Articles Tagués ‘fracturation hydraulique’

(!) Info minute – Revue de Presse

Après l’annonce faite de l’importation de gaz de schiste par des opérateur énergétiques français (EDF et ENGIE), la ministre de l’Énergie et de l’Environnement Ségolène Royal a indiqué à l’assemblée nationale mardi 10 mai 2016 qu’elle allait ‘examiner juridiquement la façon dont nous pouvons interdire l’importation de gaz de schiste en France’. Alors réelle possibilité et volonté politique ou nouveau coup de bluff pour tenter de tempérer la fronde contre le gaz de schiste en France ?

Si la France interdit la recherche et l’exploitation de gaz de schiste pour des raisons de protection de l’environnement, elle doit en interdire l’importation

La Ministre était interpelée à l’assemblée nationale ce mardi sur les contrats passéssegolene Royal stop gaz de schiste par les deux groupes français EDF et ENGIE, dont l’État est actionnaire, avec le groupe américain Cheniere pour se fournir en gaz naturel liquéfié (GNL) produit aux États-Unis et dont une partie est issue de gisements de gaz de schiste. « Il y a, c’est vrai, dans ces contrats que j’ai regardé de près (…) 40% de gaz d’origine gaz de schiste », a indiqué Mme Royal. Avant de poursuivre : « Puisque la France interdit la fracturation hydraulique pour des raisons de protection de l’environnement, j’ai interrogé ces deux entreprises sur les raisons pour lesquelles elles n’avaient pas été vigilantes, lors de la passation de ces contrats, »

Contrats de fourniture de GNL américain issus de l’exploitation de méthane par fracturation hydraulique

Dans le détail, EDF a signé un accord avec une filiale de l’américain Cheniere Energy en 2014 pour la fourniture de 770.000 tonnes de GNL par an, pendant au moins 20 ans. A la signature du contrat, les premières livraisons avaient été prévues pour 2019. L’électricien français, aussi fournisseur de gaz, a signé en 2015 un autre contrat avec Cheniere pour des livraisons de GNL d’ici 2018.

Interrogations sur la faisabilité de l’interdiction d’importer du gaz de schiste

Une telle mesure (d’interdiction) suscite des interrogations sur sa faisabilité. Sur le plan juridique, les accords commerciaux internationaux prévoient qu’un pays puisse appliquer des mesures restrictives pour le commerce si elles poursuivent un but légitime, comme la protection de l’environnement. Mais faut être parfaitement cohérent dans la manière dont on l’applique, indique Sébastien Jean, directeur du Cepii, centre de recherche et d’expertise sur l’économie mondiale.
Appliquer ce principe au gaz de schiste ne lui semble pas évident, dans la mesure où le fait qu’il y ait une pollution issue de la consommation de gaz est évident, mais cela n’a rien de spécifique au gaz de schiste et n’est donc pas un argument recevable en l’occurrence.

L’État actionnaire d’EDF peu mettre des conditions à l’approvisionnement

Juridiquement je ne sais pas si c’est faisable, mais l’État actionnaire peut peser et mettre des conditions pour que l’approvisionnement en gaz de schiste soit exclu, avance Laureline Bourit, porte-parole de l’association Les Amis de la terre. L’État est en effet actionnaire à près de 85% d’EDF et détient un peu moins d’un tiers du capital d’ENGIE.

Mais pour Arnaud Gossement, avocat spécialiste des questions d’environnement, il serait difficile de rendre ces contrats illégaux car « le gaz et l’huile de schiste sont considérés comme des hydrocarbures comme les autres. Il faudrait donc que la ministre modifie le droit français et européens. »

La France doit rester leader pour interdire l’exploitation et l’utilisation des hydrocarbures non conventionnels

S’il faut modifier le droit et bien allons-y et que la France continue d’être leader dans l’opposition à la recherche et l’exploitation de pétrole et gaz de schiste, activités qui nécessitent de recourir à des techniques risquées et polluantes. Que la France se batte réellement auprès de ses partenaires européens pour interdire la recherche, l’exploitation et l’importation d’hydrocarbures non conventionnels. Le gaz de schiste rappelons-le est du méthane, lequel génère de puissants gaz à effet de serre, contribuant à court terme au réchauffement climatique.

Sources : AFP via Romandie, France Info

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Si la fracturation hydraulique est interdite sur le sol français, l’importation de gaz de schiste ne l’est pas ! Commandée par EDF, une première livraison pourrait arriver en France en juin 2016 en provenance des États-Unis. Nous nous insurgeons.

Hypocrisie totale!

