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(!) Info minute – Revue de Presse

Une nouvelle étude publiée le 6 janvier 2016 dans la revue Nature publiée confirme l’avis exprimé depuis maintenant plusieurs années par les experts: les produits chimiques présents dans les fluides de fracturation et les eaux usées peuvent présenter des risques graves pour la santé et notamment la santé de la reproduction.

Fracturation hydraulique et danger sanitaire

Cela fait suite à une étude de toxicologie et de pharmacologie appliquée publiée au mois d’Octobre 2015, laquelle a d’abord analysé le lien entre la toxicité des solides dissous dans les fluides du fracking et les changements constatés dans les cellules de mammifères.

Les auteurs de cette étude ont trouvé des niveaux élevés et nocifs de baryum et de strontium (composants chimiques métalliques) dans les cellules exposées au fluide de fracturation et aux produits de reflux, ces mêmes cellules étant affectées par des tumeurs malignes.

La nouvelle étude publiées dans la revue Nature, franchit unFracking waste water in Wyoming : toxic waste nouveau pas, en analysant 240 des produits chimiques connus dans les fluides de fracturation. Ce que les chercheurs ont découvert est particulièrement préoccupant: 43% des produits chimiques analysés sont connus pour leur toxicité pour la reproduction et sont liés à des problèmes comprenant des anomalies congénitales, la stérilité, la baisse de la qualité du sperme ainsi que les fausses couches. Et 40% des produits chimiques analysés posent des problèmes pour la santé in utero avec des affections telles que le retard de développement du fœtus et pouvant avoir d’autres incidences dans le développement humain telles que le développement sexuel précoce ou retardée.

Le fracking

La fracturation hydraulique est une méthode utilisée pour libérer le pétrole et le gaz naturel emprisonnés dans des formations rocheuses profondes. Les fluides sont injectés profondémentfracking_site_usgs marcellus gaz de schiste dans la terre à des pressions suffisamment élevées pour fracturer la roche entourant les gisements de pétrole et de gaz naturel, permettant de libérer les hydrocarbures et de les remonter à la surface.

Les fluides – comprenant les boues toxiques et des composés organiques volatils comme le benzène – sont la principale source d’impacts sur la santé quand ils contaminent les eaux souterraines utilisées pour la boisson : Cela étant généralement du à des problèmes d’entreposage, d’élimination de produits de reflux, ou des « accidents de chantier ».

Identification des produits utilisés dans la fracturation hydraulique dangereux pour la santé

Un rapport de l’Agence de protection environnementale (EPA) sur la sécurité de la fracturation publié en Juin 2015 qui examinait tout d’abord les effets des fluides de fracturation sur l’eau potable a constaté que le nombre de puits d’eau potable contaminés était peu élevé comparé au nombre total de puits fracturés. Cependant, l’étude de l’EPA admettait que le manque de données fiables sur la qualité de l’eau avant et après les opérations de fracturation avait pu limiter les résultats et par là même sous estimer les impacts du fracking.

C’est pourquoi, l’étude publiée par la revue Nature est essentielle puis qu’elle identifie très précisément les produits chimiques nocifs que l’ont trouve dans les fluides de fracturation et les produits de reflux. Idéalement ça devrait permettre à l’agence de protection de l’environnement ainsi que d’autres organismes de réglementation d’inclure ces produits chimiques toxiques dans les analyses futures, et au final de mettre à jour les normes sur l’eau potable dans les zones où sont pratiquée ces fracturations. C’est ce que souhaitent les associations et riverains où l’exploitation des hydrocarbures non-conventionnels existe déjà.

Les nombreux impacts désastreux de l’exploitation des pétrole et gaz de schiste

Aux États-Unis, bien que l’industrie de la fracturation hydraulique climatosceptiquesoit considérée comme une aubaine pour la production d’énergie, celle-ci a du faire face a une année difficile. En plus de la baisse de la production liée à la chute des prix du brut, de nombreux rapports ont fait état des multiples risques et impacts liés à l’exploitation des pétrole et gaz de schiste: les tremblements de terre dans l’Oklahoma, la confirmation des fortes émissions de méthanes annulant le prétendu « avantage » du gaz sur le climat, quand il ne s’agit pas de tentative de manipulation de la recherche par l’industrie des hydrocarbures.

En France, eu Europe et ailleurs mobilisons-nous afin que ces projet d’exploitation d’hydrocarbures extrêmes soient bloqués, partout, à l’image de ce qui a déjà été fait en Ardèche, dans l’Ain, en Seine et Marne et ailleurs comme au Royaume-Uni, en Suisse, en Pologne. Exigeons le rejet ferme et définitif de toutes les demandes de recherche d’hydrocarbures.

global frackdown since feb 2011

Source : Business Insider UK

ALERTE ! 8 Nov. Allemagne accord CDU SPD moratoire  sur le fracking   (!) Info minute – Revue de Presse

Réflexion sur la valeur d’une maison sans eau

Lisez cette histoire qui peut bientôt devenir la vôtre. Vous n’êtes pas un agriculteur qui s’est laissé embobiner par la propagande du gouvernement polonais vénal. Vous n’avez pas signé un contrat de location de votre sol avec une petite société qui peut à tout moment faire faillite, mais qui sert d’écran à une puissante multinationale.

Vous êtes simplement propriétaire d’une résidence principale ou secondaire, avec un modeste verger, située dans un endroit bucolique, et vous vous sentez à l’abri de tout aléa de l’industrie des gaz et pétrole de schiste. Pourtant tout peut basculer, comme le montre cette histoire arrivée à Ugoszcz, un petit village de Mazovie a quatre-vingt-dix kilomètres de Varsovie.

