Articles Tagués ‘COP21’

(!) Info minute – Revue de Presse

Voilà ce que diraient à la Ministre de l’Écologie, si elle prenait 15 minutes pour les écouter, des citoyens engagés depuis 2011 dans des collectifs locaux de France. A la veille de la Conférence Mondiale sur le Climat c’est business as usual, le gouvernement délivre des permis de recherche d’hydrocarbures et communique pour dire qu’il ne souhaite pas qu’on autorise les travaux…

Madame la Ministre,

Le 21 septembre dernier, vous et Mr le Ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, avez accordé trois nouveaux permis de recherche d’hydrocarbures liquides ou gazeux (permis de Champfolie en Seine-et-Marne, d’Herbsheim dans le Bas-Rhin et d’Estheria dans la Marne). Vous avez également décidé d’en prolonger deux autres jusqu’à fin 2018 (permis de Bleue Lorraine en Moselle et de Juan de Nova Maritime Profond dans « les Iles Eparses » au large de Madagascar). Vous aviez déjà, quelques jours auparavant, accordé une autorisation de prospection au large de St Pierre et Miquelon.

Pour mémoire, entre 2009 et 2011, plusieurs documents déposés par les entreprises pétrolières concernées, évoquaient sans ambiguïté la recherche d’hydrocarbures non conventionnels et faisaient état de leur savoir-faire en matière d’exploitation de pétrole ou de gaz de schiste. Certes, ces mêmes entreprises ont signé, depuis la loi Jacob de juillet 2011, un document par lequel elles s’engagent à respecter la loi, en ne procédant pas à des fracturations hydrauliques.

Mais les objectifs géologiques, eux, n’ont pas changé ! Avant la loi Jacob, la plupart de ces projets avaient des objectifs géologiques non conventionnels. Par quel artifice, en 2015, ces objectifs non conventionnels sont-ils devenus conventionnels ?

En 2014, lors des débats de la Commission spéciale de l’Assemblée nationale, chargée d’examiner le projet de loi relatif à la transition énergétique, vous aviez évoqué au sujet des hydrocarbures nonS ROYAL gaz de schiste bulle spéculative conventionnels, les “dommages graves en terme de santé publique causés aux riverains” et la “dégradation de l’environnement avec l’abandon des puits de gaz de schiste lorsqu’ils seront épuisés”. Le 28 septembre 2014, sur Europe 1, vous déclariez : “Pas d’exploitation de gaz de schiste tant que je serai là”. Vous aviez alors qualifié cette énergie de “bulle spéculative” qui “ne va rien rapporter du tout”. Vous aviez dit que “les experts américains en reviennent du gaz de schiste, d’abord à cause des dégâts environnementaux et ensuite parce que les entreprises ne referment pas les puits qu’ils creusent. Vous aviez ajouté: “Tant que je serai ministre de l’Écologie, il n’y aura pas d’exploitation de gaz de schiste en France. Tout doit être dirigé vers l’économie d’énergie et les énergies renouvelables.” Vous aviez également exprimé (en 2007) votre attachement à la parole et à l’expertise citoyennes affirmant que “l’expertise citoyenne est précieuse si l’on veut prendre les bonnes décisions…” tout en précisant que les citoyens sont “les meilleurs experts de ce qu’ils vivent”. Mais, concrètement, qu’en est-il ?

Déjà en septembre 2014, plusieurs collectifs citoyens, ayant acquis une réelle expertise depuis 5 ans sur le dossier des « pétrole, gaz de schiste et gaz de couche », afin de vous alerter, vous ont adressé des courriers. Vous n’avez jamais donné suite ! Pourquoi déjà à cette époque, ni pour les demandes d’attributions de nouveaux permis (Dormans, Gastins, etc…), ni pour les demandes de renouvellement des permis de Mairy, Château-Thierry, etc. ni pour la demande de mutation de la Folie de Paris, n’aviez-vous accepté de rencontrer ces citoyens qui vous proposaient de partager leurs expertises ?

En septembre 2015, un an plus tard, l’Histoire se répète ! Sur France 5, le 3 octobre 2015, vous déclarez même, en seule réponse aux protestations des collectifs citoyens et d’autres associations à propos de ces attributions: « Ma conviction profonde et ma volonté, c’est que ces autorisations ne soient pas transformées en travaux… Une autorisation de recherche n’est pas une autorisation de travaux : entre les deux, il va falloir une étude d’impact sur l’effet sur l’environnement, une enquête publique auprès de la population ».

Mais savez-vous, Madame la Ministre, que tous les forages récemment autorisés par les préfets ont été précédés d’une notice d’impact (et pas d’une étude d’impact) et d’une enquête publique qui n’a qu’un rôle consultatif ?

Allez-vous donner, Madame la Ministre, les directives au Préfet de l’Essonne, afin qu’il n’autorise pas les 10 nouveaux forages demandés par la société Vermilion et prendre ainsi, en considération, l’avis de la population, des élus et du commissaire enquêteur qui se sont déclarés largement défavorables à ces forages ?

Savez-vous, Madame la Ministre, qu’une fois un permis octroyé, il est reconductible deux fois (par vous-même ou votre successeur) engageant ainsi l’État pendant 15 ans ?

Savez-vous que lorsque vous octroyez un permis, il est suivi d’un permis à exploiter (également appelé concession) quasi automatiquement ?