« C’est une hypocrisie totale« , dénonce Paul Reynard, porte-parole du collectif « Stop au gaz de schiste » en Ardèche. Comme la Norvège et le Portugal, la France va désormais methanier stop gaz de schisteimporter du gaz de schiste extrait par facturation hydraulique en provenance des États-Unis. Une manière de contourner la loi française, qui a interdit en 2011 la fracturation hydraulique, seule technique permettant d’extraire le gaz du sous-sol. Les groupes énergétiques Français EDF et ENGIE (ex GDF Suez) ont déjà signé des contrats avec un opérateur texan et un premier bateau pourrait effectuer une livraison dès le mois de juin.

Appel à Ségolène Royal pour interdire l’importation de gaz de schiste

« On interdit en France la fracturation hydraulique pour ne pas polluer, mais on achète du gaz de schiste qui vient d’ailleurs et qui pénalise des populations« , poursuit Paul Reynard. « On ne veut pas polluer dans notre jardin, mais le jardin du voisin, on s’en fout« , estime-t-il. Les collectifs français opposés à la recherche et l’exploitation de pétrole et gaz de schiste demande à la ministre de l’Écologie Ségolène Royal d’interdire l’importation de ce gaz américain.

Les collectifs français restent très mobilisés, ils l’ont encore démontré à Barjac au mois de février 2016 où se sont rassemblés des milliers de citoyens et élus locaux pour réclamer l’abandon définitif de toute recherche d’hydrocarbures non conventionnels (lire ici) .

stop gaz de schiste barjac 3

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Comme le rapporte le correspondant du journal Le Monde à Varsovie, la Commission européenne a décidé ce jeudi 28 avril de renvoyer la Pologne devant la Cour de justice de l’Union européenne pour « des manquements présumés de sa législation en matière d’études d’impact environnemental concernant la fracturation hydraulique » – méthode controversée d’extraction du gaz non conventionnel.

« En vertu de la loi polonaise, il est possible de forer jusqu’à une profondeur de 5 000 mètres, sans évaluer préalablement l’impact potentiel sur l’environnement, indique l’exécutif communautaire dans un communiqué. Le seuil introduit ne prend pas en compte tous les critères et les normes établies par la directive sur l’évaluation d’impact environnemental. » Pourtant selon la législation européenne, les forages profonds doivent être évalués pour les déchets qu’ils produisent, pour leurs effets sur l’eau et le sol et leur impact sur les ressources naturelles.

Grand succès de la mobilisation anti-fracturation hydraulique

Comme le rapporte toujours Le Monde, pour Antoine Simon de  l’ONG Les Amis de laZurawlow does not want shale gas Terre Europe  « C’est un grand succès de la mobilisation anti-fracturation hydraulique, s’est réjoui Antoine Simon, de. Nous devons maintenant attendre la décision de la Cour, mais compte tenu de l’évidence de l’infraction, nous sommes sans doute proches de voir la plus haute instance européenne émettre un précédent juridique contraignant sur la fracturation hydraulique. »

L’Eldorado du gaz de schiste qui fait pschitt ?

Alors la Pologne futur « Eldorado européen du gaz de schiste » tel que la qualifiaient les éditorialistes favorables à l’exploitation des gaz non conventionnels ? Il semblerait que ça ne soit guère qu’un mythe. Face à l’absence de ressources exploitables, les majors se sont retirées les unes après les autres (lire ici, et ). La décision de la Commission européenne pourrait bien porter le coup de grâce.

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Adaptation libre d’après une traduction par nos soins de l’article publié par le site Grist sous le titre Half of U.S. oil is now fracked — but it might not stay that way.

Les États-Unis sont rapidement devenus un géant mondial de la fracturation hydraulique, et le phénomène ne ralentit pas pour le moment.

La fulgurante augmentation de la production des hydrocarbures aux États-Unis

Selon un rapport publié en mars 2016 par l’agence américaine de l’énergie (Energy Information Administration – EIA),production petrole de schiste USA FR la fracturation hydraulique représente désormais plus de la moitié de toute la production quotidienne américaine de pétrole alors qu’elle ne comptait que pour 2 pour cent en 2000. Les 300.000 puits de fracturation en production aux États-Unis pompaient 4,3 millions de barils par jour en 2015 – une évolution notable si l’on compare aux 102.000 barils quotidiens pendant l’année 2000. Cette croissance a permis aux États-Unis d’«augmenter sa production de pétrole plus rapidement que jamais dans son histoire », note le rapport, et elle place les USA au troisième rand mondial pour la production de pétrole derrière l’Arabie Saoudite et la Russie.

