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(!) Info minute – Revue de Presse

Un accord commercial majeur, en cours de négociation, entre l’Union européenne (UE) et les États-Unis (US) menace les pouvoirs dont disposent les gouvernements pour protéger les populations et l’environnement des nouvelles technologies à risque telles que la fracturation hydraulique (fracking en anglais). A la veille des rassemblements qui se tiendront le 11 octobre 2014, nous publions en cinq épisodes le document élaboré au printemps par plusieurs organisations qui soutiennent également le combat contre le développement de la recherche et de l’exploitation des hydrocarbures non-conventionnels(i)

Le Partenariat Transatlantique de Commerce et d’Investissement(1) (PTCI) couvre un très large éventail de questions et de secteurs, y compris la sécurité alimentaire, les organismes génétiquement modifiés, les produits chimiques, les combustibles très polluants et la protection des données. Dans l’intérêt du secteur privé, les négociations risquent d’affaiblir, voire même de revenir sur des mesures de protection décidées démocratiquement et mises en œuvre pour protéger l’environnement et les citoyens.

Il est à craindre que les négociations privilégient la protection des investissements du secteur privé aux mesures de protection en faveur des citoyens et de l’environnement, permettant aux entreprises de solliciter des dédommagements lorsque les décisions gouvernementales affectent leurs bénéfices. Ceci pourrait favoriser les intérêts des entreprises désireuses d’exploiter les ressources naturelles par l’intermédiaire de technologies dangereuses et dont les activités pourraient être concernées par des réglementations environnementales ou de santé.

La fracturation hydraulique est utilisée pour extraire des combustibles fossiles non conventionnels difficiles d’accès, tels que les gaz et pétrole de schiste, le tight gas et le gaz de couche. Cette technologie permet d’accroître la quantité de ressources de gaz qu’il est possible d’extraire, contribuant à notre dépendance aux énergies fossiles pour plusieurs décennies.
Les dangers et les effets environnementaux et sanitaires de la fracturation hydraulique sont de mieux en mieux documentés, conduisant à une opposition croissante des populations concernées, à la fois dans les pays de l’UE et aux États-Unis.

stop taftaCe rapport analyse comment le PTCI pourrait limiter la capacité des gouvernements à réglementer le développement et l’expansion de l’exploitation des hydrocarbures de schiste. Il fait valoir que le PTCI pourrait dangereusement contrecarrer les efforts pour lutter contre les dérèglements climatiques et pour protéger les populations. Le PTCI pourrait étendre l’utilisation de la fracturation hydraulique en retirant aux pouvoirs publics leurs capacités de contrôle des exportations de gaz naturel. Les États pourraient être obligés de dédommager des entreprises à hauteur de millions d’euros pour
compenser les baisses de profits dues à l’entrée en vigueur de réglementations.
Ce rapport appelle l’UE et les États-Unis à exclure le mécanisme de règlement des différends investisseur-État des négociations, ainsi que des autres accords en cours de négociations,
notamment l’accord économique et commercial global UE-Canada (AECG)(2).

Le Chapitre sur l’investissement du PTCI : Protection des investissements, menaces sur la démocratie

Il est à craindre que davantage de droits soient donnés au secteur privé par le biais d’une clause appelée « mécanisme de règlement des différends investisseur-État » (ISDS pour l’acronyme anglais). L’inclusion de cette clause dans l’accord permettrait aux entreprises de réclamer des dommages et intérêts devant des tribunaux privés/à l’abri des regards, des tribunaux d’arbitrage, si elles estiment que leurs bénéfices sont affectés par des changements de réglementation ou de politique. Des lois démocratiquement décidées pour protéger les populations et l’environnement seraient ainsi menacées.

Les entreprises qui prétendent que leurs investissements (y compris les prévisions de bénéfices futurs) sont touchés par un changement dans les politiques gouvernementales auraient le droit de solliciter une indemnisation auprès de tribunaux internationaux privés. Les entreprises américaines (ou toute entreprise avec une filiale aux États-Unis) qui investiraient en Europe pourraient utiliser ces droits, d’une grande portée, pour réclamer des dédommagements en compensation de futures réglementations ou interdictions de la fracturation hydraulique. Ces tribunaux ne font pas partie du système judiciaire normal. Ils sont spécifiquement mis en place pour des affaires d’investissement. Les arbitres ont une forte tendance à privilégier les investisseurs(3) et ils n’ont aucune connaissance spécifique sur le climat ou la fracturation hydraulique. Les entreprises privées utilisent déjà les accords d’investissement existants pour réclamer des dommages et intérêts aux États, et ce sont les contribuables qui paient la note.

Le mécanisme de règlement des différends investisseur-État est de plus en plus controversé dans un contexte où des entreprises minières et énergétiques l’utilisent pour contester des politiques publiques. Le géant suédois de l’énergie Vattenfall réclame plus de 3,7 milliards d’euros à l’Allemagne en compensation de la décision du pays de sortir du nucléaire(4). Pacific Rim, une entreprise minière basée au Canada réclame 315 millions de dollars au Salvador dont le gouvernement a refusé de lui octroyer un permis pour un projet(5) de mine d’or potentiellement dévastateur.
Enfin, Lone Pine Resources poursuit le Canada et lui réclame 250 millions de dollars suite à l’introduction d’un moratoire sur la fracturation hydraulique décidé au Québec (nous en reparlerons)(6).          A suivre

les dangers de la fracturation hydraulique

à suivre prochain épisode sur l’opposition croissante à la fracturation hydraulique aux États-Unis et en Europe.

