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(!) Info minute – Revue de Presse

Suite à la fuite constatée sur une concession d’exploitation pétrolière à Leudeville, les habitants et les élus réclament information et transparence de la part de Vermilion, le titulaire et exploitant de la concession pétrolière de Vert-le-Grand.

Une odeur de souffre, des hommes en combinaison qui s’affairent dans un champ, la fuite pétrole essone mai 2015route de Leudeville coupée puis mise en circulation alternée et des allers-retours de camions de pompiers. Voilà ce que l’on pouvait constater à proximité d’une des concessions de pétrole gérées par la société canadienne Vermilion dimanche dernier.

Que peut-on dire? Une canalisation d’eau et d’hydrocarbure a rompu, provoquant une fuite de liquide et de la fumée.

Un mélange d’eau chaude et d’hydrocarbure s’est répandu sur 500 m2 de blé et de colza

Que sait-on? C’est en fait un automobiliste qui a signalé la pollution vers 5 heures du matin le dimanche 24 Mai 2015. Deux agriculteurs sont touchés par ces résidus de pétrole. Cela concerne des champs de colza et d’orge, et la fuite est à la jonction des deux champs.

Quelle réponse de la part des pouvoirs publics? Arrivés sur place, les gendarmes constatent qu’une canalisation alimentant en eau chaude la concession pétrolière de Vert-le-Grand fuit. Un mélange d’eau chaude et d’hydrocarbures s’est répandu sur 500 m2 dans un champ de blé et de colza. La pollution a d’abord été traitée par les pompiers, puis les camions de pompage de Vermilion ont pris la suite.

Que dit Vermilion? La société a été alertée par les pompiers. « Nos équipes ont été déployées sur site, les installations de production concernées ont été arrêtées et l’activation du plan d’intervention de Vermilion a été lancé, avec le soutien des pompiers locaux et de la gendarmerie« .

Que dit le Préfet? La préfecture se veut rassurante  et estime que l’affaire est minime. « L’exploitant s’est engagé à dépolluer le site. La fuite est confinée, assurait-on dimanche après-midi. Toutes les actions de nettoyage sont engagées. Nous déplorons cet incident qui a un impact sur l’environnement mais très limité car la fuite est réduite en quantité et en surface, et nous sommes intervenus très rapidement. Des analyses sont en cours pour comprendre les causes de cet incident, en toute transparence avec les autorités. »

Que disent habitants et les élus? Les habitants qui deux jours avant manifestaient contre les nouveaux permis de forage demandés par Vermilion (lire ici) tirent la sonnette d’alarme. Tout d’abord c’est un habitant qui a lancé l’alerte et non pas la société font-ils remarquer. Le collectif  local opposé à la recherche et l’exploitation de pétrole et gaz de schiste déplore qu’aucun système ou alarme n’ait pu prévenir cette pollution, « et on veut les laisser creuser de nouveau? » s’étonne un membre du collectif. Pour sa part le maire de Leudeville se dit « pas plus inquiet que ça » au niveau de la pollution des sites touchés. Pour lui « Vermilion maîtrise les risques industriels, ils évacueront la terre polluée ». Quant au conseiller régional Ile de France Mounir Satouri, il déplore « le peu d’information sur la fuite de pétrole à Vert le Grand et ajoute que les élu/es et associations demandent plus de transparence ».

La société Vermilion: Une s’agit d’une société canadienne. En France elle opère de nombreuses activités de recherche et d’exploitation pétrolière dans les deux gros bassins: Le Parisien et l’Aquitain. Il s’agit en fait de la première société de production pétrolière opérant sur le territoire français métropolitain. Une enquête publique a été ouverte jeudi 21 mai, à la suite de la demande par la société Vermilion -qui par ailleurs est l’un des gros acteurs de l’extraction de gaz de schiste au Canada- de pouvoir réaliser dix nouveaux forages sur ses concessions de Vert-le-Grand et de la Croix-Blanche.

Site de le la société Vermilion

(!) Info minute – Revue de Presse

Pour extraire l’équivalent d’une dizaine d’années de ses besoins énergétiques, la mise en œuvre de la fracturation hydraulique en Europe pourrait contaminer l’eau potable, causer de graves dommages à l’environnement et créer de vastes friches industrielles. C’est ce que démontre une étude sur la fracturation hydraulique, alors que le gouvernement allemand pousse à légaliser cette méthode d’extraction controversée.