Les dangers de la fracturation hydraulique

Mais la fracturation hydraulique (fracking), un processus qui consiste à injecter un cocktail de produits chimiques fracking exploitation petrole gaz de schistedans les profondes roches de schiste pour les fissurer et en extraire le pétrole et le gaz – pose un problème majeur. Elle risque de contaminer l’eau et les fuites de méthane que génère le processus d’exploitation et de distribution contribuent à l’aggravation du changement climatique (lire ici et ). Et un faisceau croissant de preuves scientifiques confirme que les opérations liées à la fracturation hydraulique – en particulier, l’évacuation des eaux usées chimiquement chargés dans des puits souterrains – peuvent contribuer à l’activité sismique (lire ici et ).

La fracturation hydraulique en débat dans la course à l’investiture démocrate

Le prochain locataire de la Maison Blanche pourrait décider si ce boom de la fracturation hydraulique doit se poursuivre ou non. Ou, au moins, un président démocrate pourrait essayer de l’arrêter, alors que la question de la fracturation hydraulique est devenue une préoccupation majeure dans la course à l’investiture démocrate pour la présidentielle américaine de 2016. Bernie Sanders a proposé d’interdire totalement le processus et ceci par une décision de l’exécutif, mais sa proposition pourrait être aussi controversé que le processus de forage lui-même: Par exemple, le journal Mother Jones met en garde averti en indiquant qu’une telle interdiction conduirait les consommateurs et les opérateurs à se tournent vers le charbon pour l’énergie – un carburant qui libère moins de méthane, mais est le principal coupable du changement climatique mondial. De son côté, la favorite des démocrates en campagne Hillary Clinton a adopté un ton plus dur sur le fracking que lorsqu’elle était secrétaire d’État, affirmant à présent qu’elle Présidente elle adoptera une réglementation limitative vis-à-vis des opérateurs de fracturation hydraulique ajoutant que «le temps que nous mettions en place toutes ses réglementations, je ne pense pas il y aura beaucoup d’endroits en Amérique où le fracking continuera à avoir lieu ». Rappelons tout de même qu’en tant que secrétaire d’Etat en 2010, Madame Clinton faisait la promotion du gaz de schiste comme «le plus propre des combustibles fossiles disponibles pour la production d’énergie d’aujourd’hui ». Elle ajoutait même que « si sa production était développée, le gaz de schiste pourrait apporter une contribution importante à l’approvisionnement énergétique de notre région, comme il le fait maintenant pour les États-Unis. ». Et l’administration qu’elle dirigeait n’a eu de cesse  de promouvoir la fracturation hydraulique dans les pays en développement.

Quoiqu’il en soit, l’interdiction de la fracturation hydraulique n’aura pas le soutien du Congrès. Et on peut bien imaginer que dans le futur aux États-Unis, la fracturation hydraulique – et ses effets secondaires – continuera d’être cette usine à gaz, avec son corolaire de problèmes.

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Article publié dans Telerama et repris ici avec l’aimable autorisation de son auteur Emmanuel Tellier

Plus de 900 tremblements de terre en 2015. Du jamais vu dans l’Oklahoma, territoire normalement à l’abri des secousses sismiques, dont les habitants découvrent avec horreur les conséquences de l’exploitation abusive des hydrocarbures.

Imaginez : vous vous appelez Jack ou Jessica, vous avez 15 ans, et vous habitez avec vos parents à Stillwater, placide bourgade de l’Oklahoma – cet immense état du Sud des États-Unis posé au dessus du Texas. A l’école, depuis vos 10 ans, on vous a appris que vous résidiez, petit veinard, dans ce grand couloir central américain béni des dieux car paisiblement situé entre deux grandes failles sismiques : celle de San Andreas tout à l’Ouest du pays (menace permanente pour la Californie), et celle, moins connue, de New Madrid plus à l’Est, une zone dont le centre se trouve dans la vallée du Mississipi. Mais pour vous, à Stillwater, tout va bien, vous êtes au calme. Pour preuve, mamie et papy peuvent en attester : aucun séisme significatif n’a été relevé pendant des décennies. Amen.

