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(!) Info minute – Revue de Presse

La Fondation Goodplanet créée par le photographe Yann Arthus-Bertrand et reconnue d’utilité publique vole-t-elle au secours de l’industrie engagée dans la promotion et le développement de la recherche et de l’exploitation des hydrocarbures extrêmes ? Cette fondation qui souhaite « mettre l’écologie au cœur des consciences et susciter l’envie d’agir concrètement » publie dans quelques jours un livre intitulé « Gaz de schiste, le vrai du faux ».

Nous ne ferons pas la critique d’un livre que nous n’avons pas lu. Nous noterons simplement deux choses :

1. La Fondation Goodplanet dépend de « partenaires et mécènes » tels que BNP Paribas (grand financeur de la recherche de gaz de schiste dans le monde), Antargaz (Premier distributeur de gaz bouteille en France), Vallourec (Leader mondial des solutions tubulaires – leader sur le marché des forages horizontaux pour l’exploitation des gaz de schiste), Veolia (Entreprise engagée dans le marché du traitement de l’eau de reflux de fracturation).

goodplanet partenaires et mecenes

2. La Fondation Goodplanet annonce dans la promotion de son ouvrage que « si le lobby pétrolier présente une version tronquée de la situation, de l’autre côté, certains militants déforment eux aussi la réalité. Les amalgames trompeurs s’ajoutent aux approximations tandis que persistent de très nombreuses inconnues ». Comme si les recherches menées ne prouvaient pas déjà la nocivité de l’exploitation de ces hydrocarbures. Comme s’il n’était pas déjà démontré que leur extraction et leur utilisation était facteur de pollution majeure avec une incidence sur la santé des populations vivant à proximité des forages. Comme s’il n’était pas déjà démontré que le méthane est un puissant gaz à effet de serre (pire que le charbon).

Arrêtons ici la litanie de « certains militants (qui) déforment eux aussi la réalité, tandis que persistent de très nombreuses inconnues ». Et posons-nous la question : Cette fondation souhaite-elle participer à la promotion de l’idée des industriels selon laquelle, le gaz de schiste serait un mal nécessaire pour faire le pont avec les énergies décarbonnées ? Veut-elle donner un petit coup d’accélérateur au massacre avant de passer au renouvelable, lorsque ça sera déjà trop tard? Ou promeut-elle un débat « indépendant »?

A ce stade, accordons-lui le bénéfice du doute et restons vigilants face à l’apparition des faux nez qui viennent faire le job de promoteurs du gaz de schiste au prétexte que « le débat n’aurait pas eu lieu ».

Rappelons aussi qu’un débat à eu lieu suite à la mobilisation populaire du printemps 2011. Qu’il s’est tenu dans les enceintes de notre démocratie pour accoucher d’une loi (très imparfaite) interdisant la fracturation hydraulique, seule technique permettant l’exploitation des pétroles et gaz de schiste. Rappelons toutefois que c’est en maintenant la pression que l’on pourra empêcher le pillage et l’épuisement des ressources pour ne pas laisser une planète dévastée à nos enfants. Il est de notre devoir d’empêcher l’exploitation des hydrocarbures compactés en grandes profondeurs et nécessitant des techniques polluantes, consommatrice d’eau et d’énergie et très coûteuses. Demandons plutôt l’orientation des investissements vers la recherche et le développement des solutions et énergies nouvelles et propres.

Le débat est bon. Il est nécessaire. Mais focaliser le débat sur le gaz de schiste, n’est-ce pas occuper les esprits au détriment d’autres enjeux majeurs que connaissent nos sociétés? Ne s’agit-il pas de participer au processus d’acceptation sociale tant voulu par les industriels?

Cyber action en cours (15 avril 2013)                                                               (!) Info minute revue de presse

Communiqué de Presse – 15 avril 2013

Collectifs français contre la recherche et l’exploitation des gaz et huile de schiste et gaz de houille

puits_stzeszewo_0Nos députés et sénateurs, emboîtant le pas à MM. Bataille et Lenoir, s’interrogent depuis novembre 2012 sur les alternatives à la Fracturation hydraulique, cherchant un moyen de contourner la loi et de délivrer, au mépris du risque climatique, sanitaire, social et environnemental, les Hydrocarbures non conventionnels que la nature a pris soin de piéger dans la roche. Jeudi 18 avril prochain, dans le cadre de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, ils auditionneront[1] des « spécialistes » du sujet. Un débat univoque qui ne prendra en compte que les aspects de « technique technicienne ».

