Archives de la catégorie ‘gaz de schiste’

Article publié par Disclose le 26/09/2023

TotalEnergies inonde la France en gaz naturel liquéfié (GNL) produit aux États-Unis. Mais au Texas et en Louisiane, l’exploitation de cette énergie fossile par la firme française provoque de lourds dégâts environnementaux et menace la santé d’au moins 420 000 personnes. Enquête dans le rêve américain de la multinationale, au moment où un nouveau terminal méthanier doit entrer en fonction au port du Havre.

La chaleur est étouffante, l’humidité empêche de respirer et les alertes ouragan sont quasi quotidiennes. Bienvenue à Arlington, Texas, 400 000 habitants, où les transports publics n’existent pas. Les plus pauvres marchent le long des routes à six voies, à travers les hautes herbes brûlées par le soleil texan. Ils sont frôlés par les pick-ups rutilants venus des quartiers plus cossus. Les quartiers noirs et populaires, eux, sont saturés de panneaux publicitaires vantant des facilités de paiement pour des voitures d’occasion. La particularité de cette ville située à 35 kilomètres de Dallas, et de la région, se loge dans ses sous-sols : ils regorgent d’une énergie fossile précieuse, le gaz de schiste. Son extraction, par fracturation hydraulique — « fracking » en anglais, provoque des risques de pollution des eaux, mais aussi de l’air à cause des émissions de méthane — un gaz qui est 80 fois plus polluant que le CO2. Si la France a prohibé le fracking sur son sol dès 2011, elle ne s’est en revanche jamais interdit d’importer du gaz de schiste exploité par ce biais.

Ce 14 juin 2023, au détour d’une rue, une étrange odeur prend à la gorge. Au bout de quelques minutes à peine, on est pris de maux de tête et de vertiges. L’attention se tourne vers une haute palissade en bois sur laquelle est placardé un panneau interdisant de fumer ou d’allumer un briquet. Derrière cette enceinte anonyme installée en pleine zone urbaine et autour de laquelle s’affairent des dizaines d’ouvriers se cache un gisement de gaz appartenant à TotalEnergies. À Arlington, le géant français des hydrocarbures est le plus important propriétaire de puits, devant les sociétés Sage ou BKV. La multinationale, au travers de sa filiale TEP Barnett, y possède 181 puits de gaz de schiste, et attend un feu vert pour 4 de plus. Des installations situées parfois à quelques dizaines de mètres d’écoles ou de crèches. lire la suite et l’enquête complète sur DISCLOSE

Profitant de la guerre en Ukraine et des tensions énergétiques, des entreprises gazières tentent de relancer leurs activités en faisant miroiter l’indépendance ou des réserves mirifiques – en réalité inexploitables -, et en avançant des arguments fallacieux pour tenter de faire reculer le gouvernement sur ses engagements climatiques.

En Lorraine, l’entreprise « La Française de l’Énergie » surfe sur les débats actuels sur la dépendance de l’Europe au gaz russe pour relancer sa campagne de communication dans le but d’obtenir une autorisation pour extraire du gaz de couche de charbon. En réalité, une très faible part de ces réserves est réellement récupérable

L’obtention du permis « Bleue Lorraine », impliquerait le forage de 400 puits sur 191 km2 et mettrait en péril la ressource en eau potable, détruirait des terres agricoles, et libérerait d’importantes quantités de méthane, puissant gaz à effet de serre (1).

Collectifs, associations, citoyens et même élus (2) ont alerté depuis plusieurs années sur les risques de ce projet, et demandé au gouvernement français de rejeter cette demande de concession. Ils s’inquiètent aujourd’hui de l’opportunisme de cette entreprise spéculative qui espère tirer profit de la situation géopolitique pour faire entrer les réserves de gaz dans les actifs de l’entreprise.

Ces pressions de l’industrie gazière ne sont pas isolées. En Catalogne, l’Espagne propose de relancer la construction du gazoduc MidCat (3) – 120 km entre la Catalogne et les Pyrénées orientales- afin d’y faire transiter du gaz de schiste nord-américain, livré en Espagne sous forme liquéfiée (GNL).

La Commission européenne est sollicitée pour réactiver cette interconnexion, cette fois en changeant de sens le flux gazier : en 2017, il était prévu d’y faire passer du gaz russe dans le sens France-Espagne et aujourd’hui ce serait du gaz de schiste nord-américain dans le sens Espagne-France. Ce projet ne peut répondre au problème d’approvisionnement actuel : il faudrait plusieurs années pour que ces infrastructures soient opérationnelles. Ces fausses solutions ne feraient que nous enfermer davantage dans notre dépendance aux énergies fossiles et repousser le problème.

Certains en profitent même pour tenter de remettre sur la table des études sur le gaz de schiste et des terminaux gaziers ; projets qui avaient été interdits ou abandonnés.

Rappelons que peu importe la provenance et la méthode de production, il faut s’attendre à l’avenir à des tensions récurrentes sur le prix des énergies fossiles.

Le piège serait d’autoriser des projets, en réaction immédiate à l’actualité, et de se retrouver face à des conséquences catastrophiques dans les prochaines années

Pourtant il existe des rapports qui nous montrent comment se passer des importations russes sans nouvelles infrastructures et sans nouvelles exploitations fossiles (4).

Le futur gouvernement sera-t-il aveuglé par la crise énergétique au point de perdