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(!) Info minute – Revue de Presse

AUTORISATION REFUSÉE – LE COLLECTIF HALTE AU FORAGES VAUD FAIT RECOURS ET ANNONCE QU’UNE AUTRE MARCHE SERA ORGANISÉE 

La Municipalité de Noville s’oppose à la manifestation prévue pour le 8 mai (lire ici). Pour le collectif Halte aux forages Vaud, il n’est pas question de renoncer à ce projet, mais il est nécessaire de le reporter. Le collectif souligne que « la Municipalité, contrairement à l’usage, n’indique aucune voie de recours contre sa décision et a coupé court à toute discussion en refusant d’entrer encore en matière ».

Par son porte-parole, le collectif Halte aux forages Vaud a transmis le 25 avril 2016 à la presse sa position  et son soutien.

bandeau_marche_reportee noville 8 mai 2016

(!) Info minute – Revue de Presse

AUTORISATION REFUSÉE – LE COLLECTIF HALTE AU FORAGES VAUD FAIT RECOURS ET ANNONCE QU’UNE AUTRE MARCHE SERA ORGANISÉE 
Sous le lac Léman, Petrosvibri veut reprendre ses recherches dans le but avéré d’exploiter du gaz!

Il est important de savoir que l’exploitation du tight gas (gaz de réservoir compact) requiert de nombreux forages verticaux ; à partir de chacun des puits verticaux forés, des puits horizontaux sont alors forés en étoiles. Voilà la définition qu’en donne le site Manicore: « Le « tight gas » est assez proche d’un gaz conventionnel (il s’agit en particulier d’un gaz qui a bien effectué sa migration secondaire), la seule différence étant que la roche qui le contient est très peu perméable (les pores sont très petits, et surtout il y a eu une cimentation du réservoir sous l’effet d’actions géologiques qui a supprimé la communication entre pores ou l’a rendue très difficile). Du coup la production est limitée physiquement, et il faut parfois faire des puits assez rapprochés parce que justement la circulation interne au réservoir est très mauvaise« .

Déjà des incidents lors du premier forage à Noville

Lors de son premier forage, M. Petitpierre de Petrosvibri a annoncé dans la presse que 8 puits horizontaux avaient ainsi été forés à partir du puits vertical. Un incident sérieux s’était produit lors de ce forage, nécessitant l’usage de charges explosives pour dégager le train de tiges, bloqué par un effondrement. Chacun de ces puits sera fracturé avec la technique de la fracturation hydraulique afin de produire du gaz, ou une stimulation chimique nécessitant moins d’eau et moins de pression mais plus de produit chimiques toxiques.

Après la première campagne de recherche, Monsieur Petitpierre patron de Petrosvibri annonçait vouloir une vingtaine de puits en vue d’exploiter la zone.
Chaque forage va bétonner environ 1 hectare (+ les accès), à moins que la compagnie gazière ne se prépare à des forages offshore? On peut tout imaginer. Quoi de plus beau et surtout de plus écologique qu’une plate-forme pétrolière sur le lac Léman à quelques encablures du château de Chillon? Et que faire en cas de tremblement de terre, d’explosion sur la plate-forme, de fuite ?
En lire un peu plus sur les projets de Petrosvibri dans cet article, celui là ainsi que l’excellent dossier  élaboré par Françoise Lienhard en 2012.
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Mobilisation le 8 mai 2016
La mobilisation citoyenne régionale a permis de mettre en panne des projets de Celtique en France (permis des Moussières) et en Suisse (voir le site gareauxforages). Il n’est pas possible de rester les bras croisés devant les travaux que veulent relancer à tous prix les aventuriers de la recherche d’hydrocarbure. Aux sources du Rhône, les écosystèmes déjà fortement affectés y sont fragiles, il faut les protéger et faire barrage à des travaux qui peuvent mettre en péril des régions entières et leur ressources aquifères. 

