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(!) Info minute – Revue de Presse

Si les pétroliers français sont encore en vacances (mais plus poumanif non forage gaz non conventionnel villeneuve noville suisse 3 septembre 2016r très longtemps…) ceux de Suisse envisagent déjà de rechercher du “gaz de réservoir compact”, donc par fracturation hydraulique puisqu’il n’y a pas d’autre technique opérationnelle (lire ici) à ce jour, sous le lac Léman (lire ici).
Le Collectif Non au Gaz de Schiste des Pays de Savoie et de l’Ain soutient donc le Collectif Halte aux Forages Vaud pour refuser la nouvelle demande de forage à Noville, nous sommes autant concernés que nos  voisins suisses.
Plus d’information sur gare aux forages

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AUTORISATION REFUSÉE – LE COLLECTIF HALTE AU FORAGES VAUD FAIT RECOURS ET ANNONCE QU’UNE AUTRE MARCHE SERA ORGANISÉE 

La Municipalité de Noville s’oppose à la manifestation prévue pour le 8 mai (lire ici). Pour le collectif Halte aux forages Vaud, il n’est pas question de renoncer à ce projet, mais il est nécessaire de le reporter. Le collectif souligne que « la Municipalité, contrairement à l’usage, n’indique aucune voie de recours contre sa décision et a coupé court à toute discussion en refusant d’entrer encore en matière ».

Par son porte-parole, le collectif Halte aux forages Vaud a transmis le 25 avril 2016 à la presse sa position  et son soutien.

bandeau_marche_reportee noville 8 mai 2016

(!) Info minute – Revue de Presse

AUTORISATION REFUSÉE – LE COLLECTIF HALTE AU FORAGES VAUD FAIT RECOURS ET ANNONCE QU’UNE AUTRE MARCHE SERA ORGANISÉE 
Sous le lac Léman, Petrosvibri veut reprendre ses recherches dans le but avéré d’exploiter du gaz!

Il est important de savoir que l’exploitation du tight gas (gaz de réservoir compact) requiert de nombreux forages verticaux ; à partir de chacun des puits verticaux forés, des puits horizontaux sont alors forés en étoiles. Voilà la définition qu’en donne le site Manicore: « Le « tight gas » est assez proche d’un gaz conventionnel (il s’agit en particulier d’un gaz qui a bien effectué sa migration secondaire), la seule différence étant que la roche qui le contient est très peu perméable (les pores sont très petits, et surtout il y a eu une cimentation du réservoir sous l’effet d’actions géologiques qui a supprimé la communication entre pores ou l’a rendue très difficile). Du coup la production est limitée physiquement, et il faut parfois faire des puits assez rapprochés parce que justement la circulation interne au réservoir est très mauvaise« .

Déjà des incidents lors du premier forage à Noville

Lors de son premier forage, M. Petitpierre de Petrosvibri a annoncé dans la presse que 8 puits horizontaux avaient ainsi été forés à partir du puits vertical. Un incident sérieux s’était produit lors de ce forage, nécessitant l’usage de charges explosives pour dégager le train de tiges, bloqué par un effondrement. Chacun de ces puits sera fracturé avec la technique de la fracturation hydraulique afin de produire du gaz, ou une stimulation chimique nécessitant moins d’eau et moins de pression mais plus de produit chimiques toxiques.

Après la première campagne de recherche, Monsieur Petitpierre patron de Petrosvibri annonçait vouloir une vingtaine de puits en vue d’exploiter la zone.
Chaque forage va bétonner environ 1 hectare (+ les accès), à moins que la compagnie gazière ne se prépare à des forages offshore? On peut tout imaginer. Quoi de plus beau et surtout de plus écologique qu’une plate-forme pétrolière sur le lac Léman à quelques encablures du château de Chillon? Et que faire en cas de tremblement de terre, d’explosion sur la plate-forme, de fuite ?
En lire un peu plus sur les projets de Petrosvibri dans cet article, celui là ainsi que l’excellent dossier  élaboré par Françoise Lienhard en 2012.
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Mobilisation le 8 mai 2016
La mobilisation citoyenne régionale a permis de mettre en panne des projets de Celtique en France (permis des Moussières) et en Suisse (voir le site gareauxforages). Il n’est pas possible de rester les bras croisés devant les travaux que veulent relancer à tous prix les aventuriers de la recherche d’hydrocarbure. Aux sources du Rhône, les écosystèmes déjà fortement affectés y sont fragiles, il faut les protéger et faire barrage à des travaux qui peuvent mettre en péril des régions entières et leur ressources aquifères. 

