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(!) Info minute – Revue de Presse

Un rapport du bureau recherche géologique des États-Unis (US Geological Survey – USGS) paru mardi (6 octobre 2015) déclasse le potentiel en pétrole de schiste du vaste gisement de Monterey en Californie. Cette étude met à jour en l’abaissant considérablement la dernière estimation du département américain de l’Énergie datant de 2011 et qui présentait le gisement de Monterey comme un élément clé de la production pétrolière des États-Unis. Les réserves étaient alors estimées à 13,7 milliards de barils de pétrole récupérable.

Le grand mensonge spéculatif des prévisions

En lieu et place de ces prévisions mirifiques, la nouvelle étude de l’US Geological Survey indique que la partie la plus riche en pétrole de la formation schisteuse de Monterey détiendrait seulement 21pschitt millions de barils de pétrole récupérables par des méthodes intensives, telles que la fracturation hydraulique ! Soit … 0,2% des prévisions globales pour ce bassin. Ce rapport se concentrait sur le bassin de San Joaquin, l’un des quatre bassins qui composent les 2800 kilomètres carrés du gisement de Monterey. Les prochains rapports de l’USGS fourniront une estimation du pétrole récupérable dans les trois autres bassins.

L’estimation de 2011 avait déclenché des fortes spéculations sur un boom pétrolier en Californie. Toutefois en 2014, les autorités fédérales de l’énergie avaient dégonflé les prévisions faites pour le gisement de Monterey, réduisant l’estimation globale de pétrole récupérable de 96 pour cent.

Malgré le dérèglement climatique un lobbying pro-gaz de schiste très actif

En Europe, en France, il existe encore un lobby très actif pour pousser à la recherche d’hydrocarbures non conventionnels. Dans un contexte actuel très peu propice aux investissements dans la recherche pétrolière et malgré les très nombreuses déconvenues en Pologne (qui devait être l’Eldorado européen du gaz de schiste) mais aussi en Roumanie, d’où les majors pétrolières se sont retirées les unes après les autres faute de résultats satisfaisants(voir 1 2 et 3), les puissantes compagnies pétrolières poursuivent lors lobbying pour freiner et saper l’établissement de réglementations européennes pour la protection des citoyens et de l’environnement. Pariant sur la remontée des cours des hydrocarbures ainsi que sur des changements politiques, ils pressent les gouvernements de leur délivrer des permis de recherche d’hydrocarbures.

Le pari de la déréglementation

En France, à la veille de la conférence internationale sur le climat (COP21), le gouvernement vient ainsi de délivrer de nouveaux permis de recherche de pétrole et de gaz autorisant ainsi les opérateurs à s’installer pour une durée de 15 ans (5 ans renouvelable deux fois). Ces derniers font le pari que la réglementation française interdisant de facto la prospection de pétrole et gaz de schiste (loi d’interdiction de la fracturation hydraulique) sera assouplie après les prochaines échéances électorales en 2017.

Encore une fois, c’est la mobilisation citoyenne qui permettra de bloquer ces projets. C’est la mobilisation citoyenne qui concourra au développement d’alternatives. Restons mobilisés dans la durée !

sources: KQOED Science  Stopgazdeschiste.org

(!) Info minute – Revue de Presse

Aux États-Unis, les zones d’exploitation pétrolières du Texas – l’un des principaux États où l’on exploite le schiste – sont aujourd’hui désertées par les aventuriers qui étaient venus chercher fortune dans la ruée vers l’or noir (le pétrole de schiste). Depuis la chute du prix du pétrole, bon nombres de puits ne sont plus rentables, compte tenu de leur condition d’exploitation qui est plus coûteuse que les techniques traditionnelles. Par rapport au pic d’octobre 2014, quand la bulle du schiste était la plus gonflée, on a donc fermé 40% des puits aux États-Unis.

Une bulle de crédit qui inquiète …

Le mouvement de désinvestissement qui touche le secteur des pétroles de roche aux États-Unis prend des proportions importantes: c’est en effet près de 30 milliards de dollars de capitaux qui krach stop gaz de schiste petroleont été retirés par les investisseurs du secteur sur le seul 1er semestre. Les sociétés qui ont multiplié les forages et les projets, alors que le baril était encore à 100 dollars l’année dernière, ont contracté pour des dizaines de milliards de dollars de prêts et de crédits auprès du secteur financier américain. Des créances désormais considérées comme quasiment toxiques, avec un baril qui chute de moitié. L’ensemble de la dette du secteur américain du pétrole de schiste est estimé désormais à 170 milliards de dollars à fin juin, le double du montant enregistré à la fin de l’année passée. Une aggravation de la situation qui suit sur les mêmes multiples la baisse des capacités de production, et la baisse des cours.

… et des défauts de paiement en augmentation

Comme ceci avait été annoncé, aujourd’hui énormément de sociétés de forage spécialisées, naguère chouchoutées par les investisseurs, sont à présent dans une situation financière déplorable. Depuis le début de l’année, 6 d’entre elles ont été obligées de se placer sous protection du Chapitre 11, la loi américaine sur les faillites. Ce qui pour les banques et les créanciers concernés constitue un nouveau fardeau de créances très à risques, à l’image des crédits sub-prime ou autres. Le gaz de schiste qui était censé devenir une manne pour le pays ressemble de plus en plus à une situation industrielle critique, doublé d’une bulle financière en cours d’explosion.

Les éphémères emplois des pétrole et gaz de schiste disparaissent

Alors que le « boom «  des pétrole et gaz de schiste faisait dire à leurs admirateurs que le développement d’une telle activité était une garantie de la relance et génératrice de milliers d’emplois (que n’a-t-on entendu sur les possibilités en France ! lire ici   et là), depuis le début de l’année, c’est près de 20.000 emplois disparaissent chaque mois dans le secteur de l’énergie au Texas ou dans le Dakota du Nord. L’éphémère flambée de l’activité d’extraction des hydrocarbures non conventionnels montre son vrai visage : celui d’une activité spéculatrice basé sur des montages financiers malsains. Et ce n’est pas terminé puisque l’Agence internationale de l’Énergie (AIE) annonce déjà que la chute des cours du pétrole entraînera en 2016 un net déclin de la production pétrolière des pays hors OPEP, surtout aux États-Unis.

Chute de production

La production des pays non membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole devraitpetrole gaz de schiste krach connaître son repli le plus fort en 24 ans, avec une baisse de près de 0,5 million de barils par jour (mbj) à 57,7 mbj, dont 0,4 mbj pour le seul pétrole de schiste américain, estime l’AIE dans son rapport mensuel publié vendredi. « L’effondrement des prix du pétrole entraîne la fermeture des sites de production coûteux, d’Eagle Ford au Texas à la Russie en passant par la mer du Nord« , explique-t-elle.

… mais on est encore loin de la fin des énergies fossiles !

Toutefois, ceci ne doit pas masquer une autre réalité, la poursuite de la course à la consommation d’énergies fossiles : L’AIE prévoit en effet que la consommation mondiale d’or noir continuera à croître. L’agence qui a relevé ses prévisions pour 2015 et 2016 anticipe désormais une demande de 94,4 mbj cette année, contre 94,2 mbj auparavant, et une augmentation un peu plus modérée l’an prochain, à 95,8 mbj pour 2016, contre 95,6 mbj. Et en Europe, le lobby est on ne peut plus actif pour forcer la déréglementation du secteur et lancer la recherche et l’exploitation du gaz de schiste. La mobilisation citoyenne ne doit pas faiblir.

Sources AFP, bfm tv, rtl,

(!) Info minute – Revue de Presse

D’après l’article* de Daniel Dicker | publié le 17.03.15 (Dan Dicker, ancien trader au New York Mercantile Exchange, a plus de 25 années d’expérience en courtage pétrolier. Il est actuellement président de MercBloc LLC, une firme de gestion de patrimoine, et est l’auteur de « Oil’s Endless Bid », publié en Mars 2011).
(*) extrait de son prochain livre « Shale Oil Boom, Bust Shale Oil [Du boom du pétrole de schiste à l’éclatement de la bulle du pétrole de schiste]- Le mythe de l’Amérique Saoudite » sortie prévue en mai 2015.

NEW YORK – L’huile de schiste est une chaîne de Ponzi (voir définition ici). Je n’affirme pas qu’il y a une vaste conspiration dans le monde de l’énergie visant à créer la confusion chez les investisseurs quant à son potentiel. Ce que je veux dire, c’est que l’activité de forage pour l’extraction de pétrole de schiste crée un appétit circulaire sans fin pour plus de forages avec des retours sur investissement en constante diminution.

Charles Ponzi

Charles Ponzi

Pensez à un plan d’investissement de Ponzi classique – la disponibilité de capitaux frais est nécessaire de manière permanente afin de générer de faux gains pour payer les premiers investisseurs. C’est ce qu’il se passe dans la production d’hydrocarbures de schiste avec le besoin de forer en permanence et de plus en plus afin de maintenir une production et continuer à générer des rendements équivalents, même si leur rentabilité diminue. Dans une pyramide de Ponzi classique, lorsque l’apport argent frais cesse, inévitablement la pyramide s’effondre rapidement. Dans les hydrocarbures de schiste, ce moment où la pyramide devient intenable à maintenir est loin d’être atteint, mais l’inéluctabilité de son effondrement est également claire. Et je crois que le point de basculement est beaucoup plus proche que la plupart des autres analystes, et particulièrement l’Agence américaine de l’énergie (EIA), ne le pensent.

La raison principale pour laquelle je définis la production de pétrole de schiste comme une pyramide de Ponzi est la décroissance rapide de la production des puits de pétrole de schiste par rapport à presque tous les autres types de production de pétrole. Une figure suffit à illustrer la progression et les problèmes de la production de l’huile de schiste:
le déclin de la production de pétrole de schiste eagle ford FRCes courbes compilées par l’Agence américaine de l’énergie reflètent la production moyenne par puits pour le gisement d’Eagle Ford. Et ceci correspond bien au modèle de l’huile de schiste en général. Deux points très intéressants apparaissent très clairement:
1. La vitesse à laquelle le pétrole sort des puits nouvellement forés s’est nettement améliorée au cours des cinq dernières années, depuis 2009.
2. Plus de 50% de tout le pétrole de schiste produit par un puits est récupéré au cours des deux premières années de production et la plus grande partie le sera dans les six premiers mois de l’exploitation.

Le premier point – sur les récents progrès technologiques dans la fracturation permettant l’augmentation des rendements – nous éloigne un peu de la thèse selon laquelle l’exploitation du pétrole de schiste constitue une pyramide de Ponzi. Mais cette « distraction » n’est que temporaire. Dans les projections faites par l’Agence américaine de l’énergie (EIA), la progression des progrès de la technologie a été considérée comme étant pratiquement illimitée. Encore plus étonnant, l’EIA estime que les réserves potentielles de pétrole de schiste non encore explorées sont presque aussi illimitées.

Mais la vérité est qu’il existe probablement seulement huit à dix principaux gisements de schiste exploitables aux États-Unis, et qu’ils sont tous en cours d’exploitation intensive en ce moment. Mark Papa, l’ancien PDG de EOG Resources, l’un des producteurs d’hydrocarbures de schiste de premier plan, faisait remarquer au moment de son départ que la totalité des gisements de schiste les plus rentables aux États-Unis étaient déjà en cours d’exploitation.

Ce que nous voyons de la production américaine d’aujourd’hui est le résultat de la meilleure technologie mise en œuvre avec les meilleurs investissements opérés dans les meilleurs gisements que le pays puisse offrir. Et l’efficacité et les progrès technologiques dans les forages de pétrole de schiste ne pourront dépasser cette limite physique.

En fin de compte, et beaucoup plus tôt que la plupart des analystes ne le croient, la production américaine de schiste sera composée de puits toujours moins productifs, de plus en plus chers à exploiter, avec un retour sur investissement plus tardif et une production de pétrole en diminution. L’EIA estime que rien de tel ne se produira pendant au moins les 25 prochaines années. Je pense que le pic de schiste potentiel sera atteint dans les 10 prochaines années, s’il ne l’a pas déjà été – et c’est alors que la pyramide commencera à s’effondrer.

Aller plus loin en (re)lisant :

et nos pages « économie »

(!) Info minute – Revue de Presse

Article de Myret Zaki rédactrice en chef adjointe de Bilan, paru le 3 septembre 2014 dans Bilan . ch et republié ici avec son aimable autorisation.

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Myret Zaki – Bilan.ch

Depuis cet été, des experts mettent sérieusement en doute le bien-fondé économique de la fracturation hydraulique. «La production des puits décline si rapidement aux États-Unis qu’ils ne seront jamais rentables», dit l’expert Tim Morgan dans un article intitulé «Gaz de schiste, la bulle internet de notre temps», paru le 4 août dans le Telegraph. Responsable global de la recherche chez le courtier en énergie Tullett Prebon jusqu’en 2013, il estime que la fracturation, ou fracking, est une absurdité économique.

«Quand les investisseurs le réaliseront, conclut-il, cette industrie s’effondrera.» Malgré la frénésie spéculative qui l’entoure, ce secteur n’a jamais été rentable en sept ans d’activité. Comme la bulle «dotcom», la «story» du gaz de schiste américaine a été montée en épingle par les banques, sous de beaux slogans comme «Saudi America», qui font rêver moins d’investisseurs.

Banques et opérateurs se paient en amont sur une story surfaite

Comme lors de la bulle internet ou subprime, on investit dans un feu de paille: les producteurs de gaz de schiste touchent une commission initiale très élevée, lèvent d’importants capitaux pour construire les puits, grâce à Wall Street qui vend avec fracas et promesses chiffrées les titres cotés de ces entreprises, telles Devon, Exxon, Chevron, Linn, EOG, ou Boardwalk Pipeline Partners (qui au passage ont toutes très nettement sous-performé l’indice S&P 500 sur deux ans comme sur cinq ans).

ponziPendant ce temps, les puits sont exploités à perte, d’autres, tout aussi éphémères, sont construits. De nombreux sites sont abandonnés, sans même avoir été nettoyés, les opérateurs gardant leurs profits et externalisant ces coûts au contribuable. Entre-temps, les banquiers ont touché leurs bonus sur les ventes des titres.

La faiblesse du modèle vient de ce que ces puits coûtent le double des puits Marcellus déclin de productionclassiques, tandis que leur production décline six fois plus vite: elle peut chuter de 60% ou plus après douze mois, comparé à 7-10% pour un puits classique. De sorte que la production américaine n’est pas compétitive face à celle du Golfe, de la Norvège ou de la Russie. Trop coûteuse, elle peine à être rentable à 100 dollars le baril, un prix pourtant très élevé, et n’a vraiment d’intérêt qu’à partir de 120 dollars.

Ne parlons pas d’un baril à 90 dollars – chose qui peut arriver au moindre ralentissement chinois – et qui mettrait la plupart des producteurs américains en péril, estime Jonathan Stern, de l’Oxford Institute of Energy Studies, qui note que «déjà à 100 dollars certains sont en difficultés financières». Les investisseurs commencent à réaliser que le cash-flow net du fracking américain a été négatif année après année, que nombre d’acteurs sont surendettés, non viables, et que de grands noms ont déjà quitté le secteur.

Tim Morgan prévoit que le shale américain va culminer en 2017-2018, puis s’effondrer. L’IEA, plus optimiste, situe le pic en 2019, et voit les États-Unis rester numéro un mondial du secteur jusqu’à 2030.

Arthur Berman, géologue texan et consultant en énergie, et David Hughes, géologue canadien, ne croient pas aux estimations de l’IEA, et qualifient eux aussi cette révolution de bulle, au moment où une bonne partie de la «story» s’est déjà dégonflée: les estimations de 2011 des réserves économiquement récupérables du gaz de Monterey en Californie ont été récemment révisées à la baisse de 96% (!!) par le Département américain de l’énergie; en Pologne, le forage de 30 à 40 puits n’a débouché sur aucune production significative; et contrairement à ce qu’annonçait en grande pompe David Cameron à Davos en janvier 2014, le British Geological Survey révèle qu’il n’y a pas de réserves significatives de gaz au sud de l’Angleterre, mais des réserves limitées d’huile de schiste, difficiles à exploiter.

Alors que la «story» enflera peut-être encore 18 à 24  mois, des investisseurs crédules vont encore y placer leur argent. Or c’est à présent qu’il faut sortir, et non quand le «boom» sera 100% requalifié de «bulle».

Lien original de l’article paru dans Bilan . ch

Communiqué des collectifs rhonalpins, 15 Janvier 2013

Alors que l’exploitation des gaz de schiste est présentée en France comme une solution à la « crise », les industriels ayant investi aux États-Unis reconnaissent avoir surévalué les bénéfices attendus.

Depuis des mois, les collectifs anti gaz et huiles de schiste disent que l’exploitation des gaz non conventionnels aux USA n’apportera pas un miracle économique mais prépare une catastrophe financière.

PRIX DE REVIENT BIEN SUPÉRIEUR AU PRIX DE VENTE

L’augmentation de production a provoqué aux USA un effondrement du prix du gaz, qui est passé de 8,4 USD/MBtu en 2008 à environ 3 USD/MBtu en avril 2012. Les prix de revient seraient entre 7 et 9 USD/MBtu. Cherchez l’erreur !

Dés 2011, le New York Times a dénoncé une « bulle spéculative » : en annonçant des ressourcesCharles Ponzi considérables, et donc des espoirs de gains en proportion, les pétroliers ont attiré les investisseurs qui ont massivement financé leurs entreprises. Et ces entreprises doivent maintenant continuer à rechercher et à exploiter le gaz de schiste pour conserver la confiance de leurs actionnaires et éviter l’effondrement boursier, même si cette activité est « intrinsèquement non rentable » selon un analyste financier qui conclut que « les investisseurs risquent de perdre leur argent et les consommateurs de payer le prix fort ». La volonté d’expansion mondiale de cette activité qui après les USA et le Canada, touche aujourd’hui l’Europe, l’Afrique et l’Asie apparaît alors comme une gigantesque fuite en avant dont la chute finale sera infiniment plus dramatique que celle des « subprimes« .

Souhaitons-nous vraiment que la France soit le dernier souffle de cette bulle avant qu’elle n’explose ?

LES GAZ DE SCHISTE NE SONT PLUS RENTABLES APRES DIX ANS D’EXPLOITATION AUX ÉTATS-UNIS

M. de Margerie, PDG de Total, annonce aujourd’hui que son groupe « met la pédale douce en matière de gazTOTAL Christophe de Margerie de schiste » à cause d’une rentabilité insuffisante. Au 4ème trimestre 2012, les sociétés pétrolières BHP Billiton (n°1 mondial du secteur minier), BP, Royal Dutch Shell et Encana ont procédés à des dépréciations de leurs actifs en gaz de schiste de plusieurs milliards de dollars. Elles reconnaissent ainsi qu’elles avaient surévalué les bénéfices attendus, ou plutôt sous-évalué les pertes. M. Tillerson, PDG d’ExxonMobil, déclarait en juin 2012 « nous perdons notre chemise sur le gaz naturel aux USA ». Qui sera le premier à tomber ? Peut-être Chesapeake Energy qui cherche 22 milliards de dollars d’ici la fin de l’année 2013 selon l’AGEFI?
Et certains en France voudraient que nous nous engouffrions dans cette gigantesque « pyramide de Ponzi » ! Veulent-ils donc risquer en même temps la qualité de notre environnement et la stabilité, déjà précaire, de notre économie ?
Plus que jamais nous demandons la mise hors d’état de nuire des entreprises pétrolières irresponsables en interdisant tout nouveau forage d’hydrocarbure profond en France et partout ailleurs dans le monde.

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RÉSEAU RHONALPIN DES COLLECTIFS OPPOSES À L’EXPLOITATION DES GAZ ET HUILES DE SCHISTE

Cette semaine en Rhône-Alpes: Agenda ici              SIGNEZ  LA PETITION !                 ( ! ) Info minute

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Par Jacques CAMBON, co-président du collectif Non au Gaz de Schiste Pays de Savoie et de l’Ain – Publié le 14 07 2012 sur le site du collectif

Monsieur,

Dans votre tribune dans Challenge du 12 juillet vous venez joindre votre voix à la campagne d’opinion lancée par les pétroliers en faveur de l’exploitation des gaz et pétroles de schiste. On peut effectivement considérer  que certains avantages économiques sont plus importants que la santé de nos concitoyens et la préservation de nos ressources en eau et de notre climat, mais on n’a pas le droit de nier les impacts de la fracturation hydraulique observés aux États Unis ou au Canada. Affirmer que « sur 18 000 puits forés aux États Unis il n’y a eu aucun problème grave ou dangereux » n’a pas de sens puisque ce sont des centaines de milliers de puits qui ont été forés : qu’en est-il des autres? Comment peut-on passer aussi vite sur les témoignages et les études scientifiques qui ont conduit en mai 2011 le « Secretary of Energy » à faire « définir les mesures immédiates à prendre pour améliorer la sécurité et la performance environnementale du fracking » et en juin 2011 la Chambre des Représentants à demander à l’ »Environment Protection Agency » un programme de recherche sur la fracturation hydraulique, notamment sur son impact sur les ressources en eau ?

Quant à l’avantage économique que l’on peut en espérer, il est plus que douteux : la mise sur le marché étasunien de gaz de schiste en grande quantité a certes fait baisser le prix du gaz de de 8,4 USD/MBtu en 2008 à 2,8 USD/MBtu en 2009. (1 million British thermal Unit = 28 m3 de gaz), mais avec le résultat paradoxal de voir le prix d’extraction de ce gaz, autour de 8 USD/MBtu, devenir supérieur à son prix de vente. Alors certains, dont le New York Times, n’hésitent pas à parler de « bulle spéculative » : en annonçant des ressources considérables, et donc des espoirs de gains en proportion, les pétroliers ont attiré les investisseurs qui ont massivement financé leurs entreprises. Et ces entreprise doivent maintenant continuer à rechercher et à exploiter le gaz de schiste pour conserver la confiance de leurs actionnaires et éviter l’effondrement boursier, même si cette activité est « intrinsèquement non rentable » selon un analyste financier de la PNC Wealth Management cité par le New York Times, qui conclut que « les investisseurs risquent de perdre leur argent et les consommateurs de payer le prix fort ». 

La volonté d’expansion mondiale de cette activité qui après les USA et le Canada, touche aujourd’hui l’Europe, l’Afrique, l’Asie apparaît alors comme une gigantesque fuite en avant dont la chute finale sera dramatique pour l’économie mondiale. Ne commettons pas la même erreur que notre ancien Président de la République qui voulait introduire en France les prêts hypothécaires pour résoudre le mal logement, un peu avant que ces mêmes prêts ne provoquent la crise des « subprimes » !