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(!) Info minute – Revue de Presse

C’est le media suisse arcinfo.ch qui rapporte cette information, la société Celtique Energie Neuchâtel SA fondée en 2010, a été liquidée fin mai. Elle voulait forer au Val-de-Travers pour y trouver du gaz. Un projet avorté suite à un moratoire de 10 ans voté par le Grand Conseil en mai 2014. Une vérification en France confirme que Celtique ferme également sa société Celtique Jura. En revanche au 3 Juin 2015, la société Celtique Rhône-Alpes ex-titulaire du permis des Moussières existe toujours.

Celtique au Val-de-Travers, c’est vraiment fini: la société fondée à Neuchâtel il y a cinq ans a été dissoute et liquidée à fin mai par décision de son assemblée générale, selon le registre suisse du commerce. Le site internet qui détaillait le projet de forage à Noiraigue a par ailleurs été désactivé tout comme celui qui faisait la promotion du projet des Moussières en France.

Pas de renouvellement du permis des Moussières mais des activités et projets en Aquitaine

Les projets de Celtique sont compromis de l’autre côté de la frontière suisse dans le Jura et le Haut-Bugey (Ain) où la demande de renouvellement du permis des Moussières a été rejetée par l’État après trois ans de lutte citoyenne (voir info ici).

celtique Jura ferme stop gaz de schiste

Celtique Jura est liquidée. Au 3 Juin 2015, Celtique Rhône-Alpes ex-titulaire du permis des Moussières existe toujours.

Toutefois, dans la partie occidentale de la France, la société est titulaire d’un permis de recherche d’hydrocarbures (le permis de Claraq) sur lequel un premier forage a été autorisé et effectué en 2014 dans le Béarn sur la Commune de Fichous-Riumayou. Elle a part ailleurs fait une demande pour un autre permis celui de Séméacq (voir page 6 de ce bulletin et lire aussi).

Moratoire de dix ans dans le canton de Neuchatel

En Suisse, Celtique Energie, groupe d’origine britannique, avait fait part à l’été 2013 de sa volonté d’effectuer un forage exploratoire à Noiraigue. Il estimait que le sous-sol du collectif val de travers manif saint claudeVal-de-Travers contient une quantité de gaz gigantesque, représentant sept ans de consommation en Suisse. Les représentants de Celtique en Suisse avaient effectué un gros travail de lobbying pour convaincre le monde politique de l’intérêt de son projet, faisant miroiter des retombées économiques importante pour le Vallon. Un collectif citoyen du Val-de-Travers , inquiet pour l’approvisionnement en eau de tout le canton, avait lancé une pétition et récolté rapidement plus de 10’000 signatures. Le groupe britannique était en fait soupçonné de recherche de gaz de schiste, pour laquelle des forages par fracturation hydraulique (fracking) sont nécessaires. Le Grand Conseil avait alors voté, en mai 2014, un moratoire de dix ans sur les forages d’hydrocarbures.

(!) Info minute – Revue de Presse

Depuis le 21 novembre 2013, nos voisins et amis Suisses du Collectif Val-de-Travers publient dans le Courrier du Val-de-Travers Hebdo, une information sur le projet de forage de Noiraigue. Il nous semble tout à fait opportun de faire la chambre d’écho et d’offrir à nos lecteurs la possibilité de lire cette analyse tant elle est pertinente. Après les deux premiers articles publiés ici le 13 janvier 2014, voici le troisième épisode.

Val Travers bannière-

3. Éléments d’hydrogéologie de la région de Noiraigue-Gorges de l’Areuse

Après avoir décrit la complexité géologique et structurale de la région de Noiraigue, nous voyons aujourd’hui comment les eaux cheminent dans l’édifice rocheux, afin de mieux appréhender les risques d’un forage exploratoire d’hydrocarbures sur les eaux potables captées.

Porosité et perméabilité sont deux notions importantes en hydrogéologie.

