Articles Tagués ‘EIA’

(!) Info minute – Revue de Presse

Adaptation libre d’après une traduction par nos soins de l’article publié par le site Grist sous le titre Half of U.S. oil is now fracked — but it might not stay that way.

Les États-Unis sont rapidement devenus un géant mondial de la fracturation hydraulique, et le phénomène ne ralentit pas pour le moment.

La fulgurante augmentation de la production des hydrocarbures aux États-Unis

Selon un rapport publié en mars 2016 par l’agence américaine de l’énergie (Energy Information Administration – EIA),production petrole de schiste USA FR la fracturation hydraulique représente désormais plus de la moitié de toute la production quotidienne américaine de pétrole alors qu’elle ne comptait que pour 2 pour cent en 2000. Les 300.000 puits de fracturation en production aux États-Unis pompaient 4,3 millions de barils par jour en 2015 – une évolution notable si l’on compare aux 102.000 barils quotidiens pendant l’année 2000. Cette croissance a permis aux États-Unis d’«augmenter sa production de pétrole plus rapidement que jamais dans son histoire », note le rapport, et elle place les USA au troisième rand mondial pour la production de pétrole derrière l’Arabie Saoudite et la Russie.

Les dangers de la fracturation hydraulique

Mais la fracturation hydraulique (fracking), un processus qui consiste à injecter un cocktail de produits chimiques fracking exploitation petrole gaz de schistedans les profondes roches de schiste pour les fissurer et en extraire le pétrole et le gaz – pose un problème majeur. Elle risque de contaminer l’eau et les fuites de méthane que génère le processus d’exploitation et de distribution contribuent à l’aggravation du changement climatique (lire ici et ). Et un faisceau croissant de preuves scientifiques confirme que les opérations liées à la fracturation hydraulique – en particulier, l’évacuation des eaux usées chimiquement chargés dans des puits souterrains – peuvent contribuer à l’activité sismique (lire ici et ).

La fracturation hydraulique en débat dans la course à l’investiture démocrate

Le prochain locataire de la Maison Blanche pourrait décider si ce boom de la fracturation hydraulique doit se poursuivre ou non. Ou, au moins, un président démocrate pourrait essayer de l’arrêter, alors que la question de la fracturation hydraulique est devenue une préoccupation majeure dans la course à l’investiture démocrate pour la présidentielle américaine de 2016. Bernie Sanders a proposé d’interdire totalement le processus et ceci par une décision de l’exécutif, mais sa proposition pourrait être aussi controversé que le processus de forage lui-même: Par exemple, le journal Mother Jones met en garde averti en indiquant qu’une telle interdiction conduirait les consommateurs et les opérateurs à se tournent vers le charbon pour l’énergie – un carburant qui libère moins de méthane, mais est le principal coupable du changement climatique mondial. De son côté, la favorite des démocrates en campagne Hillary Clinton a adopté un ton plus dur sur le fracking que lorsqu’elle était secrétaire d’État, affirmant à présent qu’elle Présidente elle adoptera une réglementation limitative vis-à-vis des opérateurs de fracturation hydraulique ajoutant que «le temps que nous mettions en place toutes ses réglementations, je ne pense pas il y aura beaucoup d’endroits en Amérique où le fracking continuera à avoir lieu ». Rappelons tout de même qu’en tant que secrétaire d’Etat en 2010, Madame Clinton faisait la promotion du gaz de schiste comme «le plus propre des combustibles fossiles disponibles pour la production d’énergie d’aujourd’hui ». Elle ajoutait même que « si sa production était développée, le gaz de schiste pourrait apporter une contribution importante à l’approvisionnement énergétique de notre région, comme il le fait maintenant pour les États-Unis. ». Et l’administration qu’elle dirigeait n’a eu de cesse  de promouvoir la fracturation hydraulique dans les pays en développement.

Quoiqu’il en soit, l’interdiction de la fracturation hydraulique n’aura pas le soutien du Congrès. Et on peut bien imaginer que dans le futur aux États-Unis, la fracturation hydraulique – et ses effets secondaires – continuera d’être cette usine à gaz, avec son corolaire de problèmes.

(!) Info minute – Revue de Presse

Le boom du pétrole de schiste qui a transformé les États-Unis en plus grand exportateur de carburant au monde et fait baisser le prix de l’essence à la pompe est en passe de s’enrayer tandis que l’OPEP maintient sa production.

