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29/10/2015: COP21, France le gouvernement rétablit le contrôle aux frontières LIRE ICI

(!) Info minute – Revue de Presse

Le silence du gouvernement face aux demandes de 130 organisations compromet les conditions dans lesquelles des dizaines de milliers de représentants de la société civile mondiale vont participer à la Conférence climat dans quelques semaines.

Dans moins de six semaines se tiendra au Bourget le 21ème sommet des Nations Unies sur les changements climatiques, la COP21. Près de 40 000 personnes y sont attendues, des délégations venues de 196 pays différents s’efforceront de trouver des COALITION 21 COP 21solutions pour lutter contre le dérèglement climatique. Pour la France il s’agit d’un enjeu considérable : la COP21 est le plus grand rassemblement diplomatique jamais accueilli par le pays tandis qu’à l’échelle internationale il représente une étape-clé des négociations sur le climat. Tour à tour, ces derniers mois, différents membres du gouvernement ont appelé de leurs vœux la mobilisation de la société civile à cette occasion. Ainsi lors de la cérémonie officielle «Go COP21» organisée à l’Élysée le 11 septembre dernier, François Hollande déclarait-il devant un parterre d’ONG et de représentants syndicaux que «tout dépendra bien sûr de la capacité, de la volonté des États, mais aussi de la force des peuples, des mouvements que vous représentez».

La Coalition Climat 21 s’est effectivement constituée sur l’idée que les changements majeurs et indispensables pour répondre aux enjeux du dérèglement climatique ne seront possibles sans une mobilisation large et durable de la société. Cette coalition regroupe aujourd’hui 130 organisations, des syndicats aux ONG, en passant par les mouvements sociaux, les jeunes ou les groupes de foi. Nous nous sommes donnés pour objectif de préparer des mobilisations citoyennes massives en décembre. Pour cela, nous devons faciliter la participation de toutes celles et ceux qui souhaitent exprimer leur inquiétude et leur volonté de changement, qu’ils soient invités de la conférence officielle ou non. Nous agissons sur tous les terrains : celui de l’emploi, celui de l’environnement, celui de la solidarité mais aussi ceux de l’éducation et des spiritualités. Nous avons à cœur de défendre une société moins inégalitaire, à l’abri des ravages du climat et du modèle de développement qui les perpétue, et nous sommes déterminés à mettre l’ensemble de nos forces au service d’un mouvement durable pour la justice climatique.

Depuis près de deux ans nous préparons donc différentes mobilisations, dont une grande marche pour le climat à Paris le 29 novembre, en amont de l’ouverture du Sommet officiel, deux espaces de rencontres et de débats ouverts au grand public ainsi qu’une journée de mobilisation de masse à l’issue du Sommet, le 12 décembre. Ces différents temps donneront à voir la diversité de nos approches tout en nous permettant d’élargir et de renforcer le mouvement populaire en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique et ses causes. Ils seront aussi l’occasion d’accueillir à Paris les dizaines de milliers de personnes venues du monde entier qui se sentent également concernées. Les Européens d’abord, pour lesquels le déplacement est le plus facile, mais également des représentants des pays du Sud, ceux qui sont aujourd’hui les plus affectés par la crise climatique.

Pour ouvrir ces larges espaces d’expression, nous avons besoin que le gouvernement réponde à nos demandes. Celles-ci sont simples : un trajet emblématique au cœur de Paris pour la marche du 29 novembre, des hébergements pour les dizaines de milliers de personnes qui convergeront vers la capitale, mais aussi des visas pour celles et ceux qui, venant des zones les plus impactées par le dérèglement climatique, souhaitent venir témoigner et participer à ce moment historique.

À ce jour, le gouvernement reste sourd à nos demandes. Nous l’appelons à traduire ses engagements en actes : à quelques semaines de l’ouverture de la conférence, ce silence compromet les conditions dans lesquelles des dizaines de milliers de représentants de la société civile mondiale vont participer à la mobilisation. Pire, il fait douter de la sincérité du gouvernement lorsqu’il dit souhaiter une mobilisation citoyenne d’envergure sur le climat. Il n’y aura pourtant pas d’avancées majeures dans la lutte contre le dérèglement climatique et ses causes sans prise en compte des mouvements citoyens dans toute leur diversité.

