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Traduit par nos soins – Article de David Suzuki paru sous le titre Fracked Gas: A Bridge Fuel to Nowhere dans Ecowatch le 30.05.2013

david suzukiLa Colombie-Britannique[1] semble fonder ses espoirs (de développement) économiques sur le gaz naturel en grande partie obtenu par la fracturation hydraulique. Alors que le monde devrait être en train de faire sa transition des énergies fossiles vers les énergies propres et à la protection de l’environnement, nous sommes prêts à nous enterrer plus profondément dans le trou de carbone du changement climatique.

S’inspirant de la politique de liquidation du gouvernement de l’Alberta et du gouvernement fédéral, les dirigeants de la Colombie-Britannique veulent extraire les combustibles fossiles du sous-sol, les transporter vers la côte, les liquéfier et les expédier vers l’Asie ou partout où ils pourront trouver acheteur et aussi rapidement que possible. Il s’agit là d’un plan à court terme basé sur un mode de pensée révolue. À long terme, ce n’est bon ni pour l’économie ni pour l’environnement.

torchage gazQue les politiciens imaginent que les ressources en combustibles fossiles soient infinies ou qu’ils ne puissent penser qu’en fonction de la prochaine échéance électorale, ils vendent notre avenir et laissent un héritage désastreux pour nos enfants et petits-enfants. Pour commencer, le gaz naturel n’est pas la solution d’énergie propre telle qu’elle est souvent présentée. Selon lInstitut Pembina[2] , si seulement cinq des 12 terminaux de GNL[3] proposés étaient construits sur la côte de la Colombie-Britannique, ils pourraient cracher 63 millions de tonnes de carbone par an dans l’atmosphère ce qui dépasse le volume actuellement produit par l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta et qui l’équivalent de la totalité des émission de gaz à effet de serre de toute la Colombie-Britannique en 2010. Les composés organiques volatiles et les particules rejetées dans l’atmosphère seraient également de nouvelles sources importantes de pollution.

La liquéfaction du gaz pour l’exportation, qui nécessite d’énormes quantités d’énergie, n’est pas la seule source de gaz à effet de serre. Les fuites -ou ce que l’industrie appelle les « émissions fugitives« – au cours des forages, de l’extraction et du transport sont également des préoccupations. Bien que le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique affirme que de 0,3 à 0,4 pour cent du gaz s’échappe dans l’atmosphère, des études indépendantes indiquent que c’est en fait de nombreuses fois ce montant.

Selon un article paru dans la revue Nature, des scientifiques de l’US National Oceanic and Atmospheric Administration et l’Université du Colorado  ont trouvé que les fuites de méthane -un gaz à effet de serre 20 fois plus puissant que le dioxyde de carbone- représentent quatre à neuf pour cent de la production totale dans deux champs gaziers aux États-Unis[4].

Même les retombées économiques de ces projets de GNL dans la province peuvent être mises en doute. De nombreux analystes s’attendent à un ajustement des prix, et lexpert en GNL Peter Hughes disait à la CBC News que la manne espérée était un «vœu pieux», car la Colombie-Britanique sera en concurrence avec les producteurs d’autres pays et régions comme le Qatar, l’Afrique de l’Est et l’Australie. Et la majeure partie de cet argent ne bénéficierait même pas à la Colombie-Britannique, puisque de nombreuses compagnies gazières sont originaires d’autres provinces ou étrangères. Quant aux emplois, l’extraction du gaz naturel , son transport et sa production en créent relativement peu en comparaison de tous les autres secteurs de l’économie, y compris le tourisme, les sciences et la technologie, les soins de santé, l’éducation et les petites entreprises.
 
En plus de cela, la fracturation hydraulique – l’injection d’eau, de sable et de produits chimiques à haute pression dans le sol pour éclater le schiste et libérer le gaz naturel- a bien d’autres conséquences environnementales. Elle exige d’énormes quantités d’eau, contamine l’eau potable, endommage l’habitat et les écosystèmes et provoque même des micro-séismes !

En plus de voir le gaz naturel comme une panacée économique, certains estiment qu’il pourrait s’agir d’un « carburant de transition « , quelque chose de plus propre que le pétrole ou le charbon à utiliser tandis que nous ferions la transition vers les énergies renouvelables. Il s’agit-là d’une transition pleine de danger, et le subventionnement et l’investissement dans l’extraction et les infrastructures de gaz naturel sans véritable engagement à nous sevrer du pétrole, du charbon et du gaz nous maintient sur la voie des énergies fossiles et décourage les investissements dans l’énergie propre et la protection de l’environnement.