Ouvert à la presse, mais pas aux associations et encore moins aux collectifs citoyens, cet exercice exclut surtout les scientifiques qui pourraient donner un utile contrepoint à une réflexion tronquée et volontairement orientée. Absents donc les toxico-chimistes, hydrogéologues, spécialistes de la santé, mais aussi les ingénieurs et techniciens développant et mettant en œuvre des solutions innovantes pour produire de nouvelles énergies de flux à faible impact environnemental.

C’EST POURQUOI NOUS DÉNONÇONS CETTE « AUDITION »… dont les résultats prévisibles confèreront à ses participants une lourde responsabilité face aux risques majeurs et avérés liés à l’éventuelle Exploration et Exploitation des Hydrocarbures Non Conventionnels[2]. Le cas échéant et le moment venu, nous citoyens, ne manquerons pas de rappeler cette responsabilité à ces élus, devant les institutions ad hoc, voire pénales, de la République.

… ET Ces simulacres de débats QUI ne trompent plus personne, et pas les lucides citoyens qui confient des mandats, entre autres législatifs, pour promouvoir des politiques responsables, courageuses et, en ces temps de crise endémique, visionnaires !

Pas pour pérenniser des modèles de gouvernance public/privé surannés et délétères. Cette large avenue offerte au lobby est pour le moins complaisamment soutenue par la vision à court terme[3] de productivistes cyniques, qu’ils soient responsables gouvernementaux ou dirigeants d’entreprises. Cette attitude aveugle pourrait, in fine, avoir de dramatiques conséquences[4].

Responsables et indépendants, les collectifs et associations engagés contre l’Exploration & l’Exploitation des Hydrocarbures Non Conventionnels ainsi que pour une transition vers la sobriété énergétique et les énergies renouvelables, appellent à la mise en place immédiate de toute mesure permettant de limiter le recours à l’énergie, sous quelque forme qu’elle puisse se présenter, et de développer prioritairement un bouquet d’énergies où les sources pérennes seront privilégiées. Ils dénoncent la fuite en avant que constitue l’essorage des ressources fossiles finies.

Il en va de la responsabilité de ce gouvernement au regard des générations futures.

[1]http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/opecst/programme_auditions_publiques/progAP_HNCschiste18avril2013.pdf
[2] http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/72619.htm
[3] http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/72437.htm
[4] http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/72016.htm       http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/72017.htm

Pour aller plus loin ; développement et analyse

Est-ce délibérément que nos parlementaires ignorent un corpus d’informations pourtant peu susceptible de subjectivité, puisqu’ émanant en grande partie de l’Agence pour la diffusion de l’information technologique2 et notamment des Bulletins électroniques3 du Ministère des Affaires Étrangères et Européennes ? Ces informations aisément accessibles et qui, entre autres, documentent cette note annexe ainsi que le communiqué, nous permettent d’affirmer que la multiplication de conférences, colloques, tables rondes et autres auditions ne sont que des déclinaisons de l’effort d’acceptabilité sociétale auquel se livre depuis l’été 2012 le lobby pétro-gazier en France comme ailleurs en Europe. Nous tenons à rappeler que la nomination4 de la Commission5 prévue pour réécrire la loi du 13 juillet 2011 interdisant la fracturation hydraulique pour l’extraction des hydrocarbures6, s’est interrompue sous la pression des collectifs et des associations à l’issue de la Conférence environnementale des 13 et 14 septembre 2012. Pour autant, la Commission des affaires économiques du Sénat à saisi dès le lendemain de la conférence de presse du Président Holande7 soit le 14 novembre 2012, l’OPECST d’une étude de faisabilité sur « Les techniques alternatives à la Fracturation Hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des Hydrocarbures Non Conventionnels »8 : habile transfert d’initiative qui dédouane opportunément une majeure partie de l’exécutif pour le moins attentiste sur le sujet.
Mais quelles questions nos parlementaires se posent-ils ?
Prévoient-ils d’évoquer les risques, environnementaux, sanitaires ou climatiques9, générés par l’éventuelle exploitation de ces « réserves ultimes » de gaz ou de pétrole ? Vont-ils débattre de l’intérêt économique réel des ces hypothétiques réserves, au vu des interrogations fortes sur la rentabilité de cette filière en Amérique du Nord10 11 ?
Envisagent-ils de s’interroger sur la compatibilité entre la mise sur le marché de nouvelles énergies fossiles et l’impérieuse transition énergétique visant principalement à réduire nos émissions de gaz à effet de serre12 ?
Eh bien, non !