Mais voilà qu’au printemps 2010, la terre s’est mise à trembler. Puis à nouveau quatre mois plusla-terre-tremble-en-oklahoma-a-cause-des-forage-de-petrole-et-de-gaz-de-schiste (Charlie Riedel AP SIPA) tard. Trois secousses importantes (autour de 4 sur l’échelle logarithmique de Richter) enregistrées sur l’année calendaire. Pas de quoi s’inquiéter, vous expliquait alors l’institutrice : c’est juste la faille de New Madrid qui fait des siennes, et envoie ses mauvaises ondes jusqu’à l’Oklahoma. Sauf qu’en 2014, les secousses sont devenues plus fréquentes, plus fortes également (5 sur l’échelle de Richter). Un matin, votre oncle Brad a vu le hangar où il range ses tracteurs climatisés John Deere s’écrouler comme une pancake, et le surlendemain, votre grand mère Eleanor a eu la surprise de découvrir un trou de huit mètres de profondeur dans son jardin.

Murs fissurés et fenêtres désaxées

Nous voilà en 2016 et l’affaire des « Oklahoma quakes » éclate enfin au grand jour. Le chiffre donnerait presque envie de rire s’il n’était pas dramatique : en 2015, ce sont 907 secousses sismiques qui ont été enregistrées dans l’Oklahoma. C’est trois cent fois plus qu’en 2010 ! Depuis début 2016, on en est déjà à 160. Entre trois et quatre séismes par jour ! Dans toutes les villes autour de la capitale fédérale Oklahoma City, les vitres tremblent matin et soir, des canalisations de gaz rompent sous l’effet des secousses, des usines doivent mettre leurs salariés au chômage technique parce que les machines-outils sont déréglées, des grues de chantier s’effondrent. Jack, Jessica, il faut regarder les choses en face : votre État est malade. Malade de son sous-sol, maltraité par les dizaines de producteurs d’énergies fossiles qui y pompent gaz et pétrole de schiste, et réalisent des profits remarquables en violentant, bousculant, fracturant l’écorce terrestre.

L’explication technique des « Oklahoma quakes » tient en trois mots : rejets de déchets liquides.earthquake seisme fracking gaz de schiste shale Les sociétés d’extraction, qui ont acheté des parcelles par milliers à partir de 2010 et les exploitent à fond depuis 2014, utilisent une technique de réinjection dans le sous-sol des mélanges d’eau et de produits chimiques utilisés pour les forages. Il y aurait actuellement plus de quatre cents « injection wells » (puits d’injection) dans l’Oklahoma. Fait notable : un tel procédé n’est pas seulement utilisé pour l’extraction de gaz de schiste par fracturation hydraulique —technique dont on sait avec certitude qu’elle provoque des ravages écologiques irréversibles—, mais aussi pour faire remonter pétrole et sables pétrolifères vers la surface. Or quand ces eaux usées sont enfouies dans un sous-sol de nature instable, ou qu’une faille (même minime) se trouve à proximité, les plaques terrestres peuvent se soulever, provoquant à coup sûr un séisme plus ou moins localisé. Au cœur de la « Bible belt », on ne compte plus le nombre de maisons aux murs fissurés, aux fenêtres désaxées, aux crucifix tombés au sol. Dans certains districts, les compagnies d’assurance ne veulent même plus garantir les biens immobiliers… Au moins les habitants de l’Oklahoma peuvent-ils se rassurer en se disant qu’ils ne sont pas les seuls à vivre sur une terre qui gigote : leurs cousins du Wyoming et de l’Arkansas sont également concernés. Il y aurait aujourd’hui plus de deux millions de points de forage utilisant des techniques d’injection et de rejet massif d’eaux usées sur le territoire américain. 

Detroit, Cleveland, Pittsburgh, Rochester… dans le même état de mort clinique

Alors bien sûr, le prix des carburants a chuté aux Etats-Unis – et un peu partout dans le monde. Mais à quel prix écologique ? On connaissait déjà les eaux polluées, impropres à la consommation, de la ville de Flint, dans le Michigan – scandale récent de loin le plus médiatisé (et tant mieux), mais n’oublions pas que les nappes phréatiques de centaines d’autres sites dans les bassins industriels de Detroit, Cleveland, Pittsburgh, Rochester (liste non exhaustive) sont dans le même état de mort clinique. La seule nouveauté par rapport au retentissant scandale de la pollution du Love Canal, dans le Nord de l’Etat de New York, par l’entreprise de produits chimiques Hooker Chemicals (une monstrueuse affaire révélée en 1978) étant que désormais, le silence des témoins et voisins gênants est acheté très en amont, et de manière plus efficace. On connaissait aussi cette histoire délirante de fuites sur des puits d’extraction de méthane en Californie. On connaissait encore la capacité formidable de compagnies américaines comme Texaco-Chevron à aller polluer très au-delà des frontières où résident ses riches actionnaires. Voilà donc, depuis deux ans, qu’on découvre aussi la capacité des mêmes producteurs d’hydrocarbures à pomper les sols américains et à en recracher les déchets en pleine nature comme le ferait un chien errant ayant déniché un os à moelle un peu gros à avaler d’un coup. 