(i) Ce document a été préparé par : Natacha Cingotti (Amis de la Terre Europe); Pia Eberhardt (Corporate Europe Observatory), Timothé Feodoroff (Transnational Institute), Antoine Simon (Amis de la Terre Europe), Ilana Solomon (Sierra Club), avec des contributions de : Maxime Combes (ATTAC France), Paul de Clerck (Amis de la Terre Europe), Peter Fuchs (Powershift), Pietje Vervest (Transnational Institute) et la version originale éditée par : Helen Burley

(1) Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI) est la traduction du terme Transatlantic Trade and Investment Partnership (TTIP). Le sigle TAFTA (Transatlantic Free Trade Agreement) est également utilisé, comme le terme « grand marché transatlantique ».
(2) http://www.tni.org/sites/www.tni.org/files/download/ceta-fracking-briefingen.pdf
(3) http://www.tni.org/briefing/profiting-injustice
(4) http://www.tni.org/sites/www.tni.org/files/download/vattenfall-icsid-case_oct2013.pdf
(5) https://www.citizen.org/documents/Pacific_Rim_Backgrounder1.pdf
(6) http://www.canadians.org/media/lone-pine-resources-files-outrageous-nafta-lawsuit-against-fracking-ban

(!) Info minute – Revue de Presse

Fini les blagues. Le conservateur Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, qui remplacera José Manuel Barroso à la tête de la Commission européenne le 1er novembre, a présenté mercredi 10 septembre, son « collège » de 26 commissaires. A l’énergie et au climat, c’est l’espagnol Miguel Arias Cañete qui est proposé. Mais son pedigree en fait bondir plus d’un.

4485214_5_5db5_jean-claude-juncker-le-10-septembre-a_c4768f80ce86594805c68d3e19db8d70Dans les instants qui suivent la publication de la composition de l’équipe Juncker, la twittosphère s’agite. En France, l’ex-ministre de l’Écologie et de l’Énergie fait les questions et les réponses.

Un peu plus tôt, le journaliste Idafe Martin Pérez publiait l’extrait d’une déclaration d’intérêt de son compatriote M. Arias Cañete  mettant en évidence ses liens avec l’industrie des hydrocarbures.

De son côté, Enerpresse communiquait la déclaration du futur commissaire laquelle fait également apparaître les intérêts de l’ancien minsitre de l’agriculture, de la pêche et de l’environnement espagnol dans l’industrie des énergie fossiles.

A Bruxelles, la représentation de l’ONG Greenpeace se demande si Monsieur Cañete sera en mesure de passer le grand oral devant confirmer sa position dans le dispositif Junker.

Alors que la Commission Européenne est engagée dans un dialogue fort peu transparent sur un partenariat commercial et de « protection des investissements » avec les États-Unis, l’affaire est à prendre au sérieux et à suivre …

Miguel_Arias_Cañete

Miguel Arias Cañete, voir sa bio en cliquant sur l’image

Sauvegarde du principe de précaution j’écris à mon député            (!) Info minute – Revue de Presse

Gaz de schiste en France ?

Voilà trois ans qu’a été publiée l’imparfaite loi votée par une assemblée en émoi, suite au rejet massif des projets de forage par une population en colère qui avait découvert que l’État allait autoriser la recherche d’hydrocarbures non-conventionnels sur leurs territoires sans aucune consultation préalable.

pétrolier gaziers industriels twComme une trainée de poudre, à partir de la fin de l’année 2010, la nouvelle avait été colportée de villages en villages par des réunions publiques organisées par des citoyens dans le sud de la France comme dans le Bassin Parisien : Les foreurs étaient à nos portes et allaient fouiller la roche mère pour essayer d’en libérer des gouttelettes d’hydrocarbure. Pour cela, il fallait recourir à la fracturation hydraulique, seule technique toujours en usage, aux États-Unis notamment, permettant de faire exploser la roche en grande profondeur et de faire remonter les hydrocarbures liquides (pétrole de schiste) ou gazeux (gaz de schiste ou gaz de couche). Une technique très largement employée aux États-Unis suite à une vaste déréglementation décidée par l’administration Bush (Junior) dont le vice-président cheney bushDick Cheney était un des dirigeants de la firme Halliburton spécialisée dans la fracturation hydraulique. Les techniques et produits utilisés étant extrêmement polluants, il avait fallu modifier la loi fédérale sur l’eau afin de contourner un règlement qui aurait empêché les industriels de pratiquer le « fracking ». Par ailleurs cette réglementation permet aux industriels de garder secrète la composition de la mixture liquide injectée sous très haute pression pour fracturer la roche.

Les impacts de l’exploitation des pétrole et gaz de schiste

En se documentant sur ce qu’il se passait outre-Atlantique, on apprenait, en France, à découvrir les impacts désastreux de ce processus d’exploitation, sur l’environnement (l’eau et l’air) et sur la santé humaine et animale. La composition du liquide de fracturation était étonnante. La modification du cocktail soumis à une compression à très haute température sous terre l’était encore plus. Les rejets de  méthane étaient importants. Faut-il rappeler que le méthane est un puissant gaz à effet de serre qui participe au dérèglement climatique, et contribue à détruire la couche d’ozone. La fracturation hydraulique pratiquée dans des puits forés verticalement puis horizontalement devait être répétée de nombreuses fois pour maintenir un niveau de production acceptable avant un déclin très rapide. La multiplication des puits nécessaires pour essorer la roche représentait une emprunte au sol dont les images largement véhiculées ont fait prendre conscience de l’impact majeur de cette industrie sur les paysages et les terres, source de conflits d’utilisation.

