Articles Tagués ‘pollution’

(!) Info minute – Revue de Presse

USA : L’EPA CONCLUT À UN RISQUE DE POLLUTION DE LA FRACTURATION HYDRAULIQUE SUR LES RESSOURCES EN EAU

Un rapport de l’EPA (Agence de protection de l’environnement américaine) conclut que la technique d’extraction par la fracturation hydraulique peut avoir des effets néfastes sur la qualité et la disponibilité des réserves d’eau.

Néanmoins, Thomas Burke, conseiller scientifique de l’EPA, souligne que cette évaluation est incomplète du fait que manquent des données sur l’état de l’eau « avant et après la fracturation » (état zéro de l’eau) sur les sites de fracturation.

Ce rapport fournit toutefois des preuves scientifiques que cette technique d’extraction peut avoir des effets indésirables fréquents et importants sur les réserves d’eau situées à proximité des puits de gaz et de pétrole de schiste.

Le rapport souligne également une importante diminution de la disponibilité de l’eau du fait de la grande consommation de cette ressource par la technique de la fracturation hydraulique.

Le rapport souligne encore la pollution engendrée par la concentration de substances chimiques toxiques contenues dans le fluide de « fracking », tant lors de la fracturation que lors du stockage de la partie récupérée lors du flux de retour. Aux États-Unis le mode de traitement des eaux usées du fracking consiste généralement à les stocker dans des puits. Elles sont ainsi abandonnées sous terre.

Le rapport souligne enfin la faiblesse des structures des puits qui engendrent une pollution des sols mais aussi de l’air.
Lire: https://www.epa.gov/hfstudy

(!) Info minute – Revue de Presse

Traduction et adaptation par nos soins de l’article Oil And Gas Companies Dump Fracking Wastewater Directly Into Oceans With EPA Approval

Dans le Golfe du Mexique, les compagnies pétrolières et gazières déversent des quantités illimitées d’eaux usées et de produits chimiques directement dans l’océan avec l’approbation de l’EPA, l’autorité environnementale fédérale des États-Unis.

284 milliards de litres de fluide de fracturation hydraulique rejetés en mer

Six ans après la marée noire provoquée par l’explosion en 2010 de la plateforme « Deepwater Horizon» opérée par BP, bien que beaucoup pensent que la situation the-gulf-of-mexicos-dead-zone-with-an-offshore-fracking-well-in-the-horizon-credit-oceandoctor-orgdans le Golfe du Mexique soit de « retour à la normale », l’écosystème a continué de souffrir en silence pendant ces dernières années. En effet, les compagnies pétrolières et gazières, avec la pleine approbation de l’EPA, ont poursuivi le rejet de quantités illimitées d’eaux usées de forage et de produits chimiques dans l’océan. Pour la seule année 2014, on estime ces rejets à 75 milliards de gallons (soit 284 milliards de litres !). Bien que ces énormes volumes d’eaux usées ne puissent pas contenir d’huile et soient soumis à des normes de toxicité, les opérateurs pétroliers et gaziers ne sont contraints qu’à quelques tests annuels de toxicité de ces déchets, et ceci sans surveillance. Lorsque le Centre pour la diversité biologique (Center for Biological Diversity) a contacté l’EPA pour plus d’informations, l’EPA a répondu qu’elle «ne savait pas vraiment quels types de produits chimiques étaient déversés dans le Golfe du Mexique ». En dépit de ce manque évident de connaissances et de son incapacité à assurer une véritable surveillance de l’activité des compagnies pétrolières, l’EPA a annoncé un projet de plan … lequel poursuivra cette même «politique» en vigueur depuis des années.

1.500 opérations de fracking dans l’océan exemptées de contrôle

Bien que de nombreux opposants à la fracturation hydraulique (« fracking ») se concentrent principalement sur les forages terrestres, la fracturation hydraulique offshore dans les écosystèmes océaniques a également été en plein essor ces dernièresstop-gaz-de-schiste-offshore-fracking-credit-ib-times années. Pour les quatre années de 2010 à 2014, alors que l’écosystème du Golfe était encore fort impacté  par la marée noire provoquée par l’accident de la plateforme BP Deepwater Horizon, l’administration Obama a approuvé 1.500 opérations de fracking offshore dans 630 puits différents. Ces puits ont bénéficié d’autorisations de l’EPA les exemptant des tests de contrôle complets d’impact environnemental. Mais alors pourquoi l’EPA ferait cela? Tout a commencé en 2005 avec l’adoption de la Loi sur la politique énergétique (Energy Policy Act), aussi connu comme « la faille de Cheney ».

La fracturation hydraulique exemptée de l’application de la  Loi sur l’assainissement de l’eau

Ce dispositif législatif exempte de façon permanente les fluides de fracturation de l’application de la Loi sur l’assainissement de l’eau. Celle-ci a été adoptée en grande partie grâce aux efforts de lobbying de Dick Cheney, vice-président à l’époque et ancien PDG d’Halliburton. A cause de cette exemption, l’EPA est incapable et ne veut pas réglementer sur les eaux usées de fracturation hydraulique. Et même si l’EPA pouvait réglementer le contenu des eaux de rejets du fracking, les sociétés pétrolières pourraient refuser de divulguer la liste des produits chimiques utilisés en application du secret commercial et industriel. La politique actuelle n’impose pas aux compagnies pétrolières de divulguer la liste des produits chimiques qu’elles utilisent pour la fracturation, seuls certains opérateurs ont fourni quelques informations sur une base volontaire via le site internet FracFocus. Même si ni le gouvernement ni les citoyens sont en mesure de connaître précisément la composition des fluides de fracturation, des recherches indépendantes ont montré qu’ils sont pleins de composants chimiques toxiques et cancérigènes. Des produits chimiques tels que le benzène, le formaldéhyde et le sulfure d’hydrogène ont été trouvés autour des puits terrestres, certains d’entre eux dépassant cinq fois les limites autorisées par la réglementation fédérale.

Malgré le désastre environnemental… on continue

Malgré cela, les compagnies pétrolières et l’EPA maintiennent que le rejet des fluides devrait continuer à ne pas être réglementé, affirmant que ces liquides de fracturation hydraulique sont suffisamment dilués par l’océan. Or la science utilisée pour soutenir ce point de vue remonte aux années 1980, période à laquelle la fracturation était encore rare et alors que le Golfe du Mexique était beaucoup moins pollué qu’à présent. Or tout indique que ces opérations ont un impact sur la biodiversité du Golfe du Mexique. En fait, il existe une «zone morte» de la taille du Connecticut, où il n’y a plus suffisamment  d’oxygène dissous dans l’eau pour assurer la vie. Or comme par hasard la plupart des puits de fracturation se situent dans cette zone. Il est difficile de dire si cela est dû aux retombées de la marée noire de 2010, à la présence de puits de fracturation, ou d’autres contaminants, mais clairement le rejet des eaux usées toxiques et cancérigènes ne fera rien pour restaurer ce magnifique écosystème océanique.

stop-gaz-de-schiste-offshore-fracking-wells-in-the-gulf-of-mexico-the-gulf-of-mexicos-dead-zone-credit-ecowatch-carleton-edu

(Gauche) puits de fracturation offshore dans le Golfe du Mexique | (Droite) La zone morte du Golfe du Mexique

 

 

(!) Info minute – Revue de Presse

Les asthmatiques ont jusqu’à quatre fois plus de risques d’avoir une crise s’ils vivent près de puits de gaz de schiste extrait par fracturation hydraulique. Telle est la conclusion d’une recherche publiée lundi et réalisée à partir de patients vivant en Pennsylvanie.

Les asthmatiques priés de ne pas vivre près des exploitations de gaz de schiste

Comme le rapporte une dépêche AFP citant l’étude parue dans la revue médicale asthme stop gaz de schiste impact santeaméricaine JAMA Internal Medicine (consulter le résumé de l’étude), les risques augmentent comparativement à ceux résidant à de plus grandes distances.  Cette étude vient ainsi conforter d’autres travaux liant ces exploitations à des problèmes de santé, soulignent les auteurs de la faculté de santé publique de l’université Johns Hopkins à Baltimore.

La mise en exploitation de plus de 9000 puits rend l’air nocif

En Pennsylvanie (Est des États-Unis) où l’industrie de la fracturation hydraulique a mis en exploitation plus de 9000 puits en ces dix dernières années, les responsables sanitaires sont préoccupés par les effets de ce type de forage sur la qualité de l’eau et de l’air, ainsi que sur le stress pour ceux qui résident près des puits. Il peut y avoir par exemple plus d’un millier de passages de camions par jour sur des routes rurales normalement peu fréquentées.

Première étude d’ampleur à se pencher sur l’effet  de l’exploitation du gaz de schiste sur l’asthme

« Notre étude est la première à se pencher sur l’asthme et cette activité, mais nous avons déjà plusieurs recherches suggérant des effets néfastes sur la santé liés à la fracturation hydraulique« , relève un des auteurs, Sara Rasmussen, chercheuse au département de la santé environnementale à l’université Johns Hopkins.

Les scientifiques ont analysé les dossiers médicaux d’un groupe d’assurance maladie entre 2005 à 2012 dans plus de quarante comtés dans le nord et le centre de la Pennsylvanie, où se concentre l’exploitation des gaz de schiste. Les auteurs ont trouvé plus de 35’000 patients asthmatiques âgés de cinq à 90 ans. Pendant cette période, ils ont identifié près de 21’000 attaques d’asthme bénignes requérant seulement une ordonnance pour des corticoïdes, 1870 crises plus fortes nécessitant d’aller aux urgences et 4782 cas où les patients ont dû être hospitalisés.

