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(!) Info minute – Revue de Presse

Aux États-Unis, les zones d’exploitation pétrolières du Texas – l’un des principaux États où l’on exploite le schiste – sont aujourd’hui désertées par les aventuriers qui étaient venus chercher fortune dans la ruée vers l’or noir (le pétrole de schiste). Depuis la chute du prix du pétrole, bon nombres de puits ne sont plus rentables, compte tenu de leur condition d’exploitation qui est plus coûteuse que les techniques traditionnelles. Par rapport au pic d’octobre 2014, quand la bulle du schiste était la plus gonflée, on a donc fermé 40% des puits aux États-Unis.

Une bulle de crédit qui inquiète …

Le mouvement de désinvestissement qui touche le secteur des pétroles de roche aux États-Unis prend des proportions importantes: c’est en effet près de 30 milliards de dollars de capitaux qui krach stop gaz de schiste petroleont été retirés par les investisseurs du secteur sur le seul 1er semestre. Les sociétés qui ont multiplié les forages et les projets, alors que le baril était encore à 100 dollars l’année dernière, ont contracté pour des dizaines de milliards de dollars de prêts et de crédits auprès du secteur financier américain. Des créances désormais considérées comme quasiment toxiques, avec un baril qui chute de moitié. L’ensemble de la dette du secteur américain du pétrole de schiste est estimé désormais à 170 milliards de dollars à fin juin, le double du montant enregistré à la fin de l’année passée. Une aggravation de la situation qui suit sur les mêmes multiples la baisse des capacités de production, et la baisse des cours.

… et des défauts de paiement en augmentation

Comme ceci avait été annoncé, aujourd’hui énormément de sociétés de forage spécialisées, naguère chouchoutées par les investisseurs, sont à présent dans une situation financière déplorable. Depuis le début de l’année, 6 d’entre elles ont été obligées de se placer sous protection du Chapitre 11, la loi américaine sur les faillites. Ce qui pour les banques et les créanciers concernés constitue un nouveau fardeau de créances très à risques, à l’image des crédits sub-prime ou autres. Le gaz de schiste qui était censé devenir une manne pour le pays ressemble de plus en plus à une situation industrielle critique, doublé d’une bulle financière en cours d’explosion.

Les éphémères emplois des pétrole et gaz de schiste disparaissent

Alors que le « boom «  des pétrole et gaz de schiste faisait dire à leurs admirateurs que le développement d’une telle activité était une garantie de la relance et génératrice de milliers d’emplois (que n’a-t-on entendu sur les possibilités en France ! lire ici   et là), depuis le début de l’année, c’est près de 20.000 emplois disparaissent chaque mois dans le secteur de l’énergie au Texas ou dans le Dakota du Nord. L’éphémère flambée de l’activité d’extraction des hydrocarbures non conventionnels montre son vrai visage : celui d’une activité spéculatrice basé sur des montages financiers malsains. Et ce n’est pas terminé puisque l’Agence internationale de l’Énergie (AIE) annonce déjà que la chute des cours du pétrole entraînera en 2016 un net déclin de la production pétrolière des pays hors OPEP, surtout aux États-Unis.

Chute de production

La production des pays non membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole devraitpetrole gaz de schiste krach connaître son repli le plus fort en 24 ans, avec une baisse de près de 0,5 million de barils par jour (mbj) à 57,7 mbj, dont 0,4 mbj pour le seul pétrole de schiste américain, estime l’AIE dans son rapport mensuel publié vendredi. « L’effondrement des prix du pétrole entraîne la fermeture des sites de production coûteux, d’Eagle Ford au Texas à la Russie en passant par la mer du Nord« , explique-t-elle.

… mais on est encore loin de la fin des énergies fossiles !

Toutefois, ceci ne doit pas masquer une autre réalité, la poursuite de la course à la consommation d’énergies fossiles : L’AIE prévoit en effet que la consommation mondiale d’or noir continuera à croître. L’agence qui a relevé ses prévisions pour 2015 et 2016 anticipe désormais une demande de 94,4 mbj cette année, contre 94,2 mbj auparavant, et une augmentation un peu plus modérée l’an prochain, à 95,8 mbj pour 2016, contre 95,6 mbj. Et en Europe, le lobby est on ne peut plus actif pour forcer la déréglementation du secteur et lancer la recherche et l’exploitation du gaz de schiste. La mobilisation citoyenne ne doit pas faiblir.

Sources AFP, bfm tv, rtl,

(!) Info minute – Revue de Presse

Article de Myret Zaki rédactrice en chef adjointe de Bilan, paru le 3 septembre 2014 dans Bilan . ch et republié ici avec son aimable autorisation.

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Myret Zaki – Bilan.ch

Depuis cet été, des experts mettent sérieusement en doute le bien-fondé économique de la fracturation hydraulique. «La production des puits décline si rapidement aux États-Unis qu’ils ne seront jamais rentables», dit l’expert Tim Morgan dans un article intitulé «Gaz de schiste, la bulle internet de notre temps», paru le 4 août dans le Telegraph. Responsable global de la recherche chez le courtier en énergie Tullett Prebon jusqu’en 2013, il estime que la fracturation, ou fracking, est une absurdité économique.

«Quand les investisseurs le réaliseront, conclut-il, cette industrie s’effondrera.» Malgré la frénésie spéculative qui l’entoure, ce secteur n’a jamais été rentable en sept ans d’activité. Comme la bulle «dotcom», la «story» du gaz de schiste américaine a été montée en épingle par les banques, sous de beaux slogans comme «Saudi America», qui font rêver moins d’investisseurs.

Banques et opérateurs se paient en amont sur une story surfaite

Comme lors de la bulle internet ou subprime, on investit dans un feu de paille: les producteurs de gaz de schiste touchent une commission initiale très élevée, lèvent d’importants capitaux pour construire les puits, grâce à Wall Street qui vend avec fracas et promesses chiffrées les titres cotés de ces entreprises, telles Devon, Exxon, Chevron, Linn, EOG, ou Boardwalk Pipeline Partners (qui au passage ont toutes très nettement sous-performé l’indice S&P 500 sur deux ans comme sur cinq ans).

ponziPendant ce temps, les puits sont exploités à perte, d’autres, tout aussi éphémères, sont construits. De nombreux sites sont abandonnés, sans même avoir été nettoyés, les opérateurs gardant leurs profits et externalisant ces coûts au contribuable. Entre-temps, les banquiers ont touché leurs bonus sur les ventes des titres.

La faiblesse du modèle vient de ce que ces puits coûtent le double des puits Marcellus déclin de productionclassiques, tandis que leur production décline six fois plus vite: elle peut chuter de 60% ou plus après douze mois, comparé à 7-10% pour un puits classique. De sorte que la production américaine n’est pas compétitive face à celle du Golfe, de la Norvège ou de la Russie. Trop coûteuse, elle peine à être rentable à 100 dollars le baril, un prix pourtant très élevé, et n’a vraiment d’intérêt qu’à partir de 120 dollars.

Ne parlons pas d’un baril à 90 dollars – chose qui peut arriver au moindre ralentissement chinois – et qui mettrait la plupart des producteurs américains en péril, estime Jonathan Stern, de l’Oxford Institute of Energy Studies, qui note que «déjà à 100 dollars certains sont en difficultés financières». Les investisseurs commencent à réaliser que le cash-flow net du fracking américain a été négatif année après année, que nombre d’acteurs sont surendettés, non viables, et que de grands noms ont déjà quitté le secteur.

Tim Morgan prévoit que le shale américain va culminer en 2017-2018, puis s’effondrer. L’IEA, plus optimiste, situe le pic en 2019, et voit les États-Unis rester numéro un mondial du secteur jusqu’à 2030.

Arthur Berman, géologue texan et consultant en énergie, et David Hughes, géologue canadien, ne croient pas aux estimations de l’IEA, et qualifient eux aussi cette révolution de bulle, au moment où une bonne partie de la «story» s’est déjà dégonflée: les estimations de 2011 des réserves économiquement récupérables du gaz de Monterey en Californie ont été récemment révisées à la baisse de 96% (!!) par le Département américain de l’énergie; en Pologne, le forage de 30 à 40 puits n’a débouché sur aucune production significative; et contrairement à ce qu’annonçait en grande pompe David Cameron à Davos en janvier 2014, le British Geological Survey révèle qu’il n’y a pas de réserves significatives de gaz au sud de l’Angleterre, mais des réserves limitées d’huile de schiste, difficiles à exploiter.

Alors que la «story» enflera peut-être encore 18 à 24  mois, des investisseurs crédules vont encore y placer leur argent. Or c’est à présent qu’il faut sortir, et non quand le «boom» sera 100% requalifié de «bulle».

Lien original de l’article paru dans Bilan . ch

Communiqué des collectifs rhonalpins, 15 Janvier 2013

Alors que l’exploitation des gaz de schiste est présentée en France comme une solution à la « crise », les industriels ayant investi aux États-Unis reconnaissent avoir surévalué les bénéfices attendus.

Depuis des mois, les collectifs anti gaz et huiles de schiste disent que l’exploitation des gaz non conventionnels aux USA n’apportera pas un miracle économique mais prépare une catastrophe financière.

PRIX DE REVIENT BIEN SUPÉRIEUR AU PRIX DE VENTE

L’augmentation de production a provoqué aux USA un effondrement du prix du gaz, qui est passé de 8,4 USD/MBtu en 2008 à environ 3 USD/MBtu en avril 2012. Les prix de revient seraient entre 7 et 9 USD/MBtu. Cherchez l’erreur !

Dés 2011, le New York Times a dénoncé une « bulle spéculative » : en annonçant des ressourcesCharles Ponzi considérables, et donc des espoirs de gains en proportion, les pétroliers ont attiré les investisseurs qui ont massivement financé leurs entreprises. Et ces entreprises doivent maintenant continuer à rechercher et à exploiter le gaz de schiste pour conserver la confiance de leurs actionnaires et éviter l’effondrement boursier, même si cette activité est « intrinsèquement non rentable » selon un analyste financier qui conclut que « les investisseurs risquent de perdre leur argent et les consommateurs de payer le prix fort ». La volonté d’expansion mondiale de cette activité qui après les USA et le Canada, touche aujourd’hui l’Europe, l’Afrique et l’Asie apparaît alors comme une gigantesque fuite en avant dont la chute finale sera infiniment plus dramatique que celle des « subprimes« .

Souhaitons-nous vraiment que la France soit le dernier souffle de cette bulle avant qu’elle n’explose ?

LES GAZ DE SCHISTE NE SONT PLUS RENTABLES APRES DIX ANS D’EXPLOITATION AUX ÉTATS-UNIS

M. de Margerie, PDG de Total, annonce aujourd’hui que son groupe « met la pédale douce en matière de gazTOTAL Christophe de Margerie de schiste » à cause d’une rentabilité insuffisante. Au 4ème trimestre 2012, les sociétés pétrolières BHP Billiton (n°1 mondial du secteur minier), BP, Royal Dutch Shell et Encana ont procédés à des dépréciations de leurs actifs en gaz de schiste de plusieurs milliards de dollars. Elles reconnaissent ainsi qu’elles avaient surévalué les bénéfices attendus, ou plutôt sous-évalué les pertes. M. Tillerson, PDG d’ExxonMobil, déclarait en juin 2012 « nous perdons notre chemise sur le gaz naturel aux USA ». Qui sera le premier à tomber ? Peut-être Chesapeake Energy qui cherche 22 milliards de dollars d’ici la fin de l’année 2013 selon l’AGEFI?
Et certains en France voudraient que nous nous engouffrions dans cette gigantesque « pyramide de Ponzi » ! Veulent-ils donc risquer en même temps la qualité de notre environnement et la stabilité, déjà précaire, de notre économie ?
Plus que jamais nous demandons la mise hors d’état de nuire des entreprises pétrolières irresponsables en interdisant tout nouveau forage d’hydrocarbure profond en France et partout ailleurs dans le monde.

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RÉSEAU RHONALPIN DES COLLECTIFS OPPOSES À L’EXPLOITATION DES GAZ ET HUILES DE SCHISTE