Selon les estimations de l’agence américaine de l’énergie, ce mois-ci, la production de brut à partir des principaux gisements de schiste tels que le Bakken du Dakota du Nord et le schiste d’Eagle Ford au Texas devrait connaître une contraction de 1,3% pour atteindre 5,58 millions de barils par jour. En Juicontraction de la production de petrole de schiste aux USAllet elle chutera encore pour atteindre 5,49 millions de barils par jour, le niveau le plus bas depuis Janvier. Avec la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) de maintenir son niveau de production de pétrole, la production issue des schistes aux États-Unis est sous la pression face à la nécessité de rééquilibrer une surabondance de l’offre mondiale. EOG Resources Inc., le plus grand producteur de pétrole de schiste du pays, le gestionnaire de fonds spéculatifs Andrew J. Hall et les banques, y compris Standard Chartered Plc ont prévu des baisses de production aux États-Unis suite à la chute des prix du brut de l’année dernière. En mars dernier, le pays en était à son plus haut niveau de production depuis quatre décennies. Selon James Williams, président de la société de conseil en énergie WTRG Economics, « La production va baisser parce-que les forages connaissent une baisse de 57% cette année. Jusqu’à présent cette tendance a été contrée par le fait que nous ayons recours à des équipements de forage particulièrement efficaces dans des zones ou les rendements sont les plus élevés. Donc, cela a retardé le déclin. « 

Une baisse du nombre de forages

D’après les données de l’Agence américaine de l’énergie, malgré la baisse du nombre de puits de pétrole depuis 26 semaines consécutives, au mois de Mars la production intérieure américaine de pétrole brut a bondi de 126 000 barils par jour, ou 1,3%, à 9,53 millions, le plus haut niveau depuis 1972. « Nous ne croyons pas à un changement de tendance dans la production de pétrole des États-Unis. À notre avis,shale fail l’approvisionnement en pétrole des États-Unis est toujours en baisse, et cette tendance à la baisse est susceptible de se poursuivre tout à long de l’année« . C’est ce qu’affirme Nicholas Swowdon analyste à la banque Standard Chartered dans une note de recherche du 1er Juin. Toujours selon la banque, « la production de pétrole de schiste va diminuer de 105 000 barils par jour en Juillet après avoir chuté de 86.000 barils p/j en Juin « . De son côté Bill Thomas, directeur d’EOG Resources, a déclaré lors d’une conférence le mois dernier que la production américaine devrait poursuivre sa chute jusqu’à la fin de l’année. Les prévisions de l’Agence américaine de l’énergie pour la production de pétrole des États-Unis couvrent le rendement des grands gisements qui mis ensemble représentaient 95% de la croissance de la production nationale de 2011 à 2013.

Eagle Ford et Bakken en baisse

Toujours selon les prévisions de l’Agence américaine de l’énergie, la production du bassin d’Eagle Ford au Texas, le deuxième plus grand champ de pétrole des États-Unis, devrait se contracter de 49 000 barils par jour en Juillet pour atteindre 1,59 millions. La production du bassin de schiste de Bakken dans le Dakota du Nord, elle, va décroitre de 29.000 barils/jour pour atteindre 1,24 millions. Quant au renThese seven regions accounted for 95% of domestic oil production growth and all domestic natural gas production growth during 2011-13.dement du bassin permien de l’ouest du Texas et du Nouveau Mexique, le plus grand champ de pétrole des États-Unis, il devrait augmenter de 3 000 barils par jour pour atteindre 2,06 millions. Ces prévisions de l’Agence américaine pour la production d’huile sont basées sur le nombre d’appareils de forage opérationnels dans chaque gisement et les estimations sur la façon dont ils sont productifs. Alors que les foreurs américains sont en train de se replier, l’OPEP, qui représente plus d’un tiers de la production pétrolière mondiale, continue de résister aux appels à freiner sa propre production. Ce groupe de 12 pays a en effet décidé la semaine dernière de maintenir son rang avec un objectif quotidien de production de 30 millions de barils de brut. Et selon les données compilées par Bloomberg, la production effective combinée des pays de l’OPEP a dépassé ce niveau pour chacun des 12 derniers mois,

Une victoire à la Pyrrhus

L’Agence américaine de l’énergie (EIA) prévoit qu’en Juillet la production des gisements de schiste baisse de 93 000 barils par jour, la plus forte baisse depuis que le boom a commencé. Cette baisse brutale valide la stratégie des membres de l’OPEP qui chute prix baril petroleont décidé de conserver leur part de marché et laisser chuter les prix pour forcer les autres à réduire leur production. C’est ce que pense Bill O’Grady, du cabinet Confluence Investment Management. Toutefois, pour certains membres de l’OPEP comme le Venezuela, dont les budgets sont gravement impactés par des prix du pétrole qui ont pratiquement été divisés par 2 depuis l’été dernier, ça peut représenter une victoire à la Pyrrhus . Pour eux, la baisse de production des États-Unis pourrait ne pas être suffisamment rapide pour entrainer une augmentation des revenus issus du brut.

Source : Bloomberg

(!) Info minute – Revue de Presse

D’après l’article* de Daniel Dicker | publié le 17.03.15 (Dan Dicker, ancien trader au New York Mercantile Exchange, a plus de 25 années d’expérience en courtage pétrolier. Il est actuellement président de MercBloc LLC, une firme de gestion de patrimoine, et est l’auteur de « Oil’s Endless Bid », publié en Mars 2011).
(*) extrait de son prochain livre « Shale Oil Boom, Bust Shale Oil [Du boom du pétrole de schiste à l’éclatement de la bulle du pétrole de schiste]- Le mythe de l’Amérique Saoudite » sortie prévue en mai 2015.

