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(!) Info minute – Revue de Presse

Aux États-Unis, dans l’État de l’Oklahoma, on assiste à une fulgurante augmentation des séismes liés à l’exploitation du gaz de schiste. Alors que les grandes plaines de l’État ne subissaient que seulement deux séismes par an, c’est à présent deux fois par jour que la terre tremble. La fracturation hydraulique pour récupérer des hydrocarbures est à nouveau en cause. 

2 séismes par an puis 585 séismes en 2014 et  600 en 2015

Situé en plein milieu des États-Unis et bien loin des principales failles géologiques, l’Oklahoma a enregistré 585 séismes de magnitude d’au moins 3.0 sur l’échelle de Richter en 2014. C’est plus duLE GAZ DE SCHISTE FRACKING OKLAHOMA SEISMES TREMBLEMENTS TERRE triple que les 180 survenus en Californie située, elle, sur plusieurs failles. « C’est complètement sans précédent« , souligne George Choy, sismologue au Centre de surveillance géologique. Le rythme s’affole, avec déjà 600 séismes depuis début 2015. La secousse la plus puissante, d’une magnitude de 4,5 a été mesurée dans la petite ville de Crescent. 

Sandra Voskuhl, 76 ans, a grandi dans cet Oklahoma rural qui a connu ces dernières années un véritable boom dans l’exploitation de gisements de pétrole par fracturation hydraulique. Elle n’avait jamais ressenti de secousse comme celle du 27 juillet: « Vous l’entendez venir. Tout a tremblé« , raconte-t-elle, se rappelant avoir hurlé quand les cadres photos sont tombés des murs. « On a besoin du pétrole pour nos travailleurs et notre économie, mais ces séismes sont assez effrayants« . 

Les eaux de reflux polluées réinjectées dans le sol

La fracturation hydraulique consiste à injecter à haute pression de l’eau mélangée à du sable et àfracking tremblements de terre gaz de schiste des produits chimiques pour fracturer les formations rocheuses du sous-sol et en extraire le pétrole et le gaz qui y sont emprisonnés.  Mais, en plus du pétrole et du gaz, une eau nauséabonde et saumâtre ressort également du sol dont les pétroliers se débarrassent en l’injectant dans d’autres puits, profonds parfois de plus de 1500 mètres. Cet ajout artificiel d’eau dans les sous-sols modifie la pression sur les lignes de faille, causant des glissements qui font trembler la terre, explique George Choy. 

Les scientifiques divergent sur la magnitude maximale que les séismes causés par la fracturation hydraulique pourraient atteindre. Pour certains, ils ne dépasseront jamais 4 ou 5, suffisant pour endommager les vitres et faire trembler les étagères, mais d’autres envisagent des magnitudes de 7, qui feraient s’effondrer des immeubles. « Quand vous injectez de l’eau dans le sous-sol, elle n’en ressortira jamais. Vous la mettez à des endroits où il n’y en a jamais eu auparavant. Plus vous en mettez, plus la zone affectée sera importante. On ne sait pas quelles seront les conséquences à long terme« , reprend George Choy. 

Les cobayes de l’exploitation

La fracturation hydraulique a permis de récupérer d’importantes quantités de pétrole et de gaz dans plusieurs Etats, créant un boom économique qui s’est amoindri ces derniers temps par l’importante baisse des prix du pétrole. Mais elle a aussi suscité des inquiétudes relatives aux tremblements de terre et à la contamination des nappes phréatiques. 

Le rythme d’augmentation de l’activité sismique en Oklahoma effraye ainsi beaucoup d’habitants: « Nous sommes le seul État où ce problème est apparu… et nous avons continué« , regrette Johnson Bridgwater, directeur exécutif du groupe écologiste Sierra Club. « Nous voulons que la sécurité publique soit une priorité, au lieu que l’on considère cet État comme un laboratoire géant« , dit-il encore. 