Rendez-vous le dimanche  8 mai 2016 pour une marche pacifique et joyeuse de Villeneuve à Noville, au bout du lac Léman.  Disons notre opposition aux projets de Petrosvibri veut reprendre ses recherches au forage de Noville, dans le but avéré d’exploiter du gaz.
Villeneuve, 8 mai, 14h

Marche_sur_Noville pas de forages au bord du rivage manifestation 8 mai 2016

(!) Info minute – Revue de Presse

Lettre ouverte à Jean Bernard Lachavanne, Président de l’Association pour la sauvegarde du Léman (ASL), et à Raphaëlle Juge , Rédaction de Lémaniques

Madame, Monsieur

Ainsi donc, vous écrivez[i] que « l’ASL n’a jamais été et n’est toujours pas favorable à l’exploitation du gaz de schiste » et que «pourtant l’ASL n’a pas l’intention de lancer un débat sur le bien-fondé ou non de l’exploitation des gaz non conventionnels ». Et c’est précisément là qu’est le problème : ce n’est pas le gaz de schiste en lui-même qui est dangereux, mais son extraction par fracturation hydraulique, méthode d’extraction commune à d’autres hydrocarbures non-conventionnels comme les « tight gas » (gaz de réservoir compact, en français).

noville-forageOr aussi bien MM Gorin et Moscariello, les experts pétroliers auxquels vous avez ouvert vos colonnes, que la société Petrosvibri semblent d’accord sur ce point : ce sont bien des « tight gas » qu’il faut s’attendre à trouver sous le Léman. Et selon l’entreprise TOTAL [ii]«  Leur mise en production par des techniques classiques n’est économiquement pas viable et seule la mise au point de technologies adaptées, comme la fracturation hydraulique ou l’acidification de la formation, permet d’améliorer la récupération »

Petrosvibri devait donc, pour extraire ce gaz, « stimuler la roche » selon l’euphémisme employé par les pétroliers, et suite aux investigations conduites par l’Office parlementaire pour les choix scientifique et technique, organisme français favorable à la recherche des hydrocarbures non conventionnels, « (les) rapporteurs considèrent que la fracturation hydraulique reste la technique la plus efficace et la mieux maitrisée pour extraire les hydrocarbures non conventionnels, (…) même si d’autres pistes sont à étudier »[iii].

tight gasAffirmer qu’il n’y a aucun danger pour le Léman parce que le gaz qu’on pourrait extraire de son sous-sol serait du « tight gas »  et non du « gaz de schiste », alors que l’extraction de l’un ou l’autre de ces  gaz nécessite aujourd’hui l’usage  de la fracturation hydraulique, est pour le moins incohérent, et bien loin de la rigueur scientifique dont vous vous prévalez. A moins que les experts à qui vous avez ouvert vos colonnes aient omis de vous fournir toute l’information sur les tight gas?

Comprenons-nous bien : qu’ils soient favorables à l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels est leur droit le plus strict. Nous n’imaginons même pas qu’ils aient eu besoin pour cela d’être  influencés par des entreprises pétrolières : Andrea Moscariello nous a d’ailleurs affirmé qu’il n’intervenait plus comme consultant pour SHELL depuis 2011, ni directement ni indirectement via  TNO, un organisme de recherche « indépendant » qui se présente toutefois comme « le plus gros partenaire en recherche et développement de SHELL aux Pays-Bas » , et nous lui en donnons acte.

Nous croyons, et là encore c’est son droit, que son parcours professionnel chez SHELL et sa culture « scientiste » suffisent à sa conviction, qu’il partage avec Terry Engelder, qui est intervenu à l’Université de Genève pour promouvoir les gaz de schiste. D’autres non moins éminents spécialistes, comme Anthony Ingraffea ou Robert W Howarth sont d’un avis totalement opposé. L’objectivité scientifique est diverse, ne vous en déplaise, et continuer à donner la parole aux mêmes spécialistes – ou pire à un expert « anonyme » – et la refuser à  ceux qui pensent différemment n’est pas vraiment un signe d’ouverture d’esprit.