Savez-vous, Madame la Ministre, que pour octroyer un permis il faut que l’entreprise soit capable financièrement et techniquement ? “Nul ne peut obtenir un permis exclusif de recherches s’il nechamp-gaz-schiste possède les capacités techniques et financières nécessaires pour mener à bien les travaux de recherches” (Article L122-2 du Code Minier nouveau). Or, savez-vous que la Sté BlueBach, bénéficiaire du permis d’Herbsheim, est une entreprise à 8378 € de capital social, n’ayant jamais pris la responsabilité d’aucun forage jusqu’à maintenant ? Savez-vous que vous avez octroyé par mutation un permis (La Folie de Paris) à Concorde Energie, entreprise à 1000 € de capital social et que vous auriez pu refuser de signer cette mutation ?

Vous avez indiqué également sur France 5 que « le projet de loi sur la réforme du code minier qui sera débattu à l’assemblée nationale au mois de janvier, donnera des bases juridiques permettant au gouvernement de s’opposer à des recherches d’hydrocarbures qui ne sont absolument pas fondées ».

Mais savez-vous, Madame la Ministre, qu’il n’y a nulle part, dans ce nouveau code minier, de définition pour « les recherches d’hydrocarbures qui ne sont pas fondées » ?

Savez-vous, Madame la Ministre, que dans le projet de loi relatif au nouveau code minier, en l’état actuel du texte, le droit de suite n’est pas remis en cause et que tout pétitionnaire qui a obtenu un permis pour rechercher des substances, aurait automatiquement le permis pour les exploiter s’il trouve quelque chose ?

Savez-vous également que le projet de ce nouveau code minier prévoit de permettre au gouvernement de demander au parlement l’autorisation de légiférer par ordonnance pour tout ce qui est relatif à l’amodiation, la mutation et la fusion des titres miniers ?

Vous avez également indiqué sur France 5 que quatre permis avaient été refusés. Pouvez-vous nous indiquer de quels permis il s’agit ? Nous aurions ainsi la possibilité d’avoir des dossiers les plus à jour possible, car nous prenons très à cœur la qualité des informations que nous collectons. Ces refus de permis ne nous semblent pas avoir fait l’objet d’une publication officielle par les services de votre Ministère.

A la veille de la Conférence de l’ONU sur le changement climatique à Paris, le gouvernement encourage donc la poursuite des investissements dans la recherche de nouveaux gisements hollande ONU 2015d’hydrocarbures sur le territoire français. Une décision qui entre en contradiction avec les recommandations des scientifiques, qui ont clairement établi qu’il fallait geler 80 % des réserves actuelles prouvées d’hydrocarbures, pour avoir une chance raisonnable de ne pas dépasser les 2°C de réchauffement climatique d’ici la fin du siècle.

Partout dans le monde, l’urgence climatique est à l’ordre du jour. Que valent donc les promesses du Président François Hollande et des négociateurs français d’obtenir un « accord historique » à Paris et de « tout faire » pour rester en deçà des 2°C, si c’est pour entretenir cette fuite en avant extractiviste et les crimes climatiques qui en découlent ?

La France doit montrer l’exemple en décembre à Paris lors du sommet pour le climat. Le signal que vous et le gouvernement français donnez, n’est pas celui que nous, collectifs citoyens opposés à l’exploitation des gaz et pétrole de schiste et gaz de couche, sommes en droit d’attendre.

Madame la Ministre,
les collectifs citoyens français contre l’exploitation des pétrole, gaz de schiste et gaz de couche vous demandent instamment, une nouvelle fois :
– de ne signer plus aucun nouveau permis d’exploration,
– de ne signer aucune autorisation de prolongation,
– de ne signer aucun renouvellement de permis,
– de ne signer aucune mutation de permis exclusif de recherches d’hydrocarbures.

Bien évidemment, cette lettre reste imaginaire, elle n’a jamais existé, elle n’est pas envoyée à  la ministre qui n’aurait pas eu le temps de la lire. Elle vous permet chers lecteurs de rester informés sur notre état d’esprit notre détermination et cette mascarade perpétuée par un gouvernement qui prépare un avenir … pollué par les intérêts financiers et le manque d’ambition pour engager la véritable transition écologique que souhaitent de nombreux citoyens, ici et ailleurs!

(!) Info minute – Revue de Presse

Un rapport du bureau recherche géologique des États-Unis (US Geological Survey – USGS) paru mardi (6 octobre 2015) déclasse le potentiel en pétrole de schiste du vaste gisement de Monterey en Californie. Cette étude met à jour en l’abaissant considérablement la dernière estimation du département américain de l’Énergie datant de 2011 et qui présentait le gisement de Monterey comme un élément clé de la production pétrolière des États-Unis. Les réserves étaient alors estimées à 13,7 milliards de barils de pétrole récupérable.

Le grand mensonge spéculatif des prévisions

En lieu et place de ces prévisions mirifiques, la nouvelle étude de l’US Geological Survey indique que la partie la plus riche en pétrole de la formation schisteuse de Monterey détiendrait seulement 21pschitt millions de barils de pétrole récupérables par des méthodes intensives, telles que la fracturation hydraulique ! Soit … 0,2% des prévisions globales pour ce bassin. Ce rapport se concentrait sur le bassin de San Joaquin, l’un des quatre bassins qui composent les 2800 kilomètres carrés du gisement de Monterey. Les prochains rapports de l’USGS fourniront une estimation du pétrole récupérable dans les trois autres bassins.

L’estimation de 2011 avait déclenché des fortes spéculations sur un boom pétrolier en Californie. Toutefois en 2014, les autorités fédérales de l’énergie avaient dégonflé les prévisions faites pour le gisement de Monterey, réduisant l’estimation globale de pétrole récupérable de 96 pour cent.