Un risque de crise d’asthme entre 1,5 et quatre fois plus élevé près des puits

Ces scientifiques ont établi une carte des endroits où vivaient les malades par rapport aux emplacements des puits, la taille de ces derniers, leur nombre ainsi que leur phase d’exploitation, leur profondeur et le volume de production. Les asthmatiques qui vivaient au plus près d’un grand nombre de puits ou des plus actifs, avaient un risque de crise d’asthme entre 1,5 et quatre fois plus élevé. La probabilité d’une crise est d’autant plus grande que les puits sont dans une phase de production, qui peut durer de nombreuses années.

Impact de l’exploitation du gaz de schiste désastreux pour la santé des populations

Ces résultats ont été confirmés après avoir pris en compte d’autres facteurs pouvant exacerber l’asthme comme la proximité d’un grand axe autoroutier, des antécédents familiaux ou le tabac. Des études ont aussi suggéré que le stress pouvait nettement accroître le risque de crise d’asthme.

De précédentes recherches (lire ici) ont déjà lié les activités de fracturation hydraulique à des problèmes de reproduction, des naissances prématurées et à un poids plus faible des nouveau-nés ainsi qu’à une variété de symptômes cutanés et respiratoires.

Source: AFP / Romandie

(!) Info minute – Revue de Presse

Adaptation libre d’après une traduction par nos soins de l’article publié par le site Grist sous le titre Half of U.S. oil is now fracked — but it might not stay that way.

Les États-Unis sont rapidement devenus un géant mondial de la fracturation hydraulique, et le phénomène ne ralentit pas pour le moment.

La fulgurante augmentation de la production des hydrocarbures aux États-Unis

Selon un rapport publié en mars 2016 par l’agence américaine de l’énergie (Energy Information Administration – EIA),production petrole de schiste USA FR la fracturation hydraulique représente désormais plus de la moitié de toute la production quotidienne américaine de pétrole alors qu’elle ne comptait que pour 2 pour cent en 2000. Les 300.000 puits de fracturation en production aux États-Unis pompaient 4,3 millions de barils par jour en 2015 – une évolution notable si l’on compare aux 102.000 barils quotidiens pendant l’année 2000. Cette croissance a permis aux États-Unis d’«augmenter sa production de pétrole plus rapidement que jamais dans son histoire », note le rapport, et elle place les USA au troisième rand mondial pour la production de pétrole derrière l’Arabie Saoudite et la Russie.

Les dangers de la fracturation hydraulique

Mais la fracturation hydraulique (fracking), un processus qui consiste à injecter un cocktail de produits chimiques fracking exploitation petrole gaz de schistedans les profondes roches de schiste pour les fissurer et en extraire le pétrole et le gaz – pose un problème majeur. Elle risque de contaminer l’eau et les fuites de méthane que génère le processus d’exploitation et de distribution contribuent à l’aggravation du changement climatique (lire ici et ). Et un faisceau croissant de preuves scientifiques confirme que les opérations liées à la fracturation hydraulique – en particulier, l’évacuation des eaux usées chimiquement chargés dans des puits souterrains – peuvent contribuer à l’activité sismique (lire ici et ).

La fracturation hydraulique en débat dans la course à l’investiture démocrate

Le prochain locataire de la Maison Blanche pourrait décider si ce boom de la fracturation hydraulique doit se poursuivre ou non. Ou, au moins, un président démocrate pourrait essayer de l’arrêter, alors que la question de la fracturation hydraulique est devenue une préoccupation majeure dans la course à l’investiture démocrate pour la présidentielle américaine de 2016. Bernie Sanders a proposé d’interdire totalement le processus et ceci par une décision de l’exécutif, mais sa proposition pourrait être aussi controversé que le processus de forage lui-même: Par exemple, le journal Mother Jones met en garde averti en indiquant qu’une telle interdiction conduirait les consommateurs et les opérateurs à se tournent vers le charbon pour l’énergie – un carburant qui libère moins de méthane, mais est le principal coupable du changement climatique mondial. De son côté, la favorite des démocrates en campagne Hillary Clinton a adopté un ton plus dur sur le fracking que lorsqu’elle était secrétaire d’État, affirmant à présent qu’elle Présidente elle adoptera une réglementation limitative vis-à-vis des opérateurs de fracturation hydraulique ajoutant que «le temps que nous mettions en place toutes ses réglementations, je ne pense pas il y aura beaucoup d’endroits en Amérique où le fracking continuera à avoir lieu ». Rappelons tout de même qu’en tant que secrétaire d’Etat en 2010, Madame Clinton faisait la promotion du gaz de schiste comme «le plus propre des combustibles fossiles disponibles pour la production d’énergie d’aujourd’hui ». Elle ajoutait même que « si sa production était développée, le gaz de schiste pourrait apporter une contribution importante à l’approvisionnement énergétique de notre région, comme il le fait maintenant pour les États-Unis. ». Et l’administration qu’elle dirigeait n’a eu de cesse  de promouvoir la fracturation hydraulique dans les pays en développement.

