(!) Info minute – Revue de Presse

Un rapport du bureau recherche géologique des États-Unis (US Geological Survey – USGS) paru mardi (6 octobre 2015) déclasse le potentiel en pétrole de schiste du vaste gisement de Monterey en Californie. Cette étude met à jour en l’abaissant considérablement la dernière estimation du département américain de l’Énergie datant de 2011 et qui présentait le gisement de Monterey comme un élément clé de la production pétrolière des États-Unis. Les réserves étaient alors estimées à 13,7 milliards de barils de pétrole récupérable.

Le grand mensonge spéculatif des prévisions

En lieu et place de ces prévisions mirifiques, la nouvelle étude de l’US Geological Survey indique que la partie la plus riche en pétrole de la formation schisteuse de Monterey détiendrait seulement 21pschitt millions de barils de pétrole récupérables par des méthodes intensives, telles que la fracturation hydraulique ! Soit … 0,2% des prévisions globales pour ce bassin. Ce rapport se concentrait sur le bassin de San Joaquin, l’un des quatre bassins qui composent les 2800 kilomètres carrés du gisement de Monterey. Les prochains rapports de l’USGS fourniront une estimation du pétrole récupérable dans les trois autres bassins.

L’estimation de 2011 avait déclenché des fortes spéculations sur un boom pétrolier en Californie. Toutefois en 2014, les autorités fédérales de l’énergie avaient dégonflé les prévisions faites pour le gisement de Monterey, réduisant l’estimation globale de pétrole récupérable de 96 pour cent.

Malgré le dérèglement climatique un lobbying pro-gaz de schiste très actif

En Europe, en France, il existe encore un lobby très actif pour pousser à la recherche d’hydrocarbures non conventionnels. Dans un contexte actuel très peu propice aux investissements dans la recherche pétrolière et malgré les très nombreuses déconvenues en Pologne (qui devait être l’Eldorado européen du gaz de schiste) mais aussi en Roumanie, d’où les majors pétrolières se sont retirées les unes après les autres faute de résultats satisfaisants(voir 1 2 et 3), les puissantes compagnies pétrolières poursuivent lors lobbying pour freiner et saper l’établissement de réglementations européennes pour la protection des citoyens et de l’environnement. Pariant sur la remontée des cours des hydrocarbures ainsi que sur des changements politiques, ils pressent les gouvernements de leur délivrer des permis de recherche d’hydrocarbures.

Le pari de la déréglementation

En France, à la veille de la conférence internationale sur le climat (COP21), le gouvernement vient ainsi de délivrer de nouveaux permis de recherche de pétrole et de gaz autorisant ainsi les opérateurs à s’installer pour une durée de 15 ans (5 ans renouvelable deux fois). Ces derniers font le pari que la réglementation française interdisant de facto la prospection de pétrole et gaz de schiste (loi d’interdiction de la fracturation hydraulique) sera assouplie après les prochaines échéances électorales en 2017.

Encore une fois, c’est la mobilisation citoyenne qui permettra de bloquer ces projets. C’est la mobilisation citoyenne qui concourra au développement d’alternatives. Restons mobilisés dans la durée !

sources: KQOED Science  Stopgazdeschiste.org

(!) Info minute – Revue de Presse

À quelques semaines du lancement de la COP 21, la ministre de l’Écologie et celui de l’Économie ont autorisé de nouvelles concessions de recherche d’hydrocarbures liquides ou gazeux en métropole. Le 29 septembre 2015, le journal officiel publiait trois arrêtés ministériels signés par Ségolène Royal octroyant trois nouveaux permis exclusifs de recherche d’hydrocarbures liquides ou gazeux. (1) (2) (3)

Il s’agit des permis de Champfolie (en Seine-et-Marne), d’Esthéria (dans la Marne) et d’Herbsheim (dans le Bas-Rhin). Les bénéficiaires de ces permis sont respectivement les entreprises Vermilion, Lundin et Bluebach.