Malgré le dérèglement climatique un lobbying pro-gaz de schiste très actif

En Europe, en France, il existe encore un lobby très actif pour pousser à la recherche d’hydrocarbures non conventionnels. Dans un contexte actuel très peu propice aux investissements dans la recherche pétrolière et malgré les très nombreuses déconvenues en Pologne (qui devait être l’Eldorado européen du gaz de schiste) mais aussi en Roumanie, d’où les majors pétrolières se sont retirées les unes après les autres faute de résultats satisfaisants(voir 1 2 et 3), les puissantes compagnies pétrolières poursuivent lors lobbying pour freiner et saper l’établissement de réglementations européennes pour la protection des citoyens et de l’environnement. Pariant sur la remontée des cours des hydrocarbures ainsi que sur des changements politiques, ils pressent les gouvernements de leur délivrer des permis de recherche d’hydrocarbures.

Le pari de la déréglementation

En France, à la veille de la conférence internationale sur le climat (COP21), le gouvernement vient ainsi de délivrer de nouveaux permis de recherche de pétrole et de gaz autorisant ainsi les opérateurs à s’installer pour une durée de 15 ans (5 ans renouvelable deux fois). Ces derniers font le pari que la réglementation française interdisant de facto la prospection de pétrole et gaz de schiste (loi d’interdiction de la fracturation hydraulique) sera assouplie après les prochaines échéances électorales en 2017.

Encore une fois, c’est la mobilisation citoyenne qui permettra de bloquer ces projets. C’est la mobilisation citoyenne qui concourra au développement d’alternatives. Restons mobilisés dans la durée !

sources: KQOED Science  Stopgazdeschiste.org

(!) Info minute – Revue de Presse

À quelques semaines du lancement de la COP 21, la ministre de l’Écologie et celui de l’Économie ont autorisé de nouvelles concessions de recherche d’hydrocarbures liquides ou gazeux en métropole. Le 29 septembre 2015, le journal officiel publiait trois arrêtés ministériels signés par Ségolène Royal octroyant trois nouveaux permis exclusifs de recherche d’hydrocarbures liquides ou gazeux. (1) (2) (3)

Il s’agit des permis de Champfolie (en Seine-et-Marne), d’Esthéria (dans la Marne) et d’Herbsheim (dans le Bas-Rhin). Les bénéficiaires de ces permis sont respectivement les entreprises Vermilion, Lundin et Bluebach.

Le permis de Champfolie avait été demandé par Vermilion en 2009, à une époque où la fracturation hydraulique n’était pas remise en question. Il est accordé aujourd’hui. La géologie a-t-elle changévermilion champotran entre temps ? Quel est l’intérêt d’un permis de recherche de 120 km2 pour une entreprise qui détient déjà 13 permis ? Pourquoi Vermilion dépose-t-il régulièrement de nouvelles demandes de permis (26 à ce jour). Comment expliquer la nouvelle autorisation faite à Vermilion par le préfet de Seine-et-Marne de procéder à 30 nouveaux forages (4) sur une concession (Champotran) ne faisant que 90 km2 ? Comment expliquer la demande d’autorisation faite par Vermilion de 10 nouveaux forages sur la concession de Vert-le-Grand ? Comment expliquer l’autorisation de deux nouveaux forages sur le permis de Saint-Just-en-Brie (5) malgré les oppositions exprimées des membres du conseil municipal sur les registres de l’enquête publique au printemps dernier ? (6)

Vermilion, premier producteur d’hydrocarbures sur le sol français a les moyens d’attendre que « les temps changent » en produisant quelques milliers de barils par jour ! Cela lui permet surtout de dire haut et fort qu’il respecte la loi (c’est bien le minimum qu’on puisse attendre d’une entreprise) mais que si la loi change… il suivra encore et toujours la loi, quelle qu’elle soit!

Par ailleurs, à la frontière allemande, le permis d’Herbsheim vient d’être octroyé à l’entreprise Bluebach..
Le décret signé par S.Royal précise que l’engagement minimal de l’entreprise Bluebach devra être de 1,98 millions d’euros. Comment cette entreprise va-t-elle s’y prendre alors qu’il s’agit d’unepetrole--Champotran- entreprise uninominale, dont le capital social est de 8378 euros, avec zéro salarié (7). Pas de problème! Bluebach a été racheté en 2010 par Moore Energy. Sur le site de Moore (Norvège) on peut lire que le sous-sol français regorge de ressources non conventionnelles (8), raisons qui ont donné envie à Moore de demander des permis de recherche. Moore convient bien du fait que pour l’instant la fracturation hydraulique est interdite en France…

Rappelons que le code minier actuel ne permet pas vraiment à un gouvernement de revenir sur un permis de recherche préalablement octroyé. Ce même code minier rend quasi-automatique la transformation d’un permis de recherche en une concession (exploitation). Obtenir un permis de recherche, pour une entreprise pétrolière, revient à “mettre le pied dans la porte”. Il faut garder en mémoire que le code minier ne fait pas la distinction entre hydrocarbures conventionnels (sans fracturation) et non conventionnels. Tout permis obtenu aujourd’hui sera valide encore dans quatre ou cinq ans. Le prix du pétrole bas aujourd’hui, remontera un jour ; la fracturation hydraulique interdite aujourd’hui, …

Un gouvernement qui prétend refuser l’exploration et l’exploitation des ressources non conventionnelles ne devrait pas accepter que les gaz de couche soient exploités en Lorraine et dans le Nord-Pas-de-Calais en entretenant une confusion entre gaz de houille (le grisou) et gaz de couche (CBM) qui fait des ravages en Australie. (9)

Vue la précipitation avec laquelle S. Royal signe des prolongations et des octrois de permis, va-t-on voir dans les jours prochains de nouveaux arrêtés ministériels concernant les permis de Dicy, Gastins, et une dizaine d’autres dossiers propulsés dans les tuyaux il y a un an par la ministre? Permis, rappelons-le, dont l’objectif initial était le pétrole de schiste ?