La première chose que veulent savoir ces élus, c’est combien nous avons d’Hydrocarbures Non Conventionnels sous nos pieds. Les gens sérieux ont déjà répondu qu’il était impossible de le savoir sans fracturer. Mais ils vont tout de même poser la question à un panel de dirigeants de l’industrie pétrolière, qui a tout intérêt à surestimer ces « réserves » pour justifier les recherches et animer les spéculations boursières. On remarquera en particulier la présence, parmi les personnes qui seront auditionnées, d’un représentant de l’Agence internationale de l’énergie, laquelle avait notamment évalué les réserves exploitables polonaises à 5 300 Md de mètres cubes de gaz de « schiste », avant que l’Institut polonais de géologie ne ramène, au vu des premiers sondages sur le terrain, ce chiffre entre 350 et 770 Md de m313 et que l’Institut de géophysique états-unien14 ne corrige à 38 Md de m3. Sans parler des déconvenues liées à une toujours possible « piètre qualité » du gaz15.
Leur deuxième question peut se résumer à : comment extraire ces hydrocarbures en évitant de parler de Fracturation hydraulique ? Ceci pour permettre de contourner discrètement la loi de juillet 2011 qui interdit l’utilisation de la Fracturation Hydraulique pour l’Exploration & l’Exploitation des hydrocarbures, mais (quelle « chance » pour eux !) sans la définir. Loi ayant d’ailleurs fait l’objet en janvier dernier d’une Question prioritaire de constitutionnalité, transmise fin mars dernier au Conseil d’Etat16. Le lobby est vraiment actif sur tout les fronts !
Dans l’étude de faisabilité du rapport de l’OPECST17, MM. Bataille et Lenoir nous prévenaient déjà que, pour eux, « hydraulique » s’entendait comme « principalement à partir d’eau », reconnaissant toutefois que « les termes de « fracturation hydraulique » sont parfois employés pour désigner la fracturation par injection de tout type de liquide (eau, mais aussi : propane liquide, voire hélium ou azote liquides par exemple) ».
Et ce sont bien entendu ces techniques-là18 que vont promouvoir les intervenants de la deuxième table ronde, bien qu’aucune d’entre elles n’ait fait et ne fera, les preuves ni de son efficacité, ni de sa rentabilité économique, ni surtout de son
innocuité.
En effet, quels que soient les noms dont on les affuble, et quelles qu’elles puissent être, les techniques d’extraction des hydrocarbures de roche mère ou de houille produisent à terme les mêmes résultats délétères qui seront, in fine, supportés par La Collectivité et par les générations futures. Et ce, bien longtemps après que la volatilité des capitaux des multinationales ait rendu difficile la traçabilité de leurs responsabilités.
Mais, d’après l’annonce officielle de cet exercice1, un Comité scientifique est là pour conseiller nos élus et « contrebalancer » l’omniprésent lobby pétrolier. Hélas, nous avons quelques raisons de douter de sa neutralité ! En effet :
– M. François-Marie Bréon, bien qu’appartenant au Commissariat à l’Energie Atomique, est un éminent climatologue, mais dans quelle table ronde les impacts climatiques seront-ils évoqués ?
– M. Sébastien Candel est certes membre de l’Académie des Sciences, mais aussi du Conseil scientifique de l’Institut français du pétrole-Energies Nouvelles !
– M. Jacques Percebois, à côté de ses fonctions universitaires à Montpellier, est président du Conseil scientifique de la Fondation Tuck (très liée à l’ifp-EN) et administrateur de GRTGaz, exploitant de réseaux de gaz naturel.
– M. Bernard Tardieu, membre de l’Académie des Technologies, s’est déjà prononcé dans le Figaro pour une exploitation des gaz de schiste.
– Mme Catherine Truffert et M. Pierre Toulhoat représentent respectivement le Bureau de recherche géologiques et minières et l’Institut national de l’environnement industriel et des risques, deux entités qui ont étroitement collaboré à l’établissement du « Programme de recherche sur l’exploitation des hydrocarbures de roche mère »19 proposé par l’Agence nationale de coordination de la recherche pour l’énergie en juillet 2012.
Enfin remarquons, entre autres, la présence de M. J. F. Thrash, PD-G d’eCORPStim20 qui a récemment commandé à l’Institut français d’opinion publique une étude très orientée21 aux résultats discutables. A noter qu’eCORP détient en participation, des permis d’exploration en France…
Alors des alternatives à la FH « sûres » et de simples « dommages »222324 collatéraux ? Pas de responsable, ni de coupable ? Certainement pas !
Les procédures judiciaires en cours en Amérique du Nord252627 dépassent maintenant les « arrangements » tels que celui médiatisé, de la société enCana2829 auprès de Mme Aimee Ellsworth30 dans l’état du Colorado. Ce cas permet d’ailleurs de démasquer la rhétorique de l’Union française des industries pétrolières qui affirmait dans son précédent livre blanc (2012), prudemment retiré de son site depuis, que la FH n’avait provoqué aucun dégât de par le Monde.
Si ces élus poursuivent, de telles procédures subviendront en France ! Car malgré les annonces du savoir faire français capable de mettre en œuvre des techniques « sûres », l’Exploration & l’Exploitation des Hydrocarbures Non Conventionnels sont bel et bien une boîte de Pandore multi-compartimentée.
Les collectifs contre les Hydrocarbures Non Conventionnels promeuvent une transition énergétique dont la réalité objective s’ancre dès l’avant premier choc pétrolier dans les travaux du Club de Rome31, notamment le rapport « Meadows »32 dont la pertinence a encore été rappelée l’an dernier33. C’est aussi le message de notre ministre de l’Ecologie et de l’Energie, Delphine Batho : « …L’enjeu de la transition énergétique n’est pas d’aller chercher de nouveaux hydrocarbures… ».
Cette prise de conscience fédère aussi actuellement de nombreux campus états-uniens34. Et elle a encore été soulignée par l’actuel président de l’Organisation des Nations Unies35 : le Coréen Ban Ki-moon « …Nous devons aussi adopter, d’ici à 2015, un instrument universel et juridiquement contraignant relatif au climat… ».
L’Histoire nous a montré que l’arrogance et la cupidité sont bien les deux forces anthropiques destructrices des sociétés humaines.Il est grandement temps pour nos législateurs et dirigeants de faire preuve d’humilité et d’apprendre de l’Histoire.

