Articles Tagués ‘pétroliers’

Alerte!  en Pologne ici                                                                           (!) Info minute revue de presse

On vous l’avait annoncé, ils l’ont fait !

Le rapport d’étape de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques) présenté le 6 juin 2013 propose de revenir sur la législation interdisant la recherche et l’extraction des gaz et huiles de schiste en utilisant la fracturation hydraulique. Compte tenu de la composition du Comité scientifique, représentant des intérêts industriels, qui était chargé de conseiller nos députés et sénateurs, le résultat était prévisible.

Bien entendu, il s’agit d’abord de « savoir ce que recèle notre sous-sol », ce qui nécessiterait quelques puits « avec tests de production … une vingtaine dans le bassin parisien et une dizaine à l’échelle de la France » dit le Rapport.  Une centaine avait dit M Besson de l’AIE (Agence internationale de l’énergie) lors de son audition par l’OPECST. Tiens, tiens…

En se fondant sur les « estimations sommaires » de la même AIE, qui se sont avérées largement surestimées en Pologne, et sur les prévisions de création d’emplois complétement fantaisistes du bureau d’étude SIA, MM Lenoir (sénateur UMP) et Bataille (député PS), avalisent toutes les contre-vérités véhiculées par les entreprises pétro-gazières.

Gaz-de-schisteSelon eux les techniques de forages et même de fracturation hydraulique sont parfaitement maîtrisées en France, puisqu’on y a réalisé plus de 6000 puits d’hydrocarbures en 70 ans dont 45 avec fracturations hydraulique. Ce n’est pas vraiment rassurant quand on pense que la production des 50 milliards de mètres cubes de gaz par an que nous consommons actuellement nécessiterait le creusement et la fracturation d’au moins 3600 puits chaque année : ce ne sont pas les mêmes ordres de grandeur ! Et avec une telle production, si elle s’avérait possible, on baisserait notre facture énergétique d’au plus 10% : on peut faire mieux et moins cher avec la promotion des énergies renouvelables.

Au passage les rapporteurs en profitent pour faire l’amalgame entre la fracturation hydraulique pour l’exploitation des hydrocarbures et celle pour la géothermie de grande profondeur, appuyant ainsi la QPC (Question prioritaire de constitutionnalité) posée par le pétrolier Schuepbach pour tenter de faire abroger la loi du 13 juillet 2011. Naïveté ou complicité ?

fracturation au chocolatQuant à leurs affirmations sur l’absence de pollutions aux États-Unis, elles ne peuvent tromper que ceux qui refusent de voir la réalité. D’ailleurs ils admettent implicitement la nocivité des produits utilisés, puisqu’ils parlent de « réduire la toxicité des additifs » en reconnaissant que ce sera « coûteux ». Et de nous proposer un fluide à base de produits ménagers (pas vraiment biologiques…) et d’additifs alimentaires à vous dégouter définitivement des jus de fruits et desserts industriels surtout avec glaçage au chocolat, en précisant toutefois que « son surcoût… limite son utilisation » !

Et puis Veolia ne demanderait qu’à produire puis retraiter l’eau de fracturation (sans garantie technique pour l’instant) pour la réutiliser, mais là aussi à quel coût ? Quand on sait que certains champs gaziers américains produisent aujourd’hui à des prix de revient inférieurs au prix du marché, et avec des techniques polluantes, à qui veut-on faire croire que les mêmes entreprises pourraient produire de façon plus propres chez nous avec un prix attractif ?

Et puis, cerise sur le gâteau, il suffirait de « faire bénéficier les collectivités locales et les propriétaires » d’une partie des retombées financières pour leur faire accepter l’inacceptable. Et bien non, messieurs nos parlementaires, cela ne suffira pas à nous faire avaliser la dégradation continue du climat, la pollution de nos ressources en eau et de notre air, la destruction de nos cadres de vie et la santé de nos enfants.