Quoiqu’il en soit, l’interdiction de la fracturation hydraulique n’aura pas le soutien du Congrès. Et on peut bien imaginer que dans le futur aux États-Unis, la fracturation hydraulique – et ses effets secondaires – continuera d’être cette usine à gaz, avec son corolaire de problèmes.

(!) Info minute – Revue de Presse

Une nouvelle étude publiée le 6 janvier 2016 dans la revue Nature publiée confirme l’avis exprimé depuis maintenant plusieurs années par les experts: les produits chimiques présents dans les fluides de fracturation et les eaux usées peuvent présenter des risques graves pour la santé et notamment la santé de la reproduction.

Fracturation hydraulique et danger sanitaire

Cela fait suite à une étude de toxicologie et de pharmacologie appliquée publiée au mois d’Octobre 2015, laquelle a d’abord analysé le lien entre la toxicité des solides dissous dans les fluides du fracking et les changements constatés dans les cellules de mammifères.

Les auteurs de cette étude ont trouvé des niveaux élevés et nocifs de baryum et de strontium (composants chimiques métalliques) dans les cellules exposées au fluide de fracturation et aux produits de reflux, ces mêmes cellules étant affectées par des tumeurs malignes.

La nouvelle étude publiées dans la revue Nature, franchit unFracking waste water in Wyoming : toxic waste nouveau pas, en analysant 240 des produits chimiques connus dans les fluides de fracturation. Ce que les chercheurs ont découvert est particulièrement préoccupant: 43% des produits chimiques analysés sont connus pour leur toxicité pour la reproduction et sont liés à des problèmes comprenant des anomalies congénitales, la stérilité, la baisse de la qualité du sperme ainsi que les fausses couches. Et 40% des produits chimiques analysés posent des problèmes pour la santé in utero avec des affections telles que le retard de développement du fœtus et pouvant avoir d’autres incidences dans le développement humain telles que le développement sexuel précoce ou retardée.

Le fracking

La fracturation hydraulique est une méthode utilisée pour libérer le pétrole et le gaz naturel emprisonnés dans des formations rocheuses profondes. Les fluides sont injectés profondémentfracking_site_usgs marcellus gaz de schiste dans la terre à des pressions suffisamment élevées pour fracturer la roche entourant les gisements de pétrole et de gaz naturel, permettant de libérer les hydrocarbures et de les remonter à la surface.

Les fluides – comprenant les boues toxiques et des composés organiques volatils comme le benzène – sont la principale source d’impacts sur la santé quand ils contaminent les eaux souterraines utilisées pour la boisson : Cela étant généralement du à des problèmes d’entreposage, d’élimination de produits de reflux, ou des « accidents de chantier ».

Identification des produits utilisés dans la fracturation hydraulique dangereux pour la santé

Un rapport de l’Agence de protection environnementale (EPA) sur la sécurité de la fracturation publié en Juin 2015 qui examinait tout d’abord les effets des fluides de fracturation sur l’eau potable a constaté que le nombre de puits d’eau potable contaminés était peu élevé comparé au nombre total de puits fracturés. Cependant, l’étude de l’EPA admettait que le manque de données fiables sur la qualité de l’eau avant et après les opérations de fracturation avait pu limiter les résultats et par là même sous estimer les impacts du fracking.

C’est pourquoi, l’étude publiée par la revue Nature est essentielle puis qu’elle identifie très précisément les produits chimiques nocifs que l’ont trouve dans les fluides de fracturation et les produits de reflux. Idéalement ça devrait permettre à l’agence de protection de l’environnement ainsi que d’autres organismes de réglementation d’inclure ces produits chimiques toxiques dans les analyses futures, et au final de mettre à jour les normes sur l’eau potable dans les zones où sont pratiquée ces fracturations. C’est ce que souhaitent les associations et riverains où l’exploitation des hydrocarbures non-conventionnels existe déjà.

Les nombreux impacts désastreux de l’exploitation des pétrole et gaz de schiste

Aux États-Unis, bien que l’industrie de la fracturation hydraulique climatosceptiquesoit considérée comme une aubaine pour la production d’énergie, celle-ci a du faire face a une année difficile. En plus de la baisse de la production liée à la chute des prix du brut, de nombreux rapports ont fait état des multiples risques et impacts liés à l’exploitation des pétrole et gaz de schiste: les tremblements de terre dans l’Oklahoma, la confirmation des fortes émissions de méthanes annulant le prétendu « avantage » du gaz sur le climat, quand il ne s’agit pas de tentative de manipulation de la recherche par l’industrie des hydrocarbures.

En France, eu Europe et ailleurs mobilisons-nous afin que ces projet d’exploitation d’hydrocarbures extrêmes soient bloqués, partout, à l’image de ce qui a déjà été fait en Ardèche, dans l’Ain, en Seine et Marne et ailleurs comme au Royaume-Uni, en Suisse, en Pologne. Exigeons le rejet ferme et définitif de toutes les demandes de recherche d’hydrocarbures.

global frackdown since feb 2011

Source : Business Insider UK

(!) Info minute – Revue de Presse

Une nouvelle étude. Une nouvelle étude qui démontre la contamination de l’eau liée à l’exploitation du gaz de schiste et de la fracturation hydraulique. Une des études sur les eaux souterraines les plus complètes réalisées à ce jour aux États-Unis. Cette étude a été publiée mercredi 17 Juin 2015 et selon le chercheur principal, certaines de ses conclusions sont «incroyablement alarmantes».