La porosité se définit par la proportion des vides de petite taille occupés par de l’eau au sein du milieu rocheux, par rapport au volume total. La perméabilité est le reflet de l’interconnexion de ces vides ; c’est l’aptitude du milieu à se laisser traverser par de l’eau. Une couche du sous-sol est dite aquitard lorsqu’elle est relativement imperméable.

De telles couches sont présentes au pied des falaises du Creux du Van : il s’agit des marnes argoviennes de la base du Malm. Après infiltration dans les calcaires massifs, fracturés et karstifiés du Malm, l’eau de pluie atteint, puis ruisselle sur cette couche marneuse et permet aux promeneurs de se désaltérer d’un breuvage local, à la Fontaine Froide.

A contrario, une couche est dite aquifère si l’eau qu’elle contient peut cheminer, circuler en son sein. Plus grande est la perméabilité de cette roche, plus facilement l’eau peut s’y écouler.

Quels sont les aquifères reconnus dans la région ?

Tout d’abord, une nappe phréatique superficielle s’écoule dans les sédiments lacustres «récents » tapissant le fond du Vallon. En interaction directe avec l’Areuse, le niveau de cette nappe fluctue au fil du temps. A certains moments, la nappe se déverse dans l’Areuse pour l’alimenter, à d’autres, l’Areuse recharge la nappe.

Quand le niveau de la nappe monte au-dessus de la surface du sol, de l’eau apparaît dans les champs, et les inonde. Vu son cheminement, l’Areuse, accompagnée plus ou moins fidèlement de la demoiselle la nappe, sont par endroits en contact potentiel avec les autres aquifères importants de la région, reconnus dans les roches calcaires du Malmet du Dogger (voir fig.2 article précédent).

Les roches calcaires sont par ailleurs rongées, dissoutes par les eaux de pluie. Ce phénomène s’appelle l’érosion karstique (fig.5). Ce processus d’érosion provoque également l’élargissement des fractures du massif. Ainsi, des chemins d’écoulements préférentiels et rapides se développent, comme des conduits karstiques.

  Val Travers Fig5

Un aquifère est peu vulnérable lorsqu’il se développe entre deux aquitards dans des couches peu déformées et non fracturées. Par contre, lorsque la pile de roches est plissée, déformée et faillée, comme dans la région de Noiraigue, et qu’elle renferme plusieurs aquifères, de surcroît karstifiés, cela se corse, et ce, d’autant plus s’ils peuvent en partie communiquer entre eux. Compte tenu de circulations lentes et profondes se mélangeant aux eaux d’infiltration, la grande valeur des eaux captées dans les Gorges réside dans le fait qu’elles séjournent pour certaines plus de 10 ans dans le sous-sol, avant d’être captées. Elles s’épurent en quelque sorte naturellement, contrairement aux eaux d’aquifères purement karstiques.

Dès 1886, de l’eau potable de qualité provenant de ces aquifères est exploitée par des sources et des captages, pour certains fort ingénieux (fig.6). Ces aquifères sont à la base de l’alimentation en eau potable des Villes de La Chaux-de-Fonds, de Neuchâtel et de nombreuses communes du canton.

Val Travers Fig6Le prochain article abordera la question des risques liés à la réalisation d’un forage profond à but d’hydrocarbures.

www.collectifvaldetravers.ch

Les dangers du gaz de schiste dans le Jura [ 1][ 2] [3][ 4][ 5][ 6][ 7][ 8][ 9] [10]

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Depuis le 21 novembre 2013, nos voisins et amis Suisses du Collectif Val-de-Travers publient dans le Courrier du Val-de-Travers Hebdo, une information sur le projet de forage de Noiraigue. Il nous semble tout à fait opportun de faire la chambre d’écho et d’offrir à nos lecteurs la possibilité de lire cette analyse tant elle est pertinente. Après le premier article publié ici le 13 janvier 2014, voici le deuxième épisode.

