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(!) Info minute – Revue de Presse

Le gouverneur de Californie a déclaré l’état d’urgence autour de Los Angeles, mercredi 6 janvier, à cause d’une fuite de méthane massive dans un puits gazier qui a forcé des milliers de résidents de la banlieue de Porter Ranch à évacuer.

Plusieurs milliers d’habitants ont déjà été relogés à cause d’une fuite massive de méthane, un puissant gaz à effet de serre

Le gouverneur de Californie a déclaré L’État d’urgence mercredi autour de Los Angeles en raison d’une fuite de méthane massive. Cet événement, que les experts qualifient de catastrophe écologique majeure, a forcé des milliers de résidents à évacuer leur logement.

Depuis plusieurs semaines, habitants et élus réclamaient une telle intervention officielle. La promulgation de l’état d’urgence permet désormais de mobiliser l’ensemble des agences gouvernementales de l’État pour venir en aide à la population et de vérifier que l’entreprise à l’origine de la fuite prend les dispositions nécessaires pour mettre fin à la fuite.

Entre 30 et 58 tonnes de méthane dans l’air chaque heure

fuite gaz methane californieLa compagnie en question, Southern California Gas Company (SoCalGas), a estimé qu’entre 30 000 et 58 000 kilogrammes de méthane, un gaz inodore, étaient répandus par heure dans l’air. La fuite sur le site d’Aliso Canyon de SoCalGas avait été détectée le 23 octobre par des employés à plus de 2 400 mètres de profondeur dans le puits. Mais la situation s’est largement empirée depuis.

« L’équivalent de la marée noire de BP sur terre »

Les autorités affirment que la fuite ne pose pas de danger sérieux pour la santé des riverains. Les catastrophe invisible methane californieadditifs nauséabonds destinés à signaler les fuites de méthane ont tout de même provoqué chez beaucoup d’habitants des environs des nausées, saignements de nez et maux de tête. Plus de 2 000 familles ont déjà été évacuées et relogées.

Mais c’est surtout l’impact environnemental de cette fuite qui pourrait, lui, être dévastateur. L’autorité de la qualité de l’air en Californie (California Air Resources Board) estime que la fuite est si importante qu’elle correspond à une augmentation de la production de gaz à effet de serre pour toute la Californie de près de 25 %. « Nous ne pourrons évaluer son impact que lorsque la fuite sera définitivement arrêtée et que nous bénéficierons de chiffres », a toutefois temporisé un porte-parole de l’agence.

La fuite de méthane « est l’équivalent de la marée noire de BP [survenue en 2010 dans le golfe du Mexique], sauf qu’elle se produit sur terre, dans un endroit peuplé », a déclaré Mitchell Englander, conseiller municipal de Los Angeles représentant de Porter Ranch, cité par le New Yortk Times, décrivant une « catastrophe environnementale » et une « crise chaotique ».

Tim O’Connor, avocat de l’Environmental Defense Fund, une organisation non gouvernementale qui milite pour la protection de l’environnement, avance lui, auprès de la BBC, une comparaison : « C’est comme si on brûlait 3,15 milliards de litres d’essence, et ça représente aussi la même pollution que produiraient en un jour 4,5 millions de voitures. »

C’est « l’équivalent de trois quarts des émissions de toutes les raffineries de pétrole de la Californie en un an », souligne de son côté Stephanie Pincetl, professeure de sciences environnementales, interrogée par l’Agence France-Presse. Selon elle, cette fuite est « sans comparaison, catastrophique », car c’est du méthane, un gaz à effet de serre « 80 fois plus puissant que le CO2 à l’échelle de vingt ans, et qui agit beaucoup plus rapidement ».

Source: AFP 07.01.2016

(!) Info minute – Revue de Presse

L’incidence et les effets de la fracturation hydraulique sont bien documentés, qu’il s’agisse de la contamination des eaux souterraines (voir [1] [2] [3] [4] [5] ), des fuites de méthane (voir [6] [7] [8] [9]), de l’apparition soudaine de tremblements de terre dans des régions où te tels phénomènes n’existaient pas (voir [10] ). Il faut maintenant ajouter à cette liste de nouveaux dangers sur la santé humaine : Il s’agit du risque de naissance prématurée.

Selon une récente étude de l’Université Johns Hopkins aux États-Unis (source[11]), les femmes enceintes qui vivent près des puits de gaz de schiste ont à un risque accru de complications pendant la grossesse. Lesbebe prema risque gaz de schiste fracturation chercheurs ont analysé les données de 40 comtés de Pennsylvanie, un état où l’exploitation des hydrocarbures de schiste s’est développée de manière exponentielle : On comptait moins de 100 (cent) sites de fracturation en 2006 contre plus de 8.000 (huit mille) aujourd’hui. Les scientifiques rapportent que pour les femmes vivant à proximité des sites de forage actifs on constate une augmentation de 40 pour cent des naissances avant terme et une augmentation de 30 pour cent des grossesses « à haut risque », (caractérisée par des complications comme l’hypertension, la prise de poids excessive, la tension artérielle etc.).