Le permis de Champfolie avait été demandé par Vermilion en 2009, à une époque où la fracturation hydraulique n’était pas remise en question. Il est accordé aujourd’hui. La géologie a-t-elle changévermilion champotran entre temps ? Quel est l’intérêt d’un permis de recherche de 120 km2 pour une entreprise qui détient déjà 13 permis ? Pourquoi Vermilion dépose-t-il régulièrement de nouvelles demandes de permis (26 à ce jour). Comment expliquer la nouvelle autorisation faite à Vermilion par le préfet de Seine-et-Marne de procéder à 30 nouveaux forages (4) sur une concession (Champotran) ne faisant que 90 km2 ? Comment expliquer la demande d’autorisation faite par Vermilion de 10 nouveaux forages sur la concession de Vert-le-Grand ? Comment expliquer l’autorisation de deux nouveaux forages sur le permis de Saint-Just-en-Brie (5) malgré les oppositions exprimées des membres du conseil municipal sur les registres de l’enquête publique au printemps dernier ? (6)

Vermilion, premier producteur d’hydrocarbures sur le sol français a les moyens d’attendre que « les temps changent » en produisant quelques milliers de barils par jour ! Cela lui permet surtout de dire haut et fort qu’il respecte la loi (c’est bien le minimum qu’on puisse attendre d’une entreprise) mais que si la loi change… il suivra encore et toujours la loi, quelle qu’elle soit!

Par ailleurs, à la frontière allemande, le permis d’Herbsheim vient d’être octroyé à l’entreprise Bluebach..
Le décret signé par S.Royal précise que l’engagement minimal de l’entreprise Bluebach devra être de 1,98 millions d’euros. Comment cette entreprise va-t-elle s’y prendre alors qu’il s’agit d’unepetrole--Champotran- entreprise uninominale, dont le capital social est de 8378 euros, avec zéro salarié (7). Pas de problème! Bluebach a été racheté en 2010 par Moore Energy. Sur le site de Moore (Norvège) on peut lire que le sous-sol français regorge de ressources non conventionnelles (8), raisons qui ont donné envie à Moore de demander des permis de recherche. Moore convient bien du fait que pour l’instant la fracturation hydraulique est interdite en France…

Rappelons que le code minier actuel ne permet pas vraiment à un gouvernement de revenir sur un permis de recherche préalablement octroyé. Ce même code minier rend quasi-automatique la transformation d’un permis de recherche en une concession (exploitation). Obtenir un permis de recherche, pour une entreprise pétrolière, revient à “mettre le pied dans la porte”. Il faut garder en mémoire que le code minier ne fait pas la distinction entre hydrocarbures conventionnels (sans fracturation) et non conventionnels. Tout permis obtenu aujourd’hui sera valide encore dans quatre ou cinq ans. Le prix du pétrole bas aujourd’hui, remontera un jour ; la fracturation hydraulique interdite aujourd’hui, …

Un gouvernement qui prétend refuser l’exploration et l’exploitation des ressources non conventionnelles ne devrait pas accepter que les gaz de couche soient exploités en Lorraine et dans le Nord-Pas-de-Calais en entretenant une confusion entre gaz de houille (le grisou) et gaz de couche (CBM) qui fait des ravages en Australie. (9)

Vue la précipitation avec laquelle S. Royal signe des prolongations et des octrois de permis, va-t-on voir dans les jours prochains de nouveaux arrêtés ministériels concernant les permis de Dicy, Gastins, et une dizaine d’autres dossiers propulsés dans les tuyaux il y a un an par la ministre? Permis, rappelons-le, dont l’objectif initial était le pétrole de schiste ?

Enfin, une question plus générale, la seule action réelle d’un gouvernement qui prétend vouloir participer à la lutte contre le réchauffement climatique ne serait-elle pas de refuser systématiquement l’octroi de nouveaux permis de recherche d’hydrocarbures (une énergie du passé) ?

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(1) Arrêté du 21 septembre 2015 accordant un permis exclusif de recherches de mines d’hydrocarbures conventionnels liquides ou gazeux, dit « permis de Champfolie » (Seine-et-Marne), au profit de la société Vermilion REP SAS
(2) Arrêté du 21 septembre 2015 accordant un permis exclusif de recherches de mines d’hydrocarbures conventionnels liquides ou gazeux, dit « permis d’Estheria » (Marne), à la société Lundin International SA
(3) Arrêté du 21 septembre 2015 accordant un permis exclusif de recherches de mines d’hydrocarbures conventionnels liquides ou gazeux, dit « permis de Herbsheim » (Bas-Rhin), au profit de la SARL Bluebach Ressources
(4) Arrêté préfectoral N°2015/DCSE/M/008 autorisant l’ouverture de travaux miniers sur la concession d’hydrocarbures de « Champotran » – Société Vermilion Rep.
(5) Arrêté préfectoral N°2015/DCSE/M/009 autorisant l’ouverture de travaux miniers sur le permis exclusif de recherche d’hydrocarbures de « Saint-Just-en-Brie » depuis les emplacements de la concession de « Champotran » – Société Vermilion Rep.
(6) Registre de l’enquête publique de Saint-Just-en -Brie
(7) Société.com Présentation de la société BLUEBACH RESSOURCES
(8) More Energy: Opérations
(9) Le gaz de couche: le nouveau filon http://www.terraeco.net/Le-gaz-de-couche-nouveau-filon,53299.html