L’industrie s’appuie également sur l’argent des contribuables pour subventionner, par l’impôt et des cadeaux fiscaux, la fourniture de l’eau, les routes ainsi que les énormes quantités d’énergie nécessaires pour liquéfier le gaz. Et les « émissions fugitives » provenant de l’exploitation du gaz sont exonérées de la taxe carbone. Si nous sommes vraiment en «transition» pour réduire les énergies fossiles, pourquoi subventionnerions-nous les coûts en carbone des entreprises?

Il est temps d’investir notre argent et nos ressources humaines dans des idées novatrices à long terme qui permettront de créer de bons emplois durables et assurer que nous, nos enfants et nos petits enfants continueront de jouir d’une vie saine et prospère tandis que notre magnifique environnement sera protégé. Nous avons d’abondantes ressources renouvelables et les possibilités d’économiser l’énergie et de montrer la voie dans le développement de l’énergie propre. Il est temps d’aller de l’avant.

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A propos de l’auteur : Le Dr. David Suzuki est un scientifique, animateur radio, auteur et co-fondateur de la Fondation David Suzuki . Il est Compagnon de l’Ordre du Canada et récipiendaire du Prix Kalinga pour la science, de la médaille du Programme pour l’Environnement des Nations Unies, le Right Livelihood Award 2009 et du Global 500 de l’UNESCO. M. Suzuki est professeur émérite à l’Université de la Colombie-Britannique à Vancouver et détient 27 diplômes honorifiques d’universités du monde entier. Il est connu des téléspectateurs comme animateur de l’émission de télévision de la CBC The Nature of Things, ainsi que des auditeurs ; il fut à l’origine de l’émission Quirks and Quarks de CBC Radio, ainsi que de la série plébiscitée It’s a Matter of et From Naked Ape to Superspecies. Son œuvre écrite comprend plus de 52 livres, dont 19 pour les enfants. Dr. Suzuki vit avec sa femme, le Dr Tara Cullis, et sa famille à Vancouver, Colombie-Britanique


[1] Ndt : La Colombie-Britannique, est la plus occidentale des provinces canadiennes
[2] Ndt : Plus d’information sur l’Institut Pembina ici
[3] Ndt : GNL : Gaz naturel liquéfié
[4] Ndt : Voir également à ce sujet Comment une nouvelle étude remet sérieusement en cause l’affirmation selon laquelle le gaz naturel est un carburant propre et  Les fuites de méthane lors de la production peuvent annuler les avantages climatiques du gaz naturel.

stop fracking

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Le Conseil économique, social et environnemental régional Rhône-Alpes (CESER-RA) dans son projet de contribution intitulé « Rhône-Alpes: la transition énergétique au service de la performance économique et sociale » remet sur le tapis la possibilité de la recherche de gaz et pétrole de schiste. Faisant fi de la délibération du Conseil régional de février 2011, le Conseil économique, social et environnemental régional Rhône-Alpes préconise « d’une part pour les gaz et huile de schiste, que le Bureau de recherches géologiques, minières (BRGM) effectue un recensement cartographique des ressources potentielles et leurs conditions d’exploitation, d’autre part de laisser ouverte et d’encourager la recherche afin d’explorer d’autres voies d’extractions visant à maîtriser les risques (notamment sanitaires et environnementaux) »[1].

 Appelons un chat un chat : au cours des auditions des pétrogaziers réalisées par l’OPECST le 18 avril dernier[2]  Christian Besson de l’Agence Internationale de l’Energie a évalué à  une centaine le nombre de forages nécessaires pour savoir de quelles ressources on se prive par « obscurantisme » et tous les participants ont confirmé qu’il n’y avait pas aujourd’hui d’alternative à la fracturation hydraulique que nous devrions d’ailleurs appeler de son vrai nom : fracturation « hydro-chimique » Donc le souhait du CESER est bien de voir réaliser une centaine de forages suivis de fracturation hydraulique.

Les collectifs opposés à la recherche et l’exploitation de gaz et huile de schiste pointent que de telles recommandations sont en parfaite contradiction avec la position adoptée par le Conseil Régional Rhône-Alpes depuis 2010 et confirmée dans sa délibération de février 2011 qui exprime son « opposition à toute exploration / exploitation de gaz de schiste sur son territoire »[3]. De-même, de telles propositions formulées par le CESER vont à l’encontre de la volonté exprimées par des milliers de citoyens depuis plus de deux ans dans l’ensemble des départements de Rhône-Alpes alors qu’une multitude de permis de recherche d’hydrocarbure avait été délivrée sans consultation de la population et de ses représentants. Qui plus est, dans la région dont les sites classés SEVESO sont les plus nombreux !