Hier (lundi 7 mars), sentant la fureur des habitants de l’Oklahoma grossir de jour en jour, les autorités fédérales ont demandé aux représentants des producteurs de pétrole et de gaz de « réduire de manière substantielle la quantité de rejets industriels qu’ils destinent à être enfouis dans les sols ». La formulation est suffisamment floue pour que cette requête non contraignante leur entre par une oreille et ressorte par l’autre, façon fuite de liquide saumâtre s’écoulant silencieusement dans la lithosphère. Jusqu’au prochain gros boum ?

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Le message est clair. Il est constant et sans ambiguïté depuis 5 ans. Le gaz de schiste c’est « Non » ! 15 000 personnes se sont rassemblées ce dimanche 28 février 2016 à Barjac dans le Gard pour affirmer une nouvelle fois et avec fermeté leur refus de la recherche et de l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels. Les pétrole et gaz de schiste et de couche, c’est non, ni ici ni ailleurs !

Ce rassemblement fait échos à la première grande mobilisation citoyenne contre le gaz de schiste à Villeneuve de Berg en Ardèche, il y a 5 ans, le 26 février 2011. Celle-ci avait conduit à rendre illégale la pratique de la fracturation hydraulique et mis un sérieux coup de frein aux ambitions des industriels dans la recherche de gaz de schiste en France.

Nous étions des milliers de manifestants à réclamer ce dimanche à Barjac (Gard), une loi claire interdisant toute exploration et exploitation des hydrocarbures non conventionnels.

Le défilé, organisé au lendemain de la forte mobilisation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, a rassemblé 15.000 personnes. Les ruelles du petit bourg médiéval situé aux confins des Monts de l’Ardèche et des Cévennes, un des bastions de la résistance au gaz de schiste, ont résonné de « No Gazaran », « non au gaz de schiste », « transition maintenant »!stop gaz de schiste barjac 4

En tête du cortège rassemblant toutes les générations et manifestant au rythme des percussions, de nombreux élus, essentiellement locaux, ont manifesté ceints de leur écharpe tricolore. Parmi les opposants, certains avaient fait de longs trajets pour prendre part à la mobilisation.

Les promesses non tenues

« La ministre de l’Écologie Ségolène Royal n’a cessé de nous faire des promesses non tenues, comme tous ses prédécesseurs. On en a assez, si le gouvernement socialiste veut légiférer, il faut qu’il le fasse tout de suite », avait auparavant réclamé Paul Reynard, l’un des porte-paroles des collectifs anti-gaz de schiste, lors d’une conférence de presse à laquelle participaient une centaine de journalistes. « A défaut, la mobilisation, non violente depuis le début, pourrait se transformer en blocages: S’il faut en arriver là, nous sommes organisés», a rappelé Sébastien Espagne, un autre porte-parole du mouvement.

La loi reste imparfaite et doit être corrigée

En 2011, la loi Jacob a interdit la technique d’extraction par fracturation hydrauliqstop gaz de schiste barjac 3ue, mais pas la recherche. Or les pétroliers et autres multinationales misent sur le long terme (…), espérant que le pouvoir politique changera et leur permettra d’exploiter des hydrocarbures au mépris des conséquences catastrophiques sur l’environnement et le réchauffement climatique. C’est la ré-attribution à TOTAL fin janvier du permis de recherches de Montélimar par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val d’Oise) qui a relancé la mobilisation (lire ici et ). « Cette décision a vraiment mis en colère les gens. Ça a beaucoup élargi notre mouvement », a commenté M. Reynard. « Mme Royal a fait appel mais ce n’est pas suffisant », a souligné Sébastien Espagne.

Révision du code minier, serpent de mer ou patate chaude

De son côté, Mme Royal assurait dimanche soir sur France 3 qu’ « il n’y aura(it) plus de permis pour rechercher les gaz de schiste et le nouveau code minier, qui est en cours de réforme, intègrera cette interdiction » avant d’ajouter que « Cette disposition s’appliquera à tous les permis de recherche d’hydrocarbures en cours de validité et aux demandes de permis en cours d’instruction ». « Le projet de réforme du code minier sera présenté au Conseil d’État au cours du premier semestre 2016 », a ensuite ajouté la ministre dans un communiqué.