1http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/opecst/programme_auditions_publiques/progAP_HNCschiste18avril2013.pdf
http://www.adit.fr/
http://www.bulletins-electroniques.com/
http://www.actu-environnement.com/ae/news/gaz-schiste-Commission-nationale-orientation-se-structure-16743.php4
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Creation-de-la-Commission.html
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000024361355&dateTexte=&categorieLien=id
7http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/11/14/ou-en-est-le-debat-sur-les-gaz-de-schiste-en-france_1790365_3244.html
http://www.assemblee-nationale.fr/opecst/faisabilite_alternatives_fracturation.pdf
http://collectif-scientifique-gaz-de-schiste.com/index.php?option=com_content&view=article&id=49&Itemid=61
10 http://www.monde-diplomatique.fr/2013/03/AHMED/48823
11 http://www.global-chance.org/IMG/pdf/GC33p90-100.pdf
12 http://www.citepa.org/fr/pollution-et-climat/la-france-face-a-ses-objectifs
13 http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/03/26/20002-20120326ARTFIG00683-la-pologne-dechante-sur-ses-reserves-en-gaz-deschiste.
php
14 http://www.usgs.gov/
15 http://www.heraldscotland.com/news/home-news/burning-issue-poor-gas-quality-could-end-scots-drilling-plan.20723754
16 http://www.actu-environnement.com/ae/news/loi-fracturation-hydraulique-recours-qpc-conseil-etat-18276.php4
17 http://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-oecst/faisabilite_hydrocarbures_non_conventionnels.pdf
18 http://www.energiesactu.fr/production/gaz-de-schiste-quelles-alternatives-la-fracturation-hydraulique
19 http://www.allianceenergie.fr/iso_album/ancre_rapport_ghrm_%5B2012-07-20%5D.pdf
20 http://www.ecorpstim.com/fr/
21 http://www.stopaugazdeschiste07.org/spip.php?article457
22 http://www.asef-asso.fr/ma-planete/gaz-de-schiste/1416-de-l-eau-dans-le-gaz-pour-le-schiste-la-synthese-de-l-asef
23 http://atctoxicologie.free.fr/archi/bibli/BILAN_TOXICOLOGIE%20_CHIMIE_GAZ_DE_SCHISTE.pdf
24 http://www.midilibre.fr/2013/02/18/severin-pistre-les-schistes-contiennent-des-metaux-lourds,646389.php
25 http://earthjustice.org/sites/default/files/Hallowich_Brief.pdf
26 http://www.ernstversusencana.ca/
27 http://www.enerzine.com/12/11905+fracturation-hydraulique—proces-en-vue-pour-encana+.html
28http://www.gazette-ariegeoise.fr/3543_Gaz-de-schiste-Ariege-et-Haute-Garonne-la-fracturation-hydraulique-a-deja-ete-pratiquee-aumepris-des-populations.html
29 http://lorgues-veillecitoyenne.over-blog.com/article-gaz-de-schiste-permis-de-foix-et-pollution-des-eaux-78246293.html
30http://www.savecoloradofromfracking.org/whatgoeswrong/Resources/Neslin%20Testimony%20EnviroPublicWorksQA.pdf
31 http://www.clubofrome.org/
32 http://www.clubofrome.org/?p=326
33 http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/05/25/la-croissance-mondiale-va-s-arreter_1707352_3244.html
34 http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/72468.htm
35http://www.romandie.com/news/n/_Ban_Ki_moon__il_sera_bientot_trop_tard_pour_sauver_la_planete75030420132042.asp