Enfin, une question plus générale, la seule action réelle d’un gouvernement qui prétend vouloir participer à la lutte contre le réchauffement climatique ne serait-elle pas de refuser systématiquement l’octroi de nouveaux permis de recherche d’hydrocarbures (une énergie du passé) ?

____________________________

(1) Arrêté du 21 septembre 2015 accordant un permis exclusif de recherches de mines d’hydrocarbures conventionnels liquides ou gazeux, dit « permis de Champfolie » (Seine-et-Marne), au profit de la société Vermilion REP SAS
(2) Arrêté du 21 septembre 2015 accordant un permis exclusif de recherches de mines d’hydrocarbures conventionnels liquides ou gazeux, dit « permis d’Estheria » (Marne), à la société Lundin International SA
(3) Arrêté du 21 septembre 2015 accordant un permis exclusif de recherches de mines d’hydrocarbures conventionnels liquides ou gazeux, dit « permis de Herbsheim » (Bas-Rhin), au profit de la SARL Bluebach Ressources
(4) Arrêté préfectoral N°2015/DCSE/M/008 autorisant l’ouverture de travaux miniers sur la concession d’hydrocarbures de « Champotran » – Société Vermilion Rep.
(5) Arrêté préfectoral N°2015/DCSE/M/009 autorisant l’ouverture de travaux miniers sur le permis exclusif de recherche d’hydrocarbures de « Saint-Just-en-Brie » depuis les emplacements de la concession de « Champotran » – Société Vermilion Rep.
(6) Registre de l’enquête publique de Saint-Just-en -Brie
(7) Société.com Présentation de la société BLUEBACH RESSOURCES
(8) More Energy: Opérations
(9) Le gaz de couche: le nouveau filon http://www.terraeco.net/Le-gaz-de-couche-nouveau-filon,53299.html

____________________________

Article d’Isabelle Levy – Collectif du pays fertois  à paraître également sur Reporterre

(!) Info minute – Revue de Presse

Il y a huit ans, sous la pression de ses actionnaires, la société avait promis de cesser de financer le déni du changement climatique. Mais les preuves financières et fiscales révèlent une histoire bien différente. ExxonMobil a fait don de plus de 2,3 Millions de $ (2,1 Millions d’Euros) aux membres du Congrès et à un groupe de lobbying des entreprises qui nient le changement climatique et bloquent les efforts pour lutter contre le changement climatique. Ceci huit ans après avoir promis d’arrêter de financer de déni du changement climatique. C’est ce que rapporte le journal britannique The Guardian.

Le pipeline de dollars alimente les conservateurs climatosceptiques et leur discours

Le déni du changement climatique – de la part des Républicains au Congrès et des groupes declimate change diny pression effectuant leur lobbying au niveau de l’État – est considéré au États-Unis comme un obstacle majeur aux efforts mondiaux pour lutter contre le changement climatique. Ils condamnent la possibilité d’établir des règlements fédéraux et d’État visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et la possibilité de planifier un avenir qui connaitra une forte élévation du niveau de la mer et des conditions météorologiques extrêmes.

Selon un décompte fait par Greenpeace, c’est environ 30 millions de dollars (27,5 M d’Euros) qu’Exxon à injecté pour financer les chercheurs et les groupes militants faisant la promotion de la désinformation sur le réchauffement climatique. En réponse à la pression d’actionnaires, en 2007 la compagnie pétrolière a promis de stopper un tel financement.

« En 2008, nous cesserons nos contributions financières à plusieurs groupes d’intérêt public dont la position sur le changement climatique pourrait détourner l’attention de l’important débat sur la façon dont le monde va sécuriser l’énergie nécessaire à la croissance économique d’une manière respectueuse de l’environnement», déclarait Exxon dans son rapport de 2007.

Mais depuis 2007, selon l’information financières et fiscale disponible, la compagnie pétrolière a versé 1,87 Millions de $ aux Républicains du Congrès, lesquels nient l’existence du changement climatique, ainsi qu’un montant supplémentaire de $ 454 000 à la l’American Legislative Exchange Council (Alec), une association regroupant élus conservateurs et représentants du secteur privé particulièrement active dans la défense des intérêts des compagnies avec une vision très libérale des échanges et un marché dérégulé.

Dans une déclaration au Guardian cette semaine, Richard Keil le porte-parole d’Exxon réitérait: « ExxonMobil ne finance pas le « déni climatique »« .

Le changement climatique « un canular », les émissions de carbone « un élixir de vie »

L’ALEC, ce groupe de pression ultra-conservateur, a accueilli des séminaires faisant la promotion de l’idée (discréditée depuis longtemps) que l’augmentation des émissions de dioxyde de carbone est un « élixir de vie » (sic !). L’ALEC est également instigatrice d’une loi interdisant aux planificateurs de l’Etat de Caroline du Nord de considérer l’élévation future du niveau de la mer…

En somme, le soutien d’Exxon aux membres du Congrès et aux groupes de pression qui nient le changement climatique est en parfaite contradiction avec la position publique de la compagnie qui se dit déterminée à agir contre la menace posée par le réchauffement climatique.