Et tant que notre Ministre de l’Ecologie maintiendra fermement sa position contre la fracturation hydraulique, renforcée par sa circulaire du 21 septembre 2012 interdisant l’exploration par sismique réflexion « dans les zones géographiques où cela ne peut être justifié par la recherche d’hydrocarbures conventionnels », nous serons à ses côtés.

Sur le même sujet:

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Avec son accord, article initialement publié le 27 juillet 2012 par sur Propagando Manipulens et Et Faits Planète

Le gaz de schiste, si vous ne savez pas encore de quoi il s’agit, informez-vous. GASLAND , révèle ce qu’il faut en savoir pour prendre une position éclairée. Après avoir vu ce film, bien peu de gens sont prêts à se positionner pour l’exploitation des gaz de schiste. C’est bien simple, même des élus de droite sont officiellement contre…

En tout cas, selon l’industrie des pétroliers, il fallait faire quelque chose. Il n’aura fallu que quelques mois pour décider quoi. Employer une firme de relations publiques pour orchestrer la propagande.

Pour, tout d’abord, dégommer Gasland. En préparant une réponse point par point aux faits montrés dans le film. Le nouveau court métrage de Josh Fox, le réalisateur de Gasland, est d’ailleurs en ligne… Il s’agit d’une réponse à cette réponse faite par les industries du gaz à son premier film. (Vous suivez? Non? Alors l’objectif des pétrolier est déjà atteint….). On y apprend que l’entreprise de relation publique employée pour mener cette basse tache  est la même que celle qui a fait prendre 10 ans de retard à la lutte anti-tabac…

Pour, ensuite s’ouvrir la porte des grand media pour introduire du doute et proposer l’exploration. (Qui sera décrite comme la”solution intermédiaire raisonnable” alors qu’elle n’est, extérieurement et du point de vue des conséquences, pas différente de l’exploitation. Et qu’elle n’a pas de sens si on ne veut pas…exploiter ensuite!!!)

C’est l’édito de la Une du monde du 25 juillet : “N’enterrons pas le débat sur les gaz de schiste.”où, en introduction on se pose la question : “Faut il vraiment, a priori, renoncer à cette ressource ?”

Le simple fait de poser la question est déjà un positionnement face à l’état d’esprit ambiant. Il s’agit d’une tentative de remettre la balle au centre. “Dans le fond…“/ “Après tout…” / ” A-t-on raisons de…” Des expressions qui servent toujours à rouvrir le dossier.

Et quand il est ouvert, c’est le déversement d’arguments :

La France a une position de principe, rappelée le 20 juillet par Delphine Batho, la ministre de l’écologie : jugée trop dangereuse, la fracturation hydraulique y est prohibée. Mais comment savoir, inventer, progresser si l’exploration même est interdite ? Les arguments des scientifiques sont sérieux, ceux des pétroliers aussi.

Etats-Unis sont peut-être à la veille d’une nouvelle phase de croissance” “les pétroliers américains ont perfectionné les techniques de fracturation hydraulique.” “Leur dépendance au pétrole importé ne cesse de diminuer, de même que leurs coûts énergétiques.

Le seul argument négatif (Il faut bien en donner un, on fait mine d’ouvrir un débat, je vous rappelle…) est immédiatement contré :

Plusieurs études scientifiques tirent pourtant le signal d’alarme. La fracturation hydraulique serait dangereuse pour la nature et pour l’homme. De fait, Washington prépare des normes d’exploitation plus sévères.

Ce qui n’est pas dit dans cet “article”, ni même dans le gros dossier des pages intérieures, c’est que les USA ont déjà des lois, sur l’eau notamment mais aussi sur l’exploitation. Ces lois n’étant pas faites respectées (Revoyez Gasland) par une autorité indépendante, ou juste ignorées par les industrielles auxquels on fait confiance quand ils disent “Tout est normal”. Dans ces conditions, le durcissement de la loi ne changera rien.

