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Communiqué | Vendredi 17 Mai 2013

Les deux collectivités territoriales ont décidé de faire appel du rejet de leur recours contre le permis dit de « Château-Thierry ».

HH30 Bassin parisienEn avril 2011 la Région et le Conseil général de Seine-et-Marne ont déposé conjointement un recours contre l’arrêté préfectoral du 12 octobre 2010 qui autorise la société TOREADOR ENERGY à effectuer des travaux de recherches concernant les gaz et pétroles de schiste, notamment sur le territoire de la commune de Doue en Seine-et-Marne.

Suite à son examen du recours en séance publique du 11 avril, le tribunal administratif de Melun a rejeté ce recours. Déterminés à faire obstacle aussi bien à l’exploration qu’à l’exploitation des huiles gaz et pétroles de schiste, la Région et le Conseil général ont décidé de faire appel de cette décision.

Les contrôles inopinés demandés par la ministre de l’écologie depuis l’automne dernier, et le retrait par la préfète de Seine-et-Marne de la phase 2 du « permis de Nemours » le 30 avril les confortent dans leur action.

Pour Jean-Paul Huchon, « la priorité absolue c’est la transition énergétique. L’exploitation de ces ressources n’est pas une solution, même à court terme. Il faut faire des choix. Celui de la Région c’est de promouvoir l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables ».

De son côté, Corine Rufet, Vice-présidente en charge de l’environnement, de l’agriculture et de l’énergie, souligne que « chercher du pétrole c’est regarder vers le passé. Avec la transition énergétique nous voulons inventer un nouvel avenir pour les territoires. La Seine-et-Marne est pour la Région un territoire prioritaire en matière d’énergies renouvelables et de préservation de l’environnement ».

Pour Vincent Eblé, Sénateur et Président du Conseil général de Seine-et-Marne, « Depuis 2006, nous nous battons avec nos partenaires pour faire respecter un Plan départemental de l’eau applicable à tous les Seine-et-Marnais : collectivités, agriculteurs et particuliers. Alors que cette politique porte enfin ses fruits, pourquoi remettre en danger la qualité de l’eau quand on sait qu’une mauvaise étanchéité des puits peut conduire à la contamination des nappes phréatiques ? »

Jean Dey, 1er Vice-président du Conseil général chargé de l’environnement et du développement durable rappelle d’ailleurs qu’en Seine-et-Marne, « la nappe du Champigny, qui alimente plus d’un million de Franciliens, connait des restrictions répétées. Elle a d’ailleurs été classée par l’Etat en Zone de Répartition des Eaux (ZRE). Dès lors, il parait parfaitement irresponsable de laisser des pétroliers gaspiller d’immenses quantités d’eau lorsque l’on sait qu’un seul puits, pour une simple fracturation, utilise 15 à 20 000 m3 d’eau ! »

A l’occasion d’un débat organisé ce soir* à Mareuil-les-Meaux (77) par Ile-de-France environnement, dans le cadre du débat national pour la transition énergétique, Corinne Rufet, et Marie Richard, Vice-présidente du Conseil général, iront débattre avec les habitants des enjeux de la transition énergétique.

NON IL N’Y A PAS DIFFAMATION

23 Mars 2013: Notre article fait grincer des dents la représentante de la société Tharsys qui nous a écrit et demandé de « retirer le contenu illicite de cet article dans les plus brefs délais. A défaut, une action en justice sera envisagée pour obtenir réparation du préjudice subi et le retrait des propos dénigrants, sur le fondement de la responsabilité civile délictuelle (article 1382 du Code civil). Je vous précise que l’auteur de ces propos illicites engage ses responsabilités pénale et civile. Dans ce cadre, un huissier de justice constatera les propos dénigrants« .

Nous déplorons ces pressions!  Nous considérons que nous nous situons dans le débat et cet article ne contient absolument aucun « contenu illicite ». Notre combat est celui de gens qui se sentent spoliés du droit élémentaire de vivre dans un environnement sain, avec une eau pure et un climat permettant à l’humanité de survivre et prospérer en toute quiétude.

25 mars 2013: Nouvelles pressions de la part de la représentante de la société Tharsys. Nous suspendons temporairement la publication de cet article. Mais non revenons sous peu, soyez-en assurés!

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LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

Chiffres : « Les biocides représentent 0,5% du fluide injecté dans la roche mère. »

10 000 m3, 20 000 m3, 40 000 m 3 d’eau pour une fracturation

C’est de 10 Millions à 40 Millions de litres d’eau.

0,5% de biocides c’est 50 à 200 m3

 

En savoir plus : http://atctoxicologie.free.fr/ , http://schiste.owni.fr/2011/06/10/les-huiles-de-schiste-nouvel-amiante-selon-un-rapport-de-loms/ , https://stopgazdeschiste.org/fracturation-hydraulique/

 

.ARTICLE TEMPORAIREMENT INDISPONIBLE

  • Les fuites de méthane lors de la production peuvent annuler les avantages climatiques du gaz naturel.

Les échantillonnages de l’air révèlent de hautes émissions provenant des gisements de gaz. C’est ce que révèle un article publié dans la revue « Nature » le 9 février 2012 s’appuyant sur le rapport d’une étude réalisée par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration des USA) et l’Université du Colorado sur des panaches de pollution détectés au nord de Denver, au Colorado.

L’étude a été réalisée entre 2007 et 2012 et identifie les polluants : méthane, butane et propane, vérifiés par les empreintes chimiques, comme provenant d’émissions de gaz naturel du bassin Denver-Julesburg qui comprend plus de 20 000 de puits de gaz et de pétrole forés depuis les années 1970. Les gisements de production sont des sables ultra compacts (serrés – réservoirs non conventionnels) qui étaient et sont fracturés hydrauliquement.

 Les fuites de méthanes atteignent en moyenne 4% de la production. Les données ont été recueillies à partir d’une tour de 300m située au nord de Denver dès 2007 et d’un appareil mobile à partir de 2008. Alors que les mesures ne font pas de distinction entre les émissions globales de production, les émissions de fracturation et la complétion du puits, elles montrent que les pertes totales de méthane de production sont de 2 à 3 fois les estimations de l’industrie et correspondent à une proportion de 2,3% à 7,7% de la production totale du champ de gaz, avec une valeur moyenne de 4%.

Ces valeurs sont légèrement supérieures à une étude de l’Université Cornell de 2011, avec des estimations de fuites de 2,2% à 3,8%, avec 1,9% provenant de la ventilation du gaz naturel au cours de la fracturation hydraulique, puis en plaçant un puits en réalisation. La ventilation du gaz naturel est effectuée pendant et après la fracturation hydraulique pour une période de 4 semaines ou plus avant que ce puits ne soit mis en production et raccordée à une canalisation. Bien que certaines de ces fuites soient identifiées comme provenant de réservoirs de stockage utilisés pour contenir des gaz de pétrole liquide avant l’expédition, une grande proportion provient du gaz naturel brut s’échappant de l’infrastructure.

Fig: Estimations des pertes du méthane dans les champs de gaz autours de Denver, Colorado, par l’industrie, à partir d’une tour et d’un laboratoire mobile.

La capture des émissions de gaz produites au cours de la fracturation de la mise en production ou de l’achèvement est possible, mais l’industrie du pétrole-gaz indique qu’elle est trop chère. Dès lors pour les industriels il est plus économique de laisser le gaz naturel s’échapper dans l’atmosphère !

  • La communication des industriels remplace l’information.

Les valeurs de NOAA sont plus élevées que les estimations l’Agence Fédérale de Protection de l’Environnement (révisées à 2,8%), laquelle propose une nouvelle réglementation pour contrôler les émissions : Les groupes environnementaux veulent en renforcer les normes tandis que l’industrie pétrolière du gaz veut les réduire. L’Alliance du gaz naturel américain (American Natural Gas Alliance) affirme que de nombreux opérateurs ont amélioré leurs pratiques et ont réduit leurs émissions, volontairement ou en raison de la réglementation. (1) Cette alliance dit aussi que « l’étude de Denver est difficile à évaluer sur la base d’un examen préliminaire ». (2) Ces résultats posent question sur le «combustible fossile propre » présentés par l’industrie gazière non conventionnelle et indique la nécessité d’évaluer sérieusement les opérations de gaz à un niveau national aux Etats-Unis.

Dans une autre étude menée par Sergey Paltev (3), directeur adjoint de la recherche économique à la MIT Energy Initiative, celui-ci affirme que leurs recherches montrent que les émissions sont bien en dessous des valeurs de l’EPA de 2,8%, et se demande si les résultats du NOAA représente bien l’industrie

Commentaires:

(1) L’industrie tend maintenant vers l’amélioration des pratiques après 7 ans, (la fracturation hydraulique a commencé en 2003-2004) ce genre de pratiques n’étaient elles pas jugées nécessaires avant ? Qu’ont les industriels à répondre face aux réactions du public, aux enquêtes de l’EPA et d’autres institutions ?

(2) La déclaration « l’étude X est difficile à évaluer sur la base d’un examen préliminaire » est la réponse standard faite par des opérateurs de pétrole et gaz, un langage codé pour dire, « l’étude est en contradiction avec notre ordre du jour et nos intentions et nous n’avons pas trouvé de procédure avec nos avocats ou des experts rémunérés pour la discréditer ».

(3) Sergey Paltev est répertorié comme un chef un chercheur participant à la MIT Energy Initiative, fondé par BP, Shell et ENI (le géant italien de l’énergie), un co-auteur dans plusieurs études d’énergie fossiles carburants du MIT. Il est aussi co-président d’une étude interdisciplinaire de MIT « L’avenir du gaz naturel » (2011), principalement financée par le « American Clean Skies Initiative » (financée par la Chesapeake Energy Corporation, un partenaire avec le gaz de schiste de Total aux USA), et Agência Nacional de Hidrocarburos (Colombie), le Gas Technology Institute (GTI), Exelon (USA, fournisseur d’énergie nucléaire pour 93% de ces chiffres {avec 17 réacteurs}, 5% par le charbon, 1% hydroélectrique, 1% gaz et le pétrole <1%) et un donateur anonyme. En 2010, le MIT a été parrainé par l’industrie pour un total de 111 millions $.

Avec la collaboration d’Antony Watkins, Ingénieur, Geophysicien, ancien des pétroles.