L’impact environnemental de l’extraction de gaz de schiste en Allemagne et en Europe n’est en aucune manière proportionnel aux supposés bénéfices que génèrerait l’utilisation de la fracturation hydraulique pour extraire ces hydrocarbures. (Traduction par nos soins, d’après l’article publié par Euractiv)

« Nous ne devrions pas comparer les conditions en Allemagne avec celles des États-Unis». C’est ce que déclare Werner Zittel, auteur de l’étude publiée par l’ONG Energy Watch Group. D’une part, l’Allemagne est beaucoup plus densément peuplée, augmentant le risque pour les personnes et l’environnement à proximité des sites d’extraction.

À ce jour, peu d’analyses scientifiques fiables sont disponibles sur les effets de la fracturation hydraulique sur les personnes et l’environnement. Mais de graves dommages environnementaux peuventfracking-ia être observés aux États-Unis, où la fracturation est déjà largement répandue. Certaines études scientifiques ont également démontré que la fracturation hydraulique augmente le risque de tremblements de terre aux États-Unis. Et l’Université d’Innsbruck a récemment mis en évidence que la fracturation hydraulique pollue l’air par l’émission de gaz nocifs pour la santé humaine et le climat.

Problème de rentabilité

Mais les risques pour l’homme et la nature ne sont pas les seuls arguments qui vont à l’encontre de la technique controversée. Pour Hans-Josef Fell membre des Verts allemands, président de l’Energy Watch Group et auteur de la loi sur les énergies renouvelables à partir de l’année 2000, son coût-efficacité est également discutable.

«Contrairement aux États-Unis, seul pays à pratiquer la fracturation hydraulique à une échelle « commercialement rentable » (ndt : les pertes et désinvestissements massifs questionnent la pérennité de la rentabilité de ces investissements), cette technique ne peut permettre d’atteindre le même type de résultat en Europe». Tout d’abord, l’Allemagne ne dispose pas des infrastructures nécessaires pour la mise en œuvre de la fracturation hydraulique. La transformation de surfaces entières en zones d’exploitation industrielles, la maintenance de l’infrastructure routière ainsi que le stockage et le transport du sable requis pour la fracturation hydraulique, sont quelques-uns des investissements que le pays aurait à faire.

Globalement, M.Fell souligne qu’il faudrait que des montants financiers disproportionnés soient investis pour mettre en œuvre une technique qui ne serait susceptible d’approvisionner l’Europe en énergie pour seulement une dizaine d’année, selon les estimations actuelles. Et ceci pour une méthode nécessitant une forte occupation des sols.

Vers des tests en Allemagne?

Malgré l’inquiétude généralisée du public, le gouvernement allemand a introduit un projet de loi début Février qui autoriserait la mise en œuvre de la méthode d’extraction controversée dans certains cas.

La nouvelle mesure, soumise par les ministres des Affaires économiques, Sigmar Gabriel, et de l’Environnement Barbara Hendricks, permettrait d’opérer des fracturations à plus de 3000 mètres sous terre « à des fins scientifiques ». Opérations qui seraient conditionnées par l’approbation des autorités en charge de l’exploitation minière et celles en charge de l’eau. Si le forage d’essai est réussi, la technologie de la fracturation pourrait alors dans certains cas être autorisée pour un usage commercial, et seulement dans « les conditions les plus strictes, et avec l’approbation d’une commission d’experts indépendants ».

Le piège de la fracturation hydraulique

Pour Monsieur Fell spécialiste des questions énergétiques, « la rentabilité des activités de négoce de gaz naturel aux États-Unis est en diminution depuis 2009, et la baisse des prix du pétrole et du gaz est la cause de cette baisse tendancielle des prix des hydrocarbures ». Ces conditions entraînent des faillites dans l’industrie du fracking, laquelle finance en grande partie le processus de forage coûteux part des emprunts massifs qu’elle ne peut plus rembourser.

