Communiqué des collectifs rhonalpins, 15 Janvier 2013
Alors que l’exploitation des gaz de schiste est présentée en France comme une solution à la « crise », les industriels ayant investi aux États-Unis reconnaissent avoir surévalué les bénéfices attendus.
Depuis des mois, les collectifs anti gaz et huiles de schiste disent que l’exploitation des gaz non conventionnels aux USA n’apportera pas un miracle économique mais prépare une catastrophe financière.
PRIX DE REVIENT BIEN SUPÉRIEUR AU PRIX DE VENTE
L’augmentation de production a provoqué aux USA un effondrement du prix du gaz, qui est passé de 8,4 USD/MBtu en 2008 à environ 3 USD/MBtu en avril 2012. Les prix de revient seraient entre 7 et 9 USD/MBtu. Cherchez l’erreur !
Dés 2011, le New York Times a dénoncé une « bulle spéculative » : en annonçant des ressources considérables, et donc des espoirs de gains en proportion, les pétroliers ont attiré les investisseurs qui ont massivement financé leurs entreprises. Et ces entreprises doivent maintenant continuer à rechercher et à exploiter le gaz de schiste pour conserver la confiance de leurs actionnaires et éviter l’effondrement boursier, même si cette activité est « intrinsèquement non rentable » selon un analyste financier qui conclut que « les investisseurs risquent de perdre leur argent et les consommateurs de payer le prix fort ». La volonté d’expansion mondiale de cette activité qui après les USA et le Canada, touche aujourd’hui l’Europe, l’Afrique et l’Asie apparaît alors comme une gigantesque fuite en avant dont la chute finale sera infiniment plus dramatique que celle des « subprimes« .
Souhaitons-nous vraiment que la France soit le dernier souffle de cette bulle avant qu’elle n’explose ?
LES GAZ DE SCHISTE NE SONT PLUS RENTABLES APRES DIX ANS D’EXPLOITATION AUX ÉTATS-UNIS
M. de Margerie, PDG de Total, annonce aujourd’hui que son groupe « met la pédale douce en matière de gaz de schiste » à cause d’une rentabilité insuffisante. Au 4ème trimestre 2012, les sociétés pétrolières BHP Billiton (n°1 mondial du secteur minier), BP, Royal Dutch Shell et Encana ont procédés à des dépréciations de leurs actifs en gaz de schiste de plusieurs milliards de dollars. Elles reconnaissent ainsi qu’elles avaient surévalué les bénéfices attendus, ou plutôt sous-évalué les pertes. M. Tillerson, PDG d’ExxonMobil, déclarait en juin 2012 « nous perdons notre chemise sur le gaz naturel aux USA ». Qui sera le premier à tomber ? Peut-être Chesapeake Energy qui cherche 22 milliards de dollars d’ici la fin de l’année 2013 selon l’AGEFI?
Et certains en France voudraient que nous nous engouffrions dans cette gigantesque « pyramide de Ponzi » ! Veulent-ils donc risquer en même temps la qualité de notre environnement et la stabilité, déjà précaire, de notre économie ?
Plus que jamais nous demandons la mise hors d’état de nuire des entreprises pétrolières irresponsables en interdisant tout nouveau forage d’hydrocarbure profond en France et partout ailleurs dans le monde.
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RÉSEAU RHONALPIN DES COLLECTIFS OPPOSES À L’EXPLOITATION DES GAZ ET HUILES DE SCHISTE
Les pétroliers punis par là où ils pèchent, la cupidité ? Ma foi, ce serait assez amusant (s’ils ne risquaient pas d’entraîner des innocents dans leur débâcle…)