Ce qui n’est pas non plus dit dans l’article, c’est qu’il fait suite à un voyage au USA, un grand “reportage” au Texas.

Financé par Chesapeak Energy Corporation, exploitant de… gaz de schiste (dont notre Total bien de chez nous possède 25%) !

C’est le site arretsurimages.net qui s’en fait l’écho.

Il relaie également le fait que France 2 a fait un sujet au JT, le 17 Juillet de la même teneur. On y voit le dangereux Claude Allègre y faire du storytelling dans les règles de l’art (“Interdire la prospection mais pourquoi? Imaginez, vous êtes assis sur un tas d’or, mais vous ne voulez pas le savoir?” [sourire moqueur]) Il oublie de signaler “or radioactif” pour que l’image soit parfaite. Et puis, quel intérêt de savoir qu’il y en a? Si on préfère le laisser là où il est, autant ne pas savoir qu’il y est, non? ) On y entend le président de l’Union des Industrie Pétrolière, marchant sous de beaux arbres verts, assener point par point les arguments que nous allons, j’en suis certain, entendre massivement dans les semaines à venir : ça crée des emplois et c’est une ressource, donc ça crée de la croissance et de la compétitivité. Temps d’antenne cumulé pour les 2 : un tiers du sujet soit 1 minute. Temps d’antenne pour le maire de commune positionné contre, 10 secondes. Il aura juste servi de caution, histoire de dire qu’il a eu pluralité des opinions exprimées. Quant aux diagrammes qui illustrent le tout, il sont carrément pro-exploitation. L’un parle des USA et explique qu’on a créé 600 000 emplois. L’autre est incomplet au possible et laisse apparaître l’exploitation comme une chose nette et contrôlée. Il aurait pu être fait par Total.

France 5 fait pareil le 24 juillet. un “C dans l’air” avec 4 experts dont 3 pour et 1 bôf.

Le 17 juillet, le patron de GDF-Suez Gérard Mestrallet déplorait dans La Tribune que le gaz de schiste soit “devenu un sujet tabou” en France.

Mais avant même cela, le 12 Juillet, c’est Claude Perdriel, grand patron, entre autre de presse, et membre du conseil de surveillance du Monde(!), qui signait une tribune ouvertement pro-gaz de schiste dans un de ses propres journaux, Challenge… Même rengaine “100 000 créations d’emplois” “Usine sauvée” avec une subtilité supplémentaire “Augmentation du pouvoir d’achat car baisse des coûts de chauffage.” pour aboutir à la même conclusion “Cela mérite peut-être d’y réfléchir” (Qu’est ce qu’on a fait jusque là???)  Et je passe sur les bassesses rhétoriques que sont les appels à la peur ou la minimisation…

12,17, 17, 24, 25 juillet, autant de sujets “pour” en aussi peu de temps, avec quasiment tous les mêmes angles d’attaque et conclusions… L’industrie de la propagande pro-gaz est lancée à plein régime en prévisions de la rentrée… Il va falloir faire avec et, j’aimerais vous rappeler que, dans ce cas, et en complément de l’information sur le gaz de schiste, toute aussi importante, la clef de la réussite dans la lutte contre le gaz de schiste pourrait bien se trouver dans l’autodéfense intellectuelle. Au risque de se retrouver dans un “débat” qui ne servirait qu’à nous faire perdre de notre énergie en de vaines discussion, à détourner l’attention des problèmes, et, au final, à nous obliger à laisser du terrain aux pétrolier.

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Lettre aux candidats à la présidentielle et leurs réponses

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Pendant que le Président candidat fait des annonces* dont on espère qu’elles seront mises en application dans les prochains jours, les compagnies qui visent l’exploitation des hydrocarbures dans le sous-sol de nos territoires sont actives.