Associations et collectifs membres de la Coalition Climat 21 :

350.org, ACF – Action Contre la Faim, Actionaid, AderOC décroissance, Agenda 21 Afrique – A21A, Agir pour l’Environnement, AITEC – Association Internationale de Techniciens, Experts et Chercheurs, Agrisud, ALDER – Climat Energie, ACIPA, Alofa Tuvalu, Alternatiba, Altertour, Les Amis de la Terre, Les Amis d’Enercoop, les Assises musulmanes de l’Ecologie, Association Espace Vision, Artisans du Monde, Association des Médecins Français pour la Prévention de la Guerre Nucléaire – AMFPGN, Association des Populations de Montagnes du Monde, Association 4D, ATTAC, Attention Chantier, Avaaz, Bloom, Bizi !, Blue Energy, Brahma Kumaris, Campaign Against Climate Change, CARE, CARI, Collectif Mantois et Climat, Connected by Nature, CCFD- Terre Solidaire, CFDT – Confédération Française Démocratique du Travail, CGT, CLER – Réseau pour la transition énergétique, Coalition Eau, Collectif Roosevelt, Coordination Eau Île-de-France, Coordination SUD, Confédération Paysanne, Collectif pour une Transition Citoyenne, Collectif pour les droits des femmes, Chrétiens Unis pour la Terre, CREAQ – Centre Régional d’Eco-énergétique d’Aquitaine, CRID – Centre de Recherche et d’Information pour le Développement, CIWF France, CliMates, CISP, Coeur de Forêt, Comité de Solidarité avec les indiens des Amériques, CSP75, Désobéir, Droit humain France, EEUDF – Eclaireurs et Eclaireuses Unionistes de France, Effet de Serre Toi-Même Association, Emmaüs – France, End Ecocide on Earth, Eclaireuses et éclaireurs unionistes de France, Énergie Partagée, Fédération protestante de France, FNE – France Nature Environnement, Forum pour une Nouvelle Gouvernance Mondiale, Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, Fondation Danielle Mitterrand – France Libertés, FSU – Fédération Syndicale Unitaire, France Amérique Latine, Geres, Green Cross France & Territoires, Greenpeace, Grand Orient de France, HNNE – Haute Normandie Nature Environnement, Humanité et Biodiversité, L’Heureux Cyclage, Institut Momentum, Jeunes Amis pour la Terre, J’aime le vert, Je vote pour le Climat, Justice et paix, LGBTI pour le Climat, Ligue des droits de l’Homme, Le mouvement de la Paix, Les Petits Débrouillards, LPO – Ligue pour la protection des Oiseaux, la Marche Mondiale des Femmes, Mouvement Utopia, le MRAP, MRES, Max Havelaar France, Nature Rights, Negawatt, The Noise, Oxfam France, Oui à la Transition, Oui Share, Our Voices, Pax Christi, Peuples solidaires, POC21, Plateforme pour le Commerce Equitable, RAC – Réseau Action Climat, REFEDD – Réseau Français des Etudiants pour le Développement Durable, Réseau Ecole et Nature, Réseau Féministe Ruptures, Réseau Foi & Justice Afrique – Europe, Réseau IPAM, Réseau Sortir du Nucléaire, Réseau Gubbio, Réseau Ecole et Nature, Respaix Conscience Musulmane, Ritimo, Scouts et Guides de France, Secours Catholique Caritas France, Semaine de la Solidarité internationale, Sciences Citoyennes, Solidarité Asso, Stop Gaz de Schiste ! (Ni ici ni ailleurs), Students for Climate, TACA – Taxe Carbone avec Redistribution, Association Terre et Liberté pour Arauco, Union Syndicales Solidaires, UNEF, VECAM, WWF, YMCA France, Zéro Waste France.