Les mesures ont été effectuées au cours des deux dernières années dans le Barnett Shale[1] et montrent l’augmentation du lien entre la fracturation et la contamination des eaux souterraines. L’étude est publiée dans la revue spécialisée Environmental Science and Technology (lien ici). Le Dr. Zac Hildenbrand, l’un des principaux auteurs de l’étude qui a collaboré avec l’Université du Texas à Arlington, a recueilli des échantillons de 550 puits d’eau dans 13 comtés concernés par l’exploitation du gaz de schiste du bassin de Barnett.

Les échantillons ont été collectés à travers les comtés de Montague, Wise, Parker, Hood, Tarrant, Somervell, Johnson, Hill, Ellis, Dallas, Denton, Collin et Cooke en 2013 et 2014. Les résultats sont implacables et montrent que l’eau est contaminée etude eau fracturation fracking texas gaz de schiste 2013 2015 2015par « plusieurs composés volatils de carbone organique dans toute la région, y compris divers alcools, la famille des composés BTEX à savoir le Benzene, le Toluene, l’Ethylbenzene, et le Xylene) ainsi que plusieurs composés chlorés ». Le Dr Hildenbrand explique que l’ensemble de ces produits chimiques sont associés à l’industrie de la fracturation hydraulique. « Lorsque vous trouvez un composé du BTEX avec un composé chloré, avec un agent anti-corrosif et tout ça dans le même puits d’eau, c’est tout de même assez choquant et c’est bien la preuve qu’il y a eu un problème.  La seule industrie qui utilise simultanément l’ensemble de ces composants est l’industrie du pétrole et du gaz ». Et M. Hildenbrand d’ajouter: «Si l’étude ne démontre pas directement que la fracturation hydraulique est la source de contamination, cette association est plus de troublante. La conclusion que l’on peut en tirer est que là où il y a plus de forages, c’est là qu’il y a le plus d’ « anomalies » dans l’eau ».

Si les promoteurs de l’industrie pétrolière et gazière ne se sont pas encore prononcés sur cette étude, sollicitée par la presse, Sharon Wilson, de l’organisation de protection de l’environnement Earthworks du nord du Texas, affirme que quelque soit le responsable de ces pollutions, les résultats des tests montrent clairement que l’utilisation de l’eau des puits dans le bassin du Barnett Shale est maintenant réputée potentiellement dangereuse à la consommation. « Ces produits vont pénétrer votre peau, ils être vaporisés par l’eau lorsque vous prendrez une douche. Lorsque vos cheveux seront mouillés et que vous les sécherez avec un sèche-cheveux, vous allez respirer cette vapeur contaminée. Donc, non, vous ne devez pas utiliser cette eau! ».

Si l’industrie clame que le méthane peut être présent naturellement dans l’eau, cette fois il sera probablement plus difficile de justifier la présence de ce cocktail de produits chimiques dans les nappes phréatiques à proximité des forages de gaz de schiste.

 _______________________________________

[1] Le Barnett Shale est un des plus grands gisements de gaz de schiste en cours d’exploitation intensive aux États-Unis.

Source: News 8 WFAA, a division of Gannett Satellite Information Network, Inc

(!) Info minute – Revue de Presse

Cinq ans après s’être lancée dans une étude ambitieuse sur l’impact de la fracturation hydraulique sur l’environnement, l’Agence fédérale américaine de protection de l’environnement (EPA) a considérablement réduit la portée et l’importance de ses recherches. Quelle en est la raison? L’immixtion de l’industrie pétrolière et gazière dans ce processus.

Tentative de conduire une étude scientifique faisant référence

Dans plus de 3000 pages de documents que l’ONG Greenpeace a pu obtenir suite à une requête d’accès aux dossiers, il est possible de constater que le travail des responsables de l’EPA est constamment annoté, édité et révisé par des responsables de l’industrie des combustibles fossiles. Mais pourquoi l’industrie est-elle impliquée à ce point? Parce que dans son approche initiale, l’étude de l’Agence nécessitait le soutien de l’industrie.

L’Agence de protection de l’environnement voulait identifier quels étaient les risques –s’il en existait- que fait porter la fracturation hydraulique sur l’eau potable auxetude gaz de schiste fracking et impact sur eau États-Unis. En 2011, l’administrateur adjoint du Bureau de la recherche et du développement de l’EPA déclarait : «Il s’agit de recourir aux meilleurs moyens possibles offerts par la science pour faire ce que le peuple américain attend de l’EPA à savoir – veiller à ce que la santé des communautés et des familles soit protégée » Pour ce faire, le plan de l’EPA comprenait l’utilisation de modèles théoriques, des enquêtes sur les contaminations signalées dans cinq États et l’évaluation des niveaux de pollution, avant et après la fracturation hydraulique sur deux sites distincts.

