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(!) Info minute – Revue de Presse

Les fake news sont à l’honneur et pas uniquement dans les tweets de D.Trump! Depuis des mois on nous raconte que le gaz de couche doit être exploité parce que c’est du grisou et que le grisou, tout le monde le sait, c’est dangereux. (Texte écrit par Isabelle Lévy, membre du collectif du Pays Fertois, Non au pétrole de schiste, ni ici, ni ailleurs!)

Et oui, le grisou, c’est dangereux, oui, il faut le capter, et tant qu’à faire l’exploiter. Mais le grisou n’a rien à voir avec le gaz de couche! On nous aurait donc menti?

Gaz de couche, gaz de mine, gaz de houille… Ouille ouille, quel casse-tête!

Alors, quelques définitions.

Le grisou, c’est le gaz de mine. Comme son nom l’indique, il est présent dans les mines en exploitation ou ayant été exploitées. Ce gaz, contenu dans les veines de charbon a été libéré au moment de l’exploitation, les veines de charbon ayant été fragmentées par les mineurs, c’était le but de la manœuvre. C’était le charbon qui était exploité. Le grisou, le gaz de mine était un produit et un danger « collatéral ». 

Les grandes catastrophes (Courrières, Liévin) restent dans les mémoires. Il fallait absolument empêcher le grisou de s’échapper et éviter à tout prix les explosions qu’il pouvait provoquer. De là est née l’idée qu’on pouvait l’exploiter 

Aujourd’hui, on exploite encore le gaz de mine, sans aucun forage supplémentaire.  Lorsque l’exploitation des veines de charbon est terminée, le gaz (essentiellement du méthane) s’échappe encore. Si on ne capture pas ce grisou il va s’échapper dans l’atmosphère et puisque c’est du méthane, il va participer au réchauffement climatique. Alors, autant le récupérer et le valoriser!

C’est ce qui se passe dans le Nord. La société Gazonor, avant d’être rachetée récemment par la Française de l’Energie capturait le grisou et le réinjectait pour le valoriser. 

Le gaz de couche (ou le gaz en couches de charbon) ou encore CBM est un gaz présent dans les couches de charbon JAMAIS exploitées (parce que peu rentables). Il est captif de ces couches, il ne sort pas tout seul. Il faut vraiment aller le chercher pour le récupérer.

Les méthodes mises en œuvre sont invasives, il ne suffit pas de « l’aspirer ». Si on ne titille pas le gaz de couche, il reste prisonnier, il ne s’échappe pas de son piège.

Au moment du vent de folie qui a saisi tous les industriels liés aux hydrocarbures, paniqués à l’idée du tarissement de la ressource, de l’arrivée du Peak Oil, ils ont voulu faire feu de tous gaz.  C’est une des raisons qui a conduit à la volonté d’exploiter le gaz de schiste et le gaz de couche. 

Le gaz de houille. Et bien c’est l’ensemble des gaz qu’on peut trouver dans les veines de charbon, à savoir le gaz de mine (le grisou) et le gaz de couche (qui dort tranquillement, sans faire de mal à personne!). 

Confusion entretenue dans l’avant projet de loi

Aujourd’hui, alors que tout le monde cherche des solutions pour « décarbonner » nos énergies, un avant projet de loi (qui fera l’objet d’une présentation en conseil des ministres, le 6 septembre 2017) prévoit la fin de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures en France. (1)

Pourquoi, dans cet avant-projet, la confusion entre grisou et gaz de couche est-elle entretenue? 

On peut en effet lire, article L711_1 (définition des hydrocarbures non conventionnels): 

Sont considérés comme hydrocarbures non conventionnels :

« 1° Les hydrocarbures liquides ou gazeux qui sont piégés dans la roche-mère, à l’exception des hydrocarbures gazeux contenus dans les couches de charbon; […]”

et un peu plus loin: 

« Art. L. 712-5. – Les dispositions du présent chapitre ne s’appliquent pas au gaz de mine qui est un gaz issu des veines de charbon dont la récupération se fait sans intervention autre que celle rendue nécessaire par l’aspiration de ce gaz des vides miniers afin de maintenir ceux-ci en dépression.  (1)

Malgré l’interdiction de toute nouvelle exploration et, à terme, de toute exploitation des hydrocarbures, ce projet de loi prévoit, par exception, qu’il sera possible de créer de nouveaux vides miniers. On va donc fabriquer du grisou qui n’existe pas encore!

En forant pour récupérer ce méthane on va à l’encontre des objectifs de réduction du recours aux énergies fossiles. On prend des risques importants pour la stabilité des sols, grandement instables dans ces régions, on prend le risque de polluer les nappes phréatiques.  Tout ça pour récupérer le gaz de couche qui est captif si on le laisse tranquille. 