Selon le Center for American Progress (think tank progressiste), une majorité de républicains à la climatosceptiqueChambre des représentants et au Sénat nie le changement climatique ou s’oppose aux proposions de mesures pour lutter contre le changement climatique. Les bénéficiaires d’Exxon au Congrès incluent par exemple le sénateur de l’Oklahoma Jim Inhofe, qui qualifie le réchauffement climatique de canular, et qui a reçu $ 20.500 depuis 2007, selon la base de données « Dirty Energy Money » (Argent sale de l’énergie) alimentée par Oil Change International. Moins efficace, Exxon a financé le sénateur du Missipi Roger Wicker, qui fut le seul à rejeter une déclaration votée au Sénat affirmant que le changement climatique était bien réel et non pas un canular : La résolution a été adoptée à 98 contre 1. Wicker, qui a reçu $ 14 000 d’Exxon est en effet celui qui a voté non.

Distribution générale de billets de 100 dollars par paquets de 50

Exxon a également donné un total de $ 868 150 aux sénateurs républicains lesquels ont votéstop corruption stop gaz de schiste contre une autre résolution symbolique affirmant que l’activité humaine était un moteur important du changement climatique. Chacun des 49 sénateurs républicains qui ont voté « non » a reçu au moins $ 5000 de la part d’Exxon, selon les chiffres d’Oil Change.

Fondateur du « Centre pour l’étude du dioxyde de carbone et le changement global », Craig Idso déclarait lors d’une réunion devant 100 parlementaires que « l’augmentation continue du dioxyde de carbone dans l’atmosphère devrait être accueillie à bras ouverts ». Si de telles fariboles sont pourtant rejetées dans leur intégralité par la communauté scientifique, l’ALEC considère que « tous les points de vue sont les bienvenus et qu’aujourd’hui, les élus en charge de l’établissement des réglementations veulent apprendre d’autant de points de vue que possible afin de prendre la meilleure décision possible pour les gens qu’ils représentent ».

Certaines compagnie finissent par se désolidariser

Championne du lobbying climatosceptique, l’ALEC a pourtant fini par subir une série de défections liées à sa prise de position sur le changement climatique au cours de la dernière année : des sociétés comme News Corp du magnat Rupert Murdoch, BP America, Microsoft, Facebook et Yahoo ont renoncé à leur statut de membres. Google se désolidarisant également accuse le groupe de lobbying de mentir sur le changement climatique.

Quant à Exxon, interrogée par le Guardian, elle n’est pas prête à discuter de son appartenance à l’ALEC. Toutefois, la société déclare être sérieuse par rapport au changement climatique et ne pas financer le déni climatique. Dans un courriel, M. Keil, le porte-parole d’Exxon, poursuit : « Nous prenons des mesures en réduisant les émissions de gaz à effet de serre dans nos opérations, en aidant les consommateurs à réduire leurs émissions, et en soutenant les grandes universités américaines en augmentant la capacité de recherche à la fois concernant la réduction des émissions mais aussi sur les sources d’énergie alternatives ». M. Keil n’a toutefois pas voulu répondre aux questions précises concernant le soutien financier d’Exxon aux membres du Congrès qui nient le changement climatique, son soutien à l’ALEC ni au financement du séminaire dans lequel Craig Idso faisait ses stupéfiantes déclarations sur les bénéfices supposés de l’augmentation des émissions de carbone.

Et pour conclure, le porte parole d’Exxon de déclarer : « Parce que le Guardian a abandonné le journalisme objectif et a un agenda clair en ce qui concerne le changement climatique, on ne peut plus lui faire confiance pour faire le travail que ses lecteurs ont le droit d’attendre, celui de fournir une couverture exacte et impartiale sur ce sujet important ».

Le financement du discours niant le changement climatique par les compagnies du secteur énergétique est considéré comme un obstacle majeur à l’action des États-Unis sur le changement climatique – et divise les États-Unis et l’Europe dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Source: The Guardian

(!) Info minute – Revue de Presse

Adaptation d’après une tribune de Scott Novak parue le 14 Juillet dans huffingtonpost.com

Le gaz de schiste extrait par fracturation hydraulique – un procédé requérant la mise en œuvre de multiples forages- serait censé être bon pour l’environnement. C’est ce que nous rabâche l’industrie du « gaz naturel », relayée par un nuée de spéculateurs et quelques politiciens vassaux (dont les campagnes électorales de certains dépendent du généreux financement de l’industrie fossile).

Le mythe du gaz propre

Aux États-Unis, le président Obama et une grande partie de la classe politique ont approuvé la production de gaz naturel par la technique du fracking (fracturation hydraulique) comme une « solution de transition», un «pont vers un avenir durable».

Le fracking n’est pas ce « pont vers un avenir durable » que les politiciens et les sociétés d’énergie prétendent qu’il est.

Ce gaz serait selon eux un carburant qui va aider l’Amérique à opérer une «transition vers une économie verte». Pourquoi cela ? Parce que le gaz naturel émet deux fois moins de dioxyde de carbone (CO2) que le charbon. Et pourtant il est important que le public comprenne que cette notion de « carburant de transition » est fausse, nuisible à la santé et l’environnement et de courte vue. C’est un mensonge relayé à coup (coût) de millions de dollars et précisément à la veille de la conférence mondiale sur le climat, la « COP21 » qui se tiendra à Paris en décembre 2015.

Le gaz non conventionnel fort émetteur de gaz à effet de serre

La notion selon laquelle le gaz naturel serait un carburant plus propre que le charbon ou le pétrole est basée sur la mesure des émissions de gaz extraits par les méthodes conventionnelles, et non celui extrait par les techniques de stimulation comme la fracturation hydraulique. En 2011, une étude de l’Université Cornell constatait que les émissions de méthane provenant de l’exploitation des gaz par fracturation « sont au moins 30% supérieures voire deux fois plus importantes que celles du gaz classique, » et ceci parce que le méthane est libéré à chaque étape du processus de fracturation. Et malheureusement, ce méthane réchauffe 34 fois plus que le dioxyde de carbone. Ceci signifie que le gaz exploité par fracturation a un effet de serre supérieur à celui du pétrole et peut avoir un impact équivalent à celui du charbon sur le long terme. En termes d’effet de serre à court termes, il est même bien pire que le charbon.