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2. La région de Noiraigue, une géologie complexe…

Pour mieux comprendre les risques liés à l’implantation d’un forage sur les ressources en eau du Canton, nous vous proposons, cette semaine, quelques éléments significatifs de géologie permettant de caractériser notre sous-sol.

Il y a environ 250 millions d’années, une mer était présente dans nos contrées.

Au fil du temps et sur un socle cristallin, témoin d’une très ancienne chaîne de montagnes complètement érodée, plus de 2000 m d’épaisseur de sédiments se sont accumulés : tantôt, la mer était profonde et des marnes s’accumulaient, tantôt moins et des calcaires se déposaient. A certaines époques, des quantités importantes de matière organique se sont faites prendre au piège dans les sédiments. Après maturation, ce sont elles qui sont traquées depuis le début de l’ère industrielle, sous forme de gaz et de pétrole.

Il y a 100 millions d’années, la plaque africaine est venue petit à petit emboutir la vieille Europe, s’y télescoper. Lorsque deux plaques entrent en collision, des montagnes prennent naissance. Le raccourcissement horizontal conduit à la création de reliefs.

La jeune chaîne alpine a commencé à sortir son nez de la mer il y a env. 40 millions d’années, et donc à se le faire éroder comme en témoigne la molasse du plateau suisse.

Val Travers Fig1 et 2

Les forces tectoniques alpines persistantes se propageant dans la pile de roches sises sous la molasse du plateau, la chaîne plissée et faillée du Jura voit le jour à partir d’il y a env. 12 mio d’années (fig.1 et 2), avec ses fameux anticlinaux, plis «bombés» vers le haut et synclinaux, plis «en creux».

 Par la présence des dépôts évaporitiques importants du Trias (dolomie, gypse et sel), en quelque sorte une «couche-savon», les chevauchements jurassiens ont pu s’initier et se développer. Vu les variations latérales des dépôts sédimentaires, influençant le développement des chevauchements, ceux-ci ont été accompagnés de failles décrochantes (fig.3), sorte de coups de sabre délimitant les plis se relayant latéralement au sein de la chaîne. Très souvent verticales, ces failles ont la particularité de décaler les deux compartiments qu’elles séparent. Elles sont comme des déchirures de la pile de roches, par ailleurs plissée. Leur extension en profondeur est en relation directe avec les chevauchements qui sont à l’origine des plis observés en surface, de part et d’autre de ces failles.

Val Travers Fig3

En y regardant de plus près (fig.4), la région située entre Travers et le décrochement de la Tourne semble être une zone-relais particulière au sein de la chaîne du Jura.

Localement, la déformation y est importante, les chevauchements et décrochements associés sont nombreux. La zone du Creux-du-Van est une sorte de poinçon, délimitée à l’ouest et à l’est par deux failles décrochantes. Au nord, dans son prolongement, une faille décrochante passe au niveau du village de Noiraigue.

Elle délimite deux chevauchements, à vergence opposée pour les initiés. Du point de vue de la déformation intrinsèque des roches et de leur agencement, la zone est particulièrement complexe. La semaine prochaine, nous verrons comment s’opèrent les circulations des eaux souterraines dans un tel milieu. La combinaison entre géologie et hydrogéologie nous permettra de comprendre la vulnérabilité de notre château d’eau face à un forage profond.

Val Travers Fig4

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Les dangers du gaz de schiste dans le Jura [ 1][ 2][ 3][ 4][ 5][ 6][ 7][ 8][ 9][10]

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Depuis le 21 novembre 2013, nos voisins et amis Suisses du Collectif Val-de-Travers publient dans le Courrier du Val-de-Travers Hebdo, une information sur le projet de forage de Noiraigue. Il nous semble tout à fait opportun de faire la chambre d’écho et d’offrir à nos lecteurs la possibilité de lire cette analyse tant elle est pertinente. Le Val-de-Travers est dans l’État de Neuchâtel mais c’est aussi une géologie semblable à celles des massifs du Jura et Pré-Alpins. Et puis ce qui menace cette jolie région c’est un permis de recherche d’hydrocarbure délivré à la compagnie Celtique Energie. Celtique ça ne vous dit rien en France? Allons un petit effort, cette société est également titulaire des permis de recherche dans nos montagnes. Le Permis des Moussières et le Permis de Pontarlier. C’est également pour cette raison que nous nous entendons bien avec nos amis suisses qui sont venus à Saint-Claude défiler avec nous lors de la journée mondiale contre la fracturation hydraulique, le global frackdown.