NEW YORK – L’huile de schiste est une chaîne de Ponzi (voir définition ici). Je n’affirme pas qu’il y a une vaste conspiration dans le monde de l’énergie visant à créer la confusion chez les investisseurs quant à son potentiel. Ce que je veux dire, c’est que l’activité de forage pour l’extraction de pétrole de schiste crée un appétit circulaire sans fin pour plus de forages avec des retours sur investissement en constante diminution.

Charles Ponzi

Charles Ponzi

Pensez à un plan d’investissement de Ponzi classique – la disponibilité de capitaux frais est nécessaire de manière permanente afin de générer de faux gains pour payer les premiers investisseurs. C’est ce qu’il se passe dans la production d’hydrocarbures de schiste avec le besoin de forer en permanence et de plus en plus afin de maintenir une production et continuer à générer des rendements équivalents, même si leur rentabilité diminue. Dans une pyramide de Ponzi classique, lorsque l’apport argent frais cesse, inévitablement la pyramide s’effondre rapidement. Dans les hydrocarbures de schiste, ce moment où la pyramide devient intenable à maintenir est loin d’être atteint, mais l’inéluctabilité de son effondrement est également claire. Et je crois que le point de basculement est beaucoup plus proche que la plupart des autres analystes, et particulièrement l’Agence américaine de l’énergie (EIA), ne le pensent.

La raison principale pour laquelle je définis la production de pétrole de schiste comme une pyramide de Ponzi est la décroissance rapide de la production des puits de pétrole de schiste par rapport à presque tous les autres types de production de pétrole. Une figure suffit à illustrer la progression et les problèmes de la production de l’huile de schiste:
le déclin de la production de pétrole de schiste eagle ford FRCes courbes compilées par l’Agence américaine de l’énergie reflètent la production moyenne par puits pour le gisement d’Eagle Ford. Et ceci correspond bien au modèle de l’huile de schiste en général. Deux points très intéressants apparaissent très clairement:
1. La vitesse à laquelle le pétrole sort des puits nouvellement forés s’est nettement améliorée au cours des cinq dernières années, depuis 2009.
2. Plus de 50% de tout le pétrole de schiste produit par un puits est récupéré au cours des deux premières années de production et la plus grande partie le sera dans les six premiers mois de l’exploitation.

Le premier point – sur les récents progrès technologiques dans la fracturation permettant l’augmentation des rendements – nous éloigne un peu de la thèse selon laquelle l’exploitation du pétrole de schiste constitue une pyramide de Ponzi. Mais cette « distraction » n’est que temporaire. Dans les projections faites par l’Agence américaine de l’énergie (EIA), la progression des progrès de la technologie a été considérée comme étant pratiquement illimitée. Encore plus étonnant, l’EIA estime que les réserves potentielles de pétrole de schiste non encore explorées sont presque aussi illimitées.

Mais la vérité est qu’il existe probablement seulement huit à dix principaux gisements de schiste exploitables aux États-Unis, et qu’ils sont tous en cours d’exploitation intensive en ce moment. Mark Papa, l’ancien PDG de EOG Resources, l’un des producteurs d’hydrocarbures de schiste de premier plan, faisait remarquer au moment de son départ que la totalité des gisements de schiste les plus rentables aux États-Unis étaient déjà en cours d’exploitation.

Ce que nous voyons de la production américaine d’aujourd’hui est le résultat de la meilleure technologie mise en œuvre avec les meilleurs investissements opérés dans les meilleurs gisements que le pays puisse offrir. Et l’efficacité et les progrès technologiques dans les forages de pétrole de schiste ne pourront dépasser cette limite physique.

En fin de compte, et beaucoup plus tôt que la plupart des analystes ne le croient, la production américaine de schiste sera composée de puits toujours moins productifs, de plus en plus chers à exploiter, avec un retour sur investissement plus tardif et une production de pétrole en diminution. L’EIA estime que rien de tel ne se produira pendant au moins les 25 prochaines années. Je pense que le pic de schiste potentiel sera atteint dans les 10 prochaines années, s’il ne l’a pas déjà été – et c’est alors que la pyramide commencera à s’effondrer.

Aller plus loin en (re)lisant :

et nos pages « économie »

(!) Info minute – Revue de Presse

Les États-Unis misent sur des décennies abondantes en gaz naturel pour alimenter la reprise économique. Ce n’est peut-être qu’un vœu pieux. Après l’étude publiée par J. David Hugues du Post Carbon Institute dont nous rendions compte ici, c’est au tour de la revue Nature de s’interroger sur les prévisions publiées par les organismes d’État, les cabinets conseils et de les opposer à celles effectuées par une équipe pluridisciplinaire de l’Université du Texas à Austin. Le gaz abondant pendant des décennies est très probablement une chimère qui ne fait qu’alimenter la spéculation. Dans ce qui suit, seules les questions de prévisions sont examinées. Il ne s’agit pas ici d’évoquer les conséquences désastreuses de l’exploitation des gaz et pétrole de schiste.

