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Bien qu’il soit peu audible du public, le Débat national sur la transition énergétique semble indisposer les dirigeants du MEDEF (Mouvement des entreprises de France). D’abord ils avaient concocté dans leur coin, histoire de court-circuiter ce débat, un rapport [1] qui faisait la part belle au nucléaire et au « tout hydrocarbures », conventionnels ou non. Et pour apparaitre plus consensuels, ils y avaient associé des syndicats qui ne voient pas plus loin que le bout de la feuille de paye, les mêmes que ceux qui ont signé le fameux ANI (Accord national interprofessionnel), entériné par nos députés, qui permettra à ceux qui ont (encore) un emploi de travailler plus pour gagner moins avant de perdre leur travail pour de bon [2].
Malgré cette estimable et définitive contribution, le Conseil national du débat n’a-t-il pas eu l’outrecuidance de publier – et sur le site du Ministère de l’écologie en plus – la liste des priorités établies par les différents groupes de travail [3] ? Et ces priorités ne parlent du nucléaire que pour rappeler l’engagement du Président de la République à en réduire la part à 50% en 2025, et pas du tout des hydrocarbures non conventionnels. Au contraire elles tournent autour de la sobriété, (« rénovation énergétique des bâtiments », « réduction de l’impact des transports »…), d’une « demande maitrisée » et d’un « mix énergétique diversifié à faible émissions de gaz à effet de serre ».Sans parler –horreur – de « la mise en place d’une fiscalité environnementale » !
Inacceptable pour le MEDEF qui se considère comme plus représentatif que toutes les autres parties et n’admet pas que soit considérées comme priorités les orientations qu’il n’approuve pas. Il a donc exigé – et obtenu – le retrait immédiat du document du site du Ministère. Obtenu ? Oui vous avez bien lu !
Ce n’est plus le Premier Ministre qui « détermine et conduit la politique du Gouvernement », conformément à la Constitution, c’est la Présidente du MEDEF ! Et ça ne va pa
s s’arranger avec le successeur de Mme Parisot, Pierre Gattaz (le fils de son père, ancien président du Conseil national du patronat français, ancêtre du MEDEF) qui prendra ses fonctions début juillet. Ce monsieur déclare sérieusement qu’il espère que le MEDEF et le Gouvernement pourront « piloter le projet de loi de finance 2014 ensemble »[4]. Comme ils ont discuté ensemble avec les ONG au cours du Débat sur la transition énergétique…pour exiger in fine un droit de veto ? Serions-nous passés subrepticement de la démocratie à la ploutocratie ?
JC