Cette réforme du code minier est un serpent de mer et les collectifs citoyens demandent à nouveau des actes concrets et notamment que les 133 demandes de permis en cours d’instruction en France soient rejetées et que les permis qui ont été accordés soient abrogés.

Nous demandons au gouvernement d’avoir le courage politique d’interdire clairement et totalement le gaz de schiste.

stop gaz de schiste barjac 6

Avec AFP

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De nombreux collectifs citoyens de part le Monde se sont unis pour adresser une lettre au gouvernement français, lui enjoignant de ne pas rendre son permis de recherche de gaz de schiste à TOTAL.

Courrier adressé :
au Gouvernement français,
à Madame Ségolène Royal, Ministre de l’Écologie du Développement durable et de l’Énergie

Objet : Ne rendez pas à Total le permis de Montélimar !

Madame la Ministre,

Nous menons activement campagne, partout dans le monde, contre le développement des hydrocarbures (tels que les pétrole et gaz de schiste, le tight gas, et le gaz en couche de charbon appelé aussi coal bed methane), des hydrocarbures extraits usuellement avec la technique de la fracturation hydraulique, plus connue sous le nom de fracking.

A l’échelle planétaire, les groupes et collectifs opposés au fracking font face aux mêmes problèmes et sont confrontés aux mêmes arguments spécieux – des arguments souvent sans fondement scientifique et peu fiables d’un point de vue économique.

C’est pourquoi nous sommes tous unis dans notre opposition au fracking, partageant le slogan du mouvement initié par les collectifs français opposés au pétrole et gaz de schiste et de couche et à la
fracturation hydraulique : « Ni ici, ni ailleurs ».

global-frackdown stop permis Montelimar gaz de schisteDepuis 2011 l’interdiction de la fracturation hydraulique en France est, pour nous, l’exemple phare. Et même si l’issue des négociations de la COP21, récemment tenue à Paris, aurait pu être plus prometteuse, nous espérons malgré tout que les dirigeants du monde ont enfin compris leur responsabilité au regard du climat, pour la planète et pour les générations futures.

Nous savons tous que pas plus d’un tiers des réserves prouvées en combustibles fossiles ne doit être consommé d’ici 2050 si l’on veut donner à la planète une chance de ne pas dépasser un réchauffement
post-industriel de 2°C. Dans le même temps, les climatologues affirment qu’un réchauffement de 1,5°C conduira déjà à des impacts intolérables, en particulier pour les pays du Sud (1).

De surcroît, environ 150 milliards de mètres cubes de gaz naturel sont torchés chaque année dans le monde, ce qui représente un gaspillage énorme de ressources naturelles et contribue, au sein des émissions globales de gaz à effet de serre, à l’émission d’une quantité équivalente à 400 millions de tonnes de CO2 (2).

Tant que les combustibles fossiles seront ainsi gaspillés, avec un impact aussi négatif tant pour l’économie mondiale que pour le climat, aucune exploitation d’hydrocarbures nécessitant l’usage de la fracturation hydraulique ne peut se justifier.

Chère Madame Royal, durant une session sur la politique énergétique, le 12 janvier dernier, vous avez exprimé devant l’Assemblée nationale votre volonté que la France n’accorde plus de permis à des compagnies intéressées à la poursuite d’explorations visant des combustibles fossiles. Vous avez soutenu : « Puisqu’il faut inciter les groupes industriels qui s’engagent dans ce type d’activité à réorienter leurs investissements vers la production d’énergies renouvelables ou vers la production de l’efficacité énergétique » (3) .

En décembre 2015, la firme américaine Schuepbach, qui avait annoncé vouloir utiliser lashale gas France stop permis Montelimar gaz de schiste fracturation hydraulique, a perdu, contre l’État français l’action juridique menée pour récupérer ses Permis exclusifs de recherche d’hydrocarbures (PERH) dans le sud de la France (4).

C’est pourquoi nous vous demandons de rester ferme et fidèle à vos propos, de rejeter la possibilité de restituer à Total le permis de Montélimar, et d’interdire de manière définitive toute exploration et exploitation d’hydrocarbures non-conventionnels en France (5).

Nous, signataires de ce courrier, demeurons, ensemble, solidaires avec les groupes et collectifs français qui s’opposent à l’exploitation des hydrocarbures non-conventionnels et à la fracturation hydraulique, pour un monde libéré du fracking ! « Ni ici, ni ailleurs » est la devise qui nous unit.

Nous vous prions de recevoir, Madame la Ministre, nos respectueuses salutations.

