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(!) Info minute – Revue de Presse

Communiqué Vendredi 15 novembre 2013

logo_SHGDS_RRALE MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE L’ÉNERGIE A RÉCEMMENT MIS EN LIGNE UNE CONSULTATION DU PUBLIC RELATIVE AU « PROJET DE DÉCRET MODIFIANT LE DÉCRET N°2006-649 DU 2 JUIN 2006 RELATIF AUX TRAVAUX MINIERS, AUX TRAVAUX DE STOCKAGE SOUTERRAIN ET A LA POLICE DES MINES ET DES STOCKAGES SOUTERRAINS[1]« . CETTE CONSULTATION SE DÉROULE DU 4 AU 26 NOVEMBRE 2013.

 LE PRINCIPE DE DISPOSITION TRANSITOIRE ENCORE UN CADEAU AUX PÉTROLIERS ?

Les collectifs rejettent le principe de « dispositions transitoires » prévu dans l’article 4 du projet de décret[2]  et demandent l’abrogation pure et simple de cette partie du décret qui offrirait un nouveau délai injustifié, véritable cadeau aux pétroliers qui pourront profiter de ce nouveau laps de temps pour exécuter des forages. Offrir un nouveau délai après l’injonction du Conseil d’État est quand même un peu fort !

ÉLARGISSEMENT DU CHAMP D’APPLICATION DU DÉCRET A LA SISMIQUE EN MER

Les collectifs demandent que les travaux de sismique en mer soient également soumis à autorisation puisqu’il est maintenant avéré que la mise en œuvre de ces techniques a un impact sur les cétacés et autres faunes extrêmement menacées[3].

LA CONFIANCE ENTRE LES POUVOIRS PUBLICS ET LES CITOYENS RUDEMENT MISE A L’ÉPREUVE

Si le principe de la consultation publique est plutôt une bonne nouvelle, la confiance entre les pouvoir publics et les citoyens est rudement mise à l’épreuve ; Récemment, malgré les déclarations du Président de la République et des Ministres de l’Écologie successifs contre les projets de recherche et d’exploitation d’hydrocarbures conventionnels, le gouvernement est resté les bras croisés alors que l’entreprise Hess Oil attaquait au tribunal administratif le silence de l’État face à des demandes de mutation de permis[4] . L’inaction de l’État qui ne s’est même pas défendu et les déclarations du Ministre Philippe Martin qui indique avoir les mains liées[5]  démontrent une nouvelle fois le double discours et la faiblesse du politique face à une partie de l’administration qui agit dans l’intérêt des compagnies pétro-gazières.

RÉSEAU RHONALPIN DES COLLECTIFS OPPOSES À L’EXPLOITATION DES GAZ ET HUILES DE SCHISTE


[1] http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/projet-de-decret-modifiant-le-a176.html
[2] « Les dispositions du présent décret s’appliquent aux projets de travaux miniers dont le dossier de déclaration ou de demande d’autorisation est déposé auprès de l’autorité administrative compétente pour prendre la décision à compter du premier jour du sixième mois suivant la publication du présent décret au Journal officiel de la République française »
[3] 2010  http://www.actualites-news-environnement.com/23646-etude-sismique-baleines-grises-UICN.html 2013 http://www.romandie.com/news/n/_Un_echouage_massif_de_dauphins_d_Electre_lie_a_l_utilisation_de_sonar_par_ExxonMobil91260920132321.asp
[4] http://tinyurl.com/cpnord12112013
[5] http://www.terraeco.net/Hydrocarbures-de-schiste-Monsieur,51963.html

LES COLLECTIFS RHONALPINS OPPOSES À L’EXPLOITATION DES GAZ ET HUILE DE SCHISTE

Les « Stop aux gaz et huile de schiste » se composent essentiellement des nombreux collectifs citoyens locaux qui se sont organisés pour lutter contre cette menace, mais aussi d’associations, d’organisations syndicales, de collectivités locales et d’organisations politiques.

Créés à partir de janvier 2011, ils veulent affirmer leur refus de l’exploration et de l’exploitation des gaz et huile de schiste, qu’elles soient expérimentales ou industrielles. Ils dénoncent :

  •  Les conséquences environnementales désastreuses (pollution des réserves d’eau potable, du
  • sol et des sous-sols) et la destruction des paysages
  •  Les ravages socio-économiques (agriculture, tourisme,…),
  •  Les atteintes irréversibles à la santé (produits mutagènes, reprotoxiques ou cancérigènes).
  •  L’aberration énergétique et la fuite en avant que ce choix représente à l’heure de la lutte
  • contre le changement climatique,

Les gaz et huile de Schiste, c’est ni ici ni ailleurs, ni aujourd’hui ni demain !

réseau rhonalpin stop au gaz et pétrole de schiste

ALERTE ! 8 Nov. Allemagne accord CDU SPD moratoire  sur le fracking   (!) Info minute – Revue de Presse

Réflexion sur la valeur d’une maison sans eau

Lisez cette histoire qui peut bientôt devenir la vôtre. Vous n’êtes pas un agriculteur qui s’est laissé embobiner par la propagande du gouvernement polonais vénal. Vous n’avez pas signé un contrat de location de votre sol avec une petite société qui peut à tout moment faire faillite, mais qui sert d’écran à une puissante multinationale.

Vous êtes simplement propriétaire d’une résidence principale ou secondaire, avec un modeste verger, située dans un endroit bucolique, et vous vous sentez à l’abri de tout aléa de l’industrie des gaz et pétrole de schiste. Pourtant tout peut basculer, comme le montre cette histoire arrivée à Ugoszcz, un petit village de Mazovie a quatre-vingt-dix kilomètres de Varsovie.

