Articles Tagués ‘Baltic Ceramics Investments’

(!) Info minute – Revue de Presse

Pétrole de schiste : recours en justice déposé contre un permis déterré par le gouvernement

Le 20 avril 2015 – Les Amis de la Terre France, mandatés par les collectifs français « non aux pétrole et gaz de schiste et de houille(*) » réunis en coordination, ont déposé aujourd’hui un recours contentieux contre la décision de la ministre de l’Écologie d’accorder en octobre 2014 la mutation du permis exclusif de recherche « La Folie de Paris » en Seine-et-Marne au profit de l’entreprise fantôme Concorde Énergie Paris. Au travers de ce recours, les collectifs citoyens et Les Amis de la Terre France entendent dénoncer le double discours de la ministre qui assure qu’il n’y aura pas d’exploitation de gaz et huiles de schiste pendant son mandat, tout en préparant le terrain aux pétroliers pour les années suivantes.

Suite à la décision implicite de refus du recours gracieux présenté par les Amis de la Terre en décembre 2014, c’est un recours contentieux qui vient d’être déposé au Tribunal administratif de Melun contre l’arrêté du 10 octobre 2014. Dans ce dernier, la ministre de l’Écologie Ségolène Royal a accordé la prolongation et la mutation du permis de « la Folie de Paris », alors qu’il y existait déjà une décision implicite de rejet, les demandes de l’entreprise Concorde Energie Paris datant de plus de 15 mois.

Par ailleurs, la ministre a indiqué, dans un courrier envoyé au député de Seine-et-Marne, Olivier Faure, qu’il s’agissait d’un permis visant des hydrocarburesFrance jouarre conventionnels, alors que les recherches déjà menées sur ce territoire ont révélé l’absence de pétrole conventionnel (1). Facteur aggravant, la mutation se fait au profit de la compagnie Concorde Énergie Paris qui n’est qu’une coquille vide : un capital social de 1000€, entreprise endettée, domiciliée chez son gérant, elle n’a aucun chiffre d’affaire. Il s’agit d’une violation du code minier qui prévoit que le demandeur d’une mutation d’un permis exclusif de recherche doit justifier de garanties financières particulières.

Cette décision d’accorder cette mutation est d’autant plus surprenante que Ségolène Royal a rejeté la demande de permis de Calavon, (dans le Luberon) au motif que l’entreprise pétitionnaire “ne dispose pas en propre des capacités financières nécessaires”. Cette entreprise (Téthys) possède toutefois davantage de capacités financières que Concorde Energie Paris. On peut remarquer que ce rejet faisait suite à la mobilisation locale d’élus et du président du parc naturel régional du Luberon.

Isabelle Levy, membre du collectif du Pays-Fertois, s’interroge “quelles sont les relations entre ces entreprises fantômes et les services de l’Etat qui ont instruit le dossier ? L’insolvabilité de Concorde Energie est pourtant facile à vérifier. Pourquoi l’entreprise Tethys, à qui on refuse un permis dans le Luberon, est-elle bénéficiaire d’une prolongation pour le permis d’Attila, situé dans la Meuse ?”

Le permis de « La Folie de Paris » n’est qu’un cas emblématique : malgré la loi de 2011 interdisant la fracturation hydraulique, et les promesses répétées du gouvernement actuel, il continue d’instruire de nouveaux permis [Gastins, Dicy, Cezy, Rouffy, Estheria etc] et a prolongé des permis existants, comme celui de Saint-Just-en-Brie, également en Seine-et-Marne.

Juliette Renaud, chargée de campagne sur les Industries extractives aux Amis de la Terre France s’indigne : « Pourquoi la ministre ressort-elle ces demandes de permis du fond des tiroirs si ce n’est pour répondre aux pressions exercées par les lobbies pétroliers ? Les compagnies préparent le terrain en espérant qu’un changement de gouvernement en 2017 conduira à une abrogation de la loi interdisant la fracturation hydraulique ou rouvrira la porte aux gaz et huiles de schiste par d’autres biais. »

Les Amis de la Terre France et les collectifs français « Non aux pétrole et gaz de schiste et de houille » attendent du Tribunal Administratif de Melun l’annulation du permis « La Folie de Paris » et du gouvernement le refus de toute nouvelle attribution de permis de recherche. Plus largement, ils appellent le gouvernement à maintenir une position ferme d’interdiction de toute expérimentation, exploration et exploitation des hydrocarbures non conventionnels, quelle que soit la technique utilisée. En attendant l’issue de cette procédure judiciaire, et face aux pressions incessantes des compagnies pétrolières, la mobilisation citoyenne ne faiblira pas pour défendre les populations, nos territoires et le climat.

