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(!) Info minute – Revue de Presse

Environ sept millions de personnes vivent dans des régions du centre et de l’est des États-Unis où la fracturation hydraulique peut causer des secousses sismiques risquant d’endommager les constructions. C’est ce qu’indique un rapport de l’Institut américain de géophysique publié lundi 28 mars 2016.

L’Oklahoma, le Kansas, le Texas, le Colorado, le Nouveau Mexique et l’Arkansas sont, dans l’ordre, les plus exposés, a précisé le bureau de recherche géologique des États-Unis (US Geological Survey – USGS), notant que l’Oklahoma et le Texas abritaient la population la plus importante exposée à ce risque.

Dans certains endroits, des destructions peuvent être provoquées à la fois par des séismes naturels et par des activités de fracturation cette technique qui consiste à extraire pétrole et gaz naturel par injection d’eau à haute pression dans des puits très profonds, sous les nappes phréatiques.

Dans ces régions, le risque de tremblement de terre toutes causes confondues est similaire à celui de séisme naturel en Californie, qui est très élevé.

L’activité humaine qui accroit le risque de séisme

Le fait d’inclure les secousses sismiques résultant d’activités humaines a fortement accru dans notre évaluation le risque dans plusieurs parties des États-Unis, a souligné Mark Petersen, responsable de la cartographie sismiques à l’USGS.

Cette étude montre également qu’une vaste partie du pays court un risque significatif de tremblement de terre provoquant des dégâts au cours de l’année, qu’il soit de cause naturelle ou résultant de la fracturation, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.

Publication de carte des risque sismique liés à la fracturation hydraulique, une première

C’est la première fois que l’USGS publie une carte des risques sismiques résultant de la fracturation hydraulique. Auparavant, seuls les risques de tremblement de terre naturel étaient concernés par ses prévisions.

Au cours des cinq dernières années, l’USGS a relaté des secousses puissantes et des dégâts dans desyellow-map-chance-of-earthquake-oklahoma seisme gaz de schiste endroits situés dans les six États les plus à risque et ces tremblements de terre ont résulté pour la plupart d’activité de fracturation, a précisé Mark Petersen.

Les scientifiques ont identifié 21 endroits ayant connu ces dernières années un accroissement des secousses sismiques provoquées par la fracturation.

Leur carte indique tous les séismes, les séismes naturels et ceux résultant de la fracturation, survenus entre 1980 et 2015 dans le centre et l’est des États-Unis dont la magnitude était égale ou supérieure à 2,5 sur l’échelle de Richter.

Ce rapport est un supplément de l’évaluation des risques sismiques de l’USGS qui porte sur les cinquante prochaines années, durée de vie estimée d’un immeuble. Habituellement, l’USGS publie une mise à jour de la carte des risques tous les six ans. Mais face à cette véritable flambée de tremblements de terre, le bureau de recherche géologique des États-Unis envisage à présent de publier une nouvelle carte chaque année.

Sources AFP via Romandie  Time

(!) Info minute – Revue de Presse

Article publié dans Telerama et repris ici avec l’aimable autorisation de son auteur Emmanuel Tellier

Plus de 900 tremblements de terre en 2015. Du jamais vu dans l’Oklahoma, territoire normalement à l’abri des secousses sismiques, dont les habitants découvrent avec horreur les conséquences de l’exploitation abusive des hydrocarbures.

Imaginez : vous vous appelez Jack ou Jessica, vous avez 15 ans, et vous habitez avec vos parents à Stillwater, placide bourgade de l’Oklahoma – cet immense état du Sud des États-Unis posé au dessus du Texas. A l’école, depuis vos 10 ans, on vous a appris que vous résidiez, petit veinard, dans ce grand couloir central américain béni des dieux car paisiblement situé entre deux grandes failles sismiques : celle de San Andreas tout à l’Ouest du pays (menace permanente pour la Californie), et celle, moins connue, de New Madrid plus à l’Est, une zone dont le centre se trouve dans la vallée du Mississipi. Mais pour vous, à Stillwater, tout va bien, vous êtes au calme. Pour preuve, mamie et papy peuvent en attester : aucun séisme significatif n’a été relevé pendant des décennies. Amen.