TÉMOIGNAGE

chalet pologneJe suis propriétaire d’une chalet dans la forêt au bord de la rivière Bug. En 2011 déjà, je m’étais aperçu que, chaque fois que je m’absentais quelques semaines, l’eau qui s’écoulait du robinet était brunâtre et grasse durant une demi-heure. Ensuite la cuisine sentait longtemps le gaz. Tout d’abord, j’ai pense que ma bouteille de gaz n’était plus étanche. Mais comme on pouvait sentir la même odeur à différents endroits dans la forêt alentour, j’ai commence a penser au gaz de schiste et j’ai cherché des renseignements.

Au printemps 2012, lorsque j’ai mis en marche la pompe qui puisait l’eau à dix-huit mètres de profondeur, une détonation s’est produite, déchirant le tuyau en caoutchouc armé. On sentait le gaz partout. J’ai décidé d’acheter une nouvelle installation.

En été de la même année, j’ai assisté à un autre phénomène étrange. J’étais à l’intérieur, assis sur un escabeau lorsqu’une secousse s’est produite, suffisamment forte pour me faire tomber par terre. Ma maison est construite en bois, donc elle a résisté ; une construction en dur se serait certainement fissurée. A partir de ce moment le filet d’eau n’a cessé de s’amenuiser pour disparaître complètement au printemps 2013. Mon installation ne fonctionnait plus. Visiblement la nappe souterraine dont je puisais l’eau depuis quinze ans à la profondeur de dix-huit mètres a cessé d’exister. Plus tard j’ai appris que les entreprises effectuant l’exploration du gaz de schiste utilisent des explosifs à une grande profondeur.

Depuis des années j’avais le projet d’emménager définitivement dans ma maison d’Ugoszcz. Mais, n’ayant plus d’accès à l’eau, je suis obligé de demander un branchement sur le réseau de distribution du village. Comme mon terrain est assez éloigné du centre du village, cela va être très coûteux. La mairie a refusé toute participation aux frais de ce branchement.

pologne-Il y a quelques années, dans le ruisseau à proximité on avait introduit plusieurs familles de castors, qui ont tous disparu l’été dernier, tout comme les poissons et les écrevisses. J’observe aussi la disparition des abeilles – mes arbres n’ont pas donné de fruits cette année : pas une seule prune, pas une seule pomme dans le verger. Jamais encore une telle chose ne s’était produite.

Forage hydrocarbure foretLe puits de forage se trouve à quelques 4 kilomètres de ma maison et il n’est plus en action. Il est situé en pleine forêt, dans le triangle formé par les villages de Treblinka –Maliszewa – Lipki. Les chemins forestiers y sont défoncés par les passages de lourds engins et on avait déversé des centaines de tonnes de boue parmi les arbres. Je ne pouvais pas pénétrer sur le terrain : les roues de ma moto s’y enfonçaient jusqu’aux essieux. Et il y a peu de temps cet endroit était si beau et si propre…

J’ai découvert aussi un deuxième puits, pas loin du lieu-dit Zlotki Kolonia. Des engins foraient le sol en rejetant une boue sale qui coulait sur le sentier dans la forêt.

Il y a trois ans, les agriculteurs du lieu ont essayé de chasser l’équipe dont les gros camions se déplaçaient lentement près du village en émettant de puissantes vibrations vers le sol. Je me demande aussi comment cet empoisonnement influe sur les animaux des fermes. Les vaches pour la plupart boivent l’eau du ruisseau Ugoszczanka, et les cochons sont abreuvés avec l’eau des puits, et non celle du réseau commun.

Enfin, je ne comprends pas pourquoi le pouvoir autorise une destruction aussi barbare de l’environnement et des gens. L’appât du gain les aurait-il rendus complètement aveugles ?

Z.S.

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La situation décrite met en exergue tous les signes d’une catastrophe écologique à une échelle encore non estimée. Ni l’eau des puits, ni celle du réseau, n’a été analysée. Ceci illustre bien comment les entreprises négligent les régulations en place.

De très importants dédommagements auraient dû être versés à l’auteur de ce témoignage, comme aux agriculteurs des environs de Zamosc, privés depuis 2 ans d’eau potable… Comme à de très nombreuses autres personnes, victimes de forages d’exploration, sans même parler d’exploitation ! Il semble acquis que ce sont les Polonais qui paieront les frais de cette catastrophe, et non les multinationales coupables qui ont obtenu la bénédiction du gouvernement de M.Tusk et de la Diète.

Les concessions pour les forages gaziers dans le shale ont été attribuées sans aucune procédure, sans appel d’offre. Les bénéficiaires en sont non pas des multinationales connues, mais de petites sociétés-écrans, enregistrées en Pologne pour la circonstance : elles ont toutes un nom à rallonge (avec celui de la multinationale disparaissant au milieu) et un capital social réduit au minimum, ceci pour ne pas avoir à répondre aux demandes de dédommagements.

C’est une nouvelle colonisation du pays, encore une, après l’industrie et le système bancaire. La plus dangereuse pourtant, puisqu’elle détruit l’essence même du pays : son environnement, son eau potable, la santé de ses habitants.

Inutile d’ajouter qu’AUCUNE compagnie d’assurances ne consentira à prendre en charge vos risques liés aux forages, tout comme ceux liés à l’énergie nucléaire.

Teresa Jakubowska, Octobre 2013