Malgré ces dangers écologiques et économiques, des pays comme l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Pologne, ainsi que la Commission européenne soutiennent activement l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels – une erreur, selon Fell.

Un Monde mal préparé pour la pénurie croissante d’énergie à base de combustibles fossiles

« Le soutien de Bruxelles, Londres et Berlin à l’exploitation des gaz et pétrole de schiste par fracturation est totalement fracking nein danke stop gaz de schiste Allemagneincompréhensible, quand on en connait le coût environnemental et qu’il va à l’encontre du souhait des populations. Et pendant ce temps, ceci met de plus en plus de pression sur le développement des énergies renouvelables ». Et M. Fell d’ajouter « La communauté internationale est loin d’être préparée à la baisse de disponibilité des matières premières conventionnelles » .

Les deux des arguments les plus souvent utilisées par les partisans de l’exploitation des gaz de schiste sont la perte d’emplois dans l’industrie du gaz et la dépendance de l’Europe vis-à-vis du gaz russe. Et ceci le militant anti-gaz de schiste Andy Gheorghiu ne l’accepte pas. « 6 à 7 pour cent de l’énergie primaire en Allemagne est actuellement importée de Russie. Et pendant ce temps, la part des sources d’énergie renouvelables est déjà à 10 à 12 pour cent », indique-t-il.

C’est pourquoi il est urgent de poursuivre l’expansion des énergies renouvelables, génératrice d’emplois et d’une grande indépendance énergétique. « Bien que le monde entier parle de la protection du climat, globalement on n’est parvenu à aucun accord parce que les sources d’énergie à base de combustibles fossiles sont encore les plus utilisées». Comme réponse, l’Union Européenne a fixé l’objectif de réduire l’utilisation de l’énergie à base de combustibles fossiles d’au moins 80% au cours des 35 prochaines années. Avec les pétroles et gaz de schiste?

 

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L’exploitation des pétrole et gaz non conventionnels (PGNC) a le potentiel d’accroître la pollution de l’air et de l’eau des communautés vivant à proximité des sites d’exploitation. Chaque étape du processus d’exploitation des hydrocarbures non conventionnels (HNC) -du forage et de la construction du puits aux opérations d’extraction, en passant par le transport et la distribution- est source de pollution de l’air et de l’eau. Des centaines de produits chimiques sont associés au processus d’exploitation du pétrole non conventionnel et du gaz de schiste.

Dans ce travail, nous passons en revue la littérature scientifique qui fournit la preuve que l’exposition des adultes ainsi que des nouveaux nés à des produits chimiques associés aux opérations d’exploitation des PGNC peut engendrer des effets défavorables en matière de santé génésique (santé de la reproduction) ainsi que de développement chez les humains. Les composéspollution gaz de schiste organiques volatils (COV) [y compris le benzène, le toluène, l’éthylbenzène, et xylène (BTEX) et le formaldéhyde] et les métaux lourds (y compris l’arsenic, le cadmium et le plomb) sont quelques-uns des produits dont on connaît l’incidence sur la réduction de la qualité de l’air et de l’eau et qui constituent une menace pour le développement humain et la santé de la reproduction. Le fœtus en développement est particulièrement sensible aux facteurs environnementaux, qui comprennent la pollution de l’air et l’eau.

La recherche montre qu’il y a des périodes critiques de vulnérabilité dans le développement prénatal et postnatal précoce, au cours desquelles l’exposition aux produits chimiques peut causer des dommages potentiellement définitifs à l’embryon en croissance et au fœtus. Beaucoup des contaminants de l’air et de l’eau trouvés a proximité des sites d’exploitation de pétrole et gaz de schiste sont reconnus comme étant toxiques pour le développement et la reproduction; Il est donc absolument nécessaire d’accroître notre connaissance des conséquences potentielles de ces produits chimiques sur la santé pour les adultes, les nourrissons et les enfants à travers des enquêtes rapides et des recherches approfondies.»