 « Cette histoire de gaz de schiste que les industriels veulent remettre de force sur le tapis démontre par elle-même les dangers de son exploitation » indique Jean-Louis Choppy un des porte-parole du collectif stop au gaz de schiste 07. « Donnez l’autorisation de forer (ce qui est une nécessité lorsqu’on parle de recherche) et vous ne pourrez pas maîtriser les fuites de gaz comme on le constate en Amérique du Nord». « Un recensement des ressources non conventionnelles nécessiterait des forages suivis de fracturation hydraulique (qui ne seraient pas réalisés par le BRGM qui n’en a pas les moyens, mais par des entreprises privées) et souvent pour notre région dans de fragiles zones karstiques que le BRGM[4] proposait d’ailleurs d’exclure des zones de recherche !», renforce Jacques Cambon hydrologue et coprésident du collectif des pays de Savoie et de l’Ain concerné par deux permis de recherche et trois demandes toujours non rejetée par l’administration.

Si la loi interdisant la fracturation hydraulique votée avant les élections de 2012 a freiné les projets de forage, la remise en cause de la légalité du texte (par des compagnies qui s’étaient vues octroyer des permis en toute discrétion[5]) voté par le législateur en 2011 est une des failles d’un dispositif de protection environnementale et sanitaire que les industriels et certains investisseurs veulent faire voler en éclats. En Rhône-Alpes[6] seulement deux permis de recherche d’hydrocarbure on été abrogés, quatre sont actifs ; quatre demandes ont été rejetées (le sont-elles définitivement ?) et trois sont toujours en cours d’instruction.

Ce que François Hollande lors de l’ouverture de la conférence environnementale le 14 septembre 2012 affirmait vouloir interdire sur le territoire national tout au long de son quinquennat, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST)[7] le remet déjà en cause à travers l’examen de supposées « techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels », techniques dont l’inexistence a été confirmée lors de la première audition . Si les préconisations de l’OPECST et du lobby des ingénieurs des mines et du MEDEF  sont appuyées par les CESER de diverses régions, cela donnera l’impression qu’il existe un consensus, voire une volonté générale d’aller forer. Et tout ça pour tenter de sortir à grand frais quelques hydrocarbures dont l’intérêt économique est loin d’être prouvé alors que la recherche est à la peine pour financer le développement des énergies propres et renouvelables, seules à même de prolonger la survie de l’espèce humaine dans un environnement sain.


[1]           Pages 59 et 60 du projet de contribution paragraphe 5.2.2

[2]           www.journaldelenvironnement.net/article/l-alternative-a-la-fracturation-hydraulique-la-fracturation-hydraulique,34250

[3]           Délibération du Conseil Régional Rhône-Alpes 24 et 25 février 2011 : « UNE ÉCORÉGION PRÉSERVÉE SANS EXPLOITATION DE GAZ DE SCHISTE »

 [4]           Rapport Final BRGM RP-60312-FR  Septembre 2011

[5]             Gaz de schiste : l’interdiction de la fracturation hydraulique est-elle constitutionnelle ? http://www.actu-environnement.com/ae/news/loi-fracturation-hydraulique-recours-qpc-conseil-etat-18276.php4

[6]                      http://www.sghds-ra.org/  « PERMIS ET DEMANDES DE PERMIS DE RECHERCHE D’HYDROCARBURES »

[7]                      http://www.senat.fr/opecst/saisine.html Saisine n° 2012-06 : « les techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels »

Cette semaine en Rhône-Alpes: Agenda ici     NANTUA 16 MARS 2013    (!) Info minute revue de presse
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ClR(1) 11 Mars 2013

André Cazetien est ancien élu du bassin de Lacq. Il est maire honoraire de la ville nouvelle de Mourenx, dans le bassin de Lacq. Instituteur, il a été maire durant 18 ans de cette ville construite pour accueillir les milliers d’ouvriers venus dans le Béarn afin de travailler à l’exploitation du gaz. Militant écologiste, il est, à 89 ans, l’auteur de nombreux livres parmi lesquels « Et organisons-nous! » (Utovie, 2012), qui fait écho à celui de Stéphane Hessel.

Exploitation du gaz à Lacq (64) – février 2013

Exploitation du gaz à Lacq (64) – février 2013

 Nous publions ici un extrait de l’article « Gaz de schiste, gaz de Lacq: Une philosophie nouvelle » (Article paru dans L’âge de faire, n71, janvier 2013) qui témoigne des premières années de l’exploitation du gaz à Lacq et de ses conséquences pour les habitants.