TÉMOIGNAGE

chalet pologneJe suis propriétaire d’une chalet dans la forêt au bord de la rivière Bug. En 2011 déjà, je m’étais aperçu que, chaque fois que je m’absentais quelques semaines, l’eau qui s’écoulait du robinet était brunâtre et grasse durant une demi-heure. Ensuite la cuisine sentait longtemps le gaz. Tout d’abord, j’ai pense que ma bouteille de gaz n’était plus étanche. Mais comme on pouvait sentir la même odeur à différents endroits dans la forêt alentour, j’ai commence a penser au gaz de schiste et j’ai cherché des renseignements.

Au printemps 2012, lorsque j’ai mis en marche la pompe qui puisait l’eau à dix-huit mètres de profondeur, une détonation s’est produite, déchirant le tuyau en caoutchouc armé. On sentait le gaz partout. J’ai décidé d’acheter une nouvelle installation.

En été de la même année, j’ai assisté à un autre phénomène étrange. J’étais à l’intérieur, assis sur un escabeau lorsqu’une secousse s’est produite, suffisamment forte pour me faire tomber par terre. Ma maison est construite en bois, donc elle a résisté ; une construction en dur se serait certainement fissurée. A partir de ce moment le filet d’eau n’a cessé de s’amenuiser pour disparaître complètement au printemps 2013. Mon installation ne fonctionnait plus. Visiblement la nappe souterraine dont je puisais l’eau depuis quinze ans à la profondeur de dix-huit mètres a cessé d’exister. Plus tard j’ai appris que les entreprises effectuant l’exploration du gaz de schiste utilisent des explosifs à une grande profondeur.

Depuis des années j’avais le projet d’emménager définitivement dans ma maison d’Ugoszcz. Mais, n’ayant plus d’accès à l’eau, je suis obligé de demander un branchement sur le réseau de distribution du village. Comme mon terrain est assez éloigné du centre du village, cela va être très coûteux. La mairie a refusé toute participation aux frais de ce branchement.

pologne-Il y a quelques années, dans le ruisseau à proximité on avait introduit plusieurs familles de castors, qui ont tous disparu l’été dernier, tout comme les poissons et les écrevisses. J’observe aussi la disparition des abeilles – mes arbres n’ont pas donné de fruits cette année : pas une seule prune, pas une seule pomme dans le verger. Jamais encore une telle chose ne s’était produite.

Forage hydrocarbure foretLe puits de forage se trouve à quelques 4 kilomètres de ma maison et il n’est plus en action. Il est situé en pleine forêt, dans le triangle formé par les villages de Treblinka –Maliszewa – Lipki. Les chemins forestiers y sont défoncés par les passages de lourds engins et on avait déversé des centaines de tonnes de boue parmi les arbres. Je ne pouvais pas pénétrer sur le terrain : les roues de ma moto s’y enfonçaient jusqu’aux essieux. Et il y a peu de temps cet endroit était si beau et si propre…

J’ai découvert aussi un deuxième puits, pas loin du lieu-dit Zlotki Kolonia. Des engins foraient le sol en rejetant une boue sale qui coulait sur le sentier dans la forêt.

Il y a trois ans, les agriculteurs du lieu ont essayé de chasser l’équipe dont les gros camions se déplaçaient lentement près du village en émettant de puissantes vibrations vers le sol. Je me demande aussi comment cet empoisonnement influe sur les animaux des fermes. Les vaches pour la plupart boivent l’eau du ruisseau Ugoszczanka, et les cochons sont abreuvés avec l’eau des puits, et non celle du réseau commun.

Enfin, je ne comprends pas pourquoi le pouvoir autorise une destruction aussi barbare de l’environnement et des gens. L’appât du gain les aurait-il rendus complètement aveugles ?

Z.S.

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La situation décrite met en exergue tous les signes d’une catastrophe écologique à une échelle encore non estimée. Ni l’eau des puits, ni celle du réseau, n’a été analysée. Ceci illustre bien comment les entreprises négligent les régulations en place.

De très importants dédommagements auraient dû être versés à l’auteur de ce témoignage, comme aux agriculteurs des environs de Zamosc, privés depuis 2 ans d’eau potable… Comme à de très nombreuses autres personnes, victimes de forages d’exploration, sans même parler d’exploitation ! Il semble acquis que ce sont les Polonais qui paieront les frais de cette catastrophe, et non les multinationales coupables qui ont obtenu la bénédiction du gouvernement de M.Tusk et de la Diète.

Les concessions pour les forages gaziers dans le shale ont été attribuées sans aucune procédure, sans appel d’offre. Les bénéficiaires en sont non pas des multinationales connues, mais de petites sociétés-écrans, enregistrées en Pologne pour la circonstance : elles ont toutes un nom à rallonge (avec celui de la multinationale disparaissant au milieu) et un capital social réduit au minimum, ceci pour ne pas avoir à répondre aux demandes de dédommagements.

C’est une nouvelle colonisation du pays, encore une, après l’industrie et le système bancaire. La plus dangereuse pourtant, puisqu’elle détruit l’essence même du pays : son environnement, son eau potable, la santé de ses habitants.

Inutile d’ajouter qu’AUCUNE compagnie d’assurances ne consentira à prendre en charge vos risques liés aux forages, tout comme ceux liés à l’énergie nucléaire.

Teresa Jakubowska, Octobre 2013