Ce qui précède est le résumé (abstract) rédigé par ses propres auteurs d’une étude conduite aux États-Unis par six chercheurs issus du Center for Environmental Health (CEH), de l’Université du Missouri et de l’Institut pour la santé et l’environnement (Institute for Health and Environment). Comme conséquences potentielles des pollutions générées par l’exploitation des pétrole et gaz de schiste, ces travaux ont identifié la stérilité, les fausses couches, l’incidence sur la croissance du fœtus, les faibles poids de naissance, les naissances prématurées et les malformations congénitales. Et l’étude à trouvé que la prévalence de ces problèmes était élevée dans les zones où la fracturation hydraulique est pratiquée de manière intensive. Le même type de constat a été fait chez d’autres mammifères tels que les animaux de ferme et les animaux de compagnie vivant dans ces zones.

Sans surprise l’industrie indique que ces études n’ont pas de valeur et ont toutes été contredites.

De leur coté, les chercheurs tirent la sonnette d’alarme et demandent la mise en œuvre immédiate d’enquêtes rapides et de recherches approfondies. Ils redoutent DANGER Pollution gaz de schisteque les conséquences sur le développement humain ainsi que l’apparition tardive d’autres affections comme les cancers se produisent dans dix ou vingt ans. A ce moment il sera trop tard. Et les opérateurs industriels auront plié bagages. 

En France où la fracturation hydraulique est interdite, la recherche et l’exploitation des pétrole et gaz de schiste continue à faire l’objet de la convoitises de spéculateurs ou grands industriels. Et alors que Paris (Le Bourget) doit accueillir la prochaine conférence internationale sur le climat en décembre 2015, on peut s’attendre à la poursuite d’un fort lobby des industriels au niveau Européen en faveur de la déréglementation et pour faire passer le gaz de schiste pour une énergie de transition.

► La publication en anglais relative à cette étude est accessible ici (Document pdf de 12 pages)

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Communiqué des collectifs citoyens opposés à l’exploration et à l’exploitation des hydrocarbures « non conventionnels »,
à la fracturation du sous-sol, aux forages extrêmes et appelant à une véritable transition énergétique pérenne.

Dans un article de La Voix du Nord de samedi 18 Octobre, Monsieur Péricaud, conseiller régional du Nord/Pas-de-Calais, fait une nouvelle fois la promotion de l’exploitation du gaz de couche dans la région. Tous les arguments sont “bons” : estimations biaisées, mission des dégâts environnementaux, mirages des emplois, négation des objectifs de la loi sur la transition énergétique.

Dans un document distribué par EGL lors de la mission d’enquête en janvier dernier, l’estimation des ressources était de 1,4 année de consommation française pour notre région. Quelques mois plus tard, l’estimation est d’une douzaine d’années de consommation française, sans qu’aucun élément nouveau de recherche ne soit intervenu. Pourtant EGL a fait à l’époque une réponse écrite à notre demande de précision sur cette estimation : “nos résultats ont été confirmés par le BEICIP” (filiale de l’Institut Français du Pétrole). Comment donner crédit à des estimations aussi fluctuantes ?

Monsieur Péricaud affirme que le gaz aurait une utilisation locale et ne servirait pas à de la spéculation sur les marchés. Mais, dans l’enquête publique relative au prolongement de la concession historique de Gazonor, on pouvait lire dans « les objectifs de l’entreprise » que celle-ci envisageait 150 puits de forages pour produire de l’électricité dans de petites unités de production, réparties sur le territoire de la concession étendue aux permis. L’électricité produite sera injectée dans le réseau. Comment, dans ces conditions, prétendre que le gaz de couche extrait serait utilisé localement ?

On peut lire aussi : “on estime que 500 emplois pourraient être créés” Nous avons demandé aux porteurs de projet comment ils avaient fait cette estimation mais aucune réponse n’a été donnée. Aux États-Unis la moyenne est de 1,2 emploi par puits.