Une journée de la campagne électorale contre les permis maritimes

La forte mobilisation contre les permis d’exploration d’hydrocarbures en mer, relancée par l’accident sur la plateforme gazière Elgin (exploitée par TOTAL en mer du Nord*), est heureuse. L’exploitation des hydrocarbures sous le plancher des océans intervient de manière non contrôlée et dans un cadre juridique mal défini* autorisant les exploitants à prendre des risques inacceptables. Les conséquences de cette extraction massive d’hydrocarbures au plan mondial sont désastreuses : Elles ne font que précipiter la fin de la disponibilité de ces ressources, augmenter le réchauffement climatique, capturer les fonds d’une recherche qui pourrait servir le développement d’énergies renouvelables mais aussi participer à la déstabilisation de nombreuses régions, notamment en Afrique. Et ceci sans compter les projets les plus fous dans la course effrénée à l’exploitation du méthane fossile*.

Alerte dans l’Ain !

Le permis des Moussières a été délivré à la compagnie Celtique Energie en 2009. Il fait suite à des recherches déjà entreprises à la fin des années ’80 par Esso Rep qui avaient  vu la mise en œuvre de forages pétroliers exploratoires. « la géologie du Jura fait qu’il est très compliqué de creuser » indiquait déjà il y a plusieurs années le consultant français de la société Celtique. En effet le forage opéré sur la commune de Lantenay avait pollué les aquifères. Depuis la source qui alimentait la commune n’est plus utilisée et les habitants ont du être raccordés à l’ « eau du Rhône ». Résultat pour la commune et ses habitants : une perte de ressource et d’autonomie. La condamnation d’une source d’eau qui est à l’origine de l’implantation des habitants et du développement de leurs activités il y a bien des générations.  

Or depuis plusieurs mois la société Celtique a approché les services départementaux et régionaux en vue d’une déclaration de travaux pour effectuer un forage que la compagnie espère bien entreprendre en 2012. Aux dernières nouvelles le dossier n’était pas bouclé.

Le titulaire du permis est actif,   Alerte au foncier !

Le titulaire du permis est actif: Il y a quelques jours les SARL unipersonnelles portant les noms de Celtique Jura et Celtique Rhône-Alpes ont été enregistrées preuve que la compagnie mère Celtique Energie Petroleum entend opérer dans notre région.

Celtique pour entreprendre son forage a besoin d’occuper un terrain. Jusqu’à présent deux communes approchées (Corcelles et Lantenay où avaient eu lieu les forages à la fin des années ’80) ont refusé de donner satisfaction à cette compagnie. Les collectifs du Haut-Bugey et du Haut-Jura alertent sur le risque d’un accord pouvant intervenir entre Celtique et un particulier. A ce titre ils invitent l’ensemble des habitants à redoubler de vigilance et à immédiatement alerter les maires et les collectifs* s’ils étaient témoins de telles démarches.

Ouverture au débat

Dans la région, les citoyens et élus mobilisés contre ces projets sont ouverts au débat. Ils le demandent sans l’obtenir. Pour autant il ne s’agit pas de débattre des modalités de mise en œuvre d’un projet d’exploration puis d’exploitation d’hydrocarbures pour lequel ils n’ont jamais été consultés. Il ne s’agit pas de débattre dans l’urgence de la manière de satisfaire les exigences de la mise en œuvre d’un permis de recherche d’hydrocarbures délivré dans le cadre d’un code minier lequel fait la part belle aux exploitants. La fragilité des sous sols a été mise en évidence lors de l’accident du Forage de Juin 1989 à Chaleyriat (commune de Lantenay). Elle est rappelée par le titulaire lui même. Elle est mise en évidence par le rapport de la mission d’inspection sur les hydrocarbures de roche-mère.  Car entendons-nous bien, la cible du forage envisagé nécessite que la roche soit fracturée pour en retirer la précieuse huile. ALORS, STOP AU PROJET DE FORAGE ! Touche pas à ma roche mère ! Débattons de solutions énergétiques durables et de la protection de nos fragiles ressources en eau. Prenons le temps de la réflexion, il n’y a aucune urgence ni aucune nécessité à aller faire des trous dans le karst.