Mais voilà qu’au printemps 2010, la terre s’est mise à trembler. Puis à nouveau quatre mois plusla-terre-tremble-en-oklahoma-a-cause-des-forage-de-petrole-et-de-gaz-de-schiste (Charlie Riedel AP SIPA) tard. Trois secousses importantes (autour de 4 sur l’échelle logarithmique de Richter) enregistrées sur l’année calendaire. Pas de quoi s’inquiéter, vous expliquait alors l’institutrice : c’est juste la faille de New Madrid qui fait des siennes, et envoie ses mauvaises ondes jusqu’à l’Oklahoma. Sauf qu’en 2014, les secousses sont devenues plus fréquentes, plus fortes également (5 sur l’échelle de Richter). Un matin, votre oncle Brad a vu le hangar où il range ses tracteurs climatisés John Deere s’écrouler comme une pancake, et le surlendemain, votre grand mère Eleanor a eu la surprise de découvrir un trou de huit mètres de profondeur dans son jardin.

Murs fissurés et fenêtres désaxées

Nous voilà en 2016 et l’affaire des « Oklahoma quakes » éclate enfin au grand jour. Le chiffre donnerait presque envie de rire s’il n’était pas dramatique : en 2015, ce sont 907 secousses sismiques qui ont été enregistrées dans l’Oklahoma. C’est trois cent fois plus qu’en 2010 ! Depuis début 2016, on en est déjà à 160. Entre trois et quatre séismes par jour ! Dans toutes les villes autour de la capitale fédérale Oklahoma City, les vitres tremblent matin et soir, des canalisations de gaz rompent sous l’effet des secousses, des usines doivent mettre leurs salariés au chômage technique parce que les machines-outils sont déréglées, des grues de chantier s’effondrent. Jack, Jessica, il faut regarder les choses en face : votre État est malade. Malade de son sous-sol, maltraité par les dizaines de producteurs d’énergies fossiles qui y pompent gaz et pétrole de schiste, et réalisent des profits remarquables en violentant, bousculant, fracturant l’écorce terrestre.

L’explication technique des « Oklahoma quakes » tient en trois mots : rejets de déchets liquides.earthquake seisme fracking gaz de schiste shale Les sociétés d’extraction, qui ont acheté des parcelles par milliers à partir de 2010 et les exploitent à fond depuis 2014, utilisent une technique de réinjection dans le sous-sol des mélanges d’eau et de produits chimiques utilisés pour les forages. Il y aurait actuellement plus de quatre cents « injection wells » (puits d’injection) dans l’Oklahoma. Fait notable : un tel procédé n’est pas seulement utilisé pour l’extraction de gaz de schiste par fracturation hydraulique —technique dont on sait avec certitude qu’elle provoque des ravages écologiques irréversibles—, mais aussi pour faire remonter pétrole et sables pétrolifères vers la surface. Or quand ces eaux usées sont enfouies dans un sous-sol de nature instable, ou qu’une faille (même minime) se trouve à proximité, les plaques terrestres peuvent se soulever, provoquant à coup sûr un séisme plus ou moins localisé. Au cœur de la « Bible belt », on ne compte plus le nombre de maisons aux murs fissurés, aux fenêtres désaxées, aux crucifix tombés au sol. Dans certains districts, les compagnies d’assurance ne veulent même plus garantir les biens immobiliers… Au moins les habitants de l’Oklahoma peuvent-ils se rassurer en se disant qu’ils ne sont pas les seuls à vivre sur une terre qui gigote : leurs cousins du Wyoming et de l’Arkansas sont également concernés. Il y aurait aujourd’hui plus de deux millions de points de forage utilisant des techniques d’injection et de rejet massif d’eaux usées sur le territoire américain. 

Detroit, Cleveland, Pittsburgh, Rochester… dans le même état de mort clinique

Alors bien sûr, le prix des carburants a chuté aux Etats-Unis – et un peu partout dans le monde. Mais à quel prix écologique ? On connaissait déjà les eaux polluées, impropres à la consommation, de la ville de Flint, dans le Michigan – scandale récent de loin le plus médiatisé (et tant mieux), mais n’oublions pas que les nappes phréatiques de centaines d’autres sites dans les bassins industriels de Detroit, Cleveland, Pittsburgh, Rochester (liste non exhaustive) sont dans le même état de mort clinique. La seule nouveauté par rapport au retentissant scandale de la pollution du Love Canal, dans le Nord de l’Etat de New York, par l’entreprise de produits chimiques Hooker Chemicals (une monstrueuse affaire révélée en 1978) étant que désormais, le silence des témoins et voisins gênants est acheté très en amont, et de manière plus efficace. On connaissait aussi cette histoire délirante de fuites sur des puits d’extraction de méthane en Californie. On connaissait encore la capacité formidable de compagnies américaines comme Texaco-Chevron à aller polluer très au-delà des frontières où résident ses riches actionnaires. Voilà donc, depuis deux ans, qu’on découvre aussi la capacité des mêmes producteurs d’hydrocarbures à pomper les sols américains et à en recracher les déchets en pleine nature comme le ferait un chien errant ayant déniché un os à moelle un peu gros à avaler d’un coup. 