Même en améliorant les techniques d’exploitation, l’impact sur le climat est dévastateur

Même si l’injection dans le sol de produits chimiques hautement toxiques requise pour la fracturation pouvait être accomplie sans contaminer les réserves d’eaux souterraines locales, et même si les déchets très toxiques produits par le processus de fracturation pouvaient être éliminés en toute sécurité – deux scénarios qui restent actuellement hautement improbables et notamment par les coûts qu’ils représenteraient- la pollution par le méthane (et le carbone) générée par les émissions du gaz produit par la fracturation persisteront. C’est pour cette raison que le gaz non conventionnel (gaz de schiste, gaz compact (tight gas), gaz de houille etc.) ne doit pas être considéré comme un « combustible propre ». Son utilisation contribuerait à mettre en péril l’objectif d’une limite de réchauffement planétaire de 2 degrés Celsius – limite au-delà de laquelle les scientifiques prédisent des sécheresses extrêmes, l’élévation du niveau des mers, et des extinctions de masse – phénomènes dévastateurs dont l’humanité s’approche à grands pas.

Les compagnies pétrolières n’ont aucune envie de freiner les investissements dans les ressources fossiles, bien au contraire !

Non seulement le gaz de schiste n’est pas plus propre que les autres combustibles, mais il n’a jamais été prévu comme « carburant de transition » en premier lieu. Il suffit de regarder les plans des compagnies pétrogazières pour s’en convaincre. Des sociétés comme Chevron et Shell, toutes deux engagées dans d’importantes opérations d’exploitation d’hydrocarbures par fracturation, prévoient d’investir des milliards dans de nouveaux projets de combustibles fossiles au cours des dix prochaines années. Or il ne peut y avoir retour sur de tels investissements à moins que ces sociétés ne soient autorisées à poursuivre l’exploitation de la planète pour des décennies encore. Le gigantesque investissement de 54 Milliards de dollars US de Chevron dans la construction d’infrastructures de liquéfaction et d’exportation de gaz, et les 12 Milliards investis par Shell pour construire un gigantesque méthanier (une usine flottante de liquéfaction de gaz, l’engin le plus gros jamais mis sur les océans par l’homme), tous deux situés en Australie, ne sont que deux des nombreux exemples illustrant cette course effrénée au profit par l’exploitation des hydrocarbures. Pourquoi ces compagnies feraient de tels investissements si leur objectif était de passer dans le court terme à des sources d’énergie renouvelable? Mais tout simplement parce qu’elles n’en n’ont pas du tout l’intention !

Le gaz vendu comme « carburant de transition » est un déni de réalité

Enfin, affirmer que l’exploitation de gaz de schiste est un « pont vers une économie plus verte » pose avant tout la question de savoir pourquoi un tel « pont » est nécessaire. Pourquoi repousser ? Pourquoi, comme certains pays le font déjà, ne pas tout simplement investir directement avec l’objectif 100% énergies propres? Pourquoi ne pas massivement investir dans ces énergies qui ne présentent pas de risque de pollution ou de contamination des eaux souterraines? Les technologies et les plans pour que cela fonctionne sont déjà disponibles. Des pays tels que le Danemark et l’Allemagne parviennent maintenant à couvrir plus d’un quart de leurs besoins énergétiques en ayant recours aux énergies renouvelables, et pour 2050, chaque pays dispose de plans pour éliminer sa dépendance aux combustibles fossiles.

En France, le patron de TOTAL sort les muscles et concernant des permis de recherche d’hydrocarbures déclare tout en finesse aux parlementaires : « Oui, en France on ne veut pas m’accorder des permis en Guyane. J’espère qu’on ne va pas les donner à un autre. Là, je m’énerverais »

Lire aussi: Pourquoi le gaz de schiste n’est pas une énergie de transition

(!) Info minute – Revue de Presse

Lettre ouverte de Serge Fortier, qui fut longtemps porte parole du Regroupement interrégional sur le gaz de schiste de la Vallée du Saint-Laurent et qui réagit aux conclusions du rapport BAPE[1] sur le projet de construction d’une installation de liquéfaction de gaz naturel à Bécancour (Québec). Réaction à ces conclusions qui ne font que nourrir la volonté du lobby des hydrocarbures de nous enfoncer de plus en plus dans le dérèglement du climat. Nous la publions en expression de notre solidarité avec les citoyens du Québec dont les terres sont menacées par l’exploitation intensive du gaz de schiste, mais aussi parce ces projets d’industrialisation en Amérique de Nord ont bien pour vocation d’exporter le gaz de schiste … vers l’Europe. Ce sont des têtes de pont dont le fonctionnement est négocié par l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne (UE) et le TAFTA.

Le brin de scie qui nous empêche de voir la poutre qu’on a dans l’œil

Que de belles paroles de la part des gouvernements qui se disent préoccupés par le réchauffement climatique et qui, dans leurs décisions colorées de parti-pris, font exactement le contraire. Denon au gaz de schiste moratoire permettre la liquéfaction du gaz naturel est un autre des moyens hypocrites pris par le lobby des hydrocarbures et leurs fidèles politiciens qui leur mangent dans la main, pour nous maintenir dans ce qui nous détruit depuis un siècle, car pour fournir de telles usines (car il y en aura d’autres) il faut augmenter la production de gaz naturel non conventionnels, comme le gaz de schiste.