La Loi sous haute pression d’un lobby très actif

Depuis trois ans, sous la pression populaire et avec ce nouveau dispositif législatif interdisant la technique de la fracturation hydraulique, les projets initialement approuvés ont été très largement ralentis et les nombreuses demandes de permis de recherche d’hydrocarbures font l’objet d’un rejet massif de la part de la population et d’élus. Mais un lobby pour la recherche et l’exploitation des pétroles et gaz de schiste se montre très actif depuis le début.

N’ayant pas vu venir cette opposition populaire, l’industrie du gaz et du pétrole, du traitement de l’eau et des déchets ainsi que celle de la chimie alliée à des fonds d’investissement a dans un premier temps trouvé l’oreille de parlementaires dont l’activité dans les commissions a permis d’ajuster la proposition de loi laquelle prévoyait initialement d’interdire l’exploitation de ces hydrocarbures non-conventionnels. Réaménagé, le texte finalement adopté au parlement interdit une technique (sans véritablement la définir) et surtout prévoit une commission de suivi de la recherche, recherche qui verrait la mise en pratique de « fracturations hydrauliques encadrées » et qui pourrait être autorisée par dérogation. Et puis, afin de préparer les esprits et tenter de retourner l’opinion largement défavorable à l’exploitation de ces hydrocarbures non conventionnels, cette alliance des industriels et de la finance engage une large offensive et trouve tribune auprès de nombreux média, au travers desquels des éditorialistes économiques se font les porte-paroles de la déréglementation et de la relance de ces projets interrompus à la veille des élections présidentielles de 2012. Sur fond de crise économique majeure, on promet monts et merveilles et on fait miroiter une relance de l’emploi par ces projets. On va même jusqu’à évoquer 100 000 emplois ! 100 000 emplois ça serait donc plus de 65 000 puits forés en France (si sur la base de l’expérience américaine on compte 1,5 emplois créés par puits). 65 000 puits ! fracking en montagneMais où donc va-t-on pouvoir forer 65 000 puits sans massacrer les terres, sans ravager des régions qui ont développé des activités agricoles, touristiques ou de petites productions. Où va-t-on puiser l’eau nécessaire à la fracturation hydraulique et comment va-t-on se débarrasser des eaux usées chargées de métaux lourds, de produits chimiques et d’éléments radioactifs remontés des tréfonds du sous-sol ? Comment va-t-on stocker et évacuer ces hydrocarbures ? Qui paiera pour l’entretien d’un réseau routier massivement sollicité lors de la mise en œuvre de ce processus industriel ? Tout ça alors même que la France s’est engagée à réduire sa consommation d’énergie fossile et que les projections de réserves d’hydrocarbures sont incertaines et probablement bien supérieures à la réalité. En Pologne, pays qui disposerait -selon l’agence internationale de l’énergie et de l’agence américaine de l’énergie – des plus grandes réserves de gaz de schiste en Europe avant la France, on découvre que l’exploitation est techniquement très compliquée et peu rentable. Malgré les avantages fiscaux promis par le gouvernement polonais, de nombreuses majors qui avaient acquis des permis de recherche plient bagages à partir de 2013.

Une résistance à long terme dans un contexte de pressions transatlantiques

Quand bien même en France, l’immense majorité des permis de recherche d’hydrocarbure a été délivrée à des sociétés étrangères, le discours est propagé selon lequel il faudrait laisser nos champions français effectuer de la recherche de pétrole et gaz de schiste sur le territoire français afin de quantifier les ressources et disposer de moyens de pression vis-à-vis de nos fournisseurs d’Algérie, de Norvège mais aussi et surtout de Russie. On veut faire croire au bon peuple de veaux décérébrés que des compagnies privées vont investir et se mettre spontanément au service de l’État pour faire cet inventaire sans retour sur investissement. Car pour estimer les réserves (techniquement récupérables, sinon à quoi bon ?) il ne s’agit pas de faire quelques forages mais bien de multiplier l’acquisition de sismique 3D et la mise en œuvre de chantiers de forages et d’en faire de nombreuses dizaines. Un forage c’est quelques millions d’Euro (entre 3  et 5 en exploration on-shore). Comment ces compagnies seront-elles rétribuées ? Comment peut-on imaginer que l’on va forer sans jamais exploiter?

TAFTA-c-est-quoi-qu-est-ce-que-TTIP-tract-Mais la pression est grande pour expliquer que bien évidemment la Russie va couper le robinet de gaz à l’Europe occidentale (pensez-vous, l’Urkraine n’est qu’un apéritif!) Et qu’il faut forer chez nous si l’on ne veut pas dépendre du gaz de schiste américain. Une pression transatlantique exercée par de grands lobbys industriels qui au travers des accords commerciaux en discussion entre Bruxelles et Washington souhaitent avoir les coudées franches pour déréglementer et autoriser des pratiques jusqu’alors inacceptables. Pour le moment, la loi du 13 juillet 2011 est une maigre protection. Elle peut voler en éclat si les accords transatlantiques autorisent le règlement des différents entre multinationales et États à travers des tribunaux d’arbitrage commerciaux.

Sauvegarde du principe de précaution j’écris à mon député            (!) Info minute – Revue de Presse

Négociation du partenariat transatlantique : les fuites de documents démontrent le rôle très actif de l’industrie chimique.