Le président de EGL, Monsieur Moulin, a beau répéter qu’il n’utilisera pas la fracturation hydraulique pour faire de l’exploration, partout ailleurs dans le monde (États-Unis, Chine…) le gaz de couche est exploité (à quelques puits près) par fracturation hydraulique, seule technique qui permette d’extraire le gaz de la roche mère.

gaz de coucheD’ailleurs le forage est prévu avec des drains horizontaux ; ainsi lorsque le débit diminuera (parfois de 50 % au bout d’un an), tout sera prêt pour une fracturation, (dès qu’elle sera autorisée). Dans le rapport Bataille/Lenoir, sur « les techniques alternatives à la fracturation hydraulique », on apprend que « 7 fracturations hydrauliques ont été réalisées entre 88 et 95, en Lorraine et dans les Cévennes pour la recherche de gaz de houille » (p.96). Les pollutions des nappes phréatiques, de l’air, de l’eau de surface, liées à cette pratique sont maintenant reconnues par les scientifiques, de même que les fuites de méthane sur tous les puits (4 à 8 %), ce qui aggrave l’effet de serre. Sans oublier également “l‘émanation possible de gaz potentiellement toxiques associés au méthane dans certains bassins houillers (H2S notamment)”. [voir ici]

Monsieur Péricaud parle en terme élogieux de la conduite du projet en Lorraine. Pourtant l’entreprise EGL ne semble pas maîtriser la technique comme elle le prétend : sur 4 puits forés en Lorraine, deux ont été ennoyés en raison de failles non décelées, et à Tritteling-Redlach, c’est la tête de forage qui a été perdue dans le puits. Résultat : 6 millions d’euros perdus et encore aucun résultat probant. Alors, pourquoi autant de précipitation à forer dans le Nord/Pas-de-Calais où la géologie est moins favorable (couches plus fines, terrains plus plissés, risque de séismes…) ?

Et surtout, l’exploitation des gaz de couche viendrait en contradiction avec le « master plan » dans lequel s’est engagé la région, plan ambitieux au regard de la diminution des rejets de gaz à effet de serre. Au moment où les scientifiques s’accordent à dire que les changements climatiques seront dramatiques pour l’humanité toute entière si nous ne sortons pas de cette ébriété énergétique, il est impératif de diminuer nos consommations d’énergies fossiles, il serait irresponsable de s’engager dans l’exploitation de nouvelles énergies fossiles.

Une réelle transition énergétique permettrait sans aucun doute de créer des emplois pérennes : le développement des énergies renouvelables, d’une filière bois et autres filières innovantes, avec la relocalisation de nos productions agricoles, le développement de transports en commun ou de transports doux, la réhabilitation des bâtiments anciens…

(!) Info minute – Revue de Presse

Lettre adressée à la Ministre de l’Écologie ce jour

NDGS PSA

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47, Route de Reignier, 74800 – ARENTHON

Madame la Ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie

Objet: Demande de rejet du PERH dit Permis des Moussières

Départements de l’Ain, du Jura, de la Savoie et de la Haute-Savoie

Arenthon le 14/10/2014

Madame la Ministre,

Nous constatons avec regret que notre courrier du 28 mai dernier est resté sans réponse de votre part.

Nous vous rappelons donc que le permis des Moussières, ayant été octroyé le 4 mars 2008 pour 5 ans et une demande de prolongation ayant été enregistrée le 2 novembre 2012, une décision aurait du être prise dans les quinze mois suivant la fin de la première période, soit avant juin 2014 .

Or en dépit de l’avis défavorable de Monsieur le Préfet de l’Ain, coordonnateur de l’instruction de ces dossiers pour l’Ain, la Savoie et la Haute-Savoie, et qui suivait en cela l’avis technique de la DREAL Rhône-Alpes, aucune confirmation de la fin de ce permis n’a été émise par les services centraux de votre ministère.

S’appuyant sur ce silence, la société Celtique Petroleum, se livre sur le terrain à un lobbying agressif, essayant même de dresser les citoyens et les élus les uns contre les autres, menaçant ainsi l’ordre public.

Le permis de Gex, qui concerne aussi notre région, est également arrivé à échéance en mai 2004, mais le groupe eCorp qui le détient a demandé une « prolongation exceptionnelle » de 3 ans sans justification apparente. Ici aussi, la DREAL et le Préfet de l’Ain ont donné un avis défavorable au permis de Gex Sud, qui n’est que l’extension de celui de Gex. Il est pour nous incompréhensible que cette demande de prolongation n’ait pas encore été rejetée par votre ministère.

Nous vous demandons donc à nouveau solennellement de prendre sans plus attendre les arrêtés de rejet des demandes de prolongation des permis des Moussières et de Gex, ainsi que de rejet des demandes de permis de Gex Sud et de Blyes.

