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(!) Info minute – Revue de Presse

Traduction par nos soins de l’article publié par le Baltimore Sun le 9 avril 2015

Une nouvelle étude conduite par des chercheurs de l’université américaine Johns Hopkins lie les niveaux élevés de radon radioactif trouvé dans les maisons de Pennsylvanie à la vague de forages de puits de gaz de schiste par fracturation hydraulique.

Dans un article publié en ligne jeudi dans Environmental Health Perspectives, des chercheurs de l’École Bloomberg de santé publique de l’université Johns Hopkins ont indiqué que les niveaux de radon dans les maisons Pennsylvanie sont en hausse depuis 2004, les plus fortes hausses ayant été enregistrées dans les comtés où ont été forés la plupart des puits.

Brian S. Schwartz, professeur en santé environnementale et directeur de l’étude, considère les résultats comme inquiétants: « Nous avons trouvé des choses qui effectivement ne nous rassurent pas du tout par rapport à ce que nous pensions trouver lorsque nous avons démarré notre étude».

La Pennsylvanie a déjà des niveaux relativement élevés de radon, un gaz inodore et incolore. Produit par la désintégration de l’uranium, un minerai radioactif dans laradon plupart des sols, le gaz s’infiltre dans les maisons et les bâtiments, et peut atteindre des niveaux dangereux dans les endroits mal ventilés. L’exposition à long terme au radon[1] peut augmenter les chances d’avoir un cancer. Aux États-Unis, les responsables fédéraux de la santé disent que le radon est la deuxième cause du cancer du poumon, après le tabagisme.

En travaillant avec le réseau de santé de Pennsylvanie Geisinger Health System, les chercheurs ont analysé plus de 860 000 mesures domestiques de radon recueillies par le département de protection environnementale de Pennsylvanie entre 1989 et 2013. Ils ont confronté ces analyses de gaz à une variété d’éléments, y compris des données géologiques locales, le niveau de richesse des ménages, des données météorologiques.

L’étude a révélé que pour les bâtiments pour lesquels l’alimentation en eau provient de puits domestiques, les niveaux de radons étaient plus importants que dans ceux alimentés par le réseau municipal. Ils ont également découvert que les mesures faites en été au premier étage de bâtiments situés relativement près de puits de gaz fracturés, ont tendance à être plus élevées en radon que dans les bâtiments qui en sont éloignés.

Bien qu’il puisse y avoir d’autres explications, M. Schwartz indique que les résultats semblent être liés aux plus de 7000 puits de gaz de schiste fracturés dans l’État de Pennsylvanie au cours de la dernière décennie. Le processus de fracturation hydraulique consiste à pomper de grandes quantités d’eau, de sable et de produits chimiques dans le sol, une certaines partie de ces produits remontant ensuite en Etude lie haut niveau de radon a la fracturation hydraulique stop gaz de schistesurface avec le gaz.

Les chercheurs indiquent par ailleurs que le bassin de schiste de Marcellus est connu pour contenir de l’uranium, et qu’ainsi l’eau de reflux de la fracturation et les déchets de forage peuvent contenir des niveaux élevés de radium, qui peuvent produire du radon. Ils suggèrent également que le radon peut pénétrer dans les bâtiments par le gaz naturel utilisé pour le chauffage et la cuisine.

L’État de Pennsylvanie a récemment publié sa propre étude, estimant que les risques liés à l’exposition aux rayonnements générés par les opérations de fracturation, étaient faibles, que ça soit pour les équipes de forage ou la population.

Mais pour M. Schwartz l’étude menée par l’État de Pennsylvanie se base sur un échantillonnage de mesures de radon effectuées autour de trois douzaines de puits. Pour lui l’étude d’Hopkins fournit un meilleur aperçu de l’exposition potentielle puisqu’elle s’est faite sur la base de centaines de milliers de lectures d’échantillons à travers l’État.

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[1] Le radon, lire par exemple ce qu’on en dit sur wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Radon

(!) Info minute – Revue de Presse

Traduction par nos soins de l’article publié  le 14 septembre 2014 sur le site Ecowatch . com

Une nouvelle étude montre que la fracturation hydraulique est dangereuse pour la santé. Elle met en garde contre les dangers potentiels.

Une nouvelle étude[1] appuie à nouveau ce que les professionnels de la santé et les militants écologistes ne cessent de répéter depuis que la mise en œuvre de la fracturation hydraulique s’est répandue au cours de la dernière demi-décennie: les produits chimiques utilisés dans le processus de forage de gaz naturel peuvent être dangereux pour la santé .