Le texte qui suit est l’adaptation en français par nos soins de l’article publié en mars 2014 sur le site ecowatch.org. Nous le reprenons car il est une illustration de l’incidence qu’aurait la mise en œuvre du Partenariat Transatlantique pour le Commerce et l’Investissement (PTCI ou TTIP également connu sous le nom de Grand Marché Transatlantique GMT ou TAFTA) sur l’activité chimique, industrielle et bien évidemment les méthodes d’extraction d’hydrocarbures telles que la fracturation hydraulique.

Un rapport publié en mars 2014 par le Centre pour le droit International de l’environnement (Centre for International Environmental Law (CIEL)) et ClientEarth montre comment une proposition des groupes de lobbying de l’industrie chimique (il s’agit d’une fuite) pourrait sérieusement remettre en cause la législation sur les produits chimiques toxiques.

Les documents rédigés par l’American Chemistry Council (Conseil de l’industrie chimique étasunienne) et le Conseil européen de l’industrie chimique, ont été injectés dans les négociations de Décembre dernier sur le Partenariat Transatlantique pour le Commerce et l’Investissement (PTCI) -une action qui démontre la capacité permanente de l’industrie chimique à influencer directement les pourparlers secrets entre les États-Unis et l’Union Européenne.

ttip TAFTA PTCIPour Baskut Tuncak, avocat du Centre pour le droit international de l’environnement « Cette proposition illustre deux problèmes énormes et interdépendants avec le PTCI : La position privilégiée de l’industrie dans l’élaboration de l’accord de commerce sans la participation du public, et le potentiel illimité du PTCI d’affecter la capacité des pays à réglementer les produits chimiques toxiques, l’énergie et le changement climatique, la nourriture et l’agriculture ainsi que d’autres domaines essentiels.« 

L’ingérence de l’industrie chimique dans les futurs règlements du PTCI pourrait avoir pour effet le ralentissement de la mise en œuvre des décisions de précaution sur les produits chimiques toxiques, la compromission de la prise de décision démocratique et pourrait également étouffer l’innovation pour des alternatives plus sûres.

Pendant des années, le gouvernement américain et l’industrie chimique se sont plaints des lois européennes relatives à l’industrie chimiques, les qualifiant d’obstacles au commerce, des groupes industriels les qualifiant de barrières commerciales les plus restrictives dans l’accord transatlantique.

Compte tenu de cela, il semble bien que l’objectif principal de cet accord transatlantique soit de minimiser ce qu’il appelle « les obstacles techniques au commerce », ses actions pouvant affaiblir l’introduction de lois vitales destinées à protéger les personnes et l’environnement.

Le rapport publié par le Centre pour le droit International de l’environnement indique que:

La proposition conjointe des Conseils américains et européens de l’industrie chimique cherche à utiliser le PTCI comme un mécanisme pour « s’attaquer aux obstacles nochimie-n tarifaires potentiels qui peuvent découler de mesures réglementaires discordantes. » Même si à première vue cela peut sembler être un objectif raisonnable, une étude plus approfondie de la proposition suggère fortement qu’il existe une motivation bien différente visant à exploiter les différences de réglementation entre les deux parties afin de ralentir les évolutions réglementaires à tous les niveaux, de prévenir la réglementation des perturbateurs endocriniens et d’entraver les efforts visant à promouvoir le remplacement des substances dangereuses par des alternatives plus sûres.

La suggestion de l’industrie selon laquelle les «améliorations» proposées n’impliqueront aucun changement dans les exigences légales ou réglementaires dans les deux juridictions est au mieux d’une invraisemblance extravagante, au pire d’une profonde malhonnêteté

TAFTA--Selon Vito Buonsante l’avocat de ClientEarth, « Le thème principal de ces propositions est gardé secret » et «L’industrie veut limiter la transparence de l’information, ce qui est essentiel si les gens doivent faire des choix sur ce à quoi ils s’exposent. Ils veulent aussi saper le processus démocratique en confiant la prise de décision à des comités dominés par l’industrie».

Le rapport montre également que les propositions qui ont fait l’objet de ces fuites auraient un effet particulièrement néfaste sur la législation concernant la limitation des perturbateurs endocriniens lesquels sont reconnus comme ayant une incidence sur le système hormonal.

Les perturbateurs endocriniens sont présents dans les produits de tous les jours tels que les écrans solaires, les déodorants et les jouets pour enfants.

Selon les estimations économiques utilisées par la Commission européenne, le secteur des produits chimiques serait le deuxième plus grand bénéficiaire si certaines lois étaient annulées par cet accord commercial transatlantique.

Sauvegarde du principe de précaution j’écris à mon député            (!) Info minute – Revue de Presse

 Communiqué des Collectifs français NON aux pétrole et gaz de schiste et de houille