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Article d’Isabelle Levy – Collectif du pays fertois  à paraître également sur Reporterre

(!) Info minute – Revue de Presse

COMMUNICATION DES COLLECTIFS FRANÇAIS OPPOSÉS A LA RECHERCHE ET L’EXPLOITATION DES PÉTROLE ET GAZ DE SCHISTE ET DE COUCHE Nancy, le 27 septembre 2015

Les collectifs français opposés à la recherche et l’exploitation des pétrole et gaz de schiste et de couche (de charbon) se sont réunis en coordination nationale à Nancy les 25, 26 et 27 septembre 2015. Alors que la France a la charge d’accueillir la conférence mondiale sur le climat (COP21) en décembre 2015, le gouvernement continue de délivrer des permis de recherche d’hydrocarbure à tour de bras.

Gaz de houille: Forages poussifs et nouvelles demandes en Lorraine

Ici, en Lorraine, la société European Gas Limited (EGL) a foré à Tritteling sur l’un des quatre permis exclusifs de recherche qu’elle détient. Cette société change régulièrement de statut et de nom, et s’est très récemment et pompeusement rebaptisée, dans un grand élan de communicationgaz de houille patriotique, « La Française de l’Énergie ». Le forage, annoncé pour une durée de 45 jours aura duré 330 jours pour 4 km de forage horizontal selon EGL[1]. Durant l’année suivante, de très nombreuses « interventions » se sont succédé sur le site sans que les services de l’État en Lorraine puissent nous informer sur leur nature. A ce rythme là, il faudra, pour réaliser les « 130 à 180 » forages projetés,  2 à 3 siècles ! Pourtant, EGL persiste et a demandé 3 autorisations pour 14 nouveaux forages (Zimming, Lachambre, Longeville) maintenant soumis à enquête publique.

Demandes de permis de recherche et développement d’infrastructure gazières

Ailleurs en France, les autres industriels ne sont pas en reste. Ils continuent de déposer des demandes de prolongations, tandis que l’État continue d’octroyer renouvellements, mutations et autorisations de forage. Alors qu’il vient de faire voter la loi sur la « transition énergétique » et qu’il organise le grand cirque du sommet climat (COP 21 du 30 novembre au 11 décembre 2015), l’État permet la mise en place des infrastructures nécessaires (ports méthaniers, gazoducs) à la distribution de ce qu’il considère, à tort, comme « l’énergie de transition du futur » (lire), à savoir le gaz « naturel », qu’il provienne des couches de charbon de Lorraine, du Nord/Pas-de-Calais, ou des schistes des USA, d’Argentine ou d’Algérie. Le gaz est pourtant un hydrocarbure fossile et polluant. C’est une énergie du passé !

La mobilisation citoyenne peut payer!

Cependant, les collectifs continuent de travailler sans relâche pour informer et cela paie. Récemment, un commissaire enquêteur – après avoir entendu les citoyens locaux l’informer haut etn'inschistez pas essonne vert le grand fort des dangers de forages prétendument « conventionnels » – a rendu un avis négatif sur une enquête publique pour 10 nouveaux forages en Essonne au profit de Vermilion. Mais les pétroliers ne sont pas inquiets. Par exemple, Jean-Pascal Simard (Vermilion) affirme : « Je souhaite que notre activité soit maintenue et développée en Essonne. De surcroît, ce genre d’activité est soutenu par les ministres Royal et Macron »[2].

No Future! pour le pétrole et le gaz de schiste

Pourtant le gouvernement connaît la situation financière de l’industrie des pétroles et gaz de schiste aux USA. Elle s’avère, comme annoncé, être une pyramide de Ponzi[3] : la rentabilité est insuffisante au regard des très lourds coûts d’investissements induits par le déclin très rapide du rendement des puits, situation aggravée par l’effondrement des cours des hydrocarbures.

Les collectifs, évidemment sans illusion sur l’accord issu de la COP 21, alternatiba Paris 2015poursuivront leur mobilisation et leurs actions y compris pour dénoncer le double discours de nos dirigeants.

Une réelle transition passera par une prise de conscience collective et une mobilisation de chacun-e.

[1] Le gaz de houille bientôt exploité en France ?
[2] Ça sent le gaz pour Vermilion
[3] Pourquoi le pétrole de schiste aux États-Unis est une vaste pyramide de Ponzi

(!) Info minute – Revue de Presse

Aux États-Unis, les zones d’exploitation pétrolières du Texas – l’un des principaux États où l’on exploite le schiste – sont aujourd’hui désertées par les aventuriers qui étaient venus chercher fortune dans la ruée vers l’or noir (le pétrole de schiste). Depuis la chute du prix du pétrole, bon nombres de puits ne sont plus rentables, compte tenu de leur condition d’exploitation qui est plus coûteuse que les techniques traditionnelles. Par rapport au pic d’octobre 2014, quand la bulle du schiste était la plus gonflée, on a donc fermé 40% des puits aux États-Unis.

Une bulle de crédit qui inquiète …

Le mouvement de désinvestissement qui touche le secteur des pétroles de roche aux États-Unis prend des proportions importantes: c’est en effet près de 30 milliards de dollars de capitaux qui krach stop gaz de schiste petroleont été retirés par les investisseurs du secteur sur le seul 1er semestre. Les sociétés qui ont multiplié les forages et les projets, alors que le baril était encore à 100 dollars l’année dernière, ont contracté pour des dizaines de milliards de dollars de prêts et de crédits auprès du secteur financier américain. Des créances désormais considérées comme quasiment toxiques, avec un baril qui chute de moitié. L’ensemble de la dette du secteur américain du pétrole de schiste est estimé désormais à 170 milliards de dollars à fin juin, le double du montant enregistré à la fin de l’année passée. Une aggravation de la situation qui suit sur les mêmes multiples la baisse des capacités de production, et la baisse des cours.

… et des défauts de paiement en augmentation

Comme ceci avait été annoncé, aujourd’hui énormément de sociétés de forage spécialisées, naguère chouchoutées par les investisseurs, sont à présent dans une situation financière déplorable. Depuis le début de l’année, 6 d’entre elles ont été obligées de se placer sous protection du Chapitre 11, la loi américaine sur les faillites. Ce qui pour les banques et les créanciers concernés constitue un nouveau fardeau de créances très à risques, à l’image des crédits sub-prime ou autres. Le gaz de schiste qui était censé devenir une manne pour le pays ressemble de plus en plus à une situation industrielle critique, doublé d’une bulle financière en cours d’explosion.

Les éphémères emplois des pétrole et gaz de schiste disparaissent

Alors que le « boom «  des pétrole et gaz de schiste faisait dire à leurs admirateurs que le développement d’une telle activité était une garantie de la relance et génératrice de milliers d’emplois (que n’a-t-on entendu sur les possibilités en France ! lire ici   et là), depuis le début de l’année, c’est près de 20.000 emplois disparaissent chaque mois dans le secteur de l’énergie au Texas ou dans le Dakota du Nord. L’éphémère flambée de l’activité d’extraction des hydrocarbures non conventionnels montre son vrai visage : celui d’une activité spéculatrice basé sur des montages financiers malsains. Et ce n’est pas terminé puisque l’Agence internationale de l’Énergie (AIE) annonce déjà que la chute des cours du pétrole entraînera en 2016 un net déclin de la production pétrolière des pays hors OPEP, surtout aux États-Unis.

Chute de production

La production des pays non membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole devraitpetrole gaz de schiste krach connaître son repli le plus fort en 24 ans, avec une baisse de près de 0,5 million de barils par jour (mbj) à 57,7 mbj, dont 0,4 mbj pour le seul pétrole de schiste américain, estime l’AIE dans son rapport mensuel publié vendredi. « L’effondrement des prix du pétrole entraîne la fermeture des sites de production coûteux, d’Eagle Ford au Texas à la Russie en passant par la mer du Nord« , explique-t-elle.

… mais on est encore loin de la fin des énergies fossiles !

Toutefois, ceci ne doit pas masquer une autre réalité, la poursuite de la course à la consommation d’énergies fossiles : L’AIE prévoit en effet que la consommation mondiale d’or noir continuera à croître. L’agence qui a relevé ses prévisions pour 2015 et 2016 anticipe désormais une demande de 94,4 mbj cette année, contre 94,2 mbj auparavant, et une augmentation un peu plus modérée l’an prochain, à 95,8 mbj pour 2016, contre 95,6 mbj. Et en Europe, le lobby est on ne peut plus actif pour forcer la déréglementation du secteur et lancer la recherche et l’exploitation du gaz de schiste. La mobilisation citoyenne ne doit pas faiblir.