Cet article est adapté d’une traduction par nos soins de l’article de Mason Inman publié le 03.12.2014 sur le site de la revue Nature.

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Jim Lo Scalzo/EPA/Alamy – Tour de forage pour l’exploitation de gaz de schiste par fracturation hydraulique en Pennsylvanie.

Lorsque le président américain Barack Obama parle de l’avenir, il prévoit une économie américaine florissante alimentée dans une large mesure par de vastes quantités de gaz naturel produites par les puits forés sur le sol des Etats-Unis : «En Amérique, nous disposons de quantités de gaz pouvant assurer un approvisionnement pour près de 100 ans» déclarait-il dans son discours sur l’État de l’Union en 2012.

La déclaration d’Obama reflète un optimisme qui imprègne les États-Unis. Et ce, parce que le développement de la fracturation hydraulique a permis de produire à un prix relativement bas du gaz naturel extrait de la roche compacte connue sous le nom de « schiste ». Dans tout le pays, des termes tels que «révolution du schiste» et «abondance énergétique» résonnent dans les conseils d’administration.

Les entreprises misent gros sur les prévisions de gaz naturel abondant et pas cher. Au cours des 20 prochaines années, l’industrie et les producteurs d’électricité des États-Unis devraient investir des centaines de milliards de dollars dans de nouvelles usines qui comptent sur le gaz naturel. Et des milliards de dollars de plus affluent dans la construction d’installations d’exportation qui permettront aux États-Unis d’acheminer le gaz naturel liquéfié vers l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Sud.

Or tous ces investissements sont basés sur l’hypothèse que la production de gaz des États-Unis va croitre pendant des décennies, en droite ligne avec les prévisions officielles de l’EIA (Agence américaine de l’énergie). Adam Sieminski, le directeur de l’agence déclarait l’année dernière: « Pour ce qui concerne le gaz naturel, à l’EIA nous n’avons absolument aucun doute que la production puisse continuer à croître continuellement jusqu’en 2040. »

Avec les entreprises qui tentent d’extraire le gaz de schiste en quantités importantes, aussi vite que possible et pour l’exportation, «nous assurons nous-mêmes la mise en place d’un fiasco majeur».

Mais un examen attentif des hypothèses soutenant de telles prévisions de croissance suggère qu’elles peuvent être trop optimistes, en partie parce que les prévisions du gouvernement s’appuient sur des études globales basées sur les grands gisements de schiste. A présent, les chercheurs font des analyses beaucoup plus fines de ces gisements et produisent des prévisions plus conservatrices. Ils calculent que ces grands gisements de schiste disposent de relativement peu de sites où il sera rentable d’extraire le gaz.

Pour Tad Patzek, chef du département pétrole, ingénierie et géo systèmes de l’Université du Texas à Austin, et membre de l’équipe qui effectue ses analyses approfondies, ces résultats sont de «mauvaises nouvelles». Avec les entreprises qui tentent d’extraire le gaz de schiste en quantités importantes, aussi vite que possible et pour l’exportation, «nous assurons nous-mêmes la mise en place d’un fiasco majeur».

Et cela pourrait avoir des répercussions bien au-delà des États-Unis. Si la production de gaz naturel des États-Unis tombe, les projets d’exportation de grandes quantités pourraient s’évaporer. Et les pays qui espèrent développer l’exploitation de leurs propres gisements de gaz de schiste pourraient bien changer leur fusil d’épaule. Pour Paul Stevens, économiste de Chatham House, un think tank basé à Londres « si on anticipe que tout cela va finir dans les larmes aux États-Unis, cela va certainement avoir un impact sur l’enthousiasme dans différentes parties du monde».

nature_fracking_projections_chartV2_04.12.14 FR stop gaz de schiste

Source: EIA/Univ. Texas/Goldman Sachs/Wood Mackenzie/Navigant

L’idée selon laquelle le gaz naturel sera abondant est un net changement des perspectives les plus pessimistes qui prévalaient jusqu’il y a environ cinq ans. Tout au long des années 1990, la production américaine de gaz naturel a plafonné en plateau. Avec le gaz qui alimente un quart des besoins énergétiques des États-Unis, l’idée selon laquelle l’approvisionnement domestique diminuerait et que le pays deviendrait dépendant des importations prévalait. Jusqu’en 2008, l’EIA, qui recueille des données sur l’énergie et fournit une perspective à long terme de l’énergie aux États-Unis, prévoyait que la production américaine de gaz naturel resterait très stable pour les prochaines décennies.

Puis le boom du schiste a pris tout le monde de court. Il s’est développé par la mise en œuvre de la fracturation hydraulique, dont la technologie existait depuis des décennies – mais était considérée comme trop coûteuse lorsque les prix du gaz étaient faibles. Toutefois, dans les années 2000, les prix ont atteint un niveau suffisamment élevé pour inciter davantage d’entreprises à fracturer les formations de schiste. En combinant cette technologie à de nouvelles techniques de forage de longs puits horizontaux, les États-Unis ont poussé la production de gaz naturel à un niveau tel que le pays a retrouvé le rang qu’il avait déjà occupé quelques décennies auparavant à savoir celui de premier producteur mondial de gaz naturel.