Ce 5 juin 2014, l’Office Parlementaire d’Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) conduit à l’Assemblée nationale une audition publique sur l’introduction d’un principe d’innovation dans la Constitution [1]. Les membres des Collectifs français NON aux pétrole et gaz de schiste et de houille sont scandalisés de voir ce débat animé par des personnalités telles qu’Anne Lauvergeon, ex-dirigeante d’Areva, Jean-Louis Schilansky, ardent promoteur des gaz de schiste ou Louis Gallois, président de « La Fabrique de l’Industrie » et autre ardent promoteur de la recherche des hydrocarbures non conventionnels. 
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stop gaz de schiste frackingDéjà adoptée ce mardi 27 mai par le Sénat à une large majorité [2], cette nouvelle loi constitutionnelle«visant à équilibrer le principe de précaution avec le principe d’innovation »  [3] et [4] vise en réalité à affaiblir, voire annihiler le principe de précaution. En effet, en affirmant que le principe de précaution « ne doit pas non plus être perçu comme un frein aux activités de recherche et  de développement économique», les industriels,les financiers et les défenseurs de la croissance économique infinie, appellent de leurs vœux une modification de la Constitution qui aura pour effet de permettre, entre autres, l’expérimentation scientifique à n’importe quel prix environnemental et à l’encontre de la santé publique et de la qualité de vie des citoyens. 
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Les collectifs constatent que ces nouveaux amendements sont une énième tentative pour autoriser dans notre pays de manière légale et, pire encore,   d’inscrire dans la Constitution, sous couvert d’expérimentation scientifique et d’innovation, le recours à des technologies et des techniques ayant déjà fait largement la preuve de leur dangerosité à l’étranger, notamment l’utilisation de la fracturation hydraulique et d’autres méthodes extractives néfastes à l’environnement. En effet, cette nouvelle loi constitutionnelle aurait pour effet d’autoriser immédiatement ce que la loi interdisant la fracturation hydraulique [5] écarte mal en prévoyant « la mise en œuvre des expérimentations, réalisées à seules fins de recherche scientifique sous contrôle public». Il sera aisé, ensuite, d’autoriser l’exploitation à large échelle des hydrocarbures non conventionnels. Ce principe d’innovation pourrait aussi remettre en cause les mesures de précaution inscrites dans la Charte de l’environnement et appliquées ces dix dernières années en ce qui concerne les manipulations génétiques végétales, animales, humaines, ou encore le nucléaire.
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Les Collectifs tirent donc la sonnette d’alarme et demandent aux députés de rejeter purement et simplement la proposition des sénateurs 
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Les membres des collectifs dénoncent cette position contradictoire de la majorité stop gaz de schiste-frackingparlementaire qui une fois encore va à l’encontre de la volonté affichée du gouvernement de promouvoir la transition écologique et énergétique. Ils affirment que l’union du principe de précaution avec le principe d’innovation ne constitue un équilibre que si le second respecte et se met au service du premier.« La prudence responsable »que mettent en avant les promoteurs de cette loi ne peut être réellement responsable que si elle tient compte non seulement des intérêts de la société, de l’économie, et de l’environnement, mais aussi de ceux des générations futures. 
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Enfin, ils attirent l’attention des élus sur le fait que ce principe d’innovation va à l’encontre de l’article 9 de la Charte de l’environnement, lequel  requiert que « la recherche et l’innovation doivent apporter leur concours à la préservation et à la mise en valeur de l’environnement », et rappellent que son Article 1er  stipule que « chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé ». 
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Les êtres humains sont totalement dépendants de leur environnement, et de la nature en particulier. L’ignorer est au mieux de l’inconscience, au pire un mépris suicidaire.
 

[1] http://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-oecst/programme_AP_innovation.pdf
[2] 290 voix pour et 44 voix contre http://www.senat.fr/scrutin-public/2013/scr2013-186.html
[3] http://www.assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion1580.asp
[4] http://www.senat.fr/petite-loi-ameli/2013-2014/548.html
[5] http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000024361355&dateTexte=&categorieLien=id

 

VOUS AUSSI, CONTACTEZ VOTRE DÉPUTÉ/E : voici un modèle de lettre à télécharger que vous pouvez reprendre. Les coordonnées de votre député/e sont accessibles sur cette page de l’Assemblée Nationale

Démontage du principe de précaution inscrit dans la charte de l’environnement?

Ce démontage, c’est précisément ce que s’apprêterait à faire la représentation nationale si elle suivait les sénateurs qui ont adopté hier soir, par 290 voix contre 44, la proposition de loi constitutionnelle visant à modifier la portée du principe de précaution. 

LES COLLECTIFS INTERPELLENT LES DÉPUTES ET RÉCLAMENT LA SAUVEGARDE DU PRINCIPE DE PRÉCAUTION VICTIME DES COUPS DE BOUTOIR D’UN CERTAIN MILIEU ÉCONOMIQUE AVEUGLÉ PAR LA RENTABILITÉ FINANCIÈRE A COURT TERME.

précaution

LETTRE OUVERTE DES COLLECTIFS À L’ATTENTION DES DÉPUTÉS

Objet : Modification de la Charte de l’environnement

Monsieur, madame le/la Député(e),

La commission des lois du Sénat a adopté, le 21 mai, la proposition de loi constitutionnelle visant à modifier la Charte de l’environnement, et notamment les articles concernant le principe de précaution, pour exprimer plus clairement que le principe de précaution est aussi un principe d’innovation.

Nous avons l’honneur de vous adresser ce courriel pour vous prier de vous opposer avec fermeté, lors de la séance plénière de ce jeudi, 29 mai 2014,à la proposition de loi constitutionnelle, la proposition de loi constitutionnelle visant à modifier le principe de précaution, qui protège la population française de projets industriels potentiellement dangereux, modification proposée au nom de « l’innovation ».

Nous avons parfaitement conscience que l’adoption de cette proposition de loi serait la porte ouverte à, par exemple, l’expérimentation de nouvelles techniques – non maîtrisées, bien sûr !, de fracturation de la roche mère pour extraire gaz ou huile de schiste.

Nous avons également parfaitement conscience que cette tentative pour affaiblir la protection des populations n’est que l’ébauche de modifications qui seront apportées à notre législation pour faciliter la tâche des négociateurs travaillant sur le traité transatlantique de libre-échange, auquel la population est très opposée pour des raisons tout à fait valables.