Rassemblement à Bourg en Bresse le 14 Avril 2012

C’est de tout cela que les citoyens et des élus locaux débattront et qu’ils viendront revendiquer à Bourg en Bresse le samedi 14.  Alors rejoignez-les !

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Lettre aux candidats à la présidentielle et leurs réponses

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La bataille des gaz de schiste ne fait que commencer
Nous publions ici in extenso l’article paru sur le site du journal Le Monde le 21.03.2011. Ça n’est habituellement pas dans nos pratiques mais il nous semble utile de relayer largement ce papier d’opinion. Que leurs auteurs en soient remerciés.

En 2011, ils avaient dû faire profil bas. Les soutiers du gaz de schiste avaient été pris de court par la colère de citoyens furieux que l’État français envisage, et ce sans même leur demander leur avis, de vendre les richesses de leur sous-sol et d’hypothéquer leur cadre de vie. Le vote en juillet d’une loi interdisant la fracturation hydraulique – cette technique dispendieuse en eau et qui peut entraîner de graves pollutions des nappes phréatiques – fracassait leurs derniers espoirs de forer rapidement le quart du territoire concédé ou en passe de l’être. Total devenait la risée des industriels du secteur, puisqu’incapable de faire la loi – au sens propre comme au sens figuré – dans son propre pays.

En ce début 2012, le vent a tourné. Depuis l’abrogation en octobre dernier des trois permis emblématiques de gaz de schiste, les industriels du pétrole et du gaz essaient de reprendre la main. La balance extérieure de la France est plombée par les importations d’hydrocarbures et le nucléaire n’a plus autant la cote. Quant aux programmes d’efficacité énergétiques et de développement des énergies renouvelables, ils ont été torpillés. L’heure est donc propice pour lancer l’offensive. Objectif ? Rendre les gaz de schiste acceptables auprès de l’opinion publique. En novlangue, « faire passer la pilule » se dit « acceptabilité sociale ».

En quoi consiste cette stratégie marketing ? Comment donner envie aux Français que soit exploité « leur » gaz de schiste ? En leur racontant une belle histoire. En leur disant que la fracturation hydraulique « made in France » est une technique maîtrisée et maîtrisable à 100 % et que la mise en exploitation de milliers de puits n’aura que des impacts marginaux sur l’eau, l’air et les paysages d’Ardèche, du Jura ou du plateau du Larzac. En leur faisant croire que la mise à disposition de quantités colossales de gaz naturel représente une chance pour limiter les effets du changement climatique. En leur murmurant que le prix de l’énergie va mécaniquement chuter quand seront forés les premiers puits « français ». En expliquant, enfin, que gaz de schiste rime avec emplois et balance commerciale équilibrée. Mais tout cela n’est que mensonge, escroquerie intellectuelle et contre-vérités scientifiques.

Les États-Unis nous offrent un précipité sans concession des conséquences sanitaires des gaz de schiste. Plus de 500 000 puits y ont été forés en l’espace d’une petite dizaine d’années. Sans aucun contrôle. Car l’administration Bush fils avait tout corseté pour empêcher les autorités en charge de l’environnement de surveiller les conséquences de ces forages. « Pas d’analyse, donc pas de problème », auraient dit les Shadocks… Sauf que devant la multiplication des incidents, accidents et pollutions, des scientifiques émérites ont chaussé leurs bottes. Leurs conclusions sont accablantes. Nappes phréatiques souillées, bétails, poissons, hommes et femmes empoisonnés, terres contaminées, air corrompu ; les poisons que l’on injecte et qui remontent du sol ont stérilisé des régions entières.