(!) Info minute – Revue de Presse

COMMUNIQUE DE PRESSE DES COLLECTIFS FRANÇAIS NON AUX PÉTROLE ET GAZ DE SCHISTE ET DE HOUILLE*

Violente répression policière contre les opposants à un forage CHEVRON visant du gaz de schiste à PUNGESTI en Roumanie

Roumanie repression gaz de schisteCe 2 décembre, en pleine nuit, plusieurs centaines de policiers anti-émeute, venus de toute la Roumanie ont envahi le camp de résistance à Pungesti, camp installé sur des terrains privés pour lutter contre un forage de la compagnie Chevron visant du gaz de schiste. Ils ont arrêté ou chassé les occupants, y compris femmes, vieillards et enfants, avec une extrême violence, qui a nécessité des hospitalisations et semé la frayeur dans le camp et le village. Relâchés dans la matinée, les manifestants ont écopé d’amendes. Des charges pénales pèsent sur deux d’entre eux, selon nos dernières informations.

Les routes sont bloquées, la zone est déclarée « zone spéciale d’intervention », interdisant à tout journaliste d’y accéder. Comme les faits se sont passé nuitamment, il a été difficile pour les occupants du camp de filmer afin de rapporter la violence de ces faits (1) et (2).

Pendant ce temps la police fait un travail de désinformation, criminalisant les opposants à ce forage, et permettant l’installation sur place du matériel de forage, sous haute garde.

 Pourquoi un tel déploiement guerrier, qui fait suite à un précédent assaut, le 16 octobre dernier – lequel avait déjà fait plusieurs blessés parmi les habitants du village – et à la décision de Chevron de suspendre ses activités sur le site, sous la pression internationale ? Tout simplement parce que cette multinationale, première responsable des émissions mondiales de gaz à effet serre (3), veut faire quelques bénéfices supplémentaires en forant des puits de gaz de schiste à Pungesti et que les habitants ne l’entendent pas ainsi. De quel droit cette multinationale violente-t-elle ainsi les habitants, avec le soutien du gouvernement d’un pays membre de l’Europe ? N’ont-ils plus le droit de vivre parce qu’ils habitent sur des réserves supposées d’hydrocarbures ? Les quelques futurs bénéfices de Chevron valent-ils plus que les vies de tous les habitants de la région ?

 L’impunité des multinationales est totalement inacceptable et doit être condamnée. Les hommes, les femmes et les enfants de Pungesti ont toute légitimité de ne pas accepter les forages, pour toutes les raisons connues concernant les multiples impacts avérés de l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste, alors qu’il est prouvé que cette exploitation n’apporte ni les emplois promis, ni les

Nous demandons à nos élus responsables : eurodéputés, députés, sénateurs, élus des collectivités locales, et à nos diplomates, de se mobiliser fermement contre de tels agissements et d’exiger de l’Union Européenne une intervention diplomatique d’urgence pour faire cesser cette situation

Les Collectifs français « NON aux pétrole et gaz de schiste et de houille »

NON AUX HYDROCARBURES DE SCHISTE ET DE HOUILLE, NON AUX ÉNERGIES EXTRÊMES, NI ICI NI AILLEURS, NI AUJOURD’HUI NI DEMAIN

1) http://www.vrn.ro/chevron-si-jandarmeria-au-pornit-in-toiul-noptii-un-nou-asalt-la-pungesti

2) http://www.youtube.com/watch?v=iP6UG2yqhKc&feature=youtu.be

3) http://www.bastamag.net/article3576.html

* Collectifs citoyens opposés à l’exploration et à l’exploitation des hydrocarbures « non conventionnels », à la fracturation du sous-sol, aux forages extrêmes et appelant à une véritable transition énergétique pérenne.

(!) Info minute – Revue de Presse

Grand débat citoyen à venir, sujet de discorde, de lobbying, de fausses et de contre-informations, de vastes illusions – fantasme d’indépendance énergétique ou manne financière : nous voici en plein cœur de la réflexion qui tourne autour de l’exploitation ou non du gaz de schiste. État des lieux d’un débat qui ne fait que commencer.