A l’heure où nous publions,  les collectifs ci-après co-signent mais ce CP est soutenu par de nombreux autres :

Garrigue-Vaunage-30, Anduze stop au gaz de schiste-30, Basta !Gaz-30, Hautes-Cévennes-30, Coll. citoyen Ile-de-France Non aux gaz et pétrole de schiste, Coll. Isérois Stop aux gaz & huile de roche mère–38, Nîmes anti-schiste–30, Association Stop au gaz de schiste-Non al gas d’esquist-47, Coll. Non au gaz de schiste-91, Coll. non au gaz de schiste Cigalois-30, Coll. de vigilance Gaz-de-Gardanne & Pays d’Aix-en-Provence-13, Coll. stop gaz de schiste 69, Coll. non au gaz de schiste Pays de Savoie et de l’Ain-01-73-74, Coll. Non au PGDS Bocage gâtinais-77, Coll. Barjacois-30, Coll. Narbonnais contre les GdS-11, Coll. AJC Les Mages-30, Intercoll 22septembreSud-30, Coll. Orb-Jaur-34, Coll. Stopgaz Gardrhod-30, Coll. Littoral 34 GdS Non Merci, Coll. Minervois contre le gaz de Schiste-34, Eco’lectif Dégaze Gignac-34, Coll.Auzonnet, Cèze & Ganière-30, Intercoll. Gardéchois Bassin d’Alès-07&30, Coll non gaz de schiste Florac-48, Montpellier non GDS-34, Coll. du Céressou-34, Association No Gazaran ! FRA.


nonaugdscarte permis gaz de schiste sud est france

Les collectifs rhonalpins communiquent

pinocchio-Madame la Ministre de l’Ecologie semble considérer, dans le « Tableau de bord de la mise en œuvre de la feuille de route pour la transition écologique« , que le rejet des demandes de permis concernant l’exploration des gaz de schiste et la fracturation hydraulique est un préalable au débat national sur la transition écologique. Nous l’approuvons pleinement.

Mais ou bien Madame la Ministre ne sait pas compter, ou bien elle est mal renseignée par ses services : il y avait 102 demandes en cours dont 46 classées « gaz et/ou huile de roche-mère » par le Conseil Général de l’Economie, de l’Industrie, de l’Energie et des Technologies et le Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable, dans leurs rapports conjoint (1) de février 2012. Il y a donc eu « rejet de 7 des demandes » et non pas « rejet des 7 demandes » comme indiqué de manière erronée dans ce tableau de bord en page 1 point 5 (2).