Un riche sous-sol

Une grande partie de ce succès vient du gisement de schiste dit gisement de Marcellus, qui s’étend à travers la Virginie de l’Ouest, la Pennsylvanie et New York. A travers des collines couvertes de forêts denses, les entreprises ont investi dans plus de 8000 puits sur plusieurs années, et poursuivent leurs forages au rythme de 100 de plus chaque mois. Chaque puits se développe verticalement sur environ deux kilomètres de profondeur avant de bifurquer à l’horizontale et de serpenter sur plus d’un kilomètre à travers le schiste. Le gisement de Marcellus fournit désormais 385 millions de mètres cubes de gaz par jour, ce qui est plus que suffisant pour fournir la moitié du gaz brûlé dans les centrales américaines.

Une partie importante du reste de la production de gaz des États-Unis provient de trois bassins de schiste – celui de Barnett au Texas, le Fayetteville dans l’Arkansas et l’Haynesville, qui chevauche la frontière entre la Louisiane et le Texas. Ensemble, ces «quatre grandes» formations géologiques rasseblent plus de 30 000 puits et comptent pour les deux tiers de la production actuelle de gaz de schiste américain.

L’EIA – comme presque tous les autres organismes effectuant des prévisions – n’a pas vu venir le boom et a constamment sous-estimé la quantité de gaz qui proviendrait du schiste. Mais alors que le boom se développait, l’Agence a  revu très nettement à la hausse ses prévisions à long terme pour le gaz de schiste. Dans ses Perspectives Annuelles de l’Energie de 2014 (Annual Energy Outlook 2014), le «scénario de référence » – basée sur une perspective d’augmentation graduelle des prix du gaz, lesquels resteraient toutefois relativement faibles – montre une production américaine croissante jusqu’en 2040, tirée par de fortes augmentations dans le gaz de schiste.

L’EIA n’a pas publié ses projections réalisées pour chacun des différents gisements de gaz de schiste, mais elle a permis à la revue Nature d’y accéder. Dans les dernières prévisions de référence, la production des quatre grands gisements devrait continuer à augmenter rapidement jusqu’en 2020, puis se stabiliserait en plateau pendant au moins 20 ans. Les autres gisements de gaz de schiste permettraient de prolonger le boom jusqu’en 2040 (voir plus haut le schéma «bataille des prévisions»).

Les analystes de l’industrie pétrolière créent leurs propres prévisions de production de gaz de schiste qui tombent généralement dans les mêmes proportions que l’évaluation de l’Agence de l’Energie Américaine (EIA). A ce titre, l’économiste Guy Caruso du Centre d’études stratégiques et internationales de Washington DC, et qui est un ancien directeur de l’Agence déclare : « Les perspectives de l’EIA sont assez proches du consensus ». Cependant, ces consultants ne mettent que rarement à disposition les détails de leurs prévisions. « Il est donc difficile d’évaluer et de discuter de leurs hypothèses et méthodes», soutient Ruud Weijermars, un géologue à la Texas A&M University à College Station. Les études de l’industrie et des cabinets de conseil sont «entièrement différente de celles faisant l’objet d’une revue par les pairs (peer-review) dans le domaine », ajoute-t-il.

Pour fournir des prévisions rigoureuses et transparentes de la production gaz de schiste, une équipe d’une douzaine de géologues, d’ingénieurs pétroliers et d’économistes de l’Université du Texas à Austin a passé plus de trois ans à effectuer un revue systématique de l’ensemble des études des principaux gisements de schiste. La recherche a été financée par un don de 1,5 million de dollars de subvention de la Fondation Alfred P. Sloan à New York, et les résultats ont été publiés progressivement dans des revues académiques1 2 3 4 5 ainsi que dans des présentations lors de conférences. Ce travail est celui qui fait le « plus autorité » dans ce domaine jusqu’à présent, déclare Weijermars.

Si les prix du gaz naturel devaient suivre le scénario produit par l’EIA dans son rapport annuel 2014, l’équipe du Texas prévoit que la production des quatre grands gisements culminerait en 2020, puis déclinerait. En 2030, ces gisements produiraient alors seulement environ la moitié de ce que prévoit l’EIA. Même les scénarios les plus conservateurs de l’Agence semblent être plus élevés que les prévisions de l’équipe du Texas. « De toute évidence, elles ne sont pas vraiment en accord avec les résultats de l’EIA » ajoute Patzek.

L’équipe du Texas, en revanche, divise chaque gisement en blocs d’un mile carré (2,6 kilomètres carrés) – une résolution au moins 20 fois plus fine que celle de l’EIA.