Hier (lundi 7 mars), sentant la fureur des habitants de l’Oklahoma grossir de jour en jour, les autorités fédérales ont demandé aux représentants des producteurs de pétrole et de gaz de « réduire de manière substantielle la quantité de rejets industriels qu’ils destinent à être enfouis dans les sols ». La formulation est suffisamment floue pour que cette requête non contraignante leur entre par une oreille et ressorte par l’autre, façon fuite de liquide saumâtre s’écoulant silencieusement dans la lithosphère. Jusqu’au prochain gros boum ?

(!) Info minute – Revue de Presse

Comme le rapporte l’agence Reuters, une récente série de secousses sismiques dans l’État américain de l’Oklahoma a contraint l’autorité locale de régulation de l’énergie à envisager en urgence des restrictions supplémentaires sur l’activité de forage liée au gaz et au pétrole de schiste, a déclaré mercredi un porte-parole.

Des séismes qui ne sont pas directement liés à la réinjection des fluides de fracturation hydraulique

Entre les 17 et 24 juin de cette année 2015, 35 secousses d’une magnitude égale ou supérieure à 3,0 y ont été enregistrées, selon l’institut géologique de l’Oklahoma. Source d’inquiétude supplémentaire pour le régulateur, certaines de ces secousses se sont produites dans la région métropolitaine d’Oklahoma City, où il n’existe pas de puits d’injection d’eau à haute pression.

Il y a deux mois, de nouvelles règles concernant l’élimination des eaux usées issues du forage sont entrées en vigueur sur ordre de l’OCC (Oklahoma Corporation Commission),seisme gaz de schiste fracturation impact maisons oklahoma l’autorité de régulation de l’industrie des hydrocarbures. Ces règles interdisent d’éliminer les eaux usées saumâtres sous la formation géologique la plus profonde, une pratique qui est considérée comme l’une des principales causes des tremblements de terre, et elles obligent les exploitants à réduire la profondeur de leurs puits de forage. « Nous devons à nouveau revoir notre approche« , a déclaré le porte-parole de l’OCC Matt Skinner. « Il y a eu une énorme hausse (des secousses). Cela change la donne. »

Pour l’USGS, il existe un risque de séisme catastrophique

Selon l’USGS, l’institut géologique des États-Unis, une telle multiplication des secousses accroît la possibilité d’un séisme catastrophique à l’avenir. L’Oklahoma connaît une augmentation de son activité sismique depuis 2009, qui coïncide avec une forte expansion de son activité de forage. La production pétrolière de cet État du Middle West a doublé au cours des sept dernières années.

Avant le pic de la semaine écoulée, les séismes survenaient d’ordinaire une à deux fois par jour, selon les chiffres de l’USGS. Avant 2009, ils se produisaient une à deux fois par an. Les scientifiques attribuent cette multiplication des secousses à la forte hausse des quantités d’eaux usées salées injectées dans le sous-sol. Entre 1997 et 2013, ces volumes de liquides injectés ont doublé, passant de 80 à 160 millions de barils par mois.

Les demandes de moratoire face à l’appât du gain à court terme

Des militants locaux appellent à un moratoire sur l’activité pétrolière mais la plupart des élus locaux rechignent à sanctionner une industrie qui représente plus de 7% des recettes de l’État grâce aux taxes prélevées sur la production, sans compter les emplois et revenus indirects.

Source : Reuters

(!) Info minute – Revue de Presse

L’exploitation des pétrole et gaz non conventionnels (PGNC) a le potentiel d’accroître la pollution de l’air et de l’eau des communautés vivant à proximité des sites d’exploitation. Chaque étape du processus d’exploitation des hydrocarbures non conventionnels (HNC) -du forage et de la construction du puits aux opérations d’extraction, en passant par le transport et la distribution- est source de pollution de l’air et de l’eau. Des centaines de produits chimiques sont associés au processus d’exploitation du pétrole non conventionnel et du gaz de schiste.