Il reste donc 39 demandes à rejeter pour les mêmes raisons, sans parler des permis déjà accordés indument comme celui « des Moussières« . A cet égard le cas des demandes dites « de Blyes » et de « Gex Sud » est emblématique : leur addition recoupe presque exactement le périmètre de la demande « de Lyon –Annecy« , qui fait partie des 7 rejetées. Et pourtant les précédentes resteraient toujours recevables, alors même que la demande « de Blyes » fait explicitement référence aux gaz de schiste ? Prime à la langue de bois des pétitionnaires, copinage ou inconséquence ?

feuille de route transition énergétiqueNous exigeons que le tableau de bord soit corrigé en indiquant la nécessité de rejeter tous les permis d’exploration non conventionnels et donnant un calendrier pour leur rejet, au-delà des 7 permis déjà rejetés. Et c’est cette exigence que nous comptons porter dans tous les débats sur la transition énergétique.

 

1 Rapports 2011/04/CGIET/GE, 2011/26/CGIET/GE, CGEDD 007612-01 et CGEDD 007612-03, Annexe 3 page 140 accessible ici

2 Tableau de bord de la mise en œuvre de la feuille de route pour la transition écologique 

 

Cette semaine en Rhône-Alpes: Agenda ici                                                                            (!) Info minute
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Tribune de Jean-François Julliard, Directeur général de Greenpeace France, publiée ici avec son accord . Publié dans Libération le 28/11/2012

Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls ont au moins raison sur un point : nous n’avons pas la même vision du monde. Mettre au point une nouvelle technique pour exploiter les hydrocarbures de schistes, fermer une centrale nucléaire pour en ouvrir une autre ou augmenter la consommation d’énergie ne correspond pas à notre définition de la transition énergétique. Non. Pour Greenpeace, cette transition est l’occasion de redéfinir en profondeur notre manière d’utiliser et de produire l’énergie dont nous avons besoin. Et cela passe avant tout par la maîtrise de la consommation et un système de production nouveau, décentralisé et adapté aux sources d’énergie de demain, les renouvelables. Le gouvernement doit saisir l’opportunité de se doter au plus vite d’un outil énergétique moderne, propre et efficace. Cette transition est plus que jamais une nécessité. Tous les signaux sont au rouge : fonte record de la banquise en Arctique, prévisions climatiques  catastrophiques avec un réchauffement prévisible de 4° voire 6°. Même la Banque mondiale – institution peu réputée pour sa sensibilité écolo – s’en inquiète et tire la sonnette d’alarme.

Mais en France, l’environnement est vécu comme un boulet aux pieds du  redressement productif. La crise est là et il faut d’abord s’occuper d’elle, réduire le déficit. Les enjeux écologiques sont relégués au rang de sujets mineurs, dont on s’occupera plus tard… un jour peut-être.

Chez nous, on s’occupe du dérèglement climatique en s’acharnant – à coups de grenades lacrymogènes – à construire un aéroport. Notre-Dame-des-Landes est une aberration climatique et économique. L’aboutissement de ce projet ne réglera rien à la crise que traverse le pays mais en revanche il éteindra les dernières étincelles écologiques de ce gouvernement.

En clôture de la conférence environnementale, en septembre dernier, Jean-Marc Ayrault lançait pourtant que l’environnement devait cesser d’être considéré comme « une contrainte » pour aider à la relance économique. Depuis, les mots sont restés des mots. Aucun acte n’a été posé. Au contraire, chaque fois que le gouvernement parle d’environnement c’est pour réduire encore son ambition écologique. Le nucléaire ? Une filière d’avenir. Les gaz de schiste ? Laissons les industriels mettre au

point une technique d’extraction propre. Le transport, premier domaine d’émission de gaz à effets de serre ? Non le sujet ne figure pas à l’ordre du jour du débat sur la transition énergétique. Il sera traité à part, par Frédéric Cuvillier, seul ministre à refuser de rencontrer les organisations non gouvernementales. Et passons sur l’éolien et le photovoltaïque mis en avant dans tous les discours mais dont les filières industrielles sont volontairement laissées à l’abandon pour ne pas porter ombrage à l’atome tout puissant.

Le débat sur la transition énergétique démarre aujourd’hui. Nous avons annoncé que nous n’y participerons pas. Le ministère nous a proposé d’intégrer le « parlement » de ce débat, organe mêlant syndicats, employeurs, associations et élus pour échanger sur l’avenir de l’énergie en France.