A chacun, et notamment aux adhérents de l’ASL, de juger. Pour notre part nous sommes profondément peinés de voir certains cadres de cette association, qui a tant œuvré pour la défense de la qualité des eaux du Léman, contaminés par l’idée, instillée par les industriels, que le « progrès technique » résoudra tous les problèmes environnementaux…un jour !

Le Bureau de l’Association Non au gaz de schiste Pays de Savoie et de l’Ain


[i] Lémaniques n°90 – décembre 2013 voir aussi Lémanique N°89

[ii] Collection SAVOIR-FAIRE / Exploration et Production / Tight Gas Réservoirs, Gisements à Haute Valeur Technologique

[iii] OPECST – Rapport d’étape sur « les techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels » par JC Lenoir et C Bataille – juin 2013

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En savoir plus : Les boues de forage, facteur majeur et incontournable de pollution : LE CAS DU FORAGE DE NOVILLE SUISSE 2009-2010. Exposé réalisé par F. Lienhard le 17 janvier 2012. Ouvrir/télécharger ici (2 Mo)

(!) Info minute revue de presse

Introduction à l’article d’Alain Campiotti publié le 19-05-2013 sur Bilan.ch

La révolution des hydrocarbures non conventionnels a touché la Suisse. Le Jura et le Plateau sont des zones de prospection. Mais la technique fait peur. Enquête. 

Sur la carte, c’est un petit rectangle blanc. Vu de près, c’est un chantier en sommeil auquel les promeneurs qui marchent vers la réserve naturelle des Grangettes prennent à peine garde. Une bataille de l’énergie se livre là, qui a pour toile de fond la révolution mondiale des hydrocarbures non conventionnels.

noville_022_puit_forageA deux kilomètres de Villeneuve, entre Noville et le Léman, le rectangle blanc coiffe un puits de 4300  mètres qui descend en arc sous le lac, à 3500  mètres de profondeur. La roche qui a été ramenée de si loin montre la présence de gaz naturel emprisonné dans une épaisse couche de grès sous l’anticlinal au large de Clarens.

Beaucoup de gaz? «Oui, dit avec malice Philippe Petitpierre. Entre zéro et vingt-cinq années de consommation suisse, mais plus près de vingt-cinq ans…»

Petitpierre, en Suisse romande, est le prince du gaz: tous les fils de cette industrie semblent conduire à lui. Entre autres casquettes, il dirige les opérations de Petrosvibri, l’entreprise qui a foré sous le Léman. Ce printemps, il parle par ellipses prudentes, parce que la passe est délicate. Ses actionnaires diront dans quelques semaines s’ils sont prêts à envisager l’exploitation du trésor gris sous le lac bleu.

Or, venant en majorité des Services industriels genevois, lausannois et d’autres, ils font plutôt la moue devant le pactole promis. Pourquoi? A cause de ce gros mot qui fait peur aux politiques: fracturation.

carte_shistesuisse_2Les voisins des Grangettes avaient été les premiers à s’inquiéter, au moment du lancement du projet, il y a cinq ans. Petrosvibri avait fait valoir un investissement de près de 8 millions dans des travaux préparatoires de protection du site, ce qui avait amené Pro Natura à retirer son opposition. Le gérant de la réserve, Olivier Epars, qui est aussi député vaudois Vert, a encore récemment interpellé le Conseil d’Etat. 

Les écologistes comme lui reçoivent toute nouvelle découverte de source d’énergie fossile comme une malédiction: c’est chaque fois un obstacle, ou un détour sur le chemin du renouvelable. Si vraiment le gaz non conventionnel du Léman doit être exploité, ils demandent des garanties absolues sur les techniques qui seront employées.

Or la technique connue, la fracturation hydraulique abondamment utilisée outre-Atlantique, les gouvernements romands n’en veulent pas, les Fribourgeois et les Vaudois l’ont déjà fait savoir.

«Ce qui s’est passé aux Etats-Unis, c’est le catalogue de tout ce qu’il ne faut pas faire!», admet Jon Mosar, professeur de géologie à l’Université de Fribourg, l’un des meilleurs connaisseurs du sous-sol suisse. La faute à George Mitchell?