(1) J. Hansen, M. Sato, P. Hearty, R. Ruedy, M. Kelley, V. Masson-Delmotte, G. Russell, G. Tselioudis, J. Cao, E. Rignot, I. Velicogna, E. Kandiano, K. von Schuckmann, P. Kharecha, A. N. Legrande, M. Bauer, and K.-W. Lo : Ice melt, sea level rise and superstorms : evidence from paleoclimate data, climate modeling, and modern observations that global warming is highly dangerous, Discussion Paper, in : Atmos. Chem. Phys. Discuss., 15, 20059–20179, 2015

(2) GE-study “Flare Gas Reduction” Link :http://www.ge-spark.com/spark/resources/whitepapers/Flare_Gas_Reduction.pdf

(3) Article « Hydrocarbures conventionnels : plus de permis de recherches en France (Royal) ». Link : http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2016/01/12/97002-20160112FILWWW00406-hydrocarbures-conventionnels-plus-de-permis-de-recherches-en-france-royal.php

(4) Article « Ruling : France Will Remain Fracking Free ». Link : http://www.naturalgaseurope.com/france-fracking-free-shale-gas-schuepbach

(5) Article « French anti-Fracking Groups Call for Protest Feb 28 ». Link : http://www.naturalgaseurope.com/france-anti-fracking-groups-call-for-demonstration-on-february-28-27651

Signataires :
1. Andy Gheorghiu Consulting, Germany, 2. BI lebenswertes Korbach e.V., Germany, 3. Friends of the Earth Europe; 4. Ecologistas en Acción, Spain; 5. Energy Watch Group, Germany; 6. Food & Water Europe; 7. Ecologistas en Acción de La Rioja, Spain; 8. IG Schönes Lünne, Germany; 9. BI frackingfreies Auenland, Germany; 10. Collectif Stop Gaz de Schiste in Anduze, France; 11. Citizens for Clean Water, Susquehanna County, Pa., USA; 12. Fairmont, Minnesota Peace Group, USA; 13. Little Lakes Sustainability Network, New York State, USA; 14. Frack Free Somerset, UK: 15. KIFF (Keep Ireland Frack Free), Ireland; 16. BI gegen Gasbohren Kleve, Germany; 17. Ecologistas en Accion Palencia, Spain; 18. No fracking in Balcombe Society (No FiBS), UK; 19. Berks Gas Truth, Pennsylvania, USA; 20. Stichting Schaliegasvrij Nederland, Netherlands; 21. Frack Free Sussex, UK; 22. Brighton Action Against Fracking, UK; 23. BI Gemeinsam gegen Gas- und Probebohrungen am Niederrhein, Germany; 24. Ecology Party of Florida, USA; 25. Earth Care, Santa Fe, USA; 26. Fracking Free Clare, Ireland; 27. Food & Water Watch, USA; 28. Denver Catholic Network, USA; 29. BI Saubere Umwelt und Energie Altmark, Germany; 30. Earth Ethics Inc., USA; 31. Don’t Frack Florida, USA; 32. Frack Free Genesee, New York State, USA; 33. National Toxics Network Inc., Australia; 34. FreshWater Accountability Project, USA;35. SouthEastern Communities Against Pollution (SECAP), USA; 36. Ecologistas en Acción Cantabria, Spain;37. Ecologistas en Acción Palencia, Spain; 38. No Fracking France
39. Roseacre Awareness Group, UK; 40. BI gegen CO2-Endlager e.V., Germany;41. We Are Seneca Lake, USA; 42. New Brunswick Anti-Shale Gas Alliance (NBASGA), Canada; 43. Idaho Concerned Area Residents for the Environment (ICARE), USA; 44. Wall of Women Colorado, USA; 45. Center for Human Rights and Environment (CHRE); 46. Fracking Free Bulgaria; 47. Sustainable Tompkins, Ithaca, USA;48. România Fără Ei, Romania;49. Collectif de Barjac, France; 50. Intercollectif Gardechois du permis du bassin d’Ales, France; 51. Agora for Life, Belgium/Romania; 52. Bürgerinitiative Gesundheit und Klimaschutz Unterelbe, Germany; 53. Aktionsgruppe frackingfreie Probstei, Germany; 54. Stop aux gaz de schiste – Non al gas d’esquit 47, France;55. Mouvement politique des objecteurs de croissance, Belgium; 56. Bürgerinitiative Fracking Freies Hamburg, Germany; 57. Frack Free Wales, UK; 58. Foundation for Environment and Agriculture, Bulgaria; 59. Fracking Free Ireland;60. Allianza Mexicana contra del Fracking, Mexico;61. Residents Action on Fylde Fracking (RAFF), UK; 62. United for Action, NY, USA; 63. Science & Environmental Health Network, USA; 64. BI Kein Fracking in der Heide, Germany; 65. Umweltinstitut München e.V., Germany; 66. Frack Free Chew Valley, UK; 67. Food Shed Productions, USA; 68. 350 Kishwaukee, Illinois, USA; 69. Ecologistas en Acción de la Región Murciana, Spain; 70. Amigos de la Tierra España, Spain; 71. Fracking freies Hessen, Germany; 72. BI « Stoppt Fracking im Großraum Kiel », Germany; 73. BI Angeliter Bohren Nach, Germany; 74. BI kein-frack-in-wf, Germany; 75. Villagers Against Drilling (Llantrithyd Residents’ Association), Wales, UK; 76. The Vale Says No, Wales, UK; 77. Fís NUA, Ireland; 78. Plataforma Interamericana de Derechos Humanos, Democracia y Desarrollo (PIDHDD Regional), Ecuador; 79. Centro de Documentación en Derechos Humanos « Segundo Montes Mozo S.J. » (CSMM), Ecuador; 80. Women’s International League for Peace & Freedom, USA; 81. Alliance for Democracy, USA; 82. Interessengemeinschaft Gegen Gasbohren Hamminkeln /Niederrhein, Germany; 83. Coalition to Protect New York, USA; 84. FrackBusters, NY, USA; 85. Save S-VE (Spencer-Van-Etten), USA; 86. Bürgerinitiative Umweltschutz Lüchow-Dannenberg, Germany; 87. Plataforma Ciudadana Zaragoza sin Fractura, Spain; 88. Mişcarea de rezistenţă Pungeşti, Romania; 89. CatholicNetwork.US, USA; 90. Sisters of St Francis of Philadelphia, USA; 91. Citizens United for Renewable Energy (CURE), USA
92. Pastoral Social de la diócesis del Alto Valle de Rio Negro, Argentina; 93. Asamblea anti-Fracking de las Merindades y Norte de Burgos, Spain; 94. Friends of the Earth Scotland; 95. Concerned Chippewa Citizens, Wisconsin, USA; 96. Frac Sand Sentinel, USA; 97. Asia Pacific Forum on Women, Law and Development (APWLD)