La principale différence entre les prévisions de l’université texane et l’EIA peut venir du niveau de précision dans les recherches effectuées lors de chacune des évaluations. L’EIA décompose chaque gisement de schiste par comté, et calcule une productivité moyenne des puits de cette zone. Mais les comtés couvrent souvent plus de 1000 kilomètres carrés, une superficie assez grande pour contenir des milliers de puits horizontaux fracturés. L’équipe du Texas, en revanche, divise chaque gisement en blocs d’un mile carré (2,6 kilomètres carrés) – une résolution au moins 20 fois plus fine que celle de l’EIA.

Le niveau de résolution est important car pour chaque gisement, il existe des zones plus faciles [the sweet spots] qui produisent beaucoup de gaz, et de vastes zones où les puits sont moins productifs. Les entreprises essayant de cibler d’abord les zones les plus faciles [sweet spots], les puits forés dans l’avenir risquent d’être moins productifs que ceux actuellement en production. Le modèle de l’EIA jusqu’à présent a supposé que les futurs puits seraient au moins aussi productifs que les puits en production ces dernières années dans le même comté. Mais pour M. Patzek cette approche «conduit à des résultats beaucoup trop optimistes».

La haute résolution des études du Texas permet à leur modèle de distinguer les zones faciles [sweet spots] des zones marginales. En conséquence, indique Scott Tinker, géologue de l’Université du Texas à Austin et co-responsable de l’étude, « nous avons été en mesure de dire, mieux que dans le passé, à quoi ressemblerait un futur puits ».

Les études du Texas et de l’EIA diffèrent également dans leur façon d’estimer le nombre total de puits pouvant être économiquement rentables à forer dans chaque gisement. L’EIA n’indique pas explicitement ce nombre, mais son analyse semble exiger plus de puits que l’évaluation du Texas, laquelle exclut les zones où les forages seraient difficiles, comme sous les lacs ou les grandes villes. Ces caractéristiques du modèle ont été choisies pour coller à la réalité des pratiques, indique Tinker. Elles sont basées sur la longue expérience des membres de l’équipe dans l’industrie du pétrole.

Alternative Futures

Les prévisions plus basses du Texas sont comparables à quelques autres études indépendantes qui utilisent des méthodes plus simples. Des études menées par Weijermars6 , ainsi que Mark Kaiser7 de l’Université d’État de Louisiane à Baton Rouge et du géologue David Hughes8 (à la retraite Commission géologique du Canada), suggèrent qu’une augmentation de la production, comme dans les prévisions de l’EIA, exigerait une augmentation significative et soutenue des forages dans les 25 prochaines années, ce qui ne peut pas être rentable.

Certains initiés de l’industrie sont impressionnés par l’évaluation effectuée par l’équipe du Texas. Richard Nehring, un analyste du pétrole et du gaz au Nehring Associates à Colorado Springs, qui gère une base de données des champs de pétrole et de gaz largement utilisée, dit que l’approche de l’équipe Texane correspond à ce qui doit être fait pour effectuer l’évaluation des ressources non conventionnelles.

«Nous mettons nous-mêmes en place un fiasco majeur »

Patzek et les autres ne souhaitent pas être trop durs avec l’EIA. Pour eux l’Agence fait «pour le mieux avec les ressources dont elle dispose et les délais qu’on lui impose». Son budget 2014 – qui couvre la collecte de données et la prévision pour tous les types d’énergie – s’élève à seulement $ 117 000 000, soit le coût du forage d’une douzaine de puits dans le schiste de Haynesville. L’EIA est « un bon rapport qualité prix », dit Caruso. «J’ai toujours senti que nous étions sous-financés. Il a été demandé à l’EIA de faire de plus en plus, avec de moins en moins ».

Patzek reconnaît que les prévisions des gisements de schiste « sont très, très difficiles à faire et incertaines», en partie parce que les technologies et les approches de forage évoluent rapidement. Dans les sites les plus récents, les entreprises travaillent encore sur les meilleurs endroits à forer [sweet spots]. Et il est encore difficile de savoir avec précision comment les puits vont se comporter et interférer significativement avec d’autres.

Les représentants de l’EIA défendent les évaluations de l’Agence et affirment qu’elles ne devraient pas être comparées avec les études du Texas car elles utilisent des hypothèses différentes et impliquent de nombreux scénarios. « Les deux efforts de modélisation sont précieux, et à bien des égards s’alimentent mutuellement, » dit John Staub, chef de l’équipe de l’EIA en charge de l’exploration et de l’analyse de la production pétrolière et gazière. « En fait, l’EIA a intégré des éléments de l’équipe de l’Université du Texas » ajoute-t-il.

Pourtant, dans un document de travail9 publié en ligne le 14 Octobre, deux analystes de l’EIA reconnaissent des problèmes avec les méthodes utilisées par l’agence. Ils font valoir qu’il serait préférable de s’appuyer sur des cartes géologiques à haute résolution. Ils soulignent que celles produites par l’équipe du Texas constituent un exemple sur la façon dont ces modèles pourraient améliorer les prévisions en délimitant spécifiquement les zones les plus faciles à exploiter. Le document en question mentionne que les opinions des auteurs ne reflètent pas nécessairement celles de l’EIA. Mais l’Agence envisage d’utiliser une nouvelle approche semblable à celle de l’équipe texane quand elle évaluera le gisement de Marcellus pour son rapport annuel 2015.

