Articles Tagués ‘marcellus shale’

(!) Info minute – Revue de Presse

Alors que les industriels et leurs soutiens pro-gaz de schiste ont tant moqué « l’eau du robinet qui s’enflamme », cette image iconique issue du film Gasland de Josh Fox , des chercheurs de l’Université d’État en Pennsylvanie ont détecté des traces d’additifs dans l’eau du robinet des maisons voisines du champ de gaz de schiste de Marcellus. Une grande première qui serait due au procédé de fracturation hydraulique.

La fracturation hydraulique est une pratique courante pour extraire du pétrole ou du gaz naturel d’une roche trop dense pour l’utilisation d’un puits. Grâce à une injection pollution eau fracturation hydraulique gaz de schistede liquide sous pression, la roche peut se fissurer ou se micro-fissurer selon les cas. Néanmoins, cette technique n’est pas sans risque. Les impacts géologiques et la pollution des sous-sols et des nappes phréatiques sont encore des conséquences mal maîtrisées par les personnes qui pratiquent ce genre d’opérations.

Dans le bassin de Marcellus, dans l’état de New York, les chercheurs ont pour la première fois démontré que la fracturation hydraulique a causé la pollution des nappes phréatiques aux alentours.

Tout a débuté en 2012, lorsque les savants de l’Université d’État reçoivent des échantillons de l’eau du robinet de trois maisons situées à côté du champ de gaz de schiste de Marcellus, le plus important du monde en exploitation. Des habitants s’inquiétaient que leur eau fasse de la mousse… Mais jusqu’à aujourd’hui, aucun des composants de cette eau n’avait pu être identifié avec précision.

Les scientifiques ont testé la composition du liquide en lui faisant passer des examens de chromatographie gazeuse, la séparation des molécules pour mieux les distinguer, puis de spectrométrie de masse, une analyse pour détecter des molécules par la mesure de leur masse.

Les résultats, publiés dans les PNAS, (le journal de l’académie de sciences aux Etats-Unis) ont fait l’effet d’une bombe. D’une précision rare, ils constituent la preuve officielle et indiscutable que les nappes phréatiques, et donc indirectement les eaux du robinet, ont été polluées par des opérations d’extractions de gaz dans les roches. Et ce malgré la profondeur des couches de schiste dans le sol.

« Cette découverte est importante parce que nous démontrons que les produits chimiques voyagent à travers plus de deux kilomètres de couches géologiques vers les puits d’eau potable. Les molécules chimiques que nous avons identifiées venaient soit des fluides de fracturation, soit des additifs utilisés pour les forages et ils se sont déplacés avec le gaz naturel à travers des interstices naturels dans la roche« , explique Susan Brantley, directrice de l’Institut de la Terre et de l’Environnement.

Cet institut demande d’ailleurs la généralisation de cette technique de détection à l’ensemble des cas de pollution déclenchés par des opérations en lien avec le gaz de schiste dans le monde.

Quoiqu’il en soit, la pratique de la fracturation du sous-sol pour exploiter les hydrocarbure reste un danger quelque soit la technique employée. Les fractures causées par la main de l’homme (il s’agit de provoquer des fissures et de les maintenir ouvertes avec des microbilles ou du sable) sont incontrôlables et à court ou long terme déboucheront sur la contamination de l’eau ou de l’air avec son lot de conséquences sur l’environnement, la santé humaine et animale.

Sources Le Vif, Science et Avenir, Pnas.org

(!) Info minute – Revue de Presse

Traduction par nos soins de l’article publié par le Baltimore Sun le 9 avril 2015

Une nouvelle étude conduite par des chercheurs de l’université américaine Johns Hopkins lie les niveaux élevés de radon radioactif trouvé dans les maisons de Pennsylvanie à la vague de forages de puits de gaz de schiste par fracturation hydraulique.

Dans un article publié en ligne jeudi dans Environmental Health Perspectives, des chercheurs de l’École Bloomberg de santé publique de l’université Johns Hopkins ont indiqué que les niveaux de radon dans les maisons Pennsylvanie sont en hausse depuis 2004, les plus fortes hausses ayant été enregistrées dans les comtés où ont été forés la plupart des puits.

Brian S. Schwartz, professeur en santé environnementale et directeur de l’étude, considère les résultats comme inquiétants: « Nous avons trouvé des choses qui effectivement ne nous rassurent pas du tout par rapport à ce que nous pensions trouver lorsque nous avons démarré notre étude».

La Pennsylvanie a déjà des niveaux relativement élevés de radon, un gaz inodore et incolore. Produit par la désintégration de l’uranium, un minerai radioactif dans laradon plupart des sols, le gaz s’infiltre dans les maisons et les bâtiments, et peut atteindre des niveaux dangereux dans les endroits mal ventilés. L’exposition à long terme au radon[1] peut augmenter les chances d’avoir un cancer. Aux États-Unis, les responsables fédéraux de la santé disent que le radon est la deuxième cause du cancer du poumon, après le tabagisme.