Les multinationales françaises ne sont pas la France, leurs actionnaires, non plus. La France, ce sont les gens qui travaillent, ceux même qui perdent leurs emplois parce que ces mêmes multinationales ont délocalisé leur production pour faire d’avantage de bénéfices.

Que les députés, comme vous-même, qui ont vraiment à cœur l’intérêt des Français, fassent barrage à cette proposition de loi, refusent également de ratifier le traité de libre-échange signé avec la Canada, dont les termes sont toujours secrets et demandent au gouvernement de retirer le mandat de négociation pour le Traité Transatlantique qu’il a confié à la Commission européenne.

Il s’agirait peut-être là de gestes assez forts pour réconcilier les représentants des citoyens élus avec tous ceux qui se sentent trahis par la politique ces derniers temps.

En vous remerciant par avance pour l’attention que vous apporterez à ce courriel, nous vous prions d’agréer, monsieur/madame le/la Député(e), l’expression de nos sentiments distingués.

le 28 mai 2013

Les membres du réseau des collectifs rhônalpins opposés à la recherche et à l’exploitation des gaz et pétrole de schiste adressent aujourd’hui cette lettre à leurs députés.

VOUS AUSSI, CONTACTEZ VOTRE DÉPUTÉ/E : voici un modèle de lettre à télécharger que vous pouvez reprendre si vous le souhaitez. Les coordonnées de votre député/e sont accessibles sur cette page de l’Assemblée Nationale

VOICI ÉGALEMENT UNE PÉTITION

Lire aussi l’analyse de Me A. Gossement

Révision du code minier : Pétition                                                        (!) Info minute – Revue de Presse

avec le Collectif du Haut-Bugey

Toujours dans l’attente de la décision du ministère sur le demande de renouvellement du permis de 24 MAI BELLEGARDE NON AUX FORAGES NDGSrecherche d’hydrocarbures (PERH) des Moussières, et dans l’incertitude par rapport à une éventuelle demande de renouvellement du PERH de Gex, citoyens, élus et associations se mobilisent aujourd’hui à Bellegarde sur Valserine pour exprimer à nouveau leur refus de voir leur terre spoliée et dégradée par des travaux dont l’impact pourrait être désastreux. La décision du Ministère de l’Écologie et de l’Énergie devrait intervenir avant le 15 juin prochain. Alors que Ségolène Royal reprend le même refrain qu’Arnaud Montebourg et Laurent Fabius sur un gaz de schiste propre, le barrage à ces projets doit  être ferme et sans détour.

 Que sait-on?
  • Le Préfet de l’Ain ainsi que les services de l’État (Dreal, ARS) ont émis des avis défavorables au renouvellement du permis des Moussières. Ces avis se fondent sur les éléments suivants :

–  Un forage conventionnel en 1989 a occasionné la perte partielle et la pollution de la source de la Moullaz à Outriaz privant deux communes de la Combe du Val d’eau potable.

–  La géologie karstique de notre région est trop sensible et fragile. Personne n’est à même de dire comment l’eau circule dans ce type de sous-sol.

–  Un forage pourrait compromettre définitivement l’approvisionnement en eau de toute la région

  • La compagnie titulaire de ce permis est la Celtique Energie, dont les actionnaires sont basés dans les paradis fiscaux du Delaware et des îles Caïman. Cette compagnie pétrolière très récente et très modeste (moins de 10 actionnaires) détient d’autres permis sur la région (permis de Pontarlier (pour du gaz de schiste), permis du Val de Travers en Suisse dans le canton de Neuchâtel). Elle a acheté les études complètes (sismiques et 4 forages) et les conclusions de la compagnie Esso Rep qui a foré dans les années 89/90 dans notre région : c’est d’après ces données très précises qu’Esso n’a pas jugé exploitables les hydrocarbures chez nous, et que Celtique a extrapolé de son côté de potentiels (et bien hypothétiques) gisements de pétrole conventionnel…
  •  Le Canton de Neuchâtel en Suisse vient d’adopter le 30 avril dernier un moratoire de 10 ans visant à interdire tous types de forages sur leur territoire, qu’ils soient conventionnels ou non (par fracturation hydraulique), au motif que :

–  le sous-sol du canton de Neuchâtel, karstique tout comme le nôtre, est trop complexe et vulnérable (plis, chevauchements géologiques, failles inconnus,…)

–  les études de la Celtique Énergie sont insuffisantes et basées sur des données trop anciennes (études sismiques de 1988)

–  tout forage quel qu’il soit met en danger les réserves et l’approvisionnement en eau des habitants du Canton.