Boom ou fiasco

Les membres de l’équipe du Texas sont toujours en train de débattre des implications de leur propre étude. Tinker est relativement optimiste, arguant que les estimations de l’équipe sont «conservatrices», alors que la production réelle pourrait s’avérer plus élevée. Les quatre grands gisements de gaz de schiste, dit-il, fourniront « une contribution conséquente de gaz naturel au pays pour les prochaines décennies. Il nous donne un peu de temps ».

Patzek fait valoir que la production réelle pourrait s’avérer plus faible que les prévisions faites par l’équipe. Il parle d’un « pic de production au cours de la prochaine décennie qui serait suivi d’un déclin rapide. C’est à ce moment que les États-Unis connaîtront un réveil brutal ». Il s’attend à ce que les prix du gaz augmentent fortement, et que le pays finisse par construire plus d’usines et de véhicules qu’il sera en mesure de faire fonctionner. « Au fond peu importe ce qui se passe et comment ça se déroulera, dit-il, mais ça ne peut pas être bon pour l’économie américaine ».

Si la prévision est difficile pour les États-Unis qui peuvent s’appuyer sur des données de dizaines de milliers de puits de gaz de schiste, l’incertitude est beaucoup plus grande dans les pays qui ont foré moins de puits. L’EIA a commandé une estimations du potentiel mondial du gaz de schiste au cabinet de conseil Advanced Resources International (ARI) de Washington DC, lequel a conclu en 2013 que les formations de schiste dans le monde sont susceptibles de détenir un total de 220 ​​milliards de mètres cubes de gaz naturel récupérable10 . Au rythme de consommation actuel – avec le gaz naturel fournissant un quart de l’énergie mondiale – cette ressource fourniraient un approvisionnement pour 65 années. Toutefois, le rapport ne précise pas la marge d’incertitude sur ses estimations, ni la quantité de gaz qui pourrait être économiquement rentable à extraire.

«C’est une sorte d’estimation au doigt mouillé»

Ces chiffres sont «extrêmement discutables», affirme Stevens. «C’est une sorte d’estimation au doigt mouillé». Il cite les évaluations du cabinet ARI faites pour la Pologne, qui estime qu’il s’agit du pays disposant des plus larges ressources en Europe. Entre 2011 et 2013, IRA a revu à la baisse son estimation pour les zones les plus prometteuses de la Pologne d’un tiers, indiquant que certains puits d’essai avaient produit moins que prévu. Au même moment, l’Institut géologique polonais faisait sa propre étude11 , concluant que les mêmes régions détenaient moins d’un dixième du volume de gaz de schiste estimé par le cabinet ARI.

Si la production de gaz aux États-Unis s’épuise plus rapidement que prévu – ou que l’opposition à son exploitation se renforce – des pays comme la Pologne seront moins susceptibles de connaître un boom du schiste, disent les experts.

Cependant et pour le moment, l’optimisme sur le gaz de schiste règne particulièrement aux États-Unis. Et c’est bien ce qui inquiète certains experts en énergie. « Il existe une énorme incertitude», dit Nehring. « Le problème c’est que les gens disent, ‘Donnez-moi un certain chiffre’. Et les chiffres, même s’ils sont faux, sont beaucoup plus réconfortants ».

Source: Nature 516, 28–30 (04 décembre 2014)

  1. Patzek, T. W., Male, F. & Marder, M. Proc. Natl Acad. Sci. USA 110, 19731–19736 (2013). Article PubMed ChemPort Show context
  2. Browning, J. et al. Oil Gas J. 111 (8), 62–73 (2013). ISI
  3. Browning, J. et al. Oil Gas J. 111 (9), 88–95 (2013). ISI
  4. Browning, J. et al. Oil Gas J. 112 (1), 64–73 (2014). ISI ChemPort
  5. Gülen, G., Browning, J., Ikonnikova, S. & Tinker, S. W. Energy 60, 302–315 (2013). Article ISI
  6. Weijermars, R. Appl. Energy 124, 283–297 (2014). Article ISI Show context
  7. Kaiser, M. J. & Yu, Y. Oil Gas J. 112 (3), 62–65 (2014). ISI Show context
  8. Hughes, J. D. Drilling Deeper (Post Carbon Institute, 2014); available at http://go.nature.com/o84xwk Show context
  9. Cook, T. & Van Wagener, D. Improving Well Productivity Based Modeling with the Incorporation of Geologic Dependencies (EIA, 2014); available at http://go.nature.com/dmwsdd Show context
  10. US Energy Information Administration Technically Recoverable Shale Oil and Shale Gas Resources (EIA, 2013); available at http://go.nature.com/mqkmwx Show context
  11. Assessment of Shale Gas and Shale Oil Resources of the Lower Paleozoic Baltic–Podlasie–Lublin Basin in Poland — First Report (Polish Geological Institute, 2012); available at http://go.nature.com/lw8fg7 Show context

(!) Info minute – Revue de Presse

     Bien que certains considèrent qu’il n’y a pas de raisons scientifiques pour interdire la fracturation hydraulique, le gaz de schiste n’est pas une solution face aux problème de « sécurité de l’approvisionnement en énergie » de l’Union Européenne. C’est la conclusion d’un nouveau rapport publié par le Conseil consultatif des académies des sciences européennes (EASAC).