Selon le Centres de Contrôle et de Prévention des maladies des États-Unis (CDC), les décès de prématurés représentaient 35 pour cent de tous les décès de nourrissons en 2010, plus que toute autre cause de décès chez les nourrissons. Les naissances prématurées sont également cause majeure de handicaps neurologiques à long terme chez les enfants. Le coût financier en est égelement énorme. A titre d’illustration en 2005 la prématurité a coûté plus de 26 milliards de dollars au système de soins de santé des États-Unis.

Bien qu’à ce stade la recherche n’a pas déterminé précisément pourquoi les femmes enceintes vivant à proximité des puits les plus actifs étaient victimes de telles affections, le chef de l’étude M. Brian S.Schwartz indique que chaque étape du processus de forage a un impact environnemental. Lorsque les plateformes de forage sont construites, les engins et équipements fonctionnant au diesel sont utilisés pour défricher et apprêter de grandes surfaces. Il en va de même concernant le matériel de transport ainsi que pour le forage des puits également fort émetteurs de pollutions. Les forages profonds descendant verticalement puis progressant horizontalement à des milliers de mètres de profondeurs nécessitent un équipement lourd pour briser le schiste où est logé le gaz. La fracturation hydraulique (fracking) consiste ensuite à injecter des millions de litres d’eau mélangés avec des produits chimiques et du sable pour fracturer le schiste. Les fluides sont ensuite pompés vers la surface. Le gaz lui-même libère également des polluants.

On pourrait penser que la multiplication des tremblements de terre, la contamination avérée de l’eau potable justifieraient l’abandon de cette industrie. Faut-il attendre la multiplication des pathologies et des décès pour réellement décider l’interdiction de ces pratiques?

[1] L’EPA confirme l’impact de la fracturation hydraulique sur l’eau potable
[2] Gaz de schiste, c’est confirmé: Les aquifères de Californie contaminés par des milliards de litres d’eaux usées de fracturation … en pleine sécheresse
[3] Gaz de schiste : La contamination de puits liée à des défauts de cimentation et de mauvais forages
[4] En Pennsylvanie, une région pionnière du boom du gaz de schiste, 243 cas de contamination confirmés par l’administration de l’environnement
[5] Texas : « Les tests qui prouvent la contamination de l’eau par la fracturation hydraulique »
[6] Étude : Les fuites de méthane sont telles qu’elles annulent l’ « avantage » du gaz sur le climat
[7] Gaz de schiste et fracturation hydraulique : multiplication des fuites de méthane
[8] États-Unis: les puits d’hydrocarbures abandonnés rejettent beaucoup de méthane
[9] Pourquoi le gaz de schiste n’est pas une énergie de transition
[10] Avec le gaz de schiste, 300 fois plus de tremblements de terre!
[11] Fracking linked to premature births, study finds

(!) Info minute – Revue de Presse

Suite à la fuite constatée sur une concession d’exploitation pétrolière à Leudeville, les habitants et les élus réclament information et transparence de la part de Vermilion, le titulaire et exploitant de la concession pétrolière de Vert-le-Grand.

Une odeur de souffre, des hommes en combinaison qui s’affairent dans un champ, la fuite pétrole essone mai 2015route de Leudeville coupée puis mise en circulation alternée et des allers-retours de camions de pompiers. Voilà ce que l’on pouvait constater à proximité d’une des concessions de pétrole gérées par la société canadienne Vermilion dimanche dernier.

Que peut-on dire? Une canalisation d’eau et d’hydrocarbure a rompu, provoquant une fuite de liquide et de la fumée.

Un mélange d’eau chaude et d’hydrocarbure s’est répandu sur 500 m2 de blé et de colza

Que sait-on? C’est en fait un automobiliste qui a signalé la pollution vers 5 heures du matin le dimanche 24 Mai 2015. Deux agriculteurs sont touchés par ces résidus de pétrole. Cela concerne des champs de colza et d’orge, et la fuite est à la jonction des deux champs.

Quelle réponse de la part des pouvoirs publics? Arrivés sur place, les gendarmes constatent qu’une canalisation alimentant en eau chaude la concession pétrolière de Vert-le-Grand fuit. Un mélange d’eau chaude et d’hydrocarbures s’est répandu sur 500 m2 dans un champ de blé et de colza. La pollution a d’abord été traitée par les pompiers, puis les camions de pompage de Vermilion ont pris la suite.