  • La compagnie Celtique Énergie prétend ne vouloir rechercher que du pétrole brut conventionnel dans notre région, Or, le Courrier de Genève a  publié en juin 2013 deux articles relatifs aux permis d’explorer détenus par cette compagnie sur l’arc jurassien, tant en Suisse qu’en France.
  • Les éléments révélés par ce journal émanent d’un rapport de 2010, confidentiel et interne à la compagnie Celtique Energie. Dans ce document, Celtique ne cache pas ses intentions auprès de ses investisseurs. Sur les 273 pages d’études très techniques (sismique, géologie, bilans financiers), un chapitre de 38 pages est dédié aux « potentielles ressources non conventionnelles »  Le rapport confidentiel entre les mains du Courrier fait état  de 1274 milliards de m3 de gaz de schiste sur l’ensemble des permis,  français et suisses, il explique que les roches contenant de l’huile de schiste aux Moussières peuvent être facilement fracturées hydrauliquement. De même, le diaporama daté du 4 décembre 2012 que la compagnie a réalisé également à l’intention de ses investisseurs, indique noir sur blanc, sur une coupe stratigraphique du Jura, qu’elle vise les gaz de schiste dans les étages géologiques de l’Autunien, particulièrement favorables à leur formation, et du Toarcien. Elle va même jusqu’à comparer dans des tableaux le potentiel des gisements de schiste de l’ensemble de la chaîne jurassienne avec la situation de six sites de gaz de schiste aux États-Unis, le pays au monde qui en exploite le plus.
  • Ces éléments révélés par le Courrier correspondent en tous points aux termes de la demande de permis initiale de Celtique de septembre 2006 ; extrait : « De très bonnes roches-mères [hydrocarbures non conventionnels] ont été identifiées dans les niveaux clastiques de l’Autunien (Permo-carbonifère), présent dans la majorité de la zone d’intérêt et qui est considéré comme la-celtique- roche-mère du pétrole découvert à Chaleyriat et la Chandelière »  (communes de Lantenay et de Corcelles dans l’Ain) et « en ce qui concerne les dolomies du Muschelkalk….elles pourraient produire du gaz, mais la fracturation reste un paramètre très important pour l’amélioration de la perméabilité ». Tous ces éléments confirment les intentions de Celtique de rechercher et d’exploiter des hydrocarbures non conventionnels dans notre région. D’ailleurs, le rapport confidentiel dont le Courrier a fait état le 12 juin 2013 relate « Les nombreuses occurrences d’huile et de gaz ont été trouvées par forages dans la région du Jura [en 1989…], le plus important est le champ de pétrole de la Chandelière » (Corcelles).
L’art du double discours est employé par les dirigeants de la compagnie Celtique qui tente de convaincre certains acteurs locaux en leur promettant un développement économique de notre région.
  • En ce qui concerne l’emploi :

–  Celtique n’annonce aucun emploi local durable. Les forages de 89/90 n’en avaient créé aucun. Combien d’emplois pérennesAOC Bugey dans l’agriculture, le tourisme et la santé pouvons-nous en revanche perdre ? L’A.O.C. Comté compte à elle-seule 7 600 emplois directs. La région sera-t-elle encore attractive au tourisme et à de possibles nouveaux habitants lorsqu’elle sera couverte de forages pétroliers ?

–  D’après les statistiques américaines, 600 000 emplois ont été créés aux États-Unis pour 500 000 puits forés. Ce qui reviendrait à dire que s’il l’on veut créer 100 000 emplois en France, comme l’annoncent certains politiques,  il faudrait forer 83 000 puits, ceci sur les seuls territoires concernés par des permis ! Ces chiffres d’emplois relèvent de la plus pure fantaisie.

  • En ce qui concerne les redevances : aucune redevance n’est due pendant la phase d’exploration. Les permis des Moussières, de Gex, de Blyes sont des permis d’exploration ! L’arrêté ministériel du 9 août 2011 a revu à la baisse toutes les redevances dues en phase d’exploitation (Legifrance : JORF n°0206 page 15 008, texte n°29) : les « nouvelles » redevances ne représentent plus que le tiers des précédentes. De plus les propriétaires de terrain ne perçoivent que très peu d’argent en phase d’exploitation (env. 1800€/an/hectare).
  • Le TAFTA : actuellement se discute au sein de la Commission européenne le « Grand Marché Transatlantique », un accord de libre-échange entre les États-Unis et l’Europe afin de favoriser les investissements et les bénéfices des grandes compagniesTAFTA_TTIP gaz de schiste multinationales. Nos gouvernants perdraient entre-autres, si ce texte est adopté, le pouvoir de réglementer la recherche et l’exploitation des hydrocarbures. La fracturation hydraulique deviendrait un droit pour les sociétés qui la pratiquent et qui pourraient ainsi demander des dommages et intérêts, par simple arbitrage privé, aux nations qui l’interdiraient. On voit bien l’intérêt qu’ont les compagnies disposant d’un permis en France à commencer les forages sous couvert de conventionnel. Sitôt ce texte adopté, la fracturation pourrait avoir lieu…
Les citoyens opposés aux forages d’hydrocarbures et aux gaz de schiste œuvrent en dehors de toute appartenance politique, à :

–    l’information de ses concitoyens sur ces problématiques (nous tenons à votre disposition tous les documents ou statistiques évoqués ici appuyant notre argumentation)

–    la protection de l’eau, de l’air, de l’environnement pour nous-mêmes et pour les générations futures.

–    La transition énergétique par l’économie d’énergie, et par l’isolation des habitations et des bâtiments qui à elle seule pourrait créer des centaines de milliers d’emplois artisanaux et industriels

–    La prise en compte du réchauffement climatique, des maladies environnementales (cancers, maladies auto-immunes, allergies,…), de l’état déjà très dégradé de notre planète…

 

Le pétrole est une énergie rétrograde et mortifère qui retarde notre entrée dans une réelle transition énergétique : Diminuons notre consommation et allons vers les énergie propres et renouvelables.

fracking free Europe

 MANIF BELLEGARDE 24 MAI                                                           (!) Info minute – Revue de Presse

Traduit par nos soins, d’après l’article de Zach Carter et Kate Sheppard publié dans l’Huffingtonpost sous le titre “Read The Secret Trade Memo Calling For More Fracking and Offshore Drilling

WASHINGTON – L’Union européenne (ndt la commission européenne) pousse l’administration Obama à l’augmentation de la production d’hydrocarbures par fracturation hydraulique aux États-Unis, l’augmentation des forages de pétrole offshore et l’exploration de gaz naturel selon les termes d’une négociation secrète dont Huffington Post a obtenu le texte.

van_rompuy_obama_barroso_nov_2011 TAFTA TTIPLe document controversé est une première ébauche de la politique énergétique que les négociateurs de l’UE espèrent voir adoptée dans le cadre du Partenariat pour le commerce et l’investissement transatlantique (TTIP) accord commercial actuellement en cours de négociation . Le texte a été partagé avec les autorités américaines au mois de Septembre. Le Bureau du représentant américain au Commerce a refusé de commenter le document.