 « Il y a cinquante ans, l’exploitation du gisement de Lacq ne fut pas une banale activité industrielle. Les ravages de nos plantations agricoles, viticoles notamment, les détériorations d’installations métalliques, les masques à gaz des enfants à l’école et à la maison et leur envoi, gratuit pour les familles de Lacq, en classe de neige en vallée d’Aspe, l’extinction d’une torchère de l’usine de Lacq et l’hospitalisation d’une partie du personnel, l’incendie d’une unité de l’usine, tout cela, et j’en passe, a marqué douloureusement les premières années de vie dans ce bassin industriel.

Il fallut la lutte intense, à l’appel de l’Association de défense des populations de la région de Lacq, animée notamment par Félicien Prué, maire d’Abidos, et par moi-même, directeur de l’école de Lacq. Les tracteurs des paysans barrèrent la route nationale, plus d’un millier de paysans se rassemblèrent à Lacq, le député Guy Ebrard créa, avec les maires de la région, une deuxième association de défense. La vie de tout ce qui vit, humains, animaux et plantes, était mise à rude épreuve par la pollution. Sans la lutte, il n’y aurait pas eu les travaux anti-polluants réalisés par la SNPA (Société nationale des pétroles d’Aquitaine, qui a exploité le gaz de Lacq et fusionnera avec Elf dans les années 70) ».

Lacq 1960 Elève arrivant à l'école avec masque à gaz obligatoire

Légende: Lacq, 1960. La pollution est intense. Un élève arrive à son école. Il porte son cartable et un masque à gaz obligatoire

La leçon que nous voulons en tirer, c’est que l’exploitation des énergies fossiles, conventionnelle ou non conventionnelle, est toujours polluante et qu’il a fallu, déjà à l’époque, la mobilisation de la population pour que les pouvoirs publics s’ en préoccupent un tant soit peu. Vouloir faire passer les projets actuels pour des projets « conventionnels », et prétendre que les techniques sauront résoudre toutes les difficultés (Comme le gaz souffré fut dompté par les ingénieurs à Lacq) n’élimine pas les conséquences de cette exploitation pour la population sur son territoire. « Qui veut aujourd’hui du gaz de schiste? », demande André Cazetien. « Quand la planète, malmenée par l’homme, se réchauffe et perd sa vie. Nous choisissons le Soleil, le Vent, la Mer – Inépuisables, Non polluants – Qui nous font vivre ». Non à l’exploitation des gaz de schistes, oui à la transition énergétique!

(1) chercheure et membre du collectif stop au gaz de schiste 69

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manipulationPas un jour ne se passe sans un article, une déclaration ou une conférence en faveur de la levée de l’interdiction de la fracturation hydraulique. La « crise économique » (on ne s’étendra pas ici sur sa nature et ses origines) et le chantage à l’emploi sont des alibis martelés par des cohortes d’ « experts » autoproclamés en tout : en économie, en géopolitique, en droit, en gestion des ressources, en forages … Bousiller ce qui reste de naturel dans notre cadre de vie ne pose aucun problème aux apôtres de l’extractivisme et de la production d’énergie à partir des minerais et autres hydrocarbures fossiles en voie de disparition. Ces stocks d’hydrocarbures consommés à très grande vitesse et dont nous ne laisserions donc pas une goutte à nos petits enfants tout en poursuivant l’intoxication généralisée de la planète avec le réchauffement climatique. Et pourquoi ? Pour des magouilles financières entre sociétés pétrolières « bidons », qui n’ont rien à faire de notre soi-disant possible « indépendance énergétique ». Elles cherchent des profits à court terme avant que n’explose « la bulle des gaz de schiste » qui dévoilera la non rentabilité intrinsèque de cette activité.

Ce mois de mars en Rhône-Alpes et dans le Jura, les collectifs citoyens opposés à la recherche et l’exploitation de gaz et huile de schiste et aux forages d’hydrocarbures en zone karstiques donneront de la voix et seront comme depuis deux ans à la rencontre de la population et des élus pour échanger et débattre.

– Des collectifs citoyens qui interpellent leurs élus alors que l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) – tordant le bras à un consensus datant de Juillet 2011 (avec l’interdiction de la fracturation hydraulique), veut lancer le pays dans la recherche d’illusoires « techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste ». Combien de parlementaires daignent simplement répondre à ces interpellations ? En Ardèche : 0 – Dans la Drôme : 0. Les Savoie : 0. On continue ? Le Rhône ? 1 parlementaire sur 21 soit 5% des parlementaires pour ce seul département alors que le pays est engagé- paraît-il-dans un débat national sur la transition énergétique !

– Des collectifs que les détracteurs tentent de stigmatiser par le mot à 5 lettres, non pas celui auquel vous pensez (quoique), un autre mot à 5 lettres : « NIMBY » (Not in my back yard, pas dans mon jardin). Les projets des multinationales ne connaissent pas de limites, les collectifs citoyens eux, même s’ils sont souvent empreints d’une forte identité territoriale, sont sans frontières. Vous voulez fouiller les entrailles de la terre dans l’Ain, dans le Jura, en Suisse, en Allemagne et ailleurs ? Vous nous trouverez sur votre chemin. Alors oui ! Pas dans mon jardin, ni dans celui de mon voisin ni de son voisin…

– Des collectifs citoyens opposés aux compagnies d’exploration qui persistent dans l’enfumage : Vous persistez à mentir, ce ne sont vos piètres outils de communication qui nous feront changer d’idée. Vos conférences de presse, vos sites Internet sont des caricatures de la tromperie ! La manipulation de l’information et la course au fric vite gagné sont vos méthodes mais nous ne sommes pas dupes. Nous continuerons de démonter point par point les arguments mensongers que vous tentez de faire passer par voie de presse et en sollicitant des rendez-vous auprès de communes qui sont décidément bien peu intéressées par vos projets.

Les rendez-vous citoyens de ce mois :
  • primevèreLe Salon Primevère les 8, 9 et 10 mars : Le réseau rhônalpin des collectifs sera présent et vous accueillera sur son stand. A ne pas manquer non plus le samedi: 
    L’illusion des nouvelles énergies fossiles avec Matthieu Auzanneau, journaliste au Monde, du blog « Oil Man, chronique du début de la fin du pétrole » – 13h30 salle jaune

    Fin de l’Occident, Naissance du monde avec Hervé Kempf, journaliste au Monde, auteur et animateur du site Reporterre samedi 9 à 15h30 salle jaune
  • Nantua 16 MARS 2013 ManifestationNantua 16 Mars 2013 Grande manifestation d’opposition au renouvellement du permis des Moussières . Après Bourg en Bresse en avril 2012, le réseau rhônalpin et franc-comtois des collectifs opposés à l’exploitation des gaz et huiles de schiste et autres hydrocarbures en milieu karstique appelle à la mobilisation pour démontrer une fois de plus le refus populaire de ces projets.
  • Avant premières du film Promised Land suivies de débats : en Rhône-Alpes et partout en France. Film de Gus Van Sant, promised landavec Matt Damon Sortie mercredi 17 avril 2013. États-Unis. 2012. Steve Butler, représentant d’un grand groupe énergétique, se rend avec Sue Thomason dans une petite ville de campagne. Les deux collègues sont convaincus qu’à cause de la crise économique qui sévit, les habitants ne pourront pas refuser leur lucrative proposition de forer leurs terres pour exploiter les ressources énergétiques qu’elles renferment. Ce qui s’annonçait comme un jeu d’enfant va pourtant se compliquer lorsqu’un enseignant respecté critique le projet, soutenu par un activiste écologiste qui affronte Steve aussi bien sur le plan professionnel que personnel.
    • 11 mars 2013: Ferney Voltaire (01) 20h15 Cinéma Voltaire
    • 14 mars 2013: Chambery (73) 20h30 Astrée
    • 26 mars 2013 : Lyon (69) Cinéma Comoedia 20h00 – Valence (26) Navire 20h00 – Grenoble Club 20H00 – Saint Marcelin Meliès (confirmation en cours) – Villefranche (69) 400 coups 21h00 – Aix-les-Bains (73) Victoria 20h00 –
  • Et sur les territoires tout au long de ce mois poursuite de rencontres et débats à voir sur notre calendrier
A LIRE ÉGALEMENT:

 

 

Cette semaine en Rhône-Alpes: Agenda ici    NANTUA 16 MARS 2013  (!) Info minute revue de presse
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 Lettre ouverte à:

M Jean-Claude Lenoir, Sénateur de l’Orne,  Sénat                                                                                        

M Christian Bataille, Député du Nord, Assemblée Nationale

Objet : Étude de faisabilité d’un rapport de l’OPECST sur les « techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste »

Monsieur le Sénateur, Monsieur le Député,

Alors que la nation française débat sur son avenir énergétique, vous avez semble-il déjà tranché en faveur des hydrocarbures non-conventionnels. En effet, le titre de votre étude de faisabilité est éloquent puisque les conclusions sont déjà écrites. Il n’y a pour vous pas le moindre débat de société, mais simplement la question suivante: comment allons nous pouvoir extraire les gaz de schiste et autres hydrocarbures non-conventionnels dans un pays qui a selon vous interdit sans réfléchir la fracturation hydraulique?

Messieurs, vous insultez la démocratie et le peuple dont vous êtes les élus directs ou indirects. Comment expliquez-vous votre impatience ? Avez vous tellement peur des conclusions sans appel des populations de nos régions que vous méprisez et injuriez ainsi?

Messieurs, seriez vous donc sourds et aveugles? Monsieur le député, élu du peuple, n’entendez donc vous pas le peuple hurler son refus d’être sacrifié sur l’autel des intérêts de l’industrie des hydrocarbures? Monsieur le Sénateur, élu des élus, n’entendez-vous pas les maires épaulés par leurs populations vous dire leur refus de voir leur territoire saccagé? Messieurs, vous foulez au pied notre démocratie, votre mandat parlementaire ne vous donne pas carte blanche sur notre avenir.

Messieurs n’êtes vous donc pas conscients que la fracturation de la roche mère est en elle même dangereuse pour l’eau, l’air le sol et le climat car nous ne maitrisons rien? Vous n’avez aucune notion de géologie et encore moins d’hydrogéologie et prétendez rendre un rapport scientifiquement recevable sur des techniques qui bouleversent le sous-sol? Êtes vous donc omniscients?

Messieurs, n’êtes vous pas conscients du dérèglement climatique qui fait peser une terrible menace sur l’humanité toute entière? N’êtes vous pas conscient que se lancer dans l’aventure des hydrocarbures non-conventionnels empêchera nos états européens de réaliser leur transition énergétique et de décarboner leurs économies? Mais peut-être est-ce justement cela que vous souhaitez empêcher?

Messieurs, vous sacrifieriez 5 % de la surface agricole utile d’un tiers du territoire national pour construire plateformes et dessertes routière pour au mieux trois décennies de consommation de gaz?

Messieurs sacrifieriez-vous toute une économie tournée vers l’agriculture labellisée, l’industrie agroalimentaire et le tourisme? Sacrifieriez-vous des dizaines de milliers d’emplois bien réels pour des chimères? Sacrifieriez vous toute la structure sociale de nos régions du sud?

Messieurs, vous qui êtes au crépuscule de votre vie n’avez pas le droit d’entraîner toute une nation dans une nuit que vous ne verrez pas! Lorsque nous récolterons les fruits amers du désastre que vous nous souhaitez, vous ne serez plus là pour être jugés.

Messieurs, vous avez vécu et sans doute fort bien, il est temps de laisser les générations auxquelles vous avez légué les déchets nucléaires et l’angoisse du dérèglement climatique décider elle mêmes de leur avenir. Vous avez fait votre temps, ayez au moins la sagesse et l’humilité de le reconnaitre et laissez la place à ceux qui ont encore la vie devant eux.

Messieurs, vous qui semblez si sûrs de vous, soyez sûrs d’une chose, nous nous battrons et vous chasserons de nos territoires, vous et ceux que vous soutenez contre le peuple, car nous sommes le peuple.

Eric Féraille, Villeurbanne le 5 février 2013

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Les collectifs rhonalpins communiquent

pinocchio-Madame la Ministre de l’Ecologie semble considérer, dans le « Tableau de bord de la mise en œuvre de la feuille de route pour la transition écologique« , que le rejet des demandes de permis concernant l’exploration des gaz de schiste et la fracturation hydraulique est un préalable au débat national sur la transition écologique. Nous l’approuvons pleinement.

Mais ou bien Madame la Ministre ne sait pas compter, ou bien elle est mal renseignée par ses services : il y avait 102 demandes en cours dont 46 classées « gaz et/ou huile de roche-mère » par le Conseil Général de l’Economie, de l’Industrie, de l’Energie et des Technologies et le Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable, dans leurs rapports conjoint (1) de février 2012. Il y a donc eu « rejet de 7 des demandes » et non pas « rejet des 7 demandes » comme indiqué de manière erronée dans ce tableau de bord en page 1 point 5 (2).

Il reste donc 39 demandes à rejeter pour les mêmes raisons, sans parler des permis déjà accordés indument comme celui « des Moussières« . A cet égard le cas des demandes dites « de Blyes » et de « Gex Sud » est emblématique : leur addition recoupe presque exactement le périmètre de la demande « de Lyon –Annecy« , qui fait partie des 7 rejetées. Et pourtant les précédentes resteraient toujours recevables, alors même que la demande « de Blyes » fait explicitement référence aux gaz de schiste ? Prime à la langue de bois des pétitionnaires, copinage ou inconséquence ?

feuille de route transition énergétiqueNous exigeons que le tableau de bord soit corrigé en indiquant la nécessité de rejeter tous les permis d’exploration non conventionnels et donnant un calendrier pour leur rejet, au-delà des 7 permis déjà rejetés. Et c’est cette exigence que nous comptons porter dans tous les débats sur la transition énergétique.

 

1 Rapports 2011/04/CGIET/GE, 2011/26/CGIET/GE, CGEDD 007612-01 et CGEDD 007612-03, Annexe 3 page 140 accessible ici

2 Tableau de bord de la mise en œuvre de la feuille de route pour la transition écologique 

 

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Tribune de Jean-François Julliard, Directeur général de Greenpeace France, publiée ici avec son accord . Publié dans Libération le 28/11/2012

Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls ont au moins raison sur un point : nous n’avons pas la même vision du monde. Mettre au point une nouvelle technique pour exploiter les hydrocarbures de schistes, fermer une centrale nucléaire pour en ouvrir une autre ou augmenter la consommation d’énergie ne correspond pas à notre définition de la transition énergétique. Non. Pour Greenpeace, cette transition est l’occasion de redéfinir en profondeur notre manière d’utiliser et de produire l’énergie dont nous avons besoin. Et cela passe avant tout par la maîtrise de la consommation et un système de production nouveau, décentralisé et adapté aux sources d’énergie de demain, les renouvelables. Le gouvernement doit saisir l’opportunité de se doter au plus vite d’un outil énergétique moderne, propre et efficace. Cette transition est plus que jamais une nécessité. Tous les signaux sont au rouge : fonte record de la banquise en Arctique, prévisions climatiques  catastrophiques avec un réchauffement prévisible de 4° voire 6°. Même la Banque mondiale – institution peu réputée pour sa sensibilité écolo – s’en inquiète et tire la sonnette d’alarme.

Mais en France, l’environnement est vécu comme un boulet aux pieds du  redressement productif. La crise est là et il faut d’abord s’occuper d’elle, réduire le déficit. Les enjeux écologiques sont relégués au rang de sujets mineurs, dont on s’occupera plus tard… un jour peut-être.

Chez nous, on s’occupe du dérèglement climatique en s’acharnant – à coups de grenades lacrymogènes – à construire un aéroport. Notre-Dame-des-Landes est une aberration climatique et économique. L’aboutissement de ce projet ne réglera rien à la crise que traverse le pays mais en revanche il éteindra les dernières étincelles écologiques de ce gouvernement.

En clôture de la conférence environnementale, en septembre dernier, Jean-Marc Ayrault lançait pourtant que l’environnement devait cesser d’être considéré comme « une contrainte » pour aider à la relance économique. Depuis, les mots sont restés des mots. Aucun acte n’a été posé. Au contraire, chaque fois que le gouvernement parle d’environnement c’est pour réduire encore son ambition écologique. Le nucléaire ? Une filière d’avenir. Les gaz de schiste ? Laissons les industriels mettre au

point une technique d’extraction propre. Le transport, premier domaine d’émission de gaz à effets de serre ? Non le sujet ne figure pas à l’ordre du jour du débat sur la transition énergétique. Il sera traité à part, par Frédéric Cuvillier, seul ministre à refuser de rencontrer les organisations non gouvernementales. Et passons sur l’éolien et le photovoltaïque mis en avant dans tous les discours mais dont les filières industrielles sont volontairement laissées à l’abandon pour ne pas porter ombrage à l’atome tout puissant.

Le débat sur la transition énergétique démarre aujourd’hui. Nous avons annoncé que nous n’y participerons pas. Le ministère nous a proposé d’intégrer le « parlement » de ce débat, organe mêlant syndicats, employeurs, associations et élus pour échanger sur l’avenir de l’énergie en France.

Nous avons travaillé avec les équipes de Delphine Batho pendant des mois. Nous avons formulé des propositions, nous avons posé des questions et… nous n’avons jamais obtenu de réponses satisfaisantes. Pourra-t-on, au cours de ce débat, évoquer la fermeture d’autres centrales que Fessenheim ? Quel rôle joueront les experts associés à ce débat ? Qui opère la synthèse des travaux afin de transformer le débat en une loi qui s’impose à tous ? Autant de questions restées lettre morte. Le coup de grâce a été la nomination, sans aucune concertation, d’un comité de pilotage dont les deux seuls membres représentant le monde économique sont de fervents défenseurs du nucléaire. L’un d’eux a jeté l’éponge depuis mais l’intention du gouvernement reste.

Nous sommes convaincus que ce débat n’aura d’autre utilité que de maintenir le système existant. Le gouvernement va jouer avec le mix énergétique : un peu plus de renouvelables par ci, un peu moins de nucléaire par là, une bonne dose d’hydrocarbures de schistes par-dessus tout ça et le tour est joué. Dans la charte du débat rédigée par le gouvernement, la maîtrise de la consommation et l’efficacité énergétique ne sont même pas évoquées. Dans ces conditions ce sera sans nous. Nous ne voulons pas servir de caution verte à un gouvernement dont nous pensons qu’il a abandonné toute volonté de défendre l’environnement. Quand nos dirigeants seront prêts à amorcer une véritable transition écologique et à faire de l’environnement une formidable opportunité pour notre pays, nous pourrons nous rasseoir à la table des discussions. En attendant, rendez-vous est pris sur le terrain.

Cette semaine en Rhône-Alpes: Agenda ici                                                                            ( !) Info minute 
                            5 novembre 2012 : Que dit exactement le rapport Gallois sur le Gaz de schiste
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Louis Gallois: « Hors de question de faire l’impasse sur les gaz de schiste »

La presse en ligne en a fait ses titres cette semaine: Louis Gallois, missionné par le gouvernement pour faire un rapport sur la compétitivité des entreprises françaises, prend position en faveur de l’exploitation des Gaz de Schiste. Mieux, M. Gallois aurait asséné à la ministre Delphine Batho que « la France a deux richesses phares, le nucléaire et les gaz de schiste », et qu’« il est hors de question de faire l’impasse« . Nommé Commissaire Général à l’Investissement en Conseil des ministres au printemps dernier, mais surnommé le moine dans le petit monde des grands patrons pour son mode de vie d’ascète, Monsieur Gallois n’y va pas par quatre chemins: Le sous-sol français recèle la deuxième réserve européenne de gaz de schiste, le rapport contiendra un chapitre sur la nécessité d’exploiter les gaz de schiste.

La patronne du Medef rapidement relayée par l’UFIP reprend la nouvelle dans la foulée. Madame Parisot se fait en effet la porte parole de l’industrie française de l’extraction des hydrocarbures depuis que le gouvernement a annoncé son intention de mettre un coup de frein au projets d’explorations par la fracturation hydraulique. Annonce qui n’a pas encore rassuré les citoyens et élus mobilisés depuis deux ans.

Les gaz de schiste, les hydrocarbures de roche mère, est-ce bien « fini pour 5ans » ?

Madame Batho Ministre en charge de l’Ecologie et de l’énergie le répète à l’envie : « En France, le débat politique est clos, les gaz de schiste ne passeront pas par nous ». Depuis l’Inde où elle participe à la conférence de l’ONU sur la biodiversité, la ministre assume un « désaccord net » avec M. Gallois sur le sujet des gaz de schiste. « Certains tenteront en permanence de remettre le sujet sur la table mais, d’un point de vue politique, le débat sur les gaz de schiste est clos« , a indiqué Mme Batho à l’AFP.

Quant au chef de l’État, interrogé en marge d’un sommet européen, sur un éventuel changement de position sur la base du rapport de l’ex-patron d’EADS, M.Hollande a assuré ne pas l’avoir lu. « Je ne suis même pas sûr qu’il soit écrit puisqu’il est remis le 5 novembre. Je ne sais pas ce qu’il contient« , a-t-il ajouté. Mais, selon François Hollande, « c’est un rapport qui engage son auteur, qui n’engage pas le gouvernement, pas le président de la République« .

Une chose est sûre, la liste des permis d’exploration d’hydrocarbures de roche mère reste la même depuis les élections présidentielles. Seuls trois permis avaient été abrogés par M. Sarkozy il y a un an. Quant aux demandes de permis, la liste s’allonge et F.Hollande a demandé le rejet de 7 demandes. Or il en reste près d’une centaine.

Et pendant ce temps-là on nous ferait le coup (le coût ?) des gaz de schiste finançant la transition énergétique !

Des « conseillers en stratégie de rupture » quand à eux n’hésitent pas à proposer que l’on coupe la poire en deux. D’un côté des citoyens sont fâchés mais quelque peu ignorants, de l’autre de cupides industriels ne veulent pas rater la marche forcée vers cette exploitation dont les USA sont le modèle de référence.

La solution est là. Les deux auteurs de cet article après avoir listé l’ensemble des moyens à mettre en œuvre pour démontrer que l’exploration de cette réserve d’hydrocarbure est finalement sans danger car contrôlable par l’État, concluent: « Cette réserve économique, si elle est confirmée, peut-elle financer des normes environnementales qui garantissent la sécurité du citoyen et une rémunération locale doublées d’un mécanisme de financement de la transition énergétique ? C’est une condition à fixer pour décider une exploitation positive de cette ressource, sous le contrôle des citoyens et de l’État.
Arrêtons ce débat caricatural, et si toutes les conditions ne sont pas réunies, n’exploitons pas les gaz de schiste. En revanche, si il est possible dans le respect des intérêts des citoyens et dans la préservation des biens environnementaux de mettre la France sur le chemin de la croissance et de la transition écologique, faisons-le ! » .

Qu’elle est simple, qu’elle est belle cette conclusion qui propose de réconcilier l’irréconciliable, on dirait du … François Hollande, ou du Christophe de Margerie