Appel au moratoire

L’Oklahoma compte 4500 puits dans lesquels sont réinjectées les eaux usées de la fracturation Oklahoma-Earthquake-Caused-by-Fracking-Hydraulic-Fracturing-Natural-Gas-Drilling-Seismic-Activity-Environmental-Damage-Protest BAN FRACKINGhydraulique, dont 3200 opèrent quotidiennement. La gouverneure républicaine Mary Fallin a mis du temps à accepter de reconnaître un lien entre fracturation hydraulique et activité sismique. Devant l’évidence, elle a enfin pris des dispositions cette année et certaines zones commencent à être surveillées, pour être sûr que l’eau n’est pas réinjectée trop profondément ou en trop grandes quantités. 

« Nous espérons que tout cela aura un impact significatif sur les séismes, mais c’est un processus en cours et nous continuerons à évaluer les résultats que nous obtenons aujourd’hui et avec d’éventuelles autres actions à l’avenir« , indique le directeur de la communication de la gouverneure, Alex Weintz. Mais le Sierra Club, estimant ces mesures très insuffisantes, a appelé à un moratoire sur les puits de réinjection d’eau dans les 21 comtés d’Oklahoma les plus à risque.

GAZ DE SCHISTE FRACKING OKLAHOMA SEISMES

Source : AFP

(!) Info minute – Revue de Presse

Comme le rapporte l’agence Reuters, une récente série de secousses sismiques dans l’État américain de l’Oklahoma a contraint l’autorité locale de régulation de l’énergie à envisager en urgence des restrictions supplémentaires sur l’activité de forage liée au gaz et au pétrole de schiste, a déclaré mercredi un porte-parole.

Des séismes qui ne sont pas directement liés à la réinjection des fluides de fracturation hydraulique

Entre les 17 et 24 juin de cette année 2015, 35 secousses d’une magnitude égale ou supérieure à 3,0 y ont été enregistrées, selon l’institut géologique de l’Oklahoma. Source d’inquiétude supplémentaire pour le régulateur, certaines de ces secousses se sont produites dans la région métropolitaine d’Oklahoma City, où il n’existe pas de puits d’injection d’eau à haute pression.

Il y a deux mois, de nouvelles règles concernant l’élimination des eaux usées issues du forage sont entrées en vigueur sur ordre de l’OCC (Oklahoma Corporation Commission),seisme gaz de schiste fracturation impact maisons oklahoma l’autorité de régulation de l’industrie des hydrocarbures. Ces règles interdisent d’éliminer les eaux usées saumâtres sous la formation géologique la plus profonde, une pratique qui est considérée comme l’une des principales causes des tremblements de terre, et elles obligent les exploitants à réduire la profondeur de leurs puits de forage. « Nous devons à nouveau revoir notre approche« , a déclaré le porte-parole de l’OCC Matt Skinner. « Il y a eu une énorme hausse (des secousses). Cela change la donne. »

Pour l’USGS, il existe un risque de séisme catastrophique

Selon l’USGS, l’institut géologique des États-Unis, une telle multiplication des secousses accroît la possibilité d’un séisme catastrophique à l’avenir. L’Oklahoma connaît une augmentation de son activité sismique depuis 2009, qui coïncide avec une forte expansion de son activité de forage. La production pétrolière de cet État du Middle West a doublé au cours des sept dernières années.

Avant le pic de la semaine écoulée, les séismes survenaient d’ordinaire une à deux fois par jour, selon les chiffres de l’USGS. Avant 2009, ils se produisaient une à deux fois par an. Les scientifiques attribuent cette multiplication des secousses à la forte hausse des quantités d’eaux usées salées injectées dans le sous-sol. Entre 1997 et 2013, ces volumes de liquides injectés ont doublé, passant de 80 à 160 millions de barils par mois.

Les demandes de moratoire face à l’appât du gain à court terme

Des militants locaux appellent à un moratoire sur l’activité pétrolière mais la plupart des élus locaux rechignent à sanctionner une industrie qui représente plus de 7% des recettes de l’État grâce aux taxes prélevées sur la production, sans compter les emplois et revenus indirects.

Source : Reuters