__________________________________

Note: Les habitants de Rhône-Alpes se rappelleront que le gérant de cette « coquille vide » qu’est Concorde Énergie Paris est ni plus ni moins que le gérant de Celtique Énergie dont la demande de prolongation du permis des Moussières à récemment été rejetée.

(1) La documentation de la demande de permis mentionne des objectifs « conventionnels » dans les couches du Dogger et du Keuper. Or selon des fiches techniques mises à disposition par le BRGM, le forage intitulé « la Folie de Paris » effectué en 1985-86 indiquait « pour le Dogger: faible qualité réservoir, faibles indices d’huile, pour le Keuper: aucun réservoir, pas d’indices » …

(*) Collectifs signataires : Collectif du Haut Bugey Non aux forages (01), Collectif non au gaz de schiste Pays de Savoie et de l’Ain (01,73,74), Collectif GAZPART (02), Collectif 07 Stop au Gaz et Huile de Schiste (07), Collectif “Touche pas à mon schiste !” (07), Collectif de Valgorge (07), Collectif Citoyen du Narbonnais Non Gaz et Pétrole de Schiste (11), Collectifs de NGSQR du QUERCY ROUERGUE (12/46), Collectif du Grand Valentinois (26), Collectif Stop gaz de schiste Anduze (30), Collectif Stop gaz Gard Rhodanien (30), Collectif Garrigue-Vaunage (30), Collectif cévenol CAMIS’GAZ (30), Collectif GDS Roquedur-Le Vigan (30), Collectif viganais contre les huile et gaz de schiste (30), Collectif St Jean de Maruéjols (30), Collectif Piémont Cévenol (30), Collectif de Barjac (30), Collectif Nîmes Anti-Schiste (30), Collectif Hautes Cévennes (30), Collectif Auzonnet Cèze & Ganière (30), Collectif 32 Non au gaz de schiste (32), Collectif du Céressou (34), Collectif Gaz de Schiste Non Merci de Clapiers (34), Collectif Montpeyroux, Arboras, Aniane (34), Collectif Orb-Jaur non au gaz de schiste (34), Collectif biterrois contre les GHDS (34), Collectif Orb Taurou Non au GHDS (34), Collectif NGDS Canal Lirou (34), Collectif bassin de Thau (34), Collectif Sète (34), Collectif citoyen de Pézenas, Castelnau de Guers (34), Eco’lectif Dégaze Gignac et Environs (34), Montpellier littoral contre les gaz et huile de schiste (34), Collectifs Isérois Stop aux GHRM (38), Collectif Stop gaz de schiste 39, Association Stop au gaz de schiste-Non al gas d,esquist (47), Collectif Florac Non au Gaz de Schiste (48), Collectif Causse Méjean – Gaz de Schiste NON ! (48), Collectif Non Gaz La Canourgue (48), Collectif Stop gaz d’hydrocarbures de Lorraine et d’Alsace (54, 55, 57, 67, 68, 88), Collectif Houille ouille ouille 59/62, Collectif Stop gaz de schiste 69, Collectif citoyen Ile-de-France Non aux gaz et pétrole de schiste et de couche (Ile-de-France, Paris), Association Gaïa (77), Collectif NPGDS du Bocage gâtinais (77 – 89 – 45), Collectif Non au pétrole de schiste du Pays-Fertois (77), CRI-Nonville (77), Collectif du Pays-de-Coulommiers (77), Collectif briard (77), Collectifs 83 Non au Gaz de schiste (83), Collectif « Sanschiste 89 » (89), Collectif 91 Non au gaz et pétrole de schiste (91)

Révision du code minier : Pétition                                                        (!) Info minute – Revue de Presse