La Française de l’Energie effectue de nouveaux forages en espérant récupérer du méthane qu’elle fait passer pour du grisou. Elle est passée maître dans les discours fallacieux. Elle est arrivée à faire subventionner la capture du méthane du Nord comme « énergie verte ». 

Se servant de ce label, elle explique aujourd’hui aux décideurs locaux que les nouveaux puits de Lorraine, permettront de produire un gaz à « circuit court », ce qui lui permet de récupérer des subventions du conseil régional…

Mais à partir du moment où il faut faire de nouveaux forages ce n’est plus du gaz de mine. La Française de l’Energie essaie de fabriquer du grisou, sans exploiter les mines de charbon, au nom d’une énergie soit-disant verte.

(1) http://www.arnaudgossement.com/archive/2017/08/24/energie-le-gouvernement-finalise-un-projet-de-loi-relatif-a-5973571.html

Gaz de mine, oui, Gaz de couche, non!

Pour aller plus loin :

Alerte au gaz de couche, source de pollution dans le Nord et en Lorraine

https://reporterre.net/Alerte-au-gaz-de-couche-source-de-pollution-dans-le-Nord-et-en-Lorraine

 

(!) Info minute – Revue de Presse

gaz de houilleLa concession couvrant 150 communes sur le territoire du Nord / Pas-de-Calais, avait été attribuée à la société GAZONOR en 1992 et pour 25 ans, dans l’objectif de maintenir en dépression les vides créés par 200 ans d’exploitation du charbon, de telle sorte que le méthane libéré par le charbon ne s’échappe pas dans l’atmosphère. Ce gaz est pompé et commercialisé par GAZONOR et nous ne pouvons qu’être en accord avec l’exploitation de ce gaz de mine qui représenterait un danger pour les populations s’il s’accumulait dans les vides miniers.

Gazonor sollicite le prolongement de sa concession « d’hydrocarbure liquide et gazeux » pour 25 ans.

Le dossier d’enquête publique nous révèle les objectifs de GAZONOR pour cette période, objectifs qui nous apparaissent comme inquiétants :

  • demander l’extension des concessions sur les permis de recherche du sud-midi et du valenciennois
  • exploiter le gaz de couche pour alimenter de petites unités de production d’électricité sur tous ces territoires.
Remarques sur le dossier d’enquête publique

S’il agit d’une demande de prolongation, les activités décrites dans ce dossier ne devraient concerner que l’exploitation du gaz de mine, sans aucune référence aux gaz de couche.

S’il s’agit d’une nouvelle demande -concernant l’exploitation des gaz de couche-, ce dossier doit contenir une étude d’impact relative à l’exploitation des gaz de couche ; ce qui n’est pas le cas ici puisque l’étude d’impact ne concerne que l’activité « gaz de mine ».

Les quatre demandes d’autorisation de travaux de forage d’exploration visant le gaz de couche ont été déposées le 31 mai 2012, ce qui a permis à Gazonor d’échapper à une enquête publique, obligatoire pour ce type de travaux depuis le 1er juin 2012.

Deux autorisations ont été accordées (Avion et Divion), par la préfecture, mais le public n’a jamais été consulté sur une éventuelle exploitation des gaz de couche dans la région, ce qui est contraire à la convention d’Aarhus.

Dans les objectifs énoncés par Gazonor, on peut lire p 26 du document 1 :

« la négociation d’un tarif de rachat de la production d’électricité à partir de l’énergie de récupération qu’est le gaz de mine« .

Cette annonce tient de la malhonnêteté : il s’agit de produire de l’électricité à partir du gaz de mine … et de couche !

Les rendements de gaz de mine diminuent ; dans le dossier d’enquête publique, il est clairement énoncé la volonté de Gazonor d’exploiter du gaz de couche pour produire de l’électricité.

D’ailleurs, cette subvention a été annoncée en juin dernier par Pascal Canfin –ministre délégué au développement- ; dès le lendemain, on pouvait lire sur le site d’EDF :

 » Selon la société European Gas Limited (EGL), qui dispose de plusieurs permis d’exploration en France après avoir racheté Gazonor en 2008, les réserves de gaz de houille en Lorraine seraient conséquentes (371 milliards de m3), soit l’équivalent de neuf années de consommation de gaz en France. »

Sauf qu’il s’agit pour EGL d’exploiter le gaz de couche et pas le gaz de mine.

Cette subvention nous apparaît scandaleuse puisque qu’elle sera financée par les factures d’électricité des consommateurs, au titre de la CSPE, censée financer le développement des énergies renouvelables. Même la commission de régulation de l’énergie (CRE) a émis un avis négatif sur cette subvention, jugeant le tarif de rachat de cette énergie beaucoup trop élevé !