Avec cette pseudo « révolution énergétique » des gaz de schiste, la limitation du réchauffement climatique à 2 degrés avant la fin de siècle sera définitivement balayée. Deux études publiées dans des revues scientifiques de premier ordre démontrent que son impact sur le climat est pire encore que celui du charbon, à cause des importantes fuites de méthane des puits. Sur le plan économique, les quelques poignées d’emplois très temporaires créés pour exploiter le gaz de schiste ne compenseront jamais les milliers d’emplois liés à l’agriculture et au tourisme et qui nécessitent de préserver la qualité des territoires. Sans oublier les dizaines de milliers d’emplois dans les énergies renouvelables. C’est donc à cela que pourrait ressembler, chez nous, le monde que sont en train d’essayer de nous vendre les industriels de l’énergie.

A la lecture des éditoriaux énamourés et des interviews complaisantes qui fleurissent ces jours-ci, cette stratégie du mensonge semble pourtant payante. Et les candidats à l’élection présidentielle, qu’en pensent-ils ? Les écologistes et le Front de Gauche sont résolument contre. Le président-candidat jure devant les caméras que « la fragmentation (sic) hydraulique, c’est non ». Mais les faits sont têtus : les permis du bassin de Paris, qui supposaient il y a quelques mois encore, l’utilisation de la fracturation hydraulique, sont toujours valides et l’administration française continue de délivrer des permis d’exploration pour du gaz et du pétrole de schiste. C’est que Nicolas Sarkozy compte parmi ses amis deux capitaines d’industrie très impliqués dans la partie : Albert Frère et Paul Desmarais. Le premier détient 5 % du capital de Total. Le second a des participations dans Arkema, fabricant de produits utilisés dans la fracturation hydraulique. Ensemble, ils ont la main sur 5,2 % de GDF Suez, dont le PDG Gérard Mestrallet estime « qu’il ne faut pas a priori fermer la porte pour toujours à l’exploitation de cette ressource, cela serait une erreur majeure ».

Une position à l’unisson de celle d’Eric Besson, ministre de tutelle, puisque l’Etat français est actionnaire de GDF Suez à hauteur de 35,7 %. De son côté, François Hollande ne veut insulter personne, et surtout pas l’avenir… Il y a quelques jours, il déclarait « qu’il ne faut jamais rien écarter, surtout si des recherches démontrent qu’on peut obtenir ce gaz sans nuire à la nature ». Une position qui démontre que le candidat socialiste n’a pas du tout saisi les urgences énergétiques, climatiques et écologiques qui se dressent devant nous.

Une énergie bon marché… Une énergie moins émettrice de CO2. Une énergie exploitée « proprement ». Une énergie « made in France ». A les croire, ils auraient donc trouvé la nouvelle pierre philosophale. Comme n’importe quel conte merveilleux, une telle histoire s’appuie sur des opérations magiques et des événements miraculeux. Mais nous ne sommes plus des enfants et la réalité est cruelle. Et complexe. Face à la fin du mythe d’une croissance infinie, place aux véritables défis : ceux de la sobriété énergétique et de la résilience de nos sociétés. Pas de quoi remplir la poche des actionnaires mais une étape essentielle de la transition écologique. Pour réenchanter le monde. Et le réinventer.


Geneviève Azam, Attac ;

Emmanuel Poilane, directeur de la fondation France Libertés ;

Martine Laplante, des Amis de la Terre ;

Sandrine Mathy, présidente du Réseau action climat (RAC).

NON IL N’Y A PAS DIFFAMATION

23 Mars 2013: Notre article fait grincer des dents la représentante de la société Tharsys qui nous a écrit et demandé de « retirer le contenu illicite de cet article dans les plus brefs délais. A défaut, une action en justice sera envisagée pour obtenir réparation du préjudice subi et le retrait des propos dénigrants, sur le fondement de la responsabilité civile délictuelle (article 1382 du Code civil). Je vous précise que l’auteur de ces propos illicites engage ses responsabilités pénale et civile. Dans ce cadre, un huissier de justice constatera les propos dénigrants« .

Nous déplorons ces pressions!  Nous considérons que nous nous situons dans le débat et cet article ne contient absolument aucun « contenu illicite ». Notre combat est celui de gens qui se sentent spoliés du droit élémentaire de vivre dans un environnement sain, avec une eau pure et un climat permettant à l’humanité de survivre et prospérer en toute quiétude.