VARSOVIE , le 27 mai ( d’après Reuters ) – La société polonaise Baltic Ceramics Investments émet des actions pour aider à financer la construction d’une usine qui devrait fabriquer des produits de haute technologie utilisés dans la fracturation hydraulique. Une telle usine viendrait renforcer le potentiel de développement du gaz de schiste en Europe de l’Est.

ceramique fracturation hydrauliqueLa société prévoit de produire des agents de soutènement en céramique, des billes sphériques minuscules et presque indestructibles qui sont injectées sous terre lors des opérations de fracturation hydraulique mises en œuvre pour libérer les hydrocarbures (pétroles ou gaz de schiste) piégés dans la roche mère.

«Nous aurons la première usine de ce type dans l’Union européenne ,  » a déclaré Dariusz Janus, dirigeant d’IndygoTech Minerals , la holding qui contrôle Baltic Ceramics Investments . Ces agents de soutènement en céramique, qui peuvent résister à des températures et des pressions très élevées, sont utilisés pour maintenir ouvertes les fractures dans la roche de schiste, ce qui est nécessaire dans les gisements difficiles à exploiter, ce qui est le cas en Pologne selon les experts.

Plus de 50 puits exploratoires de gaz de schiste ont été forés jusqu’à présent en Pologne, et les experts indiquent que des dizaines d’autres sont nécessaires pour déterminer si la production commerciale à grande échelle du gaz de schiste est viable. Ceci représente des millions de dollars de dépenses d’exploration, ce qui amené United Oilfield Services à ouvrir une base logistique en Pologne en Août dernier. Le géant américain Halliburton est également en train de construire un centre pour ses opérations polonaises.

Baltic Ceramics souhaite voir l’usine fonctionner l’année avant la fin de l’année 2015. Elle a réussi des essais aux États-Unis ce qui l’a amenée à commander des équipements pour l’usine. La société a reçu un financement de 11 millions de dollars de l’Union européenne , et un autre de 4 millions de dollars de fonds publics de la Pologne « pour stimuler l’innovation ». L’émission de 3,4 millions de dollars en actions viendra compléter le financement du projet dont le montant total est estimé à  plus 33 Millions d’Euros.

D’autres pays d’Europe orientale, comme la Roumanie et l’Ukraine , cherchent à développer le gaz de schiste , ce qui ajoute à la demande potentielle de services et de fournitures.

PERSPECTIVES

gaz de schiste fracking fracturation hydrauliqueBaltic Ceramics vise la production de 135 000 tonnes de produits de soutènement par an , soit environ 5 pour cent de la demande mondiale. La société affirme posséder suffisamment de matières premières pour couvrir jusqu’à 80 années de production.  » Nous avons déjà des demandes venant de compagnies de recherche de gaz de schiste en Pologne, en Roumanie, en Ukraine et en Grande-Bretagne » ajoute le dirigeant de Baltic Ceramics. La demande pour ces agents de soutènement en céramique a fortement augmenté ces dernières années suite au boom du pétrole et gaz de schiste aux États-Unis. Pour la société polonaise, la rentabilité sera atteinte si la production annuelle reste au dessus de 25 000 tonnes. Cette usine sera installée à Lubsko à l’Ouest de la Pologne non loin de la frontière avec l’Allemagne.

Par ailleurs la crise Russie – Ukraine produit une pression sur la Pologne et le reste de l’Union européenne pour réduire la dépendance aux importations de gaz russe. Janus affirme que cette situation politique est « très favorable » pour l’entreprise. Il ajoute que le principal atout de Baltic Ceramics est sa localisation en Pologne, ce qui lui permettra de fournir aux opérateurs en Europe des agents de soutènement en céramique nettement plus rapidement et à meilleur prix que les sociétés telles que Carbo Ceramics ou Imerys qui les produisent aux États-Unis.

La Pologne avait l’ambition de reproduire le boom du schiste américain, mais une révision à la baisse des estimations de ses réserves de gaz, des conditions géologiques plus difficiles qu’aux États-Unis et le départ de nombreuses majors mettent en doute ses perspectives de « révolution du gaz de schiste ».