Exigences et obstruction de l’industrie du fracking

Cependant, pour atteindre l’ensemble de ces objectifs, il était nécessaire que l’EPA obtienne l’accord de sociétés comme Chesapeake Energy (CHK) et Range Resources pour leur coopération. De leur côté, CHK et Range, ont exploité cette dépendance de l’EPA à leur endroit en obtenant progressivement plusieurs concessions de l’Agence fédérale. Il s’agissait notamment d’établir des accords de confidentialité, d’obtenir des copies des photos et des vidéos prises par l’EPA lors de la visite des sites, d’avoir un double des échantillons prélevés sur leurs sites (afin de mener leurs propres études), et d’être prévenues à l’avance de toutes les visites sur les sites par les équipes de recherche. Et la liste continue.

Lorsque Range et CHK ont fini par recevoir les visites de contrôle des experts et bureaux d’étude mandatés par l’EPA, la portée initiale de l’étude avait été considérablement révisée… à la baisse. Comme le media Desmoblog l’explique, les documents démontrent que les responsables des sociétés pétrolières imposaient de telles exigences que le travail prévu par l’EPA devenait impossible à mettre en œuvre et qu’en fin de compte, cela a conduit l’Agence à abandonner un objectif clé de la recherche, à savoir la mesure des niveaux de pollution avant et après la fracturation hydraulique sur deux nouveaux sites de forage.

CHK n’a pas facilité les choses quand elle a choisi de forer sur un site du Shale d’Haynesville … avant que l’EPA ne puisse effectivement prélever ses échantillons de référence. Pour Geoffrey Thyne, géochimiste et membre du groupe des experts scientifiques indépendants qui ont examiné le projet de plan de l’étude, « en termes de données réelles, nous ne pourrons en savoir plus que ce que nous avions fait il y a cinq ans ». Ce qui devait devenir l’instrument de référence a été anéanti par un long processus bureaucratique de développement d’un protocole de recherche qui ne produira aucun résultat significatif.

Les fonctionnaires et scientifiques ne veulent pas cautionner

Comme le rapporte le site insideclimatenews, les recherches universitaires ont déjà répondu à plusieurs des questions que l’EPA s’était initialement posées. En 2013, des études de l’Université Duke et de l’Université du Texas à Arlington ont montré que les fracking fracturation hydraulique eaupuits d’eau potable situés à proximité des sites de fracturation présentaient des niveaux significatifs de contamination par des produits chimiques comme le méthane et l’arsenic, ainsi que d’autres métaux lourds. Ce même média indique également qu’à en juger par les paroles de fonctionnaires fédéraux et les fuites de documents eux-mêmes, sur le plan réglementaire personne n’est satisfait du rapport de l’EPA. : « Plus d’une demi-douzaine d’anciens hauts responsables de l’EPA, ainsi que des membres de l’administration et du Congrès ont fait écho à l’opinion émise par M. Thyne, tout comme l’ont fait des scientifiques et les écologistes. Presque tous les anciens fonctionnaires ont demandé à ne pas être cités à cause des transactions en cours entre le gouvernement et l’industrie ».

Alors que de nombreux média ont rapidement simplifié un communiqué de presse de l’EPA qui indiquait que « la fracturation hydraulique n’a pas d’impact « général » sur l’eau » en concluant en l’ « absence de risque du fracking sur l’environnement », il convient de se rappeler pourquoi l’EPA ne peut conclure en l’innocuité de la fracturation hydraulique sur la ressource en eau.

 

Source en anglais : Planetexpert

(!) Info minute – Revue de Presse

En 2010, le Congrès américain avait demandé à l’Agence Fédérale pour la Protection de l’Environnement (EPA) d’étudier l’impact de la fracturation hydraulique sur l’eau potable. Ce rapport d’évaluation très attendu aux États-Unis a été publié le 4 juin 2015. Il examine l’incidence sur l’eau de la fracturation hydraulique, technique que nécessite l’exploitation des pétrole et gaz de schiste . Le rapport réfute la conclusion d’une précédente étude effectuée en 2004 par la même agence gouvernementale qui concluait à l’absence de menace du fracking sur l’eau potable. A l’époque, cette conclusion avait  permis de dispenser la fracturation hydraulique de répondre aux obligations de la Loi sur la protection de l’eau potable (Safe Drinking Water Act).

L’administration confirme que le « fracking » n’est pas exempt de risque

Tout d’abord le rapport indique que la fracturation hydraulique mise en œuvre pour l’exploitation de l’huile et du gaz de schiste n’a pas conduit à « des impacts systémiques répandus sur la ressource en eau potable aux États-Unis ». Et c’est heureux. Si les opérations de fracking qui ont envahi de nombreuses régions des États-Unis depuis les dix dernières années avaient conduit à « des impacts systémiques répandus sur la ressource en eau potable » ça se saurait. D’ailleurs, on notera que personne n’a jamais prétendu que la fracturation hydraulique produisait « des impacts systémiques répandus sur la ressource en eau potable ». Le rapport confirme aussi que la fracturation pourrait contaminer l’eau potable dans « certaines conditions », comme lorsque les fluides utilisés dans le processus fuient dans la nappe phréatique. Il confirme également des cas de contamination de l’eau. Ça on le savait (lire ici et ).