Dans ce travail, nous passons en revue la littérature scientifique qui fournit la preuve que l’exposition des adultes ainsi que des nouveaux nés à des produits chimiques associés aux opérations d’exploitation des PGNC peut engendrer des effets défavorables en matière de santé génésique (santé de la reproduction) ainsi que de développement chez les humains. Les composéspollution gaz de schiste organiques volatils (COV) [y compris le benzène, le toluène, l’éthylbenzène, et xylène (BTEX) et le formaldéhyde] et les métaux lourds (y compris l’arsenic, le cadmium et le plomb) sont quelques-uns des produits dont on connaît l’incidence sur la réduction de la qualité de l’air et de l’eau et qui constituent une menace pour le développement humain et la santé de la reproduction. Le fœtus en développement est particulièrement sensible aux facteurs environnementaux, qui comprennent la pollution de l’air et l’eau.

La recherche montre qu’il y a des périodes critiques de vulnérabilité dans le développement prénatal et postnatal précoce, au cours desquelles l’exposition aux produits chimiques peut causer des dommages potentiellement définitifs à l’embryon en croissance et au fœtus. Beaucoup des contaminants de l’air et de l’eau trouvés a proximité des sites d’exploitation de pétrole et gaz de schiste sont reconnus comme étant toxiques pour le développement et la reproduction; Il est donc absolument nécessaire d’accroître notre connaissance des conséquences potentielles de ces produits chimiques sur la santé pour les adultes, les nourrissons et les enfants à travers des enquêtes rapides et des recherches approfondies.»

Ce qui précède est le résumé (abstract) rédigé par ses propres auteurs d’une étude conduite aux États-Unis par six chercheurs issus du Center for Environmental Health (CEH), de l’Université du Missouri et de l’Institut pour la santé et l’environnement (Institute for Health and Environment). Comme conséquences potentielles des pollutions générées par l’exploitation des pétrole et gaz de schiste, ces travaux ont identifié la stérilité, les fausses couches, l’incidence sur la croissance du fœtus, les faibles poids de naissance, les naissances prématurées et les malformations congénitales. Et l’étude à trouvé que la prévalence de ces problèmes était élevée dans les zones où la fracturation hydraulique est pratiquée de manière intensive. Le même type de constat a été fait chez d’autres mammifères tels que les animaux de ferme et les animaux de compagnie vivant dans ces zones.

Sans surprise l’industrie indique que ces études n’ont pas de valeur et ont toutes été contredites.

De leur coté, les chercheurs tirent la sonnette d’alarme et demandent la mise en œuvre immédiate d’enquêtes rapides et de recherches approfondies. Ils redoutent DANGER Pollution gaz de schisteque les conséquences sur le développement humain ainsi que l’apparition tardive d’autres affections comme les cancers se produisent dans dix ou vingt ans. A ce moment il sera trop tard. Et les opérateurs industriels auront plié bagages. 

En France où la fracturation hydraulique est interdite, la recherche et l’exploitation des pétrole et gaz de schiste continue à faire l’objet de la convoitises de spéculateurs ou grands industriels. Et alors que Paris (Le Bourget) doit accueillir la prochaine conférence internationale sur le climat en décembre 2015, on peut s’attendre à la poursuite d’un fort lobby des industriels au niveau Européen en faveur de la déréglementation et pour faire passer le gaz de schiste pour une énergie de transition.

► La publication en anglais relative à cette étude est accessible ici (Document pdf de 12 pages)

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Traduction libre par nos soins de l’article de Susan Phillips publié le 28 août 2014 dans State Impact . org

Une nouvelle étude publiée ce mois-ci révèle que les travailleurs du pétrole et du gaz naturel non conventionnels pourraient être exposés à des niveaux dangereux de benzène, les plaçant face à un risque plus élevé de cancers du sang comme la leucémie. Le benzène – connu pour être un agent cancérogène, est présent dans l’eau de reflux lors des opérations de fracturation hydrauliques. On le retrouve également dans l’essence, la fumée de cigarette et dans l’industrie chimique. Reconnue comme cancérogène, l’exposition au benzène dans le milieu du travail aux États-Unis est en principe limitée par les règlements fédéraux du travail. Mais certaines activités liées à la production de pétrole et de gaz sont dispensées de l’application de ces normes.