La 27ième édition du festival Cinéma & Sciences « A nous de voir » consacre une soirée à cette question de société qui dépasse largement la seule question technique d’une composante d’un choix énergétique.  Le vendredi 29 Novembre à 20heures, au Théâtre de la Renaissance, 7 rue Orsel – 69600 Oullins

EN PRÉSENCE DE : Lech Kowalski, réalisateur – Holy Field Holy War,
Odile Allard, productrice,
Thomas Porcher, économiste, spécialisé en marché des matières premières,
Jacques Cambon, ingénieur hydrologue et coprésident du collectif « Non au gaz de schiste des Pays de Savoie et de l’Ain »

EN AVANT PREMIÈRE HOLY FIELD HOLY WAR LECH KOWALSKI 2013 / FRANCE, POLOGNE / 105’
REVOLT CINEMA
holy-field holy WarExplorant le paysage en apparence calme de la campagne polonaise, terre d’élection pour les forages de gaz de schiste, le réalisateur prend le temps de rencontrer les habitants et recueille leurs témoignages, leur colère aussi. Face à la pollution, déjà présente, les terres malmenées, le mensonge des autorités, la lutte semble inégale, perdue d’avance. Le cinéaste part en guerre du côté des perdants annoncés. Il scrute les paysages, immensité des champs à perte de vue en forme de déclaration d’amour à cette terre avant liquidation par effondrement.

PAYSAGE AVEC LUTTE COLLECTIF 2011 / FRANCE / 43’
ARDÈCHE IMAGES ASSOCIATION, UNIVERSITÉ STENDHAL GRENOBLE 3
ardecheimagesPaysage avec lutte est un film réalisé collectivement autour de la mobilisation contre les forages de gaz de schiste en Ardèche méridionale. Les étudiants-réalisateurs se sont intéressés au sentiment de liberté dans la soudaine prise de position des personnes qu’ils ont rencontrées autour de cette lutte. Dans une rupture du quotidien, la question de la relation à la terre est évoquée : elle a rassemblé écologistes autant que chasseurs et paysans…

Film collectif issu de la formation du Master 2  Documentaire de création (option réalisation) de Lussas / promotion 2010-2011

VOIR LE TEASER DU FESTIVAL

 Au Théâtre de la Renaissance, 7 rue Orsel – Oullins / 04 72 39 74 93 / contact@anousdevoir.com / WWW.ANOUSDEVOIR.COM

 ENTRÉE SUR PARTICIPATION LIBRE – RÉSERVATION CONSEILLÉE

Téléchargez, affichez, distribuez la fiche d’information sur cette soirée

 

19 octobre Global Frackdown – Journée Mondiale contre le fracking      (!) Info minute – Revue de Presse

Interview réalisée par Hervé Kempf (Reporterre)

Josh Fox est le réalisateur de Gasland, le film qui a réveillé les consciences sur la réalité du gaz de schiste. Dans un entretien avec Reporterre, il explique que ce qui se joue dans cette bataille écologique, c’est la vitalité de la démocratie face aux grandes compagnies multinationales.


Josh Fox Photo H.Kempf ReporterreJosh Fox est le réalisateur du film Gasland, sorti en 2010, et qui a montré l’ampleur des pollutions provoquées par l’exploitation du gaz de schiste. Il a réalisé un nouveau film, Gasland II. Il est en France pour quelques jours. Reporterre l’a rencontré le 5 septembre près de Jouarre, là où une exploration de pétrole de schiste a commencé, et rencontre une vive opposition.
En quoi votre nouveau film est-il différent du précédent ?

Josh Fox – Le premier film décrivait les multiples façons par lesquelles l’exploitation du gaz de schiste génère des pollutions, et les multiples façons dont les gens en sont affectés. Ce film est se concentre sur les nombreuses différentes façons – pas seulement par l’argent ou le lobbying – par lesquelles l’industrie du pétrole et du gaz s’est incrustée au sein même du système démocratique pour l’influencer. Ce que nous avons constaté à de multiples reprises en faisant ce film, c’est que les gens n’ont pas de recours quand ils sont confrontés à l’industrie du pétrole et du gaz.

