusions formulées par l’étude du WRI indiquent que les compagnies pétrolières et gazières impliquées des l’exploitation des hydrocarbures non-conventionnels au plan international auront à relever de grands défis pour l’accès à l’eau douce dans de nombreuses régions du monde. Ces défis mettent en évidence une solide analyse de rentabilisation pour la société engagement stratégique dans la gestion durable de l’eau au niveau local et régional. Le rapport souligne également la nécessité pour les entreprises de travailler avec les gouvernements et d’autres secteurs afin de limiter les impacts sur l’environnement et éviter l’épuisement des ressources en eau.

  • 38% des gisements de gaz et pétrole de schiste dans le monde sont situés dans des régions arides ou devant faire face à stress hydrique élevé ou très élevé.
  • 386 millions de personnes vivant au-dessus de gisements de schiste sont en compétition pour l’eau et l’inquiétude du public face à la fracturation hydraulique est plus probable dans les zones densément peuplées.
  • En Chine, 61% des gisements de gaz et pétrole de schiste sont situés dans des régions arides ou devant faire face à stress hydrique élevé ou très élevé.
  • En Argentine, 72% des gisements de gaz et pétrole de schiste sont situés dans des régions arides ou devant faire face à stress hydrique élevé ou très élevé.
  • Au Royaume-Uni, 34% des gisements de gaz et pétrole de schiste sont situés dans des régions arides ou devant faire face à stress hydrique élevé ou très élevé.

WWRI shale gas worldwide reserves mondiales gaz de schiste