En travaillant avec le réseau de santé de Pennsylvanie Geisinger Health System, les chercheurs ont analysé plus de 860 000 mesures domestiques de radon recueillies par le département de protection environnementale de Pennsylvanie entre 1989 et 2013. Ils ont confronté ces analyses de gaz à une variété d’éléments, y compris des données géologiques locales, le niveau de richesse des ménages, des données météorologiques.

L’étude a révélé que pour les bâtiments pour lesquels l’alimentation en eau provient de puits domestiques, les niveaux de radons étaient plus importants que dans ceux alimentés par le réseau municipal. Ils ont également découvert que les mesures faites en été au premier étage de bâtiments situés relativement près de puits de gaz fracturés, ont tendance à être plus élevées en radon que dans les bâtiments qui en sont éloignés.

Bien qu’il puisse y avoir d’autres explications, M. Schwartz indique que les résultats semblent être liés aux plus de 7000 puits de gaz de schiste fracturés dans l’État de Pennsylvanie au cours de la dernière décennie. Le processus de fracturation hydraulique consiste à pomper de grandes quantités d’eau, de sable et de produits chimiques dans le sol, une certaines partie de ces produits remontant ensuite en Etude lie haut niveau de radon a la fracturation hydraulique stop gaz de schistesurface avec le gaz.

Les chercheurs indiquent par ailleurs que le bassin de schiste de Marcellus est connu pour contenir de l’uranium, et qu’ainsi l’eau de reflux de la fracturation et les déchets de forage peuvent contenir des niveaux élevés de radium, qui peuvent produire du radon. Ils suggèrent également que le radon peut pénétrer dans les bâtiments par le gaz naturel utilisé pour le chauffage et la cuisine.

L’État de Pennsylvanie a récemment publié sa propre étude, estimant que les risques liés à l’exposition aux rayonnements générés par les opérations de fracturation, étaient faibles, que ça soit pour les équipes de forage ou la population.

Mais pour M. Schwartz l’étude menée par l’État de Pennsylvanie se base sur un échantillonnage de mesures de radon effectuées autour de trois douzaines de puits. Pour lui l’étude d’Hopkins fournit un meilleur aperçu de l’exposition potentielle puisqu’elle s’est faite sur la base de centaines de milliers de lectures d’échantillons à travers l’État.

_________________________

[1] Le radon, lire par exemple ce qu’on en dit sur wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Radon

Rediffusion de Gasland sur ARTE ce samedi matin 30 Août à 10h30              (!) Info minute – Revue de Presse

D’après la publication de l’Associated Press du jeudi 28 août 2014, 18:45

Six ans après le boom du gaz de schiste, la Pennsylvanie a pour la première fois publié le détail de 243 cas dans lesquels les organismes de réglementation de l’État confirment que les compagnies de prospection de pétrole ou de gaz ont contaminé les puits d’eau potable de particuliers.

Jeudi, le ministère de la protection de l’environnement a fini par rendre accessible publiquement les documents de l’agence sur ce sujet. Ces dernières années, face au refus de l’administration de rendre ces sources accessibles, l’Associated Press et d’autres organes de presse – qui enquêtaient sur les plaintes déposées par les particuliers suite aux contaminations liées aux forages, avaient engagé des poursuites judiciaires à l’encontre de l’administration publique.

Manque de transparence

pollution eau gaz de schiste frackingLe mois dernier, le contrôleur général de l’État de Pennsylvanie avait indiqué dans un rapport que le système du département de la protection de l’environnement (DEP) pour le traitement des plaintes « était terriblement inadéquat » et que les enquêteurs ne pouvaient même pas déterminer si toutes les plaintes avaient effectivement été enregistrées dans le système de cette administration publique.

Le département de la protection de l’environnement n’avait pas réagi immédiatement devant la presse. Mais depuis, il a effectivement mis en ligne l’information le jour ou sept associations environnementales indiquaient avoir envoyé une lettre demandant à l’agence de tenir compte des 29 recommandations du contrôleur général.

Pour Thomas Au du  Pennsylvania Sierra Club, la publication de ces documents sur ces cas de contamination de l’eau potable par les forages hydrocarbures  » est un pas dans la bonne direction« , « Mais c’est quelque chose qui aurait dû être rendu public il y a longtemps.« 

243 cas de pollution de l’eau

Fracking waste water  in Wyoming : toxic wasteParmi ces 243 cas, pour la période 2008 à 2014, certains sont la conséquence d’une seule opération de forage ayant affecté plusieurs sources d’eau potable. Les problèmes énumérés dans les documents comprennent la contamination de l’eau potable par le méthane, le rejet d’eaux usées et autres polluants, l’assèchement de puits, les sources devenues impropres à la consommation. Parfois les problèmes étaient temporaires, mais les noms des personnes victimes de ces problèmes de pollution ayant été supprimé de cette base d’information, il n’est pas possible de savoir si les problèmes ont été résolus à leur satisfaction. En outre, d’autres plaintes sont à l’étude.