Nous avons travaillé avec les équipes de Delphine Batho pendant des mois. Nous avons formulé des propositions, nous avons posé des questions et… nous n’avons jamais obtenu de réponses satisfaisantes. Pourra-t-on, au cours de ce débat, évoquer la fermeture d’autres centrales que Fessenheim ? Quel rôle joueront les experts associés à ce débat ? Qui opère la synthèse des travaux afin de transformer le débat en une loi qui s’impose à tous ? Autant de questions restées lettre morte. Le coup de grâce a été la nomination, sans aucune concertation, d’un comité de pilotage dont les deux seuls membres représentant le monde économique sont de fervents défenseurs du nucléaire. L’un d’eux a jeté l’éponge depuis mais l’intention du gouvernement reste.

Nous sommes convaincus que ce débat n’aura d’autre utilité que de maintenir le système existant. Le gouvernement va jouer avec le mix énergétique : un peu plus de renouvelables par ci, un peu moins de nucléaire par là, une bonne dose d’hydrocarbures de schistes par-dessus tout ça et le tour est joué. Dans la charte du débat rédigée par le gouvernement, la maîtrise de la consommation et l’efficacité énergétique ne sont même pas évoquées. Dans ces conditions ce sera sans nous. Nous ne voulons pas servir de caution verte à un gouvernement dont nous pensons qu’il a abandonné toute volonté de défendre l’environnement. Quand nos dirigeants seront prêts à amorcer une véritable transition écologique et à faire de l’environnement une formidable opportunité pour notre pays, nous pourrons nous rasseoir à la table des discussions. En attendant, rendez-vous est pris sur le terrain.

La Ferté-sous-Jouarre le 25 novembre 2012

Soixante délégués mandatés par plus de deux cents collectifs et associations contre les gaz et huiles (pétrole) de schiste, maillant le territoire national, se sont rencontrés les 24 et 25 novembre 2012 à La Ferté-sous-Jouarre en Seine-et-Marne, et déclarent :

L’incohérence et l’ambiguïté des annonces gouvernementales renforcent la mobilisation des collectifs et leur solidarité. Après s’être opposé fermement à la fracturation hydraulique, le gouvernement ouvre la porte à d’éventuelles techniques de recherche et d’extraction « propres » et « socialement acceptables. Il est pourtant évident que quelle que soit la technique utilisée, l’exploitation d’une source d’énergie fossile contribuera à augmenter les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

De plus, l’argumentaire purement économiste du gouvernement et son manque de clarté répondent à l’intensification du lobbying des industriels auprès des politiques et des médias. Les récentes prises de position du président de la République incitant les entreprises françaises à investir dans les « gaz de schiste » à l’étranger confortent les industriels dans leurs espoirs de pouvoir, à terme, les extraire sur le territoire national.

La multiplication et la diversité des collectifs sont à la mesure de l’augmentation des déclarations d’ouverture de travaux de forages, notamment dans le Bassin parisien (Contault, Champontran, Nonville, Sourdun, Chartronges, Saint-Mars –Vieux-Maisons, etc.).

Constatant les tergiversations du gouvernement et son manque de volonté politique, les collectifs s’inquiètent de la teneur du projet de loi modifiant le code minier. L’éventualité de cette modification par ordonnance serait un déni de démocratie de plus.

Nous demandons que les dispositions du code minier modifié soient mises en conformité avec la Charte de l’environnement – à valeur constitutionnelle – et avec le code de l’environnement, et intègrent par anticipation les nouvelles dispositions de la directive européenne « Étude de l’Impact Environnemental » (EIE).

La violence utilisée par les pouvoirs publics, à Notre-Dame-des-Landes (N.D.D.L.), à l’encontre des résistants, renforce notre inquiétude. L’annonce de l’arrivée des camions sismiques sur le territoire du permis « Bassin d’Alès », tout comme la reprise des travaux de forage dans le Bassin parisien, ne laisse-t-elle pas présager d’un traitement similaire de nos actions de résistance ?

Présents et solidaires des résistants à N.D.D.L., nous refusons aussi la destruction de nos territoires et lieux de vie.

Par NICOLAS THIERRY Conseiller en politique publique (Publié avec l’accord de l’auteur, tribune précédemment publiée dans le journal Libération)

En France, le lobby pro-gaz de schiste ne manque pas de ressources pour monopoliser le débat. Il a récemment musclé son dispositif de communication de manière inquiétante. En manipulant les vrais enjeux soulevés par le sujet.