Peu de gens voient ce qui est en train de se mettre en place au Québec. Peu de gens prennent le temps ou ont le temps de reconnaitre toutes les entourloupettes que fait le lobby pétrolier et gazier pour augmenter leur influence sur le marché des énergies, alors qu’il faut impérativement inverser cette pression.

Pauvres enfants que nous mettons au monde! L’usine de Stolt n’est que le brin de scie qui nous empêche de voir la poutre qu’on a dans l’œil. Quel bel héritage nous lèguerons à nos enfants! Quel égoïsme et quelle lâcheté de continuer à imposer le même style d’économie qui a fait ses preuves de son échec sur tous les plans, assurant rien d’autre à nos enfants chéris que malheur, endettement et maladie.

Je pourrais en écrire long, car j’en ai long sur le cœur, moi qui consacre ma vie depuis 2010 au dossier des gaz de schiste dans la Vallée du St-Laurent, en m’impliquant à fond dans le regroupement de 115 comités de citoyens qui ont ramené à la raison… non, pas vraiment… qui ont mis un «Wo» à l’enthousiasme fou de nos politiciens d’ouvrir la porte aux gazières.

Mais cette même gang est encore là à pousser des projets insensés. Et comme ils n’ont pas trouvé le moyen d’envahir notre belle Vallée du St-Laurent avec des puits de gaz de schiste, sachant qu’on les attendait de pied ferme, ces hypocrites s’enlignent pour nous l’imposer de force en mettant en place des usines comme Stolt, en faisant la promo du Gaz naturel, en encourageant la consommation de gaz pour le chauffage des résidences en maintenant les prix bas du gaz et en augmentant le prix de l’électricité, etc, etc.

Ce n’est pas nécessaire d’avoir un diplôme pour voir toute cette manipulation. Et pendant ce temps, le temps passe, le climat se réchauffe, les initiatives vertes stagnent et, comble de malheur et d’illogisme, l’ère des hydrocarbures s’installe petit à petit au Québec. Quelle gang de peureux nous sommes, de marcher à contre-courant du gros bon sens sous prétexte de créer quelques jobs temporaires! Dites-moi où vous voyez dans cette décision une volonté de changement vers des énergies propres?

Préparez-vous les jeunes! L’héritage que vous légueront vos parents sera loin d’être un cadeau! Mon enfant, pour te prouver comment je t’aime, je te lègue mes déchets qui dérèglent le climat dans lequel tu vivras. Arrange-toi avec ça, moi j’étais trop lâche et trop égoïste pour chercher à faire mieux!

[1] Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) est un organisme voué à l’information et à la consultation publiques sur des projets susceptibles d’avoir un impact majeur sur l’environnement ou sur toute autre question relative à la qualité de l’environnement. http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/faq/#qcq

(!) Info minute – Revue de Presse

« Nous ne sommes pas venus faire des affaires », a insisté François Hollande. « Nous sommes venus pour, avec les Cubains, faire un développement économique qui puisse être utile à Cuba, à la France et à la zone Caraïbes ». Cette visite programmée il y a déjà quelques mois émeut la classe politique et intellectuelle ainsi que les éditorialistes tant cette île des Caraïbes revêt de symboles depuis qu’elle avait entamé sa révolution en 1959.

Cuba, qui depuis le 7 février 1962 et suite aux nationalisations expropriant des compagniesFrançois Hollande à CUBA américaines, a connu un très sévère embargo économique de la part des proches États-Unis, reçoit la visite du chef de l’État français. Celle-ci matérialise l’accélération du rapprochement entre l’Union Européenne et Cuba et s’est caractérisée par la signature d’un accord entre la multinationale TOTAL et CubaPetroleo (Cupet) pour l’exploration de pétrole offshore au large des côtes cubaines(*). C’est ce que rapporte la télévision cubaine.

Une douzaine d’entreprises étrangères ont exploré les eaux profondes de Cuba ces dernières années avec les forages de plusieurs puits. Ceux-ci se sont avérés êtrTOTAL va forer a Cuba offshoree des échecs. TOTAL dans le début des années 1990 avait forés deux puits sans succès avant de quitter la zone en 1995.

Cuba affirme que sa zone économique exclusive au large de la côte nord-ouest détient plus de 20 milliards de barils de brut à découvrir. De son côté le bureau d’études géologiques des États-Unis (US Geological Survey) estime que la région détient entre cinq et sept milliards de barils.

Au même moment, le lundi 11 mai 2015, le gouvernement américain autorisait le groupe pétrolier Shell à réaliser des forages de pétrole ou de gaz dans l’océan arctique.

La conférence sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre 2015 est décidément très mal partie.

(*) Edit 12/05/2015 12:30: Les agences de presse citent un porte-parole de TOTAL qui dément la signature d’un accord pour l’explo offshore. Il s’agirait d « un accord d’extension d’une lettre d’intention concernant un projet dans le Marketing & Services« . Toutefois, l’accord pour l’exploration offshore a bien été mentionné par la TV cubaine ainsi qu’un membre de la délégation française. source ici . Voilà voilà, quoiqu’il en soit « Nous ne sommes pas venus faire des affaires » et Cuba n’intéresse sûrement pas TOTAL E&P.

Sources: International Business Times, Le Monde

Pour participer à la cyberaction cliquer ici!                                                         (!) Info minute – Revue de Presse

La vigilance citoyenne est de mise ! Car la nouvelle offensive à laquelle on assiste depuis quelques semaines risque de remettre en cause les engagements pris par le gouvernement contre la recherche et l’exploitation des huiles et gaz de schiste. Une offensive qui vise également à remettre en cause le principe de précaution. La vigilance doit être renforcée et l’information circuler avant qu’il ne soit trop tard.