(!) Info minute – Revue de Presse

Hier 28 Janvier 2016, le Tribunal Administratif de Cergy Pontoise a satisfait la requête de la compagnie TOTAL : L’abrogation du permis de recherche de gaz de schiste dit de Montélimar a été annulée. TOTAL récupère son droit de rechercher du gaz de schiste dans un périmètre d’une superficie de 4327 km2 qui s’étend sur l’Ardèche, la Drôme, le Gard, l’Hérault et le Vaucluse.

Le permis de TOTAL n’est pas mort !

L’euro-députée Michèle Rivasi indique sur twitter que le permis que récupère TOTAL n’est plus valable. C’EST FAUX !

Si le permis est effectivement arrivé à expiration en mars 2015, TOTAL peut tout à fait engager unele gaz de schiste ce n est pas fini demande de prolongation. C’est d’ailleurs ce qu’a affirmé l’avocat de TOTAL lors de l’audience du 8 janvier 2016. L’administration pourrait même lui accorder une « prolongation exceptionnelle » arguant du fait que la compagnie a indument été privée de ses droits entre la date de l’abrogation et mars 2015. Donc le risque est bien là!

Ce que nous réclamons

Ce que nous demandons est simple et pas nouveau. Nous demandons :

  • que soit enfin votée une loi (on l’attend depuis 5 ans) qui interdise toute exploration et exploitation de gaz et pétrole de roche mère et autres hydrocarbures non conventionnels.
  • que le gouvernement rejette les 133 demandes de permis actuellement à l’étude.
  • que le gouvernement refuse la trentaine de demandes de renouvellement.
  • que le gouvernement abroge les permis en cours.

Si Ségolène Royal a indiqué le 12 janvier à l’Assemblée nationale que plus aucun nouveau titre minier ne serait délivré pour l’exploration ou la production d’hydrocarbures sur tout le territoire national [lire ici], il serait indispensable que cette affirmation se concrétise et soit formellement confirmée par le gouvernement.

Faire entendre notre voix : Barjac le 28 février 2016

Nous appelons donc au rassemblement à Barjac (30) le 28 février 2016 pour dire Non à la recherche et l’exploitation des pétroles et gaz de schiste et de houille.

le gaz de schiste ce n'est pas fini

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