Dans cette attente, veuillez recevoir, Madame la Ministre, nos salutations citoyennes.

Le bureau de l’Association

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Traduction par nos soins de l’article publié par desmoblog.com le 7 octobre 2014.

C’est confirmé: En Californie les aquifères ont été contaminés avec des milliards de litres d’eaux usées issues de la fracturation hydraulique.

Après que les autorités de l’État de Californie aient fermé 11 puits d’injection d’eaux usées de fracturation au mois de Juillet dernier, inquiètes que les eaux usées aient pu contaminer les nappes phréatiques utilisés pour l’alimentation en eau potable et l’irrigation agricole, le ministère fédéral de l’environnement des États-Unis (EPA) avait demandé qu’un rapport soit préparé sous 60 jours.

On a appris hier que l’autorité de gestion de l’eau en Californie avait envoyé une lettre à l’EPA confirmant qu’au moins neuf de ces sites avaient réinjecté les eaux usées contaminées par des fluides de fracturation et d’autres polluants dans la nappe phréatique, laquelle est pourtant protégée par la loi fédérale sur l’eau (Safe Drinking Water Act).

waste water injection eau reflux fracturation hydraulique stop gaz de schisteLa lettre, dont une copie a été obtenue par le Centre pour la diversité biologique (Center for Biological Diversity), révèle que près de 11 milliards de litres d’eaux usées ont été injectés illégalement dans les nappes phréatiques du centre de la Californie. Elle indique que la moitié des échantillons d’eau prélevés dans les 8 puits d’alimentation d’eau testés près des sites d’injection présente des niveaux élevés de produits chimiques dangereux tels que l’arsenic, un agent cancérogène connu qui peut également affaiblir le système immunitaire humain, et le thallium, une toxine présent dans la morts au rats.

FRACKING operation fracturation hydraulique stop gaz de schisteTimothy Krantz, professeur d’études environnementales à l’Université de Redlands, affirme que ces produits chimiques constituent un risque grave pour la santé publique: «Le fait que des concentrations élevées soient identifiées dans plusieurs puits d’eau à proximité des sites d’injection d’eaux usées soulève d’importantes préoccupations concernant la santé et la sécurité des riverains ».

L’ampleur de la contamination n’est pas encore connue. La Commission de gestion des ressources en eau de l’État a déclaré que pas moins de 19 autres puits d’injection auraient pu contaminer les nappes phréatiques, et que l’Office des eaux de Central Valley n’avait jusqu’à présent testé que 8 des 100 puits d’eau à proximité.

stop injection eau fracking californieLa fracturation hydraulique a été accusée d’aggraver l’impact de la grande sécheresse que connaît la Californie et la nouvelle de ces milliards de litres d’eaux contaminée rejetés dans la nappe phréatique utilisée pour l’alimentation en eau potables des habitants ne pouvait survenir à un pire moment. Ajoutant l’insulte à l’injure, la fracturation hydraulique (fracking) est un processus nécessitant d’énormes quantités d’eau. Elle représente entre 530 et 570 000 litres d’eau par fracturation retirés quotidiennement du cycle de l’eau.

Hollin Kretzmann, avocat du Center for Biological Diversity, affirme que ces nouvelles révélations démontrent que le régulateur de l’État n’a pas réussi à protéger les Californiens et l’environnement de la fracturation hydraulique. Il a demandé au gouverneur Jerry Brown d’agir immédiatement pour éviter une situation encore plus grave alors que la Californie est frappée par la sécheresse.

Pour Krezmann « Beaucoup d’autres tests sont nécessaires pour évaluer l’ampleur de la pollution de l’eau et de la menace pour la santé publique. Mais le gouverneur Brown devrait agir rapidement pour mettre fin à la fracturation hydraulique. Il s’agit de mettre fin à une situation dans laquelle la Californie est dans l’incapacité de faire face à l’augmentation grandissante de la production d’eaux usées par l’industrie pétrolière.»