Est-ce un exemple de ce qui arrive en général à la démocratie ou est-ce très spécifique au gaz de schiste ?

fox-5_sept_2013-H.Kempf ReporterreBeaucoup de choses sont très spécifiques à cette industrie aux Etats-Unis, mais malheureusement, c’est aussi exemplaire de la façon dont les grandes compagnies agissent en démocratie. Elles veulent circonvenir le peuple. Elles conduisent des négociations directes avec le gouvernement à l’écart du peuple. La seule façon par laquelle les gens peuvent agir est de protester, de s’imposer dans la prise de décisions, comme vous l’avez fait en France, ou comme en Australie ou en Grande-Bretagne.

Aux Etats-Unis – et je crains que ce soit pareil ailleurs -, notre gouvernement trahit le peuple. C’est très choquant de constater que l’administration Obama cache des documents produits par l’État, avant les élections, pour que les gens n’en aient pas connaissance. On montre tout ceci dans le film. Par exemple, on savait que l’EPA [1] enquêtait sur les cas de pollution au Texas, et soudain, ils ont abandonné cette enquête. Même chose dans le Wyoming. On a des documents montrant que l’EPA savait scientifiquement qu’il y avait des migrations de l’eau, et l’a caché. On a des preuves très fortes sur tout ceci.

Comment expliquez-vous la position d’Obama, qui est perçu comme de gauche en France ?

Au début de l’administration Obama, en 2009, l’EPA a commencé à enquêter très sérieusement sur les pollutions. Sa directrice, Lisa Jackson, travaillait vraiment dans l’intérêt du peuple. Mais quand la campagne électorale a commencé en 2012, on a constaté un changement du jour au lendemain : l’EPA a abandonné ses recherches, le chef des enquêtes a démissionné, Lisa Jackson a démissionné. Il y a eu des fortes pressions pendant la campagne électorale pour mettre la pédale douce sur ce sujet.

Obama et son administration sont-ils connectés aux grandes entreprises de l’industrie et du gaz ?

On sait qu’ils ont rencontré très, très souvent les représentants de l’industrie. En revanche, à de multiples reprises, des lettres ont été envoyées à l’administration pour lui demander de rencontrer les scientifiques qui montrent qu’il y a des problèmes, de rencontrer les gens qui souffraient de l’exploitation du gaz de schiste. La réponse a été : non.

Obama essaye peut-être de faire des petites choses. Mais il ne s’agit pas de faire des petits pas ; il s’agit de développer vigoureusement les énergies renouvelables et de stopper les fossiles. Mais ces gens ne peuvent pas le faire. Ils n’ont pas de leadership.

On parle de révolution énergétique, du boom de la richesse en Dakota en Nord, d’indépendance énergétique des États-Unis : est-ce exact ?

Il y a beaucoup de pétrole au Dakota du Nord .Mais ce n’est pas une bonne chose : nous devons diminuer la production de pétrole.

Pourquoi ?

Parce que selon tous les indicateurs – sur la démocratie, sur la pollution, sur le climat -, les carburants fossiles sont nuisibles. Il ne faut pas en produire plus, mais diminuer leur production.
Vu de l’espace, on observe une grande tache brillante au-dessus de l’agglomération de Chicago ou de celle de Minneaopolis. Mais aussi une au-dessus du Dakota du Nord, où il n’y a pas de grande ville ; mais ils brûlent tellement de gaz qu’on le voit de l’espace.
Nous avons besoin de moins de pétrole et de gaz, pas de plus.

Et en ce qui concerne l’indépendance énergétique des États-Unis ?

La seule véritable indépendance énergétique est celle des énergies renouvelables. Là, il ne s’agit pas d’indépendance, mais de la la liberté pour les grandes compagnies de faire du profit. BP, Shell, Statoil, qui exploitent gaz et pétrole aux États-Unis ne sont pas des compagnies américaines. Ces corporations n’ont pas de pays. Cette histoire d’indépendance est un non-sens.

On ne peut pas avoir une vraie démocratie sans être libérés des combustibles fossiles,sans être libérés de ces compagnies. Elles ont pollué la démocratie. Nous avons besoin de nous exprimer, de développer les énergies renouvelables, c’est notre avenir.

Comment expliquez-vous que les grands médias militent pour le gaz de schiste ?

Les compagnies font un très bon travail de communication. Rappelez-vous en 2003, avant la guerre d’Irak. Tous les médias ne cessaient de dire que Saddam Hussein avait des armes de destruction massive. Leurs arguments avaient l’air très raisonnables. Cela s’est révélé faux et ça a conduit à un désastre.
Quand vous examinez attentivement leurs arguments sur le gaz de schiste, ils ne tiennent pas. Mais des millions de dollars en publicité et en communication sont déversés par l’industrie.

Quelle est la situation du mouvement d’opposition aux États-Unis et ailleurs ?

Il devient de plus en plus fort. Dans l’État de New York et en Pennsylvanie, 60 % des gens sont favorables à un moratoire sur le gaz de schiste. Au Colorado, ville après ville votent pour une interdiction de la fracturation hydraulique. En Californie, le mouvement se renforce ; en juin, des centaines de milliers de signatures contre la production de gaz de schiste avaient été enregistrées.

Cela arrive aussi autour du monde. On a été à Bruxelles, au Parlement européen, on a rencontré des activistes des Pays-Bas, de France, d’Espagne, d’Allemagne…

Ils sont en train de prendre conscience que leur vrai bataille, c’est la lutte pour la démocratie.

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[1] EPA : Environmental protection agency, l’équivalent aux États-Unis du ministère français de l’Écologie

Source: Article publié sur le site Reporterre le 06/09/2013

Lire aussi : Josh Fox en France … et de passage en Ardèche

Alerte!  en Pologne fil info ici                      SIGNEZ La pétition ici                            (!) Info minute revue de presse

Bien qu’il soit peu audible du public, le Débat national sur la transition énergétique semble indisposer les dirigeants du MEDEF (Mouvement des entreprises de France). D’abord ils avaient concocté dans leur coin, histoire de court-circuiter ce débat, un rapport [1] qui faisait la part belle au nucléaire et au « tout hydrocarbures », conventionnels ou non. Et pour apparaitre plus consensuels, ils y avaient associé des syndicats qui ne voient pas plus loin que le bout de la feuille de paye, les mêmes que ceux qui ont signé le fameux ANI (Accord national interprofessionnel), entériné par nos députés, qui permettra à ceux qui ont (encore) un emploi de travailler plus pour gagner moins avant de perdre leur travail pour de bon [2].

medef-uimm--pierre-gattazMalgré cette estimable et définitive contribution, le Conseil national du débat n’a-t-il pas eu l’outrecuidance de publier – et sur le site du Ministère de l’écologie en plus – la liste des priorités établies par les différents groupes de travail [3] ? Et ces priorités ne parlent du nucléaire que pour rappeler l’engagement du Président de la République à en réduire la part à 50% en 2025, et pas du tout des hydrocarbures non conventionnels. Au contraire elles  tournent autour de la sobriété, (« rénovation énergétique des bâtiments », « réduction de l’impact des transports »…), d’une « demande maitrisée » et d’un « mix énergétique diversifié à faible émissions de gaz à effet de serre ».Sans parler –horreur – de « la mise en place d’une fiscalité environnementale » !

Inacceptable pour le MEDEF qui se considère comme plus représentatif que toutes les autres parties et n’admet pas que soit considérées comme priorités les orientations qu’il n’approuve pas. Il a donc exigé – et obtenu – le retrait immédiat du document du site du Ministère. Obtenu ? Oui vous avez bien lu !

CNPF MEDEF PARISOT SCHISTECe n’est plus le Premier Ministre qui « détermine et conduit la politique du Gouvernement », conformément à la Constitution, c’est la Présidente du MEDEF ! Et ça ne va paDebat "produire en France , oui mais comment ?" Alliance centristes s’arranger avec le successeur de Mme Parisot, Pierre Gattaz (le fils de son père, ancien président du Conseil national du patronat français, ancêtre du MEDEF) qui prendra ses fonctions début juillet. Ce monsieur déclare sérieusement  qu’il espère que le MEDEF et le Gouvernement pourront « piloter le projet de loi de finance 2014 ensemble »[4]. Comme ils ont discuté ensemble avec les ONG au cours du Débat sur la transition énergétique…pour exiger in fine un droit de veto ? Serions-nous passés subrepticement de la démocratie à la ploutocratie ?