Sources AFP, bfm tv, rtl,

(!) Info minute – Revue de Presse

Aux États-Unis, dans l’État de l’Oklahoma, on assiste à une fulgurante augmentation des séismes liés à l’exploitation du gaz de schiste. Alors que les grandes plaines de l’État ne subissaient que seulement deux séismes par an, c’est à présent deux fois par jour que la terre tremble. La fracturation hydraulique pour récupérer des hydrocarbures est à nouveau en cause. 

2 séismes par an puis 585 séismes en 2014 et  600 en 2015

Situé en plein milieu des États-Unis et bien loin des principales failles géologiques, l’Oklahoma a enregistré 585 séismes de magnitude d’au moins 3.0 sur l’échelle de Richter en 2014. C’est plus duLE GAZ DE SCHISTE FRACKING OKLAHOMA SEISMES TREMBLEMENTS TERRE triple que les 180 survenus en Californie située, elle, sur plusieurs failles. « C’est complètement sans précédent« , souligne George Choy, sismologue au Centre de surveillance géologique. Le rythme s’affole, avec déjà 600 séismes depuis début 2015. La secousse la plus puissante, d’une magnitude de 4,5 a été mesurée dans la petite ville de Crescent. 

Sandra Voskuhl, 76 ans, a grandi dans cet Oklahoma rural qui a connu ces dernières années un véritable boom dans l’exploitation de gisements de pétrole par fracturation hydraulique. Elle n’avait jamais ressenti de secousse comme celle du 27 juillet: « Vous l’entendez venir. Tout a tremblé« , raconte-t-elle, se rappelant avoir hurlé quand les cadres photos sont tombés des murs. « On a besoin du pétrole pour nos travailleurs et notre économie, mais ces séismes sont assez effrayants« . 

Les eaux de reflux polluées réinjectées dans le sol

La fracturation hydraulique consiste à injecter à haute pression de l’eau mélangée à du sable et àfracking tremblements de terre gaz de schiste des produits chimiques pour fracturer les formations rocheuses du sous-sol et en extraire le pétrole et le gaz qui y sont emprisonnés.  Mais, en plus du pétrole et du gaz, une eau nauséabonde et saumâtre ressort également du sol dont les pétroliers se débarrassent en l’injectant dans d’autres puits, profonds parfois de plus de 1500 mètres. Cet ajout artificiel d’eau dans les sous-sols modifie la pression sur les lignes de faille, causant des glissements qui font trembler la terre, explique George Choy. 

Les scientifiques divergent sur la magnitude maximale que les séismes causés par la fracturation hydraulique pourraient atteindre. Pour certains, ils ne dépasseront jamais 4 ou 5, suffisant pour endommager les vitres et faire trembler les étagères, mais d’autres envisagent des magnitudes de 7, qui feraient s’effondrer des immeubles. « Quand vous injectez de l’eau dans le sous-sol, elle n’en ressortira jamais. Vous la mettez à des endroits où il n’y en a jamais eu auparavant. Plus vous en mettez, plus la zone affectée sera importante. On ne sait pas quelles seront les conséquences à long terme« , reprend George Choy. 

Les cobayes de l’exploitation

La fracturation hydraulique a permis de récupérer d’importantes quantités de pétrole et de gaz dans plusieurs Etats, créant un boom économique qui s’est amoindri ces derniers temps par l’importante baisse des prix du pétrole. Mais elle a aussi suscité des inquiétudes relatives aux tremblements de terre et à la contamination des nappes phréatiques. 

Le rythme d’augmentation de l’activité sismique en Oklahoma effraye ainsi beaucoup d’habitants: « Nous sommes le seul État où ce problème est apparu… et nous avons continué« , regrette Johnson Bridgwater, directeur exécutif du groupe écologiste Sierra Club. « Nous voulons que la sécurité publique soit une priorité, au lieu que l’on considère cet État comme un laboratoire géant« , dit-il encore. 

Appel au moratoire

L’Oklahoma compte 4500 puits dans lesquels sont réinjectées les eaux usées de la fracturation Oklahoma-Earthquake-Caused-by-Fracking-Hydraulic-Fracturing-Natural-Gas-Drilling-Seismic-Activity-Environmental-Damage-Protest BAN FRACKINGhydraulique, dont 3200 opèrent quotidiennement. La gouverneure républicaine Mary Fallin a mis du temps à accepter de reconnaître un lien entre fracturation hydraulique et activité sismique. Devant l’évidence, elle a enfin pris des dispositions cette année et certaines zones commencent à être surveillées, pour être sûr que l’eau n’est pas réinjectée trop profondément ou en trop grandes quantités. 