Le gisement de Marcellus, riche en gaz de schiste est situé dans les sous-sols de la Pennsylvanie, de la Virginie-Occidentale, de New York et de l’Ohio. L’explosion du nombre de forages à partir de 2008 a fait du gisement de Marcellus, le champ gazier le plus productif du pays et plus de 6.000 puits de gaz de schiste y ont été forés. Cette activité à généré des milliards de dollars de chiffre d’affaires pour les entreprises et les propriétaires fonciers, mais aussi à débouché sur de nombreuse plaintes de propriétaires dont les sources d’eau ont été contaminées ou détruites.

L’extraction du combustible logé dans le schiste nécessite l’injection sous haute pression dans le sous-sol de millions de litres d’eau, avec du sable et des produits chimiques, afin de briser la roche et libérer le gaz. Une partie de cette eau, ainsi que des métaux lourds et des polluants, retourne à la surface.

Les documents publiés jeudi listent des problèmes de pollution de l’eau potable liés à des forages dans 22 cantons (counties) de l’État de Pennsylvanie, la plupart des cas provenant des counties de Susquehanna, Tioga, Lycoming ainsi que celui de Bradford dans le nord-est de l’état.

Les compagnies exploitant le gaz de schiste se défaussent

Certaines compagnies d’énergie se sont empressées de rejeter ou minimiser le problème de la contamination des sources d’eau, suggérant que cela arrive rarement ou même jamais.

fracking_site_usgs marcellus gaz de schisteLa Marcellus Shale Coalition, qui regroupe les principaux groupes exploitant de gaz de schiste, a réagi en indiquant (sans rire) que le problème était lié a l’absence de normes dans la construction des puits d’eau potable ! …et que c’est ceci qui était à blâmer.

Pour Dave Spigelmyer, président de cette coalition « la Pennsylvanie fait face depuis longtemps à des défis pour la gestion de l’eau, ceci étant lié à la géologie unique de notre région – où le méthane est souvent présent dans les aquifères peu profonds » Pour lui beaucoup de problèmes sont liés à des déversements en surface et non pas aux forages.

Rappelons que la Pennsylvanie, État jumelé avec la région Rhône-Alpes, a accordé des conditions fiscales redoutablement favorables à l’industrie de l’exploitation des gaz de schiste, laquelle est un généreux contributeur au financement des campagnes électorales.

 

ngds74-Communiqué de l’association
Non au gaz de schiste pays de Savoie et de l’Ain

 

Conférence de Terry Engelder à l’Université de Genève : FACT VERSUS PROPAGANDA

Que l’Université de Genève cherche à nous informer sur une question aussi grave que les gaz de schiste, nous ne pouvons que l’en féliciter. Mais sur un sujet aussi controversé, avec des aspects techniques, environnementaux, économiques, sociaux, l’information se doit d’être pluraliste !

Le Professeur Terry Engelder n’est pas un scientifique indépendant pouvant donner une vision équilibrée du problème. C’est l’un des promoteurs de l’exploitation du Marcellus Shale et un propagandiste avéré de la fracturation hydraulique. Il ne va pas jusqu’à nier ses impacts, il les minimise en considérant qu’ils vont aller en décroissant avec le « progrès technique ».

L’Université se serait honorée de présenter un débat du Professeur Engelder avec le Professeur Anthony Ingraffea, spécialiste de la propagation des fractures dans les roches, qui après des années de recherche sur le sujet a conclu qu’il fallait renoncer à ce processus « démoniaque et meurtrier ». Ou avec le Professeur Robert W. Howarth qui a établi que l’impact de l’exploitation des gaz de schiste sur l’effet de serre était supérieur à celui du charbon.

Finalement l’argument « décisif » du Professeur Engelder est  que cette technique « rapporte trop » pour qu’on l’abandonne : rapporter sans doute, mais à qui et pour combien de temps ? A l’heure où de plus en plus de voix autorisées s’élèvent pour dénoncer la « grande escroquerie du Gaz de schiste », est-il judicieux de risquer notre santé, la contamination de notre eau et de notre air, la destruction de notre cadre de vie, pour une « bulle spéculative » en voie d’explosion.

Pour examiner cet aspect des choses, notre association vous invite en association avec Les Verts Genevois, à une conférence de Thomas Porcher, docteur en économie,  professeur à l’Université Paris-Descartes, auteur du livre « Le mirage du gaz de schiste », ce vendredi 18 octobre 2013, de 18h à 20h au cinéma Cinélux, 8 Bd Saint Georges à Genève.