JC

Cette semaine en Rhône-Alpes: Agenda ici    NANTUA 16 MARS 2013  (!) Info minute revue de presse
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 Lettre ouverte à:

M Jean-Claude Lenoir, Sénateur de l’Orne,  Sénat                                                                                        

M Christian Bataille, Député du Nord, Assemblée Nationale

Objet : Étude de faisabilité d’un rapport de l’OPECST sur les « techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste »

Monsieur le Sénateur, Monsieur le Député,

Alors que la nation française débat sur son avenir énergétique, vous avez semble-il déjà tranché en faveur des hydrocarbures non-conventionnels. En effet, le titre de votre étude de faisabilité est éloquent puisque les conclusions sont déjà écrites. Il n’y a pour vous pas le moindre débat de société, mais simplement la question suivante: comment allons nous pouvoir extraire les gaz de schiste et autres hydrocarbures non-conventionnels dans un pays qui a selon vous interdit sans réfléchir la fracturation hydraulique?

Messieurs, vous insultez la démocratie et le peuple dont vous êtes les élus directs ou indirects. Comment expliquez-vous votre impatience ? Avez vous tellement peur des conclusions sans appel des populations de nos régions que vous méprisez et injuriez ainsi?

Messieurs, seriez vous donc sourds et aveugles? Monsieur le député, élu du peuple, n’entendez donc vous pas le peuple hurler son refus d’être sacrifié sur l’autel des intérêts de l’industrie des hydrocarbures? Monsieur le Sénateur, élu des élus, n’entendez-vous pas les maires épaulés par leurs populations vous dire leur refus de voir leur territoire saccagé? Messieurs, vous foulez au pied notre démocratie, votre mandat parlementaire ne vous donne pas carte blanche sur notre avenir.

Messieurs n’êtes vous donc pas conscients que la fracturation de la roche mère est en elle même dangereuse pour l’eau, l’air le sol et le climat car nous ne maitrisons rien? Vous n’avez aucune notion de géologie et encore moins d’hydrogéologie et prétendez rendre un rapport scientifiquement recevable sur des techniques qui bouleversent le sous-sol? Êtes vous donc omniscients?

Messieurs, n’êtes vous pas conscients du dérèglement climatique qui fait peser une terrible menace sur l’humanité toute entière? N’êtes vous pas conscient que se lancer dans l’aventure des hydrocarbures non-conventionnels empêchera nos états européens de réaliser leur transition énergétique et de décarboner leurs économies? Mais peut-être est-ce justement cela que vous souhaitez empêcher?

Messieurs, vous sacrifieriez 5 % de la surface agricole utile d’un tiers du territoire national pour construire plateformes et dessertes routière pour au mieux trois décennies de consommation de gaz?

Messieurs sacrifieriez-vous toute une économie tournée vers l’agriculture labellisée, l’industrie agroalimentaire et le tourisme? Sacrifieriez-vous des dizaines de milliers d’emplois bien réels pour des chimères? Sacrifieriez vous toute la structure sociale de nos régions du sud?

Messieurs, vous qui êtes au crépuscule de votre vie n’avez pas le droit d’entraîner toute une nation dans une nuit que vous ne verrez pas! Lorsque nous récolterons les fruits amers du désastre que vous nous souhaitez, vous ne serez plus là pour être jugés.

Messieurs, vous avez vécu et sans doute fort bien, il est temps de laisser les générations auxquelles vous avez légué les déchets nucléaires et l’angoisse du dérèglement climatique décider elle mêmes de leur avenir. Vous avez fait votre temps, ayez au moins la sagesse et l’humilité de le reconnaitre et laissez la place à ceux qui ont encore la vie devant eux.

Messieurs, vous qui semblez si sûrs de vous, soyez sûrs d’une chose, nous nous battrons et vous chasserons de nos territoires, vous et ceux que vous soutenez contre le peuple, car nous sommes le peuple.

Eric Féraille, Villeurbanne le 5 février 2013

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