« Nous espérons que tout cela aura un impact significatif sur les séismes, mais c’est un processus en cours et nous continuerons à évaluer les résultats que nous obtenons aujourd’hui et avec d’éventuelles autres actions à l’avenir« , indique le directeur de la communication de la gouverneure, Alex Weintz. Mais le Sierra Club, estimant ces mesures très insuffisantes, a appelé à un moratoire sur les puits de réinjection d’eau dans les 21 comtés d’Oklahoma les plus à risque.

GAZ DE SCHISTE FRACKING OKLAHOMA SEISMES

Source : AFP

(!) Info minute – Revue de Presse

En Europe, les plus grandes compagnies de pétrole et de gaz tentent de bloquer les contrôles environnementaux sur la fracturation hydraulique. Une réglementation qui, si elle était adoptée par l’Union Européenne, est qualifiée par le gouvernement britannique de «paperasserie inutile»

Dans les coulisses, le gouvernement britannique pèse de tout son poids pour appuyer le lobbying conduit par frackingles majors du pétrole et du gaz, y compris BP, Chevron, Shell et ExxonMobil afin de convaincre les dirigeants de l’Union Européenne de s’opposer à toutes nouvelles mesures de protection de l’environnement qu’adopterait l’U.E. concernant la mise en œuvre des opérations de fracturation. C’est ce que le journal britannique le Guardian a pu lire dans des courriers (fuites).

Cette volonté de s’opposer à toute nouvelle réglementation vise plusieurs mesures de sécurité environnementale, telles que la surveillance des fuites de gaz et la captures du gaz et des composés volatils qui dans le cas contraire sont éliminés par rejet direct dans l’atmosphère ou par brûlage avec de graves conséquences environnementales et sanitaires. Tout ceci semble aller à l’encontre des assurances du Premier Ministre David Cameron qui assure que le « fracking » est sans danger « s’il est bien réglementé ». En 2013, le dirigeant conservateur n’hésitait pas à affirmer : «Nous devons faire valoir que la fracturation est sans danger … le système de réglementation dans ce pays est l’un des plus strictes au monde ». Pour le gouvernement britannique toute nouvelle forme de contrôle de l’industrie serait « une restriction inutile imposée à l’industrie du pétrole et du gaz au Royaume-Uni« .

En coulisses, une intense bataille se prépare concernant les mesures qui rendraient obligatoire l’utilisation des meilleures technologies disponibles et renforceraient les procédures de gestion des risques lors de la mise en œuvre des opérations de fracturation pour le gaz de schiste ou d’autres hydrocarbures.
Dans leur lettre adressée à Frans Timmermans, premier vice-président soit le deuxième fonctionnaire le plus puissant de la commission, les patrons de l’industriefoe ceo fracking eu lobby du pétrolière et gazière affirment qu’une telle réglementation serait lourde à mettre en œuvre et chronophage, la qualifiant « d’une utilité mineure difficile à justifier». Avant d’ajouter « Nous vous demandons d’intervenir et de … retirer cette proposition qui, si elle devait aller de l’avant, affecterait sérieusement un climat d’investissement déjà en difficulté pour la production pétrolière et gazière au sein de l’Europe» . Cette lettre est datée du 17 Juillet 2015 et signée par les présidents, les administrateurs et les membres des conseils d’administration de neuf compagnies. Les responsables des groupes incluant ConocoPhillips, Statoil, Petrobras, TOTAL, et HSE ont proposé d’exposer leurs « préoccupations » dans le cadre d’une réunion privée avec Timmermans.

Antoine Simon, porte-parole des Amis de la Terre Europe déclare : « Alors que l’industrie de la fracturation hydraulique et le gouvernement du Royaume-Uni assurent le public de leur engagement en faveur de strictes normes de sécurité, dans les coulisses, ils se battent bec et ongles pour éviter tout type de contrôle. Une approche tellement cavalière est choquante étant donné les effets destructeurs de cette industrie sale sur les gens et la planète. Nous avons besoin d’une interdiction pure et simple de la fracturation hydraulique ».

De son côté l’U.E. poursuit l’élaboration d’une proposition. Une première réunion d’experts nationaux est prévue le 13 octobre et une proposition finale doit être adoptée en mai 2018.

Mais toute nouvelle proposition va maintenant être étroitement surveillée par Timmermans, lequel est en charge du principe «mieux légiférer» cher à la commission Juncker. Mieux légiférer … pour minimiser les contraintes liées à la protection de l’environnement, de la santé et de la législation sociale.