Il faut se rendre sur place pour comprendre : aux Etats-Unis, les gaz de schiste ouvrent une nouvelle ère pour les énergies fossiles. Soutenus par le gouvernement fédéral, les industriels voient dans ce nouveau réservoir la clé d’une véritable révolution énergétique. A l’inverse du gaz conventionnel, les ressources en gaz de schiste sont mieux réparties sur le globe. Les chiffres manquent encore de précision, mais l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime le sous-sol français (particulièrement le bassin parisien et le sud-est du pays) comme l’un des plus prometteurs.

Aussi, les compagnies gazières expliquent-elles au public et aux décideurs politiques qu’une «exploitation propre» est possible : les dizaines de millions de litres d’eau polluée, les fuites de méthane ou autres impacts irréversibles sur l’environnement inhérents à la fracturation hydraulique ne seraient bientôt que de vieux souvenirs. Mais ces affirmations sont peu crédibles pour ceux qui ont pu approcher un site d’exploitation et constater les dégâts.

La réalité est en effet tout autre : les multinationales tentent de confisquer un débat plus large dont les conclusions nous engagent à très long terme. Focaliser les discussions sur les aspects techniques de l’exploitation des gaz de schiste, c’est admettre implicitement la nature acceptable de cette ressource. La véritable interrogation ne concerne-t-elle pas plutôt la place des énergies fossiles dans les politiques économiques et écologiques de demain ?

Car le débat est profondément politique, au sens le plus noble du terme : seule l’absence de considération des enjeux climatiques et durables expliquerait qu’on accepte de développer ce type d’énergie fossile en France. Le positionnement de nos dirigeants sur ce sujet sera un puissant révélateur du projet de société réellement souhaité par notre classe politique.

Les prochains mois seront le cadre de deux événements importants. Mi-septembre aura lieu la conférence environnementale pilotée par le ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie. Quelques semaines plus tard, le gouvernement présentera un projet de loi de réforme du code minier. Dans ces conditions, on comprend aisément l’importance du lobbying développé depuis quelque temps par les industriels du secteur. D’ailleurs, l’arsenal propagandiste pourrait rapidement s’étoffer. Au programme ? Des notes orientées envoyées aux cabinets des élus, des voyages de presse formatés proposés aux journalistes, une campagne de communication largement déployée sur les réseaux sociaux… Nous pourrions même assister à la naissance de comités d’experts destinés à rendre des avis positifs sur les gaz de schiste en dénonçant des opposants trop idéologues !

Or les arguments avancés ne tiennent pas, et plusieurs éléments doivent attirer notre attention. Le marché européen des gaz de schiste est fort différent de celui des États-Unis. Une étude réalisée en décembre 2010 par l’Oxford Institute for Energy Studies et validée par l’AIE démontre que le coût d’exploitation et de développement des gaz non conventionnels serait deux à trois fois plus élevé en Europe qu’aux États-Unis. Dans le meilleur des scénarios, pour des raisons géologiques et juridiques, le prix serait proche du gaz russe importé et supérieur au prix des gaz provenant d’Afrique et du Moyen-Orient.

Par ailleurs, il existe aujourd’hui sur le marché des leviers d’action alternatifs beaucoup plus puissants pour notre développement économique. Une autre voie, articulée autour des économies d’énergie et des énergies renouvelables, présente le considérable avantage d’intégrer deux éléments fondamentaux : la finitude des ressources de notre planète et la fragilité des équilibres naturels dont nous dépendons. Partout où les gaz de schiste sont exploités, les autres modes de production énergétiques sont gravement menacés. Aux États-Unis par exemple, l’engouement pour l’exploitation du gaz non conventionnel se fait au détriment du nucléaire ou du charbon, qui ne peuvent s’aligner sur les prix bas de cette ressource.

Mais les principales victimes sont les énergies renouvelables qui, en plein essor, ont besoin d’un soutien politique sans faille et d’un cadre réglementaire stable et ambitieux pour arriver à supplanter les énergies fossiles. Aussi avons-nous de quoi nous inquiéter pour notre avenir, si les choix qui s’offrent à nous aujourd’hui ne sont pas considérés comme des choix de civilisation.