Ce pétrolier texan, à la fin du siècle dernier, a dépensé beaucoup de millions – et de subventions fédérales – pour développer des techniques et des instruments capables d’arracher au sous-sol les hydrocarbures insaisissables.

Le pétrole et le gaz (conventionnels) que nous consommons sont puisés dans des structures volumineuses: on plante une paille, et on suce. Mais des quantités plus importantes de résidus précieux (non conventionnels) sont emprisonnées dans des roches plus profondes, schiste, grès, etc.

La fracturation hydraulique, qui permet de libérer ce gaz ou ce liquide en fissurant la roche, est connue depuis longtemps; elle est couramment utilisée en géothermie.

Mais quand le prix des hydrocarbures était bas et la technique rudimentaire, l’exploitation non conventionnelle n’avait aucun sens économique. Ce que Mitchell a apporté, au moment où les cours prenaient l’ascenseur, c’est la maîtrise, à grande profondeur, du forage horizontal le long de la couche de schiste ou de grès gorgée d’hydrocarbures.

Le puits est alors rempli d’un mélange d’eau, de sable et de produits chimiques sous une pression telle que la roche se fissure; le sable – ou de petites billes de verre – maintient les failles ouvertes; les produits chimiques aident au forage et stimulent l’écoulement des hydrocarbures libérés.

1.               Craintes mondiales

Avant de devenir un fracas mondial, la ruée sur le schiste américain a commencé en douceur. Profitant d’une législation souple et de la structure de la propriété, les pétroliers, petits et gros, sont partis à la chasse au trésor, creusant des trous partout. Aux Etats-Unis, les privés possèdent aussi leur sous-sol. Les prospecteurs leur proposaient des contrats juteux, qu’ils ont souvent signés.

Ce pétrolier texan, à la fin du siècle dernier, a dépensé beaucoup de millions – et de subventions fédérales – pour développer des techniques et des instruments capables d’arracher au sous-sol les hydrocarbures insaisissables. Lire la suite ici

13.12.2011: France 2 s’enthousiasme pour la ruée vers le pétrole de schiste : clic ici
Cette semaine en Rhône-Alpes: Agenda ici                                                                 ( ! ) Info minute
Ou comment la pollution ne peut franchir les frontières…

 Ya pas l’feu au lac, mais ça finira peut-être par arriver. Il s’en passe de bien belles autour du lac de Genève, passage naturel de ce long fleuve du Rhône qui finira son cours dans le delta de la Camargue 500 km plus loin. Que d’appétit de la part de nos industriels pour les réserves d’hydrocarbures emprisonnées sous des kilomètres de roche. Alors que la société Schuepbach voit ses projets d’exploration quelque peu mis en panne en France et en Suisse(1) (2), les projets d’autres sociétés vont bon train.

En Suisse on parle de forage sous le lac Léman tandis qu’en France les projets de la société ECorp -détentrice du permis exclusif de recherche d’hydrocarbure dit « de Gex »- ne sont pas stoppés puisqu’ « il ne s’agit pas de gaz de schiste ». La société indique au Ministère français en charge de l’industrie et des Mines qu’elle n’aura pas recours à la fracturation hydraulique.  Cette technique (dont aucune définition juridique n’existe) est proscrite depuis Juillet 2011 sur l’ensemble du territoire national. Toutefois, son rapport (3) remis dans le cadre de l’application de la loi indique clairement ses projets d’aller forer dans la roche mère à 4000 mètres de profondeur.

Ces projets, certains  s’en inquiètent des deux côtés de la frontière en pays de Gex.  Les habitants et élus de Haute Savoie mais également des élus Suisses comme le révèle cette communication du Conseil d’État de Genève. Les ressources en eau sont fragiles. Les conséquences des forages sur ces terrains ne sont pas maîtrisables, ce ne sont pas les « militants » qui le disent, ce sont les scientifiques.

Plus que jamais la vigilance citoyenne s’impose afin que ces projets aux risques environnementaux incalculables ne voient le jour.

(3) Rapport dEcorp pour le permis de Gex (Mise en œuvre de la loi 2011-835 )