Les majors françaises au premier plan pour aller forer au Royaume-Uni

Récemment, ce sont pas moins de 27 licences d’exploration supplémentaires, essentiellement dans le nord de l’Angleterre qui ont été délivrées. Ainsi 2.700 kilomètres carrés qui peuvent potentiellement être forés, en utilisant la technique controversée et polluante de la fracturation hydrau­lique. Engie (ex-GDF Suez) et TOTAL font partie des entreprises qui en bénéficient. Cent trente-deux autres licences sont à l’étude et une attribution est attendue d’ici à la fin de l’année.

Sources : The Guardian ; Le Monde

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L’enquête publique menée suite à la demande faite par la société Vermilion de forer une dizaine de puits dans le cadre du permis de recherche d’hydrocarbures de Vert-le-Grand dans le bassin parisien est bouclée. Et le commissaire enquêteur a donné un avis défavorable. Ce résultat est celui d’une mobilisation citoyenne très tenace qui a permis d’alimenter l’enquête avec des éléments déterminants justifiant cet avis.

Il est clair que malgré les discours du titulaire du permis arguant que les forages ciblaient desn'inschistez pas essonne vert le grand gisements conventionnels, c’est bien du pétrole de schiste que souhaite exploiter le premier producteur de pétrole sur le territoire français.

Sur son site, le Collectif 91 non à l’huile (pétrole) et gaz de schiste « REMERCIE l’ensemble des habitant-es qui se sont mobilisés durant ces derniers mois, et notamment lors de l’enquête Publique, que ce soit lors du rassemblement devant les mairies concernées, mais aussi à remplir les cahiers à Leudeville et Vert le Petit, la présence en nombre à la réunion publique ».

Par ailleurs le collectif à la lecture du rapport a relevé quelques-uns des points négatifs retenus afin de motiver l’avis défavorable :
vert le grand vermilionÇa n’est un secret pour personne, la pression est maintenue par les pétroliers pour explorer les gisements (bien connus) d’hydrocarbures non conventionnels. C’est le rôle des habitants et des élus d’exprimer leur refus de voir se développer ces travaux. Les pétrole et gaz de schiste, c’est NON! La loi interdit une technique, les citoyens demandent depuis 2011 l’interdiction de la recherche et de l’exploitation. Il existe d’autres ressources renouvelables pour produire de l’énergie.
Il appartient maintenant au Préfet de rendre un avis. Augurons qui suivra celui du commissaire enquêteur et ne donnera pas suite à ces projets de forage.
L’ensemble des rapports du commissaire enquêteur sont téléchargeables (attention certains fichiers sont lourds + de 20 Mo)
Rapport 1

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Le cours du pétrole est à son plus bas niveau depuis plus de six ans. Selon l’économiste Thomas Porcher, une baisse prolongée du prix du baril de pétrole pourrait compromettre les financements de recherche de pétrole de schiste aux États-Unis dès 2016.
Interview par le magazine en ligne Marianne.net

Propos recueillis par Alexandre Coste

Marianne: Pourquoi le prix du pétrole chute-t-il depuis plusieurs mois ?
Thomas Porcher: La chute que l’on constate depuis maintenant un an est due à trois éléments. Le premier, et le plus important, est la montée en puissance de la production pétrolière américaine, notamment avec les pétroles de schiste. Nous avons une production qui a atteint, en terme de liquide, les 11 millions de barils par jour. C’est une production énorme. En quatre ans, les américains ont ajouté quatre millions de barils par jour sur le marché. La deuxième raison, qui a accompagné cette baisse, c’est la baisse de la croissance économique mondiale. Nous avons eu d’un côté une hausse de la production de pétrole et de l’autre, une baisse de la croissance économique mondiale : quand il n’y a pas de croissance, il n’y a pas de demande de pétrole. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’un pour cent de croissance économique, c’est un pour cent de demande de pétrole en plus. Et le dernier élément qu’il convient d’ajouter, c’est le renchérissement du dollar qu’il y a eu au deuxième semestre de 2014. Cela a rendu le pétrole plus cher lorsqu’on le libelle dans une autre monnaie, ce qui a accompagné cette compression de la demande.  A cela, nous pouvons aussi ajouter -même si là nous débordons du cadre du sujet- le fait que la plupart des pays émergents s’endettent en dollar : donc lorsque le dollar augmente, la valeur de leur dette libellée dans leur monnaie augmente également, ce qui a pour effet direct de compresser l’activité et donc pèse sur leur croissance économique. Pour résumer, une hausse de la production de pétrole accompagnée d’une baisse de la demande : vous avez les prix qui ont été divisés par deux en un semestre.