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Les foreurs gardent un œil sur les têtes de puits au cours d’une opération de fracturation hydraulique sur un puits de pétrole – Encana Corp, près de Mead, Colorado.

L’Institut national de la santé et de la sécurité au travail[1] a travaillé avec l’industrie pour mesurer les expositions aux produits chimiques des travailleurs en charge de la surveillance des fluides de reflux sur les sites de forages dans le Colorado et le Wyoming. Un résumé de l’article (examiné par des pairs) a été publié en ligne ce mois-ci sur un site Web des Centres de Contrôle des Maladies (CDC) . Dans de nombreux cas, les expositions au benzène étaient supérieures aux niveau de tolérable.

Cette recherche a cela d’inhabituel, qu’elle ne s’est pas limitée à étudier des échantillons d’air. Les chercheurs ont également prélevé des échantillons d’urine des travailleurs, faisant le lien entre l’exposition et l’absorption de la toxine par leur organisme. Une des limites de l’étude est relative à la petite taille de l’échantillon, il s’agissait de seulement six sites dans deux États.

Le Dr Bernard Goldstein de l’École de Santé Publique de l’Université de Pittsburg indique que cette étude est la première du genre. Si Goldstein n’y a pas directement contribué, il mène ses propres recherches sur le benzène. Et il a traité des patients exposés à l’agent cancérigène.

Pour le Dr Goldstein, «ces travailleurs sont exposé à un risque de leucémie très élevé. Plus longtemps et plus souvent ils font ce travail, plus ils sont susceptibles d’être touchés par la leucémie en particulier si les niveaux sont élevés».

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Un technicien effectue des mesures sur le liquide de reflux de la fracturation hydraulique par une trappe au sommet de la cuve.

L’étude portait sur les travailleurs qui mesurent la quantité d’eau de reflux consécutif à la fracturation. Un porte-parole de l’Institut national de la santé et de la sécurité au travail indique qu’aucune de ces études n’a tiré de conclusions sur l’exposition des résidents vivant à proximité, mais qu’elles se concentraient spécifiquement sur les travailleurs.

Pourtant le Dr Goldstein dit que ceci montre qu’il pourrait y avoir des risques pour les résidents.

«Nous n’agissons pas de manière à protéger le public qui est à haut risque, indique le Dr Goldstein, et nous ne pouvons même pas vous dire qui est à haut risque. Et pourtant c’est la fuite en avant dans une situation où toutes les données indiquent clairement qu’il y a des risques».

Il demande instamment qu’une étude similaire ait lieu en Pennsylvanie. «C’est le genre d’études qui doit être fait, indique Goldstein. Ç’aurait dû être fait depuis bien longtemps. Elles doivent être faites maintenant. Et elles doivent être effectuées en Pennsylvanie »

La porte-parole d’un groupe industriel indique pour sa part qu’il existe toujours une marge d’amélioration si l’exposition toxiques existe réellement.

Pour Katie Brown du groupe Energy In Depth,« [l’étude] est basée sur un échantillon de petite taille, de ce point de vue elle est limitée. Et d’ajouter, je pense que toute la raison de ce partenariat est d’étudier et de voir comment les pratiques des foreurs peuvent être améliorées».

Les auteurs de cette étude sur le benzène souhaitent que plus de recherches soient conduites avec des échantillons plus importants, d’autant plus que peu de variations dans les niveaux observés à différents moments et sur les différents puits ont été constatées. Les chercheurs ont également produit un certain nombre de recommandations à prendre en compte par l’industrie pour réduire les niveaux de benzène sur les lieux de travail. Il s’agit notamment de modifier les procédures de jaugeage (gestion des reflux de liquide de fracturation), la formation des travailleurs, la limitation des temps d’exposition, de porter des détecteurs de gaz, d’utiliser une protection respiratoire et pour les mains, ainsi que la surveillance des niveaux d’exposition.

[1] The National Institute of Occupational Health and Safety (NIOSH)

Sauvegarde du principe de précaution j’écris à mon député            (!) Info minute – Revue de Presse

Adaptation par nos soins d’un article publié sur le site dailyfusion

Les déversements accidentels et l’épandage délibéré de fluides d’hydrofracking, qui reviennent à la surface pendant la fracturation hydraulique, pourraient provoquer la libération de minuscules particules dans les sols qui, souvent, s’agrègent fortement à des métaux lourds et des polluants, selon des chercheurs de l’Université Cornell.

Des recherches antérieures ont montré que 10 à 40% du mélange de l’eau et de la solution chimique injectée à haute pression dans les couches de roche profonde remonte à la surface au cours d’une opération de fracturation hydraulique. Les chercheurs du département agriculture et sciences de la vie (College of Agriculture and Life Sciences) qui étudient les impacts environnementaux de ce « liquide de reflux » ont constaté que les mêmes propriétés qui la rendent si efficace pour l’extraction du gaz de schiste peuvent aussi provoquer la migration de minuscules particules provenant du sous-sol incluant des polluants comme les métaux lourds

Ils ont décrit ces mécanismes dans un article publié en ligne le 6 Juin dans la revue American Chemical Society Environmental Science and Technology (voir note[1]).

Les particules qu’ils ont étudié sont des  (plus grands qu’une molécule, mais plus petits que ce qui peut être vu à l’œil nu), qui s’accrochent au sable et la terre en raison de leur charge électrique.

Dans les expériences menées par Wenjing Sang et les membres du groupe sols et eau, des tubes de verre ont été remplis de sable et de colloïdes de polystyrène synthétique. Les chercheurs ont ensuite injecté dans les tubes de l’eau (différents fluides dé ionisés servant de témoin), ainsi que du fluide de reflux issu d’un forage de schiste du Marcellus Shale, à différents débits et mesuré la quantité de colloïdes mobilisés.

cornell-sand-grains-сolloidsObservés au microscope, les colloïdes de polystyrène étaient visibles comme des sphères rouges entre les grains de sable gris clair, leur mouvement étant ainsi facile à suivre. Les chercheurs ont également recueilli et analysé l’eau s’écoulant hors du tube pour mesurer la concentration de colloïdes.

Ils ont constaté que moins de 5% des colloïdes ont été libérés dans les tubes témoins contenant de l’eau déminéralisée. En revanche, ce chiffre atteignait entre 32% et 36% pour la même expérience menée avec le fluide de fracturation hydraulique. En augmentant le débit d’injection du fluide de reflux, ce flux mobilisait 36% de colloïdes supplémentaires.

Les chercheurs pensent que la composition chimique du liquide de reflux modifie la puissance des forces et permet à ces colloïdes de rester fixés au sable.

Pour Cathelijne Stoof, co-auteur de cette recherche « Il s’agit d’une première étape dans la découverte des effets des liquides de reflux issus de la fracturation hydraulique sur la migration des colloïdes dans les sols»

Les auteurs espèrent à présent réaliser des expériences en utilisant des colloïdes naturels dans plusieurs formations géologiques complexes, et ceci avec diverses compositions de reflux de liquide de fracturation hydraulique provenant d’autres sites de forage.

Pour Stoof , la prise de conscience de ce phénomène et une meilleure compréhension des mécanismes sous-jacents peut aider à identifier les risques et développer des stratégies d’atténuation. «Le développement durable d’une ressource nécessite des faits sur ses impacts potentiels pour permettre aux législateurs de prendre des décisions éclairées quant à savoir si et où il peut et ne peut pas être accepté, et à élaborer des lignes directrices au cas où ça ne va pas. En cas de déversement ou de fuite, vous voulez savoir ce qui se passe lorsque le fluide se déplace à travers le sol. »

Aux Etats-Unis, l’exploitation de gaz et de pétrole de schiste à grande échelle s’est développée sans attendre les résultats de ces études qui confirment une fois de plus les risques de la fracturation hydraulique sur l’environnement et la santé. L’exploitation de ressources fossiles non durables s’est imposé sans limites. En France, la technique de la fracturation hydraulique est interdite bannissant la recherche de ces hydrocarbures de roche mère. Les collectifs citoyens et associations luttent pour le maintien de cette interdiction afin de préserver l’environnement et favoriser le développement d’un modèle énergétique favorisant l’efficacité énergétique, le renouvelable et la déconcentration des moyens de production énergétique.

[1] Sang, W., Stoof, C, Zhang, W., Morales, V., Gao, B., Kay, R., L. Liu, Zhang, Y., et Steenhuis, T. (2014). Effet des fluides de fracturation hydraulique sur des colloïdes Transport in the Unsaturated Zone Environmental Science & Technology DOI: 10.1021/es501441e