L'utilisation de l'eau dans le processus de fracturation hydraulique gaz de schiste

Un examen des 5 étapes du cycle de l’eau dans la fracturation hydraulique

Cette étude a examiné l’utilisation de l’eau à travers cinq étapes du processus : l’approvisionnement en eau pour la fracturation hydraulique; le mélange de l’eau avec les produits chimiques pour créer fluide de fracturation; le reflux du fluide après son injection sous haute pression dans le sous-sol pour fracturer la roche et libérer le pétrole ou le gaz; le traitement des sous-produits des liquides de reflux de fracturation; et les puits d’injection fréquemment utilisés pour se débarrasser des fluides de fracturation hydraulique lorsque le processus est terminé.
Se faisant, le rapport a identifié plusieurs voies par lesquelles le risque de contamination de l’eau existe, y compris les déversements, les défauts de construction et d’étanchéité de puits, les problèmes de retraitement et la mauvaise élimination des eaux usées. Très ciblé sur la question de l’eau, le rapport n’évoque pas l’impact sur la qualité de l’air, les abondantes fuites de méthane générées par l’exploitation, le stockage et le  transport du gaz, l’empreinte au sol gigantesque de l’exploitation des hydrocarbures, ni la fragilité du modèle économique pour une activité outrageusement subventionnée.

► Concernant l’impact des prélèvements d’eau,

5.7 millions de litres d’eau sont nécessaires pour chaque puits en moyenne. Cette estimation fournie par le rapport représente probablement les besoins pour la fracturation d’une grande variété de types de puits, y compris des puits verticaux qui utilisent généralement beaucoup moins d’eau par puits que les puits horizontaux généralement mis en œuvre dans le cas de l’exploitation des pétroles et gaz de schiste. Ainsi, les estimations publiées pour les puits de gaz de schiste horizontaux sont généralement plus élevées (environ 15 millions de litres (Vengosh et al., 2014)). Il existe aussi de grandes variations dans les volumes d’eau utilisés par puits selon les États et les bassins. De plus de 19 millions de litres dans l’Arkansas, la Louisiane et la Virginie occidentale à moins 3,8 millions de litres en Californie, au Nouveau-Mexique et dans l’Utah. Cette variation résulte de plusieurs facteurs, y compris la durée d’exploitation du puits, la formation géologique et la formulation du fluide de fracturation. La question de l’impact des prélèvements de l’eau pour les opération d’exploitation des hydrocarbures non conventionnels sur la quantité et la qualité de l’eau potable est extrêmement variable selon les localités où est pratiquée la fracturation hydraulique. Il en est de même pour ce qui concerne les conflits d’usage avérés ou potentiels.

► Concernant les incidents liés à la manipulation des produits chimiques utilisés,

Rappelons que les fluides de fracturation hydrauliques sont conçus pour exécuter des fonctions spécifiques telles que: créer et élargir les fractures, le transports de l’agent de soutènement (sable ou micro-billes) pour le placer dans les fissures crées par la fracturation. Le fluide est généralement constitué de trois parties: (1) le fluide de base, qui est le plus grand constituant en volume: C’est de l’eau; (2) des additifs généralement un mélange d’une grande variété de produits chimiques; et (3) l’agent de soutènement. Les additifs sont choisis pour servir un but précis (par exemple, ajuster le pH, augmenter la viscosité, limiter la croissance bactérienne). Les produits chimiques représentent généralement un faible pourcentage (2% à 5%) du volume de fluide injecté dans son ensemble. Mais ramené aux 5 millions de litres de liquides injectés par puits, des milliers de litres de produits chimiques peuvent être potentiellement stockées sur place et utilisés au cours des activités de fracturation hydraulique.

L’EPA a examiné les risques liés au stockage et à la manipulation de ces produits sur les sites d’opération de fracking. Elle note que la fréquence des déversements accidentels de produits chimique varie d’une région à l’autre et a pu se produire dans certains cas sur  1% des sites d’exploitation alors que dans d’autres cas jusqu’à à 12% des sites ont été concernés. Ces estimations comprennent les déversements de fluides de  fracturation hydraulique et de produits chimiques tels qu’ils ont été signalés par les opérateurs et enregistrés officiellement par l’administration publique. L’EPA admet toutefois ignorer si ses chiffres sont représentatifs et extrapolables. Les causes de déversements incluent la défaillance d’équipement, l’erreur humaine, la défaillance de l’intégrité du contenant, ainsi que d’autres causes telles de la météo et vandalisme. La cause la plus fréquemment signalée étant la défaillance du matériel.

