Fracturation hydraulique, les compagnies pétrolières rejettent leurs eaux usées directement dans les océans avec l’approbation de l’autorité environnementale

Publié: 25 octobre 2016 dans énergie climat, forage d'hydrocarbures, gaz de schiste
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(!) Info minute – Revue de Presse

Traduction et adaptation par nos soins de l’article Oil And Gas Companies Dump Fracking Wastewater Directly Into Oceans With EPA Approval

Dans le Golfe du Mexique, les compagnies pétrolières et gazières déversent des quantités illimitées d’eaux usées et de produits chimiques directement dans l’océan avec l’approbation de l’EPA, l’autorité environnementale fédérale des États-Unis.

284 milliards de litres de fluide de fracturation hydraulique rejetés en mer

Six ans après la marée noire provoquée par l’explosion en 2010 de la plateforme « Deepwater Horizon» opérée par BP, bien que beaucoup pensent que la situation the-gulf-of-mexicos-dead-zone-with-an-offshore-fracking-well-in-the-horizon-credit-oceandoctor-orgdans le Golfe du Mexique soit de « retour à la normale », l’écosystème a continué de souffrir en silence pendant ces dernières années. En effet, les compagnies pétrolières et gazières, avec la pleine approbation de l’EPA, ont poursuivi le rejet de quantités illimitées d’eaux usées de forage et de produits chimiques dans l’océan. Pour la seule année 2014, on estime ces rejets à 75 milliards de gallons (soit 284 milliards de litres !). Bien que ces énormes volumes d’eaux usées ne puissent pas contenir d’huile et soient soumis à des normes de toxicité, les opérateurs pétroliers et gaziers ne sont contraints qu’à quelques tests annuels de toxicité de ces déchets, et ceci sans surveillance. Lorsque le Centre pour la diversité biologique (Center for Biological Diversity) a contacté l’EPA pour plus d’informations, l’EPA a répondu qu’elle «ne savait pas vraiment quels types de produits chimiques étaient déversés dans le Golfe du Mexique ». En dépit de ce manque évident de connaissances et de son incapacité à assurer une véritable surveillance de l’activité des compagnies pétrolières, l’EPA a annoncé un projet de plan … lequel poursuivra cette même «politique» en vigueur depuis des années.

1.500 opérations de fracking dans l’océan exemptées de contrôle

Bien que de nombreux opposants à la fracturation hydraulique (« fracking ») se concentrent principalement sur les forages terrestres, la fracturation hydraulique offshore dans les écosystèmes océaniques a également été en plein essor ces dernièresstop-gaz-de-schiste-offshore-fracking-credit-ib-times années. Pour les quatre années de 2010 à 2014, alors que l’écosystème du Golfe était encore fort impacté  par la marée noire provoquée par l’accident de la plateforme BP Deepwater Horizon, l’administration Obama a approuvé 1.500 opérations de fracking offshore dans 630 puits différents. Ces puits ont bénéficié d’autorisations de l’EPA les exemptant des tests de contrôle complets d’impact environnemental. Mais alors pourquoi l’EPA ferait cela? Tout a commencé en 2005 avec l’adoption de la Loi sur la politique énergétique (Energy Policy Act), aussi connu comme « la faille de Cheney ».

La fracturation hydraulique exemptée de l’application de la  Loi sur l’assainissement de l’eau

Ce dispositif législatif exempte de façon permanente les fluides de fracturation de l’application de la Loi sur l’assainissement de l’eau. Celle-ci a été adoptée en grande partie grâce aux efforts de lobbying de Dick Cheney, vice-président à l’époque et ancien PDG d’Halliburton. A cause de cette exemption, l’EPA est incapable et ne veut pas réglementer sur les eaux usées de fracturation hydraulique. Et même si l’EPA pouvait réglementer le contenu des eaux de rejets du fracking, les sociétés pétrolières pourraient refuser de divulguer la liste des produits chimiques utilisés en application du secret commercial et industriel. La politique actuelle n’impose pas aux compagnies pétrolières de divulguer la liste des produits chimiques qu’elles utilisent pour la fracturation, seuls certains opérateurs ont fourni quelques informations sur une base volontaire via le site internet FracFocus. Même si ni le gouvernement ni les citoyens sont en mesure de connaître précisément la composition des fluides de fracturation, des recherches indépendantes ont montré qu’ils sont pleins de composants chimiques toxiques et cancérigènes. Des produits chimiques tels que le benzène, le formaldéhyde et le sulfure d’hydrogène ont été trouvés autour des puits terrestres, certains d’entre eux dépassant cinq fois les limites autorisées par la réglementation fédérale.

Malgré le désastre environnemental… on continue

Malgré cela, les compagnies pétrolières et l’EPA maintiennent que le rejet des fluides devrait continuer à ne pas être réglementé, affirmant que ces liquides de fracturation hydraulique sont suffisamment dilués par l’océan. Or la science utilisée pour soutenir ce point de vue remonte aux années 1980, période à laquelle la fracturation était encore rare et alors que le Golfe du Mexique était beaucoup moins pollué qu’à présent. Or tout indique que ces opérations ont un impact sur la biodiversité du Golfe du Mexique. En fait, il existe une «zone morte» de la taille du Connecticut, où il n’y a plus suffisamment  d’oxygène dissous dans l’eau pour assurer la vie. Or comme par hasard la plupart des puits de fracturation se situent dans cette zone. Il est difficile de dire si cela est dû aux retombées de la marée noire de 2010, à la présence de puits de fracturation, ou d’autres contaminants, mais clairement le rejet des eaux usées toxiques et cancérigènes ne fera rien pour restaurer ce magnifique écosystème océanique.

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(Gauche) puits de fracturation offshore dans le Golfe du Mexique | (Droite) La zone morte du Golfe du Mexique

 

 

commentaires
  1. Anne-Marie dit :

    Une poignée de salopards usent et abusent de notre planète comme s’ils en étaient les seuls propriétaires. Ces individus malfaisants n’ont que faire de l’avenir de leurs propres enfants. Si leurs ancêtres avaient eu les mêmes comportements irrespectueux et pourris ils ne seraient pas là à tout gâcher.

  2. dautreville dit :

    on a vraiment le droit de dire qu’ils se foutent vraiment de la gueule du monde ces saloperies là !!!

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