Nous publierons les 6 premiers articles dans les deux semaines qui viennent à raison de trois articles par semaine. Le lundi soir, le  mercredi soir et le vendredi soir, à 20h00.

Voici le premier. Bonne lecture.

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1. Projet de forage gazier à Noiraigue, état des lieux

Le Collectif Val-de-Travers a l’opportunité d’exposer, dans ces colonnes et sur plusieurs semaines, son point de vue sur ce projet. Cette semaine, nous commençons par faire le point sur la situation.

Depuis 2008, Celtique Energie est en pourparlers avec l’État de Neuchâtel sur un projet de forage gazier à Noiraigue. Par décret du Grand Conseil voté en 2010, Celtique Energie a obtenu le principe d’octroi d’une concession d’exploitation d’hydrocarbures en cas de découverte; cet octroi est cependant soumis au respect des prescriptions légales (qui ne sont pas réalisées à ce jour) et à un accord sur les conditions (redevances, durée) qui ne pourront être définies qu’après l’exploration.

La procédure d’attribution de la concession, telle que définie par la Loi sur les mines et les carrières, n’est donc toujours pas entamée. Abritant les principales ressources en eau potable du canton, la région de Noiraigue n’a d’emblée pas paru comme le site idéal pour le projet. Souhaitant démontrer le

contraire, les promoteurs ont fait réaliser des études complémentaires dont les résultats sont actuellement soumis au Conseil d’Etat et à la Commune de Val-de-Travers, lesquels ont mandaté de s experts. Les autorités devraient se positionner au printemps 2014 quant à la suite à donner ou non à ce projet. 

La menace du gaz de schiste dans le Canton s’estompe depuis la session du Grand Conseil du 6 novembre, toutefois, le projet de forage de Celtique Energie, prétendant mettre en évidence un gisement de gaz conventionnel, n’est pas remis en question pour autant. L’exécutif de la Commune de Val-de-Travers (CVDT du 30/05/13) a assuré à la population que «Celtique Energie ne cherche en aucun cas du gaz de schiste et qu’il ne communiquera sur le sujet qu’après avoir pris connaissance des résultats des expertises ».

En juin, les Verts neuchâtelois et le Courrier ont révélé l’existence d’un rapport confidentiel de Celtique Energie à l’attention de ses investisseurs indiquant des ressources probables et importantes de gaz de schiste dans le Jura. Les Communes de Neuchâtel et de La Chaux-de-Fonds ont pour leur part communiqué dès le 6 juin leur opposition ferme à ce forage qui menace la principale ressource en eau potable du Canton.

Le Collectif citoyen Val-de-Travers s’est constitué le 2 juillet, a lancé une pétition contre tout forage d’hydrocarbures au Val-de-Travers, a réuni plus de 10’500 signatures et les a remises au Président du Grand Conseil neuchâtelois le 3 septembre, jour de la reprise parlementaire. Les 30-31 août, Celtique Energie a organisé à l’attention de la population une exposition visant à démontrer que son projet est sans danger pour l’environnement et pourrait donner lieu à un développement économique très positif pour la région.

Par cette rubrique hebdomadaire, nous voulons mettre à disposition de la population une information différente et argumentée afin de poser sur ce projet un autre éclairage que celui de ses promoteurs. Chacun y gagnera la possibilité de se forger son opinion personnelle.

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