► Concernant les volumes et la nature des produits chimiques utilisés dans la fracturation hydraulique,

Les estimations tirées de la base de données de l’EPA développés à partir FracFocus (voir plus bas) suggèrent que le volume moyen des produits chimiques injectés par puits est de 2500 litres par produit chimique. L’EPA supposant qu’en moyenne 14 produits chimiques sont utilisés par puits, elle estime que 34 000 litres de produits chimiques sont injectés par puits. Elle estime que les volumes peuvent varier de 9800 litres à 69 000 litres de produits chimique par puits. Quant à la nature des produits, l’EPA indique simplement que les propriétés physico-chimiques estimées ont été obtenues pour 453 produits chimiques du total des 1076 substances chimiques déclarées dans les fluides de fracturation hydraulique. Sachant que les industriels ne sont pas tenus de déclarer la composition des mélanges effectués pour la fracturation hydraulique, il est évident que l’administration fédérale se retrouve dans l’impossibilité d’étudier les impacts de ces cocktails chimiques notamment lorsque ceux-ci ont connu de très fortes pressions et hautes températures et qu’ils remontent à la surface en même temps de d’autres molécules. L’eau de reflux suite à l’opération de fracturation peut en effet contenir des métaux (comme le baryum, le cadmium, le chrome, le plomb, le mercure) ainsi que des composés organiques tels que le benzène.

► Concernant l’impact potentiel des produits chimiques sur la santé humaine,

Après avoir indiqué que les produits utilisés ont des effets reconnus sur la santé (cancers, effets sur le système immunitaire, changements dans le poids, modification de la chimie du sanguine, cardiotoxicité, neurotoxicité, toxicité hépatique et rénale, toxicité reproductive et développementale), le rapport botte en touche en indiquant que « comme la plupart des produits chimiques sont utilisés fréquemment sur une base nationale (comprendre au niveau d’un état), l’exposition potentielle est susceptible d’être un problème local ou régional, plutôt qu’un problème national. En conséquence, l’examen des dangers et des risques associés à ces additifs chimiques serait plus utile sur une base spécifique au site et est au-delà de la portée de cette évaluation ». Et pourtant des études confirment ces risques comme le rapporte par exemple cette étude menée par une équipe de recherche de l’Université de Yale.

► Concernant l’impact des fuites sur les aquifères,

Le rapport dit qu’ « aucun des déversements de fluide de fracturation hydraulique n’a atteint les eaux souterraines. Cela pourrait être dû à une absence d’impact;  Cependant, l’infiltration dans le sol et le lessivage dans les eaux souterraines des fluides déversés peut prendre plusieurs années. Ainsi, poursuit l’EPA, il peut ne pas être immédiatement évident qu’un déversement a atteint les eaux souterraines ou non ». Or c’est bien ce risque que les opposants à l’exploitation des gaz et pétrole de schiste mettent en évidence: Le risque à moyen ou long terme de contamination de l’environnement, qu’il s’agisse de l’eau ou de l’air ainsi que de son impact sur la santé. Ce qui peut prendre des années. Et apparaître bien après que les opérations d’extractions d’hydrocarbures auront pris fin. Et alors que les industriels auront plié bagages.

Les données utilisées sont celles fournies par les industriels sur une base volontaire

D’où proviennent les données? Et quelle est leur validité ? Dans le résumé de l’étude, l’EPA indique que les données utilisées dans l’évaluation des puits proviennent de « FracFocus », un site Internet accessible au public alimenté par les informations fournies par les opérateurs de puits de production de pétrole et de gaz. Les informations y sont communiquées par les industriels sur une base volontaire ou en fonction des exigences de certains États relatives aux produits utilisés dans les fluides de fracturation hydraulique. Il ne s’agit donc aucunement d’une étude prospective menée par l’État dans laquelle les opérateurs auraient l’obligation de fournir une information systématique. Alors que c’était ce qui avait été initialement envisagé par l’EPA, ces derniers s’y sont refusé. Cela confirme et montre la crainte qu’ont les industriels concernant la surveillance attentive de leurs opérations mais aussi l’influence qu’ils exercent sur les autorités politiques et celles en charge de la définition et de l’application de la réglementation. Comme nous l’évoquions ici, la réglementation fédérale sur les pratiques des industriels reste en effet très timide.

En France, on ne manquera pas de constater dans les jours à venir l’empressement du lobby organisé en faveur de l’exploitation des pétroles et gaz de schiste à claironner que la fracturation hydraulique n’a pas d’impact sur la ressources en eau potable et que les bonnes pratiques de cimentation permettent de conduire une exploitation des hydrocarbures non conventionnels en toute sécurité. Ces bonnes pratiques ont un coût et restent parfois très théoriques. L’expérience américaine le prouve. Et ce n’est pas un chantier vitrine que réclament les industriels pour convaincre l’opinion publique qui permettra de changer la réalité des choses. Nos ingénieurs et géologues des pétroles le savent.