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La Fondation Goodplanet créée par le photographe Yann Arthus-Bertrand et reconnue d’utilité publique vole-t-elle au secours de l’industrie engagée dans la promotion et le développement de la recherche et de l’exploitation des hydrocarbures extrêmes ? Cette fondation qui souhaite « mettre l’écologie au cœur des consciences et susciter l’envie d’agir concrètement » publie dans quelques jours un livre intitulé « Gaz de schiste, le vrai du faux ».

Nous ne ferons pas la critique d’un livre que nous n’avons pas lu. Nous noterons simplement deux choses :

1. La Fondation Goodplanet dépend de « partenaires et mécènes » tels que BNP Paribas (grand financeur de la recherche de gaz de schiste dans le monde), Antargaz (Premier distributeur de gaz bouteille en France), Vallourec (Leader mondial des solutions tubulaires – leader sur le marché des forages horizontaux pour l’exploitation des gaz de schiste), Veolia (Entreprise engagée dans le marché du traitement de l’eau de reflux de fracturation).

goodplanet partenaires et mecenes

2. La Fondation Goodplanet annonce dans la promotion de son ouvrage que « si le lobby pétrolier présente une version tronquée de la situation, de l’autre côté, certains militants déforment eux aussi la réalité. Les amalgames trompeurs s’ajoutent aux approximations tandis que persistent de très nombreuses inconnues ». Comme si les recherches menées ne prouvaient pas déjà la nocivité de l’exploitation de ces hydrocarbures. Comme s’il n’était pas déjà démontré que leur extraction et leur utilisation était facteur de pollution majeure avec une incidence sur la santé des populations vivant à proximité des forages. Comme s’il n’était pas déjà démontré que le méthane est un puissant gaz à effet de serre (pire que le charbon).

Arrêtons ici la litanie de « certains militants (qui) déforment eux aussi la réalité, tandis que persistent de très nombreuses inconnues ». Et posons-nous la question : Cette fondation souhaite-elle participer à la promotion de l’idée des industriels selon laquelle, le gaz de schiste serait un mal nécessaire pour faire le pont avec les énergies décarbonnées ? Veut-elle donner un petit coup d’accélérateur au massacre avant de passer au renouvelable, lorsque ça sera déjà trop tard? Ou promeut-elle un débat « indépendant »?

A ce stade, accordons-lui le bénéfice du doute et restons vigilants face à l’apparition des faux nez qui viennent faire le job de promoteurs du gaz de schiste au prétexte que « le débat n’aurait pas eu lieu ».

Rappelons aussi qu’un débat à eu lieu suite à la mobilisation populaire du printemps 2011. Qu’il s’est tenu dans les enceintes de notre démocratie pour accoucher d’une loi (très imparfaite) interdisant la fracturation hydraulique, seule technique permettant l’exploitation des pétroles et gaz de schiste. Rappelons toutefois que c’est en maintenant la pression que l’on pourra empêcher le pillage et l’épuisement des ressources pour ne pas laisser une planète dévastée à nos enfants. Il est de notre devoir d’empêcher l’exploitation des hydrocarbures compactés en grandes profondeurs et nécessitant des techniques polluantes, consommatrice d’eau et d’énergie et très coûteuses. Demandons plutôt l’orientation des investissements vers la recherche et le développement des solutions et énergies nouvelles et propres.

Le débat est bon. Il est nécessaire. Mais focaliser le débat sur le gaz de schiste, n’est-ce pas occuper les esprits au détriment d’autres enjeux majeurs que connaissent nos sociétés? Ne s’agit-il pas de participer au processus d’acceptation sociale tant voulu par les industriels?

Rediffusion de Gasland sur ARTE ce samedi matin 30 Août à 10h30              (!) Info minute – Revue de Presse

D’après la publication de l’Associated Press du jeudi 28 août 2014, 18:45

Six ans après le boom du gaz de schiste, la Pennsylvanie a pour la première fois publié le détail de 243 cas dans lesquels les organismes de réglementation de l’État confirment que les compagnies de prospection de pétrole ou de gaz ont contaminé les puits d’eau potable de particuliers.

Jeudi, le ministère de la protection de l’environnement a fini par rendre accessible publiquement les documents de l’agence sur ce sujet. Ces dernières années, face au refus de l’administration de rendre ces sources accessibles, l’Associated Press et d’autres organes de presse – qui enquêtaient sur les plaintes déposées par les particuliers suite aux contaminations liées aux forages, avaient engagé des poursuites judiciaires à l’encontre de l’administration publique.

