Cette semaine en Rhône-Alpes: Agenda ici ( !) Info minute 5 novembre 2012 : Que dit exactement le rapport Gallois sur le Gaz de schiste |
Louis Gallois: « Hors de question de faire l’impasse sur les gaz de schiste »
La presse en ligne en a fait ses titres cette semaine: Louis Gallois, missionné par le gouvernement pour faire un rapport sur la compétitivité des entreprises françaises, prend position en faveur de l’exploitation des Gaz de Schiste. Mieux, M. Gallois aurait asséné à la ministre Delphine Batho que « la France a deux richesses phares, le nucléaire et les gaz de schiste », et qu’« il est hors de question de faire l’impasse« . Nommé Commissaire Général à l’Investissement en Conseil des ministres au printemps dernier, mais surnommé le moine dans le petit monde des grands patrons pour son mode de vie d’ascète, Monsieur Gallois n’y va pas par quatre chemins: Le sous-sol français recèle la deuxième réserve européenne de gaz de schiste, le rapport contiendra un chapitre sur la nécessité d’exploiter les gaz de schiste.
La patronne du Medef rapidement relayée par l’UFIP reprend la nouvelle dans la foulée. Madame Parisot se fait en effet la porte parole de l’industrie française de l’extraction des hydrocarbures depuis que le gouvernement a annoncé son intention de mettre un coup de frein au projets d’explorations par la fracturation hydraulique. Annonce qui n’a pas encore rassuré les citoyens et élus mobilisés depuis deux ans.
« @lelab_e1: Louis Gallois : « Hors de question de faire l’impasse sur le gaz de schiste » > lelab.europe1.fr/t/louis-galloi…«
— Laurence Parisot (@LaurenceParisot) Octobre 18, 2012
Les gaz de schiste, les hydrocarbures de roche mère, est-ce bien « fini pour 5ans » ?
Madame Batho Ministre en charge de l’Ecologie et de l’énergie le répète à l’envie : « En France, le débat politique est clos, les gaz de schiste ne passeront pas par nous ». Depuis l’Inde où elle participe à la conférence de l’ONU sur la biodiversité, la ministre assume un « désaccord net » avec M. Gallois sur le sujet des gaz de schiste. « Certains tenteront en permanence de remettre le sujet sur la table mais, d’un point de vue politique, le débat sur les gaz de schiste est clos« , a indiqué Mme Batho à l’AFP.
Quant au chef de l’État, interrogé en marge d’un sommet européen, sur un éventuel changement de position sur la base du rapport de l’ex-patron d’EADS, M.Hollande a assuré ne pas l’avoir lu. « Je ne suis même pas sûr qu’il soit écrit puisqu’il est remis le 5 novembre. Je ne sais pas ce qu’il contient« , a-t-il ajouté. Mais, selon François Hollande, « c’est un rapport qui engage son auteur, qui n’engage pas le gouvernement, pas le président de la République« .
Une chose est sûre, la liste des permis d’exploration d’hydrocarbures de roche mère reste la même depuis les élections présidentielles. Seuls trois permis avaient été abrogés par M. Sarkozy il y a un an. Quant aux demandes de permis, la liste s’allonge et F.Hollande a demandé le rejet de 7 demandes. Or il en reste près d’une centaine.
Et pendant ce temps-là on nous ferait le coup (le coût ?) des gaz de schiste finançant la transition énergétique !
Des « conseillers en stratégie de rupture » quand à eux n’hésitent pas à proposer que l’on coupe la poire en deux. D’un côté des citoyens sont fâchés mais quelque peu ignorants, de l’autre de cupides industriels ne veulent pas rater la marche forcée vers cette exploitation dont les USA sont le modèle de référence.
La solution est là. Les deux auteurs de cet article après avoir listé l’ensemble des moyens à mettre en œuvre pour démontrer que l’exploration de cette réserve d’hydrocarbure est finalement sans danger car contrôlable par l’État, concluent: « Cette réserve économique, si elle est confirmée, peut-elle financer des normes environnementales qui garantissent la sécurité du citoyen et une rémunération locale doublées d’un mécanisme de financement de la transition énergétique ? C’est une condition à fixer pour décider une exploitation positive de cette ressource, sous le contrôle des citoyens et de l’État.
Arrêtons ce débat caricatural, et si toutes les conditions ne sont pas réunies, n’exploitons pas les gaz de schiste. En revanche, si il est possible dans le respect des intérêts des citoyens et dans la préservation des biens environnementaux de mettre la France sur le chemin de la croissance et de la transition écologique, faisons-le ! » .
Qu’elle est simple, qu’elle est belle cette conclusion qui propose de réconcilier l’irréconciliable, on dirait du … François Hollande, ou du Christophe de Margerie.