Que dit Vermilion? La société a été alertée par les pompiers. « Nos équipes ont été déployées sur site, les installations de production concernées ont été arrêtées et l’activation du plan d’intervention de Vermilion a été lancé, avec le soutien des pompiers locaux et de la gendarmerie« .

Que dit le Préfet? La préfecture se veut rassurante  et estime que l’affaire est minime. « L’exploitant s’est engagé à dépolluer le site. La fuite est confinée, assurait-on dimanche après-midi. Toutes les actions de nettoyage sont engagées. Nous déplorons cet incident qui a un impact sur l’environnement mais très limité car la fuite est réduite en quantité et en surface, et nous sommes intervenus très rapidement. Des analyses sont en cours pour comprendre les causes de cet incident, en toute transparence avec les autorités. »

Que disent habitants et les élus? Les habitants qui deux jours avant manifestaient contre les nouveaux permis de forage demandés par Vermilion (lire ici) tirent la sonnette d’alarme. Tout d’abord c’est un habitant qui a lancé l’alerte et non pas la société font-ils remarquer. Le collectif  local opposé à la recherche et l’exploitation de pétrole et gaz de schiste déplore qu’aucun système ou alarme n’ait pu prévenir cette pollution, « et on veut les laisser creuser de nouveau? » s’étonne un membre du collectif. Pour sa part le maire de Leudeville se dit « pas plus inquiet que ça » au niveau de la pollution des sites touchés. Pour lui « Vermilion maîtrise les risques industriels, ils évacueront la terre polluée ». Quant au conseiller régional Ile de France Mounir Satouri, il déplore « le peu d’information sur la fuite de pétrole à Vert le Grand et ajoute que les élu/es et associations demandent plus de transparence ».

La société Vermilion: Une s’agit d’une société canadienne. En France elle opère de nombreuses activités de recherche et d’exploitation pétrolière dans les deux gros bassins: Le Parisien et l’Aquitain. Il s’agit en fait de la première société de production pétrolière opérant sur le territoire français métropolitain. Une enquête publique a été ouverte jeudi 21 mai, à la suite de la demande par la société Vermilion -qui par ailleurs est l’un des gros acteurs de l’extraction de gaz de schiste au Canada- de pouvoir réaliser dix nouveaux forages sur ses concessions de Vert-le-Grand et de la Croix-Blanche.

Site de le la société Vermilion

(!) Info minute – Revue de Presse

Traduit par nos soins d’après l’article de Ben Bryant publié le 02.12.2014 sur le site du journal Vice News

D’après les courriels obtenus par le journal VICE News, le seul puits de gaz de schiste ayant subi une fracturation hydraulique au Royaume-Uni a connu « une défaillance de structure». Cet accident n’avait fait l’objet d’aucune déclaration pendant six mois.

fracking-equipment gaz de schisteLes dégâts découverts plus tôt cette année sur le site de Preese Hall dans la Lancashire se limitent à l’intérieur du puits. Il n’existe actuellement aucune preuve que cela ait causé des fuites de méthane ou de fluides dans l’atmosphère ou dans la formation rocheuse environnante. Cependant, depuis que cette information a été rendue publique, elle a suscité des réactions pour que le Royaume-Uni reconsidère son industrie naissante de la fracturation hydraulique.

Caroline Lucas élue du parti vert a renouvelé son appel pour que le Royaume-Uni abandonne la fracturation. Elle a déclaré à VICE News que ces révélations « jettent de sérieux doutes » sur les assurances données par le gouvernement sur la sécurité [de la fracturation hydraulique].

Une série de courriels échangés en Avril 2014 entre le Health and Safety Executive (HSE) – l’organisme public responsable de la surveillance de l’intégrité des puits- et la compagnie Cuadrilla Resources et communiqués en vertu de la loi sur la liberté de l’information, détaille ce que des ingénieurs ont décrit à VICE News comme une perte d’intégrité du puits de forage, laquelle a nécessité la mise en œuvre de mesures spécifiques.

Une défaillance d’’intégrité sur un puits peut être grave. Elle peut causer des fuites de gaz ou de fluides de fracturation. Dans ce cas, les e-mails montrent qu’il ya eu une fuite de gaz dans le puits; Cependant, il n’y a aucune preuve de fuites à l’extérieur du tubage de production ni dans le milieu environnant.

La compagnie Cuadrilla a nié que les courriels parlaient d’une perte d’intégrité du puits de forage. Toutefois, trois ingénieurs indépendants consultés par VICE News ont confirmé que les courriels démontrent que l’intégrité du puits a bien été affectée. De son côté un porte-parole du HSE a admis qu’ils pouvaient être interprétés comme tel.