Les associations environnementales craignent que les termes généraux proposés pour l’accord n’éliminent les restrictions essentielles concernant l’exportation de pétrole brut et de gaz naturel, ces combustibles fossiles qui contribuent au changement climatique. Le document marque la première pomme de discorde dans la négociation avec l’UE, en plein tollé provoqué par des écologistes au sujet d’une autre fuite sur le Partenariat Trans-Pacifique, un autre pacte également en cours de négociation entre les États-Unis et 11 nations du Pacifique.

« Les exportations de produits énergétiques à l’autre Partie doivent être considérées comme automatiques pour se conformer à toutes les conditions et essais prévus dans la législation respective des parties et pour l’octroi des licences d’exportation » indique la note qui définit les « biens énergétiques » comme « le charbon, le pétrole brut , les produits pétroliers, le gaz naturel liquéfié ou non, et l’énergie électrique ».

Le gouvernement américain traite les textes de négociations commerciales comme des informations à ne pas divulguer au public[1]. Les fuites précédentes concernant l’accord avec l’UE avaient porté sur des sujets plus légers, questionnant par exemple la possibilité pour les producteurs de fromage américains d’appeler leurs produits « feta » ou « parmesan ».

En encourageant ainsi les exportations de pétrole brut et de gaz naturel vers l’Union Européenne – une puissance économique massive qui utilise une énorme quantité de l’énergie mondiale – cet accord pourrait stimuler le développement de plus de forages de pétrole et de gaz aux États-Unis et décourager le développement des énergies propres dans l’UE, représentant un coup dur aux efforts visant à limiter le changement climatique. Des associations environnementales et collectifs citoyens contestent la pratique de la fracturation hydraulique elle-même – par laquelle un mélange de produits chimiques, d’eau et de sable est injecté sous haute pression dans des formations rocheuses pour la fracturer et libérer le gaz naturel- et ceci en raison des conséquences que fait porter cette technique sur l’intégrité des nappes d’eau souterraines.

«Encourager le commerce des combustibles fossiles sales signifierait plus de fracturation hydrauliques dangereuses ici aux États-Unis et plus de combustibles perturbant le climat dans l’Union européenne » déclare Ilana Solomon , directrice du Programme Commerce responsable au Sierra Club. « L’industrie du pétrole et du gaz est la seule gagnante dans une telle situation ».

Les États-Unis ont interdit les exportations de pétrole brut en 1975, et imposent une série de restrictions à l’exportation de gaz naturel pour des raisons économiques et de sécurité nationale. Mais le président peut délivrer des autorisations spéciales pour lever l’interdiction portant sur les exportations de pétrole brut, et le ministre de l’Énergie Ernest Moniz a déclaré ce mois-ci qu’il envisage d’assouplir cette disposition.

De plus en plus de pressions sont déployées pour alléger les contraintes sur les exportations de gaz naturel des États-Unis vers l’Europe, en particulier depuis l’escalade du conflit entre la Russie et l’ Ukraine, mettant en exergue la dépendance de l’Europe vis à vis de l’énergie russe. Bien que la combustion du gaz naturel produise moins d’émissions que le pétrole ou le charbon, le stockage et le processus d’expédition – la liquéfaction du gaz et l’acheminement par méthaniers – élimine bon nombre de ses avantages. Pour les opposants au gaz, l’augmentation des exportations ne ferait qu’accroître la dépendance aux combustibles fossiles plutôt que d’accélérer la transition vers les énergies renouvelables. Ceci entrainerait également l’augmentation des prix de l’énergie aux États-Unis, alors même que les bénéfices supposés de l’accord ne pourraient se faire sentir avant plusieurs années.

Grand-Marche-Transatlantique_Illustration TAFT TTIPLes accords de libre-échange lient souvent les signataires à un régime de réglementation spécifique, ce qui condamne d’avance le développement de futures réglementations en réponse à de nouveaux problèmes. La mise en application des accords commerciaux est gérée par les tribunaux internationaux, lesquels peuvent émettre des sanctions économiques contre les pays qui en violent les principes. Ce que propose la Commission Européenne irait à l’encontre des normes environnementales existantes qui limitent le développement de l’industrie des combustibles fossiles.

« La tendance dominante dans les négociations commerciales c’est l’élimination du pouvoir de décision politique des gouvernements nationaux et locaux et la consécration de la suprématie des lois du commerce international », indique Sarah Burt , avocate de l’organisation juridique écologiste Earthjustice qui a vu le document . « Ces négociations , déclare Burt , se produisent en dehors de tout contrôle du public et sont un processus opaque où le commerce et l’économie sont élevés au-dessus toutes autres valeurs »

Lire le document complet ici 

 

[1] Informations classifiées