25 mars 2013: Nouvelles pressions de la part de la représentante de la société Tharsys. Nous suspendons temporairement la publication de cet article. Mais non revenons sous peu, soyez-en assurés!

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LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

Chiffres : « Les biocides représentent 0,5% du fluide injecté dans la roche mère. »

10 000 m3, 20 000 m3, 40 000 m 3 d’eau pour une fracturation

C’est de 10 Millions à 40 Millions de litres d’eau.

0,5% de biocides c’est 50 à 200 m3

 

En savoir plus : http://atctoxicologie.free.fr/ , http://schiste.owni.fr/2011/06/10/les-huiles-de-schiste-nouvel-amiante-selon-un-rapport-de-loms/ , https://stopgazdeschiste.org/fracturation-hydraulique/

 

.ARTICLE TEMPORAIREMENT INDISPONIBLE

Lire aussi ( ! ) Info minute ici

« Bizarrement » malgré les annonces gouvernementales la mobilisation ne désenfle pas. Bizarrement  on continue d’assister dans les villages et villes de France à de nombreuses manifestations. De très nombreux citoyens pour certains constitués en collectifs, pour d’autres lançant des initiatives à travers les réseaux sociaux, poursuivent le débat, mènent des recherches (scientifiques, juridiques, sur le terrain) et informent à tout va sur les conséquences désastreuses qu’entrainerait l’exploitation des gaz et huiles de schiste.

Les risques de la fracturation hydraulique :

Pourtant le gouvernement et une majorité de la classe politique tentèrent bien de poser l’éteignoir sur ce mouvement spontané lequel appelait à un débat en profondeur sur la politique énergétique du pays ainsi qu’à la protection des ressources notamment aquifères. La solution fut : on va légiférer en vitesse, unissons-nous l’heure est grave on ne va pas se laisser enschister(1), interdisons la fracturation hydraulique! (2).

(1)    Un schiste est une roche qui a pour particularité d’avoir un aspect feuilleté, et de se débiter en plaques fines ou « feuillet rocheux ». Par extension si la classe politique se laisse enschister le principal risque est de provoquer un débat auquel participeraient divers niveaux de la population.

(2)    La fracturation hydraulique a pour but de fracturer le sous-sol afin de libérer une source d’énergie enfermée dans une couche perméable en profondeur

 C’est alors que nos décideurs, clairvoyants, sans attendre les conclusions de la mission d’information parlementaire, examinèrent la situation alors que parmi plusieurs hypothèses (prouvées, probables, possibles), se dégageaient deux scénarii :

Scénario 1 : Une fracturation hydraulique même maîtrisée libèrera vers la surface l’énergie piégée dans des couches hermétiques profondes; L’infrastructure pour la canaliser et la stocker en surface existe mais elle est vétuste, il s’agit de la réformer (en urgence c’est difficile).

 

Scénario 2 : Une fracturation hydraulique présente des risques avérés ; La libération de l’énergie piégée dans des couches hermétiques profondes peut conduire cette dernière à emprunter des voies (failles) naturelles que l’on n’aura pas identifiées à l’avance ; Il y a un risque élevé de contamination.

A la lueur de cet examen approfondi, on décida donc d’interdire en vitesse la fracturation hydraulique
Serait-ce que les grands partis politiques n’avaient pas souhaité faire de la question des énergies et des ressources un vrai débat de campagne à l’échéance des scrutins de 2012 ? Une loi va être votée, elle permettra la recherche, elle ne peut abroger les décisions déjà prises par l’exécutif et elle sera détricotée à très brève échéance.
Lundi 11 A1vril 2011: Les foreurs offusqués par la crédulité de nos élus

A lire, la charge des hussards:

« C’est avec une vive stupéfaction mêlée d’amertume que nous avons pris connaissance de la proposition de loi N° 3301 visant à interdire, sur le territoire national, l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels, que viennent de déposer 124 députés de la majorité gouvernementale.
Plusieurs de nos adhérents connaissent nombre d’entre eux et pourraient attester que le gaz de schiste n’est pas leur tasse de thé comme disent nos amis anglo-saxons pour qui le gaz et les huiles de schiste sont une bénédiction.
Nous sommes surpris de trouver parmi eux les noms d’un ancien Ministre de l’industrie qui devrait savoir que le film GasLand n’est qu’une vaste imposture, truffée de mensonges et de contre-vérités et celui d’un ancien Ministre du budget dont la connaissance de l’état de nos finances devrait lui interdire de tourner le dos à la manne providentielle qui se présente à notre pays. On peut estimer à une centaine d’années, au taux actuel de la consommation annuelle française, les réserves de gaz de schiste dont nous disposons … suite à télécharger (cliquez , c’est gratuit 😉 )

18.04.2011 :  La réponse du Réseau Environnement Santé à cette lettre ouverte à télécharger ici
Dimanche 27.03.2011: Inquiétude du week-end chez les foreurs avant le débat à  l’assemblée nationale mardi!

Ces messieurs écrivent une lettre ouverte à monsieur le député. la lettre ouverte est téléchargeable ici jugez par vous même ….

Comme nous l’avons déjà dit les foreurs défendent une corporation, c’est légitime.

Par contre le développement d’un argumentaire solide est un peu faible puisqu’ils s’en remettent à la traduction d’ une source Internet en anglais (U.S) pour tenter de convaincre nos élus que:

1. Les opposants à la recherche des gaz et pétroles de schistes se réfèrent généralement au documentaire« GasLand » de M. Josh Fox, diffusé par la chaîne américaine HBO, fort bien fait mais malheureusement truffé de contre-vérités… bien on l’avait déjà compris, on ne comptera pas sur l’industrie classique pour financer la diffusion de ce film dans les salles de cinoche  française

2. Évidemment et on n’a pas fini de l’entendre  on peut lire que cette controverse (ndlr il s’agit plus que d’une controverse) ignore surtout les avantages des gaz et pétroles de schistes, qui pourraient significativement réduire la dépendance aux importations de la France et renforcer sa sécurité énergétique. Ceci est en juste ligne avec le document plus étayé que nous évoquions ici.

3. « Aucune campagne d’exploitation de ces gisements n’est envisagée à l’heure actuelle : seules des campagnes d’exploration sont en projet, afin d’évaluer le potentiel économique des roches-mères […/…] Il n’y a donc pas lieu
de décider la suspension des travaux à un stade aussi préliminaire de l’évaluation du potentiel du sous-sol français« . Nous tenons à rappeler que l’exploration nécessite la fracturation hydraulique. Nous savons aussi que les permis d’exploration sont très facilement mutés (si ce n’est systématiquement) en permis d’exploitation par les sociétés adjudicataires des permis de recherche. Lesquelles sociétés sont pratiquement toutes étrangères même s’il existe des tentatives de rapprochement avec l’industrie / la finance française.

S’en suit un plaidoyer sur la maîtrise de la fracturation hydraulique par les opérateurs pétroliers, « les accidents qui ont pu avoir lieu aux Etats-Unis ou au Canada sont, presque toujours, liés à une mauvaise cimentation des cuvelages dans les puits. Quel est ce « presque toujours« .

Des quantités astronomiques d’eau nécessaire à l’exploitation des gaz de schiste?  Pas un mot.
Rien sur le process, sur les produits additionnels etc. bref, nous espérons que nos élus ne se laisseront pas berner,

Nous, nous affirmons à nouveau haut et fort : Nous ne voulons pas de l’exploitation de ces ressources, nous demandons un vrai débat démocratique sur les énergies!

lire aussi Comment les pétroliers ne voient que par un bout du trou (qu’ils forent)