Manque de transparence

pollution eau gaz de schiste frackingLe mois dernier, le contrôleur général de l’État de Pennsylvanie avait indiqué dans un rapport que le système du département de la protection de l’environnement (DEP) pour le traitement des plaintes « était terriblement inadéquat » et que les enquêteurs ne pouvaient même pas déterminer si toutes les plaintes avaient effectivement été enregistrées dans le système de cette administration publique.

Le département de la protection de l’environnement n’avait pas réagi immédiatement devant la presse. Mais depuis, il a effectivement mis en ligne l’information le jour ou sept associations environnementales indiquaient avoir envoyé une lettre demandant à l’agence de tenir compte des 29 recommandations du contrôleur général.

Pour Thomas Au du  Pennsylvania Sierra Club, la publication de ces documents sur ces cas de contamination de l’eau potable par les forages hydrocarbures  » est un pas dans la bonne direction« , « Mais c’est quelque chose qui aurait dû être rendu public il y a longtemps.« 

243 cas de pollution de l’eau

Fracking waste water  in Wyoming : toxic wasteParmi ces 243 cas, pour la période 2008 à 2014, certains sont la conséquence d’une seule opération de forage ayant affecté plusieurs sources d’eau potable. Les problèmes énumérés dans les documents comprennent la contamination de l’eau potable par le méthane, le rejet d’eaux usées et autres polluants, l’assèchement de puits, les sources devenues impropres à la consommation. Parfois les problèmes étaient temporaires, mais les noms des personnes victimes de ces problèmes de pollution ayant été supprimé de cette base d’information, il n’est pas possible de savoir si les problèmes ont été résolus à leur satisfaction. En outre, d’autres plaintes sont à l’étude.

Le gisement de Marcellus, riche en gaz de schiste est situé dans les sous-sols de la Pennsylvanie, de la Virginie-Occidentale, de New York et de l’Ohio. L’explosion du nombre de forages à partir de 2008 a fait du gisement de Marcellus, le champ gazier le plus productif du pays et plus de 6.000 puits de gaz de schiste y ont été forés. Cette activité à généré des milliards de dollars de chiffre d’affaires pour les entreprises et les propriétaires fonciers, mais aussi à débouché sur de nombreuse plaintes de propriétaires dont les sources d’eau ont été contaminées ou détruites.

L’extraction du combustible logé dans le schiste nécessite l’injection sous haute pression dans le sous-sol de millions de litres d’eau, avec du sable et des produits chimiques, afin de briser la roche et libérer le gaz. Une partie de cette eau, ainsi que des métaux lourds et des polluants, retourne à la surface.

Les documents publiés jeudi listent des problèmes de pollution de l’eau potable liés à des forages dans 22 cantons (counties) de l’État de Pennsylvanie, la plupart des cas provenant des counties de Susquehanna, Tioga, Lycoming ainsi que celui de Bradford dans le nord-est de l’état.

Les compagnies exploitant le gaz de schiste se défaussent

Certaines compagnies d’énergie se sont empressées de rejeter ou minimiser le problème de la contamination des sources d’eau, suggérant que cela arrive rarement ou même jamais.

fracking_site_usgs marcellus gaz de schisteLa Marcellus Shale Coalition, qui regroupe les principaux groupes exploitant de gaz de schiste, a réagi en indiquant (sans rire) que le problème était lié a l’absence de normes dans la construction des puits d’eau potable ! …et que c’est ceci qui était à blâmer.

Pour Dave Spigelmyer, président de cette coalition « la Pennsylvanie fait face depuis longtemps à des défis pour la gestion de l’eau, ceci étant lié à la géologie unique de notre région – où le méthane est souvent présent dans les aquifères peu profonds » Pour lui beaucoup de problèmes sont liés à des déversements en surface et non pas aux forages.

Rappelons que la Pennsylvanie, État jumelé avec la région Rhône-Alpes, a accordé des conditions fiscales redoutablement favorables à l’industrie de l’exploitation des gaz de schiste, laquelle est un généreux contributeur au financement des campagnes électorales.