Rendez-vous le dimanche  8 mai 2016 pour une marche pacifique et joyeuse de Villeneuve à Noville, au bout du lac Léman.  Disons notre opposition aux projets de Petrosvibri veut reprendre ses recherches au forage de Noville, dans le but avéré d’exploiter du gaz.
Villeneuve, 8 mai, 14h

Marche_sur_Noville pas de forages au bord du rivage manifestation 8 mai 2016

(!) Info minute – Revue de Presse

Depuis le 21 novembre 2013, nos voisins et amis Suisses du Collectif Val-de-Travers publient dans le Courrier du Val-de-Travers Hebdo, une information sur le projet de forage de Noiraigue. Il nous semble tout à fait opportun de faire la chambre d’écho et d’offrir à nos lecteurs la possibilité de lire cette analyse tant elle est pertinente. Après les six premiers articles publiés ici depuis le 13 janvier 2014, voici le septième épisode.

Val Travers bannière-

7. Le fond du trou dans le Permien… mais où?

La semaine dernière, nous avons passé en revue les grandes lignes de ce qu’impliquerait la réalisation de la section intermédiaire du forage à but d’hydrocarbures de Noiraigue. Notre foreuse virtuelle s’est arrêtée dans les grès du Buntsandstein, à environ 2200 mètres sous la surface. Nous verrons aujourd’hui que les promoteurs, non contents d’avoir atteint cet objectif officiel, ont planifié d’aller encore plus loin, plus en profondeur. Jusqu’où ? Comment et pourquoi ?

Un forage profond est en quelque sorte une antenne télescopique déployée pointe en bas, étape par étape, dans le sous-sol. Chaque section est forée, tubée, et enfin l’espace annulaire entre le tubage et la roche est cimenté. Ainsi, à l’amorce de la section suivante, le diamètre de forage diminue. En effet, l’outil de forage rotatif passe d’abord à l’intérieur du tubage de la section venant d’être dûment équipée, avant de pouvoir grignoter les roches de la nouvelle section. Au niveau des couches qui pourraient hypothétiquement contenir des hydrocarbures, le puits ne sera évidemment pas tubé. Il sera laissé en trou nu.
Aquifères saumâtres
Dans l’article précédent, nous nous sommes quittés alors que le tubage en acier de cette longue section intermédiaire, d’environ 2200 mètres avait été posé et cimenté. Il faut espérer que les roches tant du Lias que du Trias aient été clémentes avec les hypothèses de travail des promoteurs. Dans les faits, la cimentation pourra-t-elle être réalisée comme planifiée sur le papier, c’est-à-dire sur toute la longueur, et sans problème ? Des niveaux aquifères profonds et saumâtres sont reconnus dans ces formations. Seront-ils à l’origine de problèmes de qualité d’adhérence de la cimentation au tubage, mais aussi d’adhérence aux formations rocheuses, et ce, déjà au moment même de la réalisation de la cimentation ? Comme écrit précédemment: une parfaite cimentation serait cruciale dans le contexte hydrogéologique régional, mais est plutôt chimérique dans la pratique !
Transparence, transparence…
Dans leur rapport technique hydrogéologique (RTH), les promoteurs prévoient alors un essai de pression, cette fois dans le Buntsandstein, sans plus de détail. Ce test sera-t-il à nouveau conduit jusqu’à atteindre la pression requise pour fracturer la roche ? Le rapport n’en pipe mot. Quoi qu’il en soit, les contraintes tectoniques probablement importantes à ces profondeurs pourraient se voir être libérées. De la sismicité pourrait alors être induite et ressentie jusqu’en surface (voir à ce sujet notre article N°5 « Arrêt sur image à 600 mètres de profondeur« ). Pour mémoire, suite à l’importante mise en pression appliquée à 600 m. sous la surface, le Toarcien en tremble encore…, et nous n’osons penser aux conséquences graves si le moindre risque de pollution de nos eaux souterraines devenait réalité.
Le fond du tr-où ?
Après avoir réalisé cet essai de pression dans le Buntsandstein et sans plus attendre, les promoteurs remettent la foreuse en route, pour perforer la dernière section du puits. Les boues de forage saturées en sel utilisées jusqu’ici auront préalablement été remplacées et devront être gérées comme des déchets particuliers. Tout un programme, en considérant la manière dont cela s’est déroulé à Noville (VD) en 2010, lors de la réalisation d’un forage exploratoire d’hydrocarbures. Quant au troisième mélange de boues employé, il sera constitué à base d’eau, sans aucune matière solide. Rien n’est par contre mentionné au niveau des additifs chimiques qui seront bien entendu utilisés… Une fois la foreuse en route vers le Permien, le rapport (RTH) devient à notre sens lacunaire et tout à la fois ambigu. Aucune profondeur finale n’est planifiée. Le Permien sera-t-il pénétré sur 50 ou 500 mètres?!
Rebelotte
Dès l’énigmatique profondeur finale atteinte dans le Permien, les promoteurs ont prévu de nettoyer le puits par circulation, avant de retirer le train de tige. Alors, une série de mesures pourront être réalisées dans la section en trou nu. Ensuite, la vérification de l’adhérence de la cimentation au tubage du puits…intermédiaire sera conduite. De nouveau, avec un train de retard (Article 6 « Objectif officiel : grès du Buntsandstein« ), cette fois en regard des roches du Lias, Toarcien compris et du Trias ! Prompts à contenir des hydrocarbures susceptibles de migrer en direction de nos aquifères par l’annulaire entre le tubage de la section intermédiaire et la roche, le Buntsandstein et le Permien auront été forés. Une fois de plus, les promoteurs ne dérogent pas aux pratiques habituelles induites notamment par des impératifs de rentabilité, malgré l’importance capitale pour notre canton des aquifères situés en aval de ce forage.

Cela dit, plusieurs éléments laissent à penser que les promoteurs se cachent derrière l’objectif officiel des grès du Buntsandstein, avant tout pour acquérir des données plus en profondeur, dans le Permien. Quels sont les objectifs réels des promoteurs ? Cette piste sera explorée dans notre prochain article.
Ne nous laissons pas berner ! La réalité d’un forage profond tel celui planifié à Noiraigue en amont de captages d’eau potable cruciaux pour notre canton n’est pas un long fleuve tranquille, où quelques personnes s’imaginent pouvoir garder toute la maîtrise grâce aux meilleures techniques disponibles, aussi sophistiquées soient-elles. Au plaisir de vous retrouver. Belle semaine à vous.
Les dangers du gaz de schiste dans le Jura [ 1][ 2][ 3] [ 4][ 5][ 6][ 7][ 8][ 9] [10]

(!) Info minute – Revue de Presse

Lettre ouverte à Jean Bernard Lachavanne, Président de l’Association pour la sauvegarde du Léman (ASL), et à Raphaëlle Juge , Rédaction de Lémaniques

Madame, Monsieur

Ainsi donc, vous écrivez[i] que « l’ASL n’a jamais été et n’est toujours pas favorable à l’exploitation du gaz de schiste » et que «pourtant l’ASL n’a pas l’intention de lancer un débat sur le bien-fondé ou non de l’exploitation des gaz non conventionnels ». Et c’est précisément là qu’est le problème : ce n’est pas le gaz de schiste en lui-même qui est dangereux, mais son extraction par fracturation hydraulique, méthode d’extraction commune à d’autres hydrocarbures non-conventionnels comme les « tight gas » (gaz de réservoir compact, en français).

noville-forageOr aussi bien MM Gorin et Moscariello, les experts pétroliers auxquels vous avez ouvert vos colonnes, que la société Petrosvibri semblent d’accord sur ce point : ce sont bien des « tight gas » qu’il faut s’attendre à trouver sous le Léman. Et selon l’entreprise TOTAL [ii]«  Leur mise en production par des techniques classiques n’est économiquement pas viable et seule la mise au point de technologies adaptées, comme la fracturation hydraulique ou l’acidification de la formation, permet d’améliorer la récupération »

Petrosvibri devait donc, pour extraire ce gaz, « stimuler la roche » selon l’euphémisme employé par les pétroliers, et suite aux investigations conduites par l’Office parlementaire pour les choix scientifique et technique, organisme français favorable à la recherche des hydrocarbures non conventionnels, « (les) rapporteurs considèrent que la fracturation hydraulique reste la technique la plus efficace et la mieux maitrisée pour extraire les hydrocarbures non conventionnels, (…) même si d’autres pistes sont à étudier »[iii].

tight gasAffirmer qu’il n’y a aucun danger pour le Léman parce que le gaz qu’on pourrait extraire de son sous-sol serait du « tight gas »  et non du « gaz de schiste », alors que l’extraction de l’un ou l’autre de ces  gaz nécessite aujourd’hui l’usage  de la fracturation hydraulique, est pour le moins incohérent, et bien loin de la rigueur scientifique dont vous vous prévalez. A moins que les experts à qui vous avez ouvert vos colonnes aient omis de vous fournir toute l’information sur les tight gas?

Comprenons-nous bien : qu’ils soient favorables à l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels est leur droit le plus strict. Nous n’imaginons même pas qu’ils aient eu besoin pour cela d’être  influencés par des entreprises pétrolières : Andrea Moscariello nous a d’ailleurs affirmé qu’il n’intervenait plus comme consultant pour SHELL depuis 2011, ni directement ni indirectement via  TNO, un organisme de recherche « indépendant » qui se présente toutefois comme « le plus gros partenaire en recherche et développement de SHELL aux Pays-Bas » , et nous lui en donnons acte.

Nous croyons, et là encore c’est son droit, que son parcours professionnel chez SHELL et sa culture « scientiste » suffisent à sa conviction, qu’il partage avec Terry Engelder, qui est intervenu à l’Université de Genève pour promouvoir les gaz de schiste. D’autres non moins éminents spécialistes, comme Anthony Ingraffea ou Robert W Howarth sont d’un avis totalement opposé. L’objectivité scientifique est diverse, ne vous en déplaise, et continuer à donner la parole aux mêmes spécialistes – ou pire à un expert « anonyme » – et la refuser à  ceux qui pensent différemment n’est pas vraiment un signe d’ouverture d’esprit.

A chacun, et notamment aux adhérents de l’ASL, de juger. Pour notre part nous sommes profondément peinés de voir certains cadres de cette association, qui a tant œuvré pour la défense de la qualité des eaux du Léman, contaminés par l’idée, instillée par les industriels, que le « progrès technique » résoudra tous les problèmes environnementaux…un jour !

Le Bureau de l’Association Non au gaz de schiste Pays de Savoie et de l’Ain


[i] Lémaniques n°90 – décembre 2013 voir aussi Lémanique N°89

[ii] Collection SAVOIR-FAIRE / Exploration et Production / Tight Gas Réservoirs, Gisements à Haute Valeur Technologique

[iii] OPECST – Rapport d’étape sur « les techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels » par JC Lenoir et C Bataille – juin 2013

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En savoir plus : Les boues de forage, facteur majeur et incontournable de pollution : LE CAS DU FORAGE DE NOVILLE SUISSE 2009-2010. Exposé réalisé par F. Lienhard le 17 janvier 2012. Ouvrir/télécharger ici (2 Mo)