A l’image de l’académie des sciences en France, l’EASAC n’est pourtant pas réputé être opposé à l’extraction des hydrocarbures de roche mère par la fracturation hydraulique puisque qu’il affirme que les meilleures pratiques ont « considérablement réduit l’empreinte environnementale de la fracturation du gaz de schiste », et que « les risques peuvent être gérés de façon appropriée ». Ce que nous pouvons nous permettre de remettre en cause au regard des constats faits au États-Unis sur les impacts  sanitaires et environnementaux.

L’EASAC justifie sa position par le fait que « les systèmes réglementaires [seraient] déjà en place dans la plupart des pays pour minimiser l’impact sur la santé, la sécurité et l’environnement ». Ce qui, selon le représentant de l’ONG les Amis de la Terre à Bruxelles, est faux puisque « l’analyse juridique de la Commission européenne conclut invariablement que le cadre juridique actuel ne répond pas adéquatement aux impacts spécifiques, cumulatifs et destructifs de l’industrie de la fracturation hydraulique ». Ont sait également que nos États n’ont pas la capacité de surveiller ce genre d’opérations à grande échelle.

Pourtant, EASAC étant constitué de la réunion des académies nationales des sciences des 28 États membres de l’UE, ce rapport pourrait avoir une certaine autorité auprès des décideurs.

Du gaz de schiste exploitable en Europe, un mirage qui s’éloigne

Le potentiel de l’extraction de gaz de schiste dans l’UE est «incertain» en raison de ici ce n'est pas l'amerique gaz de schistedonnées géologiques limitées sur l’accessibilité au gaz, ajoute le rapport, freinant « l’espoir » que le gaz de schiste puissent un jour être exploité à grande échelle sur le continent.

Au sujet des réserves, rien de nouveau que les affirmations de l’Agence Américaine de l’Énergie (dont on peut fortement douter comme ceci a été démontré tout récemment par le Post Carbon Insitute). Les plus grandes réserves « seraient situées en Pologne et en France, avec 4,19 et 3,88 trillions de mètres cubes respectivement », selon la US Energy Information Administration (EIA). Ceci « en comparaison des soit disant 16tcm des États-Unis ».

Mais toujours selon le rapport, la géologie européenne est « plus compliquée » que celle des États-Unis, avec des formations rocheuses plus anciennes et « plus fracturées » ce qui a « des implications pour la viabilité technique et économique de l’extraction de gaz ». Cela signifie « qu’une fraction » des réserves sont considérées économiquement récupérables en Pologne, tandis que la présence supposée de gaz dans le bassin parisien n’est tout simplement pas confirmée par les dernières études géologiques. Nous ajouterons toutefois ici que la présence de pétrole de schiste a été démontrée aiguisant l’appétit des chercheurs d’or noir.

Le recours au gaz de schiste n’est pas une solution face au réchauffement climatique

En outre, le rapport EASAC remet en cause la théorie soutenue par les promoteurs de l’utilisation du méthane selon laquelle le gaz de schiste peut aider à atténuer le réchauffement climatique. Le rapport questionne la qualité du processus d’extraction et notamment « l’intégrité des puits« .

Acceptation sociale

L’EASAC suggère ensuite que le gaz de schiste « pourrait offrir une alternative intéressante aux schiste usa fracking impactimportations de gaz russe dans le contexte géopolitique tendu actuel » ce qui est invraisemblable lorsque l’on sait, du dire même des industriels, que l’exploitation, si elle était techniquement et économiquement viable, ne pourrait pas intervenir avant plusieurs années. Laissant par là même le temps aux relations internationales d’évoluer. Le rapport note ensuite l’existence de nouvelles techniques de forage horizontal qui pourraient avoir un impact plus limité concernant l’empreinte au sol des forages avec des puits horizontaux ayant une portée de 12 km sont possibles. Toutefois ces techniques seraient à l’heure actuelle non rentables. Le rapport affirme qu’avec des grappes de seulement 3 km de rayon, il deviendrait viable de produire du gaz non conventionnel dans les zones fortement peuplées! Pour finir l’EASAC indique que l’acceptation des populations est essentielle en évoquant la nécessite la transparence sur les « additifs utilisés » dans le processus de fracturation. Et d’ajouter que « les résultats de la surveillance afin de détecter toute contamination de l’eau ou des fuites de gaz avant, pendant et après l’exploitation du gaz de schiste», doit être transmis aux organismes de réglementation et rendues accessibles à la communauté.

En d’autres termes, la technique est sûre mais elle n’est pas sûre !

L’acceptation sociale, c’est bien à ça que les industriels travaillent.