Allons-nous subventionner les forages d’exploration pour les gaz de couche en vidant les poches de ceux qui ont de plus en plus de mal à payer leur facture d’électricité, alors que Gazonor appartient à un groupe financier (Transcor Astra Groupe) ?

Enfin, nous ne pouvons qu’exprimer notre profond désaccord avec cette politique énergétique qui consisterait à consommer toujours plus d’énergie fossile, malgré les cris d’alarme sur le changement climatique et ses conséquences que lancent l’AIE et le GIEC.

Il est temps d’engager une vraie transition énergétique, basée sur la sobriété et l’efficacité énergétique, de refuser les nouvelles énergies qui nous emmènent vers des dégâts environnementaux de plus en plus nombreux -que nous laissons aux générations suivantes à gérer !

Il n’y a pas urgence à exploiter ces gaz de couche qui au mieux représenteraient 9 à 15 ans de consommation française et provoqueraient des dégâts environnementaux graves et irréversibles (pollution des nappes phréatiques et des eaux de surface, séismes…), même sans utilisation de la fracturation hydraulique ; alors laissons les sous terre.

Par contre, il y a urgence à expérimenter de nouvelles façons de vivre ensemble, à consommer autrement dans le respect des écosystèmes et dans un esprit de partage, à sortir nos productions d’énergie de la financiarisation.

La région Nord / Pas de Calais s’est engagée à grands frais vers une troisième révolution industrielle, porteuse d’une transition énergétique prometteuse. La France –dont le Nord/Pas-de-Calais, avec son master Plan- s’est engagée à diviser par quatre sa production de gaz à effet de serre d’ici 2050 ; cet objectif ne peut pas être tenu en exploitant de nouvelles sources d’énergie fossile ; produire de l’électricité à partir d’énergie fossile dans notre région révèlerait d’une incohérence politique.

Compte tenu du fait que cette demande de prolongation de concession n’est pas limitée au domaine du gaz de mine, nous demandons aux commissaires-enquêteurs nommés de donner un avis défavorable à ce dossier.

 

Associations & collectifs signataires

Associations de la région: Collectif Houille-ouille-ouille-59/62; 12 rue la Bruyère, 59491 Villeneuve d’Ascq ; AIVES; Heuringhem (62);  Amap  » le panier de Marie Groëtte »; Bruay-la-Buissière (62); 13 rue ferrié ; Amis de la terre; Lille (59); APEA; Ardres (62); Association EQVIR; Isbergues (62); Association Oc 62; Lens (62); Attac ; Valenciennes (59); Attac ; Villeneuve d’ascq (59);  Attac Artois; Arras (62); Collectif anti-tht 59/62; Leforest (62); Confédération Paysanne Nord/Pas-de- Calais; Arras (62); CRANE; Cuincy (59); Eau secours 62; Lens (62); Leforest Environnement; Leforest (62); LPO Nord; Brunemont (59); Novissen; Drucat (80); Oc 59; Lille (59); RNP; Rivière (62); Top Théatre; Lille (59); Vie Partagée ; Méricourt (62);

Collectifs hors région: Collectif Stop GDHC d’Alsace et de Lorraine ; Collectif  » gaz de schiste Non Merci » de clapiers (34) ; Collectif « Montpellier Littoral contre les gaz, pétrole de schiste! » ; Collectif « non gaz de schiste » Florac (48) ; Collectif « Stop Pétrole de Schiste Sud 77 » ; Collectif 07 Stop Gaz et Huiles de Schiste ; Collectif 91 NON au gaz et huile(pétrole) de schiste ; Collectif Auzonnet, Cèze et Ganière (30) ; Collectif Bassin de Thau ; Collectif Basta! Gaz Alès ; Collectif Carmen 02 ; Collectif Causse Méjean – Gaz de Schiste NON !; Collectif de Gignac (34) ; « Eco’lectif Dégaze de Gignac et Environs ; Collectif du Bocage gatinais ; Collectif du Haut-Bugey Non aux forages hydrocarbures ; Collectif du Pays-Fertois (77) ; Collectif Hautes Cévennes (30) ; Collectif Orb Jaur non au gaz de schiste (34) ; Collectif Orb Taurou Collectif piémont cévenol ; Collectif roynac26 ; Collectif Sete ; Collectif stop gaz de schiste 69 ; Collectif Stop Gaz de schiste Anduze ; Collectif de Barjac (30) ; Collectif citoyen Ile-de-France non aux gaz et pétrole de schiste et de couche ; Collectifs Isérois  » Stop aux GHRM 38 « ; Collectifs locaux adhérents de l’Association « Collectifs 83 Non au Gaz de Schiste »