Des permis en cours de signature qui déboucheront sur des forages
  • Dans le Lubéron, habitants et élus locaux sonnent le tocsin. En effet, un projet d’arrêté signé des ministères de l’Écologie et de l’Économie, et accompagné de documents mentionnant The Tocsin of Libertyles avis favorables des préfets de Vaucluse, des Alpes-de-Haute-Provence et des Bouches-du-Rhône est en attente de la décision du conseil général de l’économie de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGEIET). Ce document de trois pages, c’est le projet de permis exclusif de recherches de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux (PERH), dit “permis de Calavon”. Comme à chaque fois, la population et les élus locaux n’ont pas été tenus informés des projets et se retrouvent devant le fait accompli !
  • Dans le Gard et en Ardèche, c’est le permis de la plaine d’Alès qui fait l’objet de bien des questions. Les collectifs locaux et les élus n’obtiennent aucune réponse à leurs questions de la part de l’autorité publique. Et ce permis concerne lui-aussi des hydrocarbures non-conventionnels.
  • Dans l’Ain et le Jura, c’est le permis des Moussières qui fait l’objet d’une vaste campagne de désinformation menée par Celtique la compagnie titulaire du permis dont elle a demandé le renouvellement. Localement, la population, les élus locaux et régionaux se sont mobilisés pour demander le rejet de cette demande. Ils ont en cela le soutien objectif du projet de l’Ain et de la DREAL Rhône-Alpes, l’un et l’autre ayant émis un avis défavorable à cause des risques majeurs liés à un tel projet.
  • Dans le Languedoc Roussillon d’autres inquiétudes persistent avec la décision à prendre de renouveler ou pas le permis dit de Plaine du Languedoc.
La folie ne s’arrête pas là. Les Ministères de l’Écologie et de l’Économie ont en effet ressorti des dossiers de demande de permis de recherche d’hydrocarbure pour lesquels ils s’apprêtent à délivrer des autorisations.
Inconsistance de politiques: déboulonnage du principe de précaution en vue!

La presse l’a rapporté, lors de son premier discours de campagne, Nicolas Sarkozy – l’ex-président qui brigue à présent la chefferie de son parti, a fait des déclarations enflammées au sujet des hydrocarbures non -paul-desmarais-nicolas-sarkozyconventionnels affirmant qu’il ne «peut pas accepter que les États-Unis soient devenus du point de vue de l’énergie indépendants grâce au gaz de schiste et que la France ne puisse pas profiter de cette nouvelle énergie alors que le chômage ravage tant de nos territoires et tant de nos familles, c’est inacceptable». Une succession de fables puisque d’une part les États-Unis n’ont pas atteint l’indépendance énergétique avec l’exploitation des gaz de schiste (même si on y ajoute celle des pétroles de schiste) et que d’autre part on sait que l’exploitation des gaz de schiste, si elle était lancée en France, serait génératrice de très peu d’emplois, une infime quantité d’emplois durables et qu’à l’inverse les activités mises à risque par l’exploitation des hydrocarbures, elles, représentent des emplois de proximité.
Rappelons quand-même que c’est sous la présidence de M. Sarkozy que la loi visant à interdire l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique a été votée et publiée.
Ce qui est présenté comme un « revirement de Sarkozy », n’est qu’en fait l’expression de l’attachement de l’ex-Président au vieux modèle économique dont le fonctionnement est basé sur la consommation d’énergie fossile. Est-ce que les forts liens d’amitiés qui l’unissent à la famille Desmarais l’obligeraient ? (lire aussi ceci).
Segolene Royal stop gaz de schisteAlors qu’elle s’était arrêtée en Ardèche pendant la campagne électorale de 2012  pour clamer son opposition à la recherche de gaz de schiste, Ségolène Royal maintenant ministre en charge de l’Écologie, de la protection de l’environnement et des énergies durables du pays devant accueillir la conférence internationale sur le climat en 2015, serait à la veille de relancer la recherche d’hydrocarbures (non conventionnels de surcroit) sur le sol national ?

françois hollande stop gaz de schisteQue doit-on attendre encore ? Un discours de François Hollande nous annonçant qu’il « a changé » et que lui Président, finalement il va damer le pion à Sarkozy et relancer la recherche de gaz de schiste en France ?

Face à ces incertitudes et ce jeu de dupes, la vigilance doit être renforcée et l’information doit être largement relayée avant qu’il ne soit trop tard. Car on le sait, un forage de recherche même effectué dans les meilleures conditions technologiques, c’est :
  • La création d’un droit de recherche d’hydrocarbure convertible d’un trait de plume en droit d’exploitation
  • Prendre le risque de polluer les sources en eau et assurément polluer l’air lors de l’extraction puis de l’utilisation des hydrocarbures
  • Préparer le mitage de territoires entiers
  • Ouvrir les territoires à l’invasion de lieux de vie et d’exploitation agricoles par des plateformes de forage et des tours de forage et d’extraction, à l’augmentation du trafic routier
  • Un investissement perdu pour d’autres recherches notamment pour le développement des énergies renouvelables et l’amélioration des solutions visant la sobriété et l’efficacité énergétiques
  • Tourner le dos aux solutions durables et aux objectifs de réduction des énergies fossiles alors que ce modèle économique est à bout de souffle.
Le samedi 11 octobre 2014, soyons nombreux à signifier notre rejet de la recherche de ces hydrocarbures non conventionnels lors des mobilisations en France, en Europe et ailleurs.