(!) Info minute – Revue de Presse

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La Municipalité de Noville s’oppose à la manifestation prévue pour le 8 mai (lire ici). Pour le collectif Halte aux forages Vaud, il n’est pas question de renoncer à ce projet, mais il est nécessaire de le reporter. Le collectif souligne que « la Municipalité, contrairement à l’usage, n’indique aucune voie de recours contre sa décision et a coupé court à toute discussion en refusant d’entrer encore en matière ».
Par son porte-parole, le collectif Halte aux forages Vaud a transmis le 25 avril 2016 à la presse sa position et son soutien.
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Il est important de savoir que l’exploitation du tight gas (gaz de réservoir compact) requiert de nombreux forages verticaux ; à partir de chacun des puits verticaux forés, des puits horizontaux sont alors forés en étoiles. Voilà la définition qu’en donne le site Manicore: « Le « tight gas » est assez proche d’un gaz conventionnel (il s’agit en particulier d’un gaz qui a bien effectué sa migration secondaire), la seule différence étant que la roche qui le contient est très peu perméable (les pores sont très petits, et surtout il y a eu une cimentation du réservoir sous l’effet d’actions géologiques qui a supprimé la communication entre pores ou l’a rendue très difficile). Du coup la production est limitée physiquement, et il faut parfois faire des puits assez rapprochés parce que justement la circulation interne au réservoir est très mauvaise« .
Lors de son premier forage, M. Petitpierre de Petrosvibri a annoncé dans la presse que 8 puits horizontaux avaient ainsi été forés à partir du puits vertical. Un incident sérieux s’était produit lors de ce forage, nécessitant l’usage de charges explosives pour dégager le train de tiges, bloqué par un effondrement. Chacun de ces puits sera fracturé avec la technique de la fracturation hydraulique afin de produire du gaz, ou une stimulation chimique nécessitant moins d’eau et moins de pression mais plus de produit chimiques toxiques.
En lire un peu plus sur les projets de Petrosvibri dans cet article, celui là ainsi que l’excellent dossier élaboré par Françoise Lienhard en 2012.
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Depuis le 21 novembre 2013, nos voisins et amis Suisses du Collectif Val-de-Travers publient dans le Courrier du Val-de-Travers Hebdo, une information sur le projet de forage de Noiraigue. Il nous semble tout à fait opportun de faire la chambre d’écho et d’offrir à nos lecteurs la possibilité de lire cette analyse tant elle est pertinente. Après les six premiers articles publiés ici depuis le 13 janvier 2014, voici le septième épisode.
La semaine dernière, nous avons passé en revue les grandes lignes de ce qu’impliquerait la réalisation de la section intermédiaire du forage à but d’hydrocarbures de Noiraigue. Notre foreuse virtuelle s’est arrêtée dans les grès du Buntsandstein, à environ 2200 mètres sous la surface. Nous verrons aujourd’hui que les promoteurs, non contents d’avoir atteint cet objectif officiel, ont planifié d’aller encore plus loin, plus en profondeur. Jusqu’où ? Comment et pourquoi ?
(!) Info minute – Revue de Presse
Madame, Monsieur
Ainsi donc, vous écrivez[i] que « l’ASL n’a jamais été et n’est toujours pas favorable à l’exploitation du gaz de schiste » et que «pourtant l’ASL n’a pas l’intention de lancer un débat sur le bien-fondé ou non de l’exploitation des gaz non conventionnels ». Et c’est précisément là qu’est le problème : ce n’est pas le gaz de schiste en lui-même qui est dangereux, mais son extraction par fracturation hydraulique, méthode d’extraction commune à d’autres hydrocarbures non-conventionnels comme les « tight gas » (gaz de réservoir compact, en français).
Or aussi bien MM Gorin et Moscariello, les experts pétroliers auxquels vous avez ouvert vos colonnes, que la société Petrosvibri semblent d’accord sur ce point : ce sont bien des « tight gas » qu’il faut s’attendre à trouver sous le Léman. Et selon l’entreprise TOTAL [ii]« Leur mise en production par des techniques classiques n’est économiquement pas viable et seule la mise au point de technologies adaptées, comme la fracturation hydraulique ou l’acidification de la formation, permet d’améliorer la récupération »
Petrosvibri devait donc, pour extraire ce gaz, « stimuler la roche » selon l’euphémisme employé par les pétroliers, et suite aux investigations conduites par l’Office parlementaire pour les choix scientifique et technique, organisme français favorable à la recherche des hydrocarbures non conventionnels, « (les) rapporteurs considèrent que la fracturation hydraulique reste la technique la plus efficace et la mieux maitrisée pour extraire les hydrocarbures non conventionnels, (…) même si d’autres pistes sont à étudier »[iii].
Affirmer qu’il n’y a aucun danger pour le Léman parce que le gaz qu’on pourrait extraire de son sous-sol serait du « tight gas » et non du « gaz de schiste », alors que l’extraction de l’un ou l’autre de ces gaz nécessite aujourd’hui l’usage de la fracturation hydraulique, est pour le moins incohérent, et bien loin de la rigueur scientifique dont vous vous prévalez. A moins que les experts à qui vous avez ouvert vos colonnes aient omis de vous fournir toute l’information sur les tight gas?
Comprenons-nous bien : qu’ils soient favorables à l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels est leur droit le plus strict. Nous n’imaginons même pas qu’ils aient eu besoin pour cela d’être influencés par des entreprises pétrolières : Andrea Moscariello nous a d’ailleurs affirmé qu’il n’intervenait plus comme consultant pour SHELL depuis 2011, ni directement ni indirectement via TNO, un organisme de recherche « indépendant » qui se présente toutefois comme « le plus gros partenaire en recherche et développement de SHELL aux Pays-Bas » , et nous lui en donnons acte.
Nous croyons, et là encore c’est son droit, que son parcours professionnel chez SHELL et sa culture « scientiste » suffisent à sa conviction, qu’il partage avec Terry Engelder, qui est intervenu à l’Université de Genève pour promouvoir les gaz de schiste. D’autres non moins éminents spécialistes, comme Anthony Ingraffea ou Robert W Howarth sont d’un avis totalement opposé. L’objectivité scientifique est diverse, ne vous en déplaise, et continuer à donner la parole aux mêmes spécialistes – ou pire à un expert « anonyme » – et la refuser à ceux qui pensent différemment n’est pas vraiment un signe d’ouverture d’esprit.
A chacun, et notamment aux adhérents de l’ASL, de juger. Pour notre part nous sommes profondément peinés de voir certains cadres de cette association, qui a tant œuvré pour la défense de la qualité des eaux du Léman, contaminés par l’idée, instillée par les industriels, que le « progrès technique » résoudra tous les problèmes environnementaux…un jour !
Le Bureau de l’Association Non au gaz de schiste Pays de Savoie et de l’Ain
[i] Lémaniques n°90 – décembre 2013 voir aussi Lémanique N°89
[ii] Collection SAVOIR-FAIRE / Exploration et Production / Tight Gas Réservoirs, Gisements à Haute Valeur Technologique
[iii] OPECST – Rapport d’étape sur « les techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels » par JC Lenoir et C Bataille – juin 2013
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En savoir plus : Les boues de forage, facteur majeur et incontournable de pollution : LE CAS DU FORAGE DE NOVILLE SUISSE 2009-2010. Exposé réalisé par F. Lienhard le 17 janvier 2012. Ouvrir/télécharger ici (2 Mo)