L’étude intitulée «État de santé des populations vivant à proximité des puits de gaz naturel; résultats d’une enquête auprès des ménages dans le comté de Washington, en Pennsylvanie[2]», publié hier dans Environmental Health Perspectives, a découvert que les gens résidant à proximité des sites de fracturation ont plus de problèmes de santé que la population générale .

fracking contamination fracturation hydraulique gaz de schisteL’équipe de recherche de l’Université de Yale à l’origine de cette étude s’est intéressée aux familles vivant dans le sud-ouest de la région du gisement de schiste de Marcellus en Pennsylvanie et qui consomme l’eau puisée dans la nappe souterraine. Enquêtant auprès de 492 personnes issues de 180 ménages, les chercheurs ont constaté un nombre significativement plus élevé de problèmes dermatologiques et respiratoires chez les personnes vivant à moins d’un kilomètre d’un puits de gaz naturel en comparaison de celles qui résident à deux kilomètres.

Il y a dans le comté de Washington 624 puits de gaz actifs dont 95% ont été fracturés.

« Malgré les assurances données par les industriels du forage et de nombreux représentants du gouvernement que les produits chimiques utilisés dans la fracturation hydraulique ne constituent pas un risque pour les populations avoisinantes, les scientifiques et les écologistes ont exprimé à maintes reprises leur préoccupation concernant le nombre élevé de produits chimiques utilisés dans le processus, leur potentiel à polluer la nappe phréatique ainsi que les risques de contamination par voie aérienne[3]» . C’est ce qu’indique Lauren McCauley du site Common Dreams.

Les chercheurs expliquent ainsi ce qui a motivé leur étude: «On n’en connaît pas assez sur l’impact sanitaire et environnemental des activités d’extraction de gaz naturel non conventionnel par la fracturation hydraulique mises en œuvre près des zones résidentielles ».

Et d’alerter « Alors qu’une grande partie du processus de fracturation hydraulique a lieu en grande profondeur, il existe un certains nombre de mécanismes pouvant conduire les produits chimiques utilisés pour le fracking ainsi que des minéraux naturels, des composés du pétrole et d’autres substances présentes dans les liquides refoulés suite au fracking, à contaminer les sources d’eau potables. Si les contaminants provenant des activités de fracturation hydraulique ont pu entrer dans l’eau potable ou dans les eaux de surface, alors les populations humaines peuvent être exposées à ces contaminants par la boisson, la cuisine, la douche et la natation ».

Les chercheurs suggèrent également qu’il peut y avoir contamination par voie aérienne lors du torchage en sortie de puits, par le fonctionnement des moteurs diesel ainsi que par les fuites fugitives. Par ailleurs, le stress lié au bruit généré par les activités autour des puits est mentionné par de nombreux répondants, les chercheurs suggèrent que cela pourrait avoir aussi un impact sur la santé.

Ils concluent: « Bien que ces résultats doivent être considérés comme générant des hypothèses, et que la population étudiée était limitée aux ménages s’approvisionnant en eau par puisage dans la nappe, la proximité des puits de gaz naturel peut être associée à la prévalence des symptômes de santé, y compris les affections cutanées et les troubles respiratoires des résidents vivant à proximité des chantiers de forage et d’exploitation de gaz de schiste. Une étude plus approfondie de ces associations, y compris le rôle spécifique de l’exposition à l’air et à l’eau, s’avère donc justifiée. »

Les chercheurs mettent également en garde contre un danger majeur potentiel sur le plus long terme. Comme la plupart des puits n’ont que cinq ou six ans, « on n’est pas encore en mesure de constater les maladies avec une plus longue période de latence, telles que le cancer. En outre, si une partie de l’impact de l’extraction de gaz naturel sur les eaux souterraines se produit sur plusieurs années, cette première enquête n’aura pas permis de déceler les conséquences sanitaires de la contamination à retardement ».

 

[1] http://ehp.niehs.nih.gov/wp-content/uploads/advpub/2014/9/ehp.1307732.pdf  Sally J. Trufan, Theodore R.Holford, James D. Dziura, Peter N. Peduzzi, Michael J. Kane, John S. Reif, Theresa R.Weiss and Meredith H. Stowe – Yale University School of Medicine, New Haven, Connecticut, USA, University of Washington, Seattle, Washington, USA, Yale School of Public Health, New Haven, Connecticut, USA, Yale School of Forestry & Environmental Sciences, New Haven, Connecticut, USA, Colorado State University College of Veterinary Medicine & Biomedical Sciences, Fort Collins, Colorado, USA

[2] “Proximity to Natural Gas Wells and Reported  Health Status: Results of a Household Survey in Washington County, Pennsylvania,”
[3] http://www.commondreams.org/news/2014/09/10/research-shows-frightening-correlation-between-fracking-and-rates-illness