Également consulté par VICE News, Anthony Ingraffea, professeur de génie émérite, enseignant et chercheur à l’Université Cornell, a déclaré qu’ »Il est tout à fait évident que le langage utilisé [dans les courriels entre le HSE et Cuadrilla] indique qu’il y avait effectivement une perte d’intégrité du puits de forage suivie par des tentatives d’y remédier.  » Avant d’ajouter que « chaque échec concernant l’intégrité d’un puits est un cas particulier en termes d’impact environnemental, puisqu’il y a tellement de facteurs à considérer. »

Pour John Bissett, leader de la discipline en matière de construction de puits à l’Université Robert Gordon, « Il est tout à fait clair que l’intégrité du puits a été atteinte, techniquement. Seule l’ampleur de cet échec peut prêter à discussion. » Par ailleurs cet échec est « potentiellement important pour tout les puits futurs planifiés ainsi que les activités de fracturation ».

Quant à Mike Hill, ingénieur agréé indépendant basé dans le Lancashire, il déclare que «l’échec de l’intégrité» peut signifier une fuite à l’extérieur du puits ou celle contenue dans le puits. Toute défaillance dans l’intégrité du puits comporte un risque avéré et très sérieux d’aller dans les formations rocheuses. Tout dépend où est situé la fuite ».

Incidence des séismes sur la structure des puits

Le site de Preese Hall où ont été pratiqués le forage et la fracturation n’est plus opérationnel. Une décision avait déjà été prise d’abandonner le puits en Décembre 2013 après deux tremblements de terre en 2011. Les scientifiqufrack free lancashirees pensent que ces séismes ont été causés par la fracturation sur le site. Les tremblements de terre ont provoqué une déformation dans le tubage du puits – un accident moins grave qu’une défaillance dans l’intégrité du puits. Après l’incident, Cuadrilla avait été réprimandé pour ne pas avoir à admis son importance et pour avoir omis de signaler durant six mois l’incident au ministère de l’énergie et du changement climatique.

L’année dernière, selon The Guardian, Charles Hendry, alors ministre de l’énergie, avait déclaré dans une lettre à la compagnie que l’«échec» avait mis en lumière les « faiblesses dans la performance de Cuadrilla en tant que titulaire [du permis] « 

Aucune fracturation hydraulique n’a eu lieu depuis les tremblements de terre; Toutefois, un rapport sur les incidents publiés en Juin 2012 par la Royal Academy and Royal Society of Engineering a conclu que le risque était minime. En janvier 2014, l’Union européenne a approuvé la pratique de la fracturation hydraulique sous certaines conditions.

Même avec une réglementation forte les problèmes sont incontournables

Le boom de la fracturation hydraulique aux États-Unis a entraîné la production de gaz à un niveau jamais connu avant. Cependant, les scientifiques ont exprimé leurs préoccupations concernant les risques potentiels pour la santé ainsi que la sécurité pour les personnes vivant à proximité des sites de fracturation.

Vendredi dernier, un rapport commandé par le gouvernement britannique [voir ici sur notre site] au conseiller scientifique en chef du Royaume-Uni, Mark Walport, a comparé les risques de fracturation à ceux posés par le thalidomide, le tabac et l’amiante. Le rapport indique que la fracturation hydraulique offre sans doute un exemple contemporain « de ces trajectoires d’innovation qui se sont révélées plus tard être problématiques. »

Un porte-parole de l’Agence de l’Environnement a déclaré à VICE News qu’ «il n’y a pas de fuite de fluide incontrôlée dans le puits de Preese Hall , et [qu’] il n’existe aucune preuve à ce jour que le gaz se soit échappé dans l’environnement. Le gaz est contenu par la structure de la tête de puits. La surveillance des eaux souterraines est toujours en place sur le site » « .

Pour Lucas, membre du Parti Vert au Parlement « La machine de propagande du gouvernement a tourné à plein pour convaincre les gens d’ignorer les risques environnementaux et sanitaires de la fracturation hydraulique. Mais ces nouvelles révélations jettent un sérieux doute sur leurs tentatives de rassurer l’opinion».

«Les ministres affirment que les fuites de gaz et de fluide de fracturation qui ont affecté la réputation de l’industrie du fracking aux États-Unis, ça ne peut pas se produire ici à cause de la forte réglementation. Mais à présent il semble qu’avant même que la fracturation hydraulique soit mise en œuvre de manière significative, il y a eu des problèmes avec le tubage du puits, et des experts indépendants disent que l’intégrité du puits a été affectée.

« En fin de compte, quelque soit le niveau de surveillance, rien ne peut rendre la fracturation hydraulique sure. La seule chose sûre et responsable avec le gaz de schiste, c’est de le laisser dans le sous-sol.«