Aujourd’hui, le prix du pétrole est tombé à son plus pas niveau depuis 2009…
Au premier semestre 2015, nous avons vu le prix du baril de pétrole osciller entre 50 et presque 70 dollars. Actuellement, il est redescendu à 50 dollars, et ce pour plusieurs raisons. La première raison, c’est qu’il y a toujours une suroffre. Nous avons un gap entre l’offre et la demande qui se situe entre 1,5 et 2 millions de barils. Le coup de grâce a été l’économie chinoise, qui ne se porte pas très bien. Le yuan chinois a été dévalué il y a quelques jours et cela a été perçu comme un phénomène révélateur de la mauvaise santé de l’économie chinoise. Il faut savoir que ce pays est le deuxième consommateur de pétrole au monde. Il y a donc encore des doutes sur la demande de pétrole, avec en parallèle une production excédentaire. Aujourd’hui, il y a toutefois un élément qui pourrait changer la donne : l’Agence Internationale de l’Energie a annoncé que la demande de pétrole pourrait repartir au deuxième semestre 2015 et en 2016.

Peut-on imaginer que la reprise des échanges commerciaux avec l’Iran contribue à la production excédentaire de pétrole ?
Oui. Effectivement, il y avait un embargo sur l’Iran. Là, le pays voudrait que les compagnies étrangères reviennent sur le marché pour augmenter sa production, jusqu’à un million de barils par jour. Ce qui pourrait s’ajouter à la suroffre que l’on a aujourd’hui et qui pourraient maintenir les prix plutôt autour de 50 dollars le baril. Toutefois, la production de pétrole en Iran ne va pas repartir du jour au lendemain. Et puis aujourd’hui, le prix du pétrole étant plus faible qu’avant, il faut voir si les projets sont toujours aussi intéressants pour les compagnies. Parce que la plupart des grosses compagnies sont actuellement en train de couper dans les investissements et sont en train de se restructurer, donc c’est une période très difficile pour les majors.
La plupart des majors (Rexxon, Total…) ont fait des bénéfices énormes entre 2004 et 2014, parce que le prix du baril était très élevé. Ces bénéfices étaient majoritairement dus à la hausse du prix du pétrole parce que leur production, elle, diminuait. Aujourd’hui, le prix a chuté de moitié, donc les bénéfices sont moindres. Or c’est avec ces bénéfices que les compagnies investissaient dans les recherches futures, dans l’exploration dans des zones très profondes. Mais aujourd’hui, ça devient de moins en moins rentable d’investir dans certaines zones. Par exemple aller forer en Guyane, comme c’était le cas il y a deux ans, ce ne serait plus possible maintenant, avec le prix actuel du pétrole. Les compagnies vivent en ce moment ce que l’on appelle un « stress-test » : leurs bénéfices diminuent et elles sont obligées de se restructurer. Alors elles licencient et elles investissent moins.
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Si il y a moins de bénéfices, et donc moins d’investissements, peut-on imaginer une baisse de l’offre ?
Oui, absolument. Le pétrole, ce sont des temps longs. Ce que l’on investit aujourd’hui, par exemple en exploration, on en verra les bénéfices dans 5, 6 voire 7 ans. Aujourd’hui, nous avons encore des gisements, où l’on était en phase de pré-production (donc où l’exploration était  faite) au moment de la baisse du prix du pétrole, qui vont arriver sur le marché. Il y a également des pays qui gagnent moins d’argent et qui sont tentés d’augmenter leur production au maximum. C’est-à-dire qu’il veulent compenser l’effet très négatif du à la baisse des prix par un effet de volume. C’est le cas de l’OPEP (organisation des pays exportateurs de pétrole) qui produit aujourd’hui 32 millions de barils, contre 30 millions il y a de ça seulement un an. Il y a également une certaine résistance des pétroles de schiste américains qui ne voient pas leur production diminuer. Mais quand on regarde l’expérience de 2008, lorsque les prix ont chuté très fortement, on se rend compte qu’il a fallu entre un an et demi à deux ans pour que la production américaine s’affaisse, parce qu’il y avait une production qui était déjà en route. Donc compte tenu des cycles de production des pétroles de schiste, on connaîtra vraiment la capacité de résistance de la production américaine à la fin du premier semestre 2016. En fait, plus le prix du pétrole est bas, plus ça fait mal à leurs investissements. Si on a un prix à 50 dollars, il y a toute une partie des pétroles de schiste qui n’est plus rentable. Donc les compagnies vont se concentrer sur des zones d’exploitation encore rentables qui sont plutôt faibles. Et là, à terme, il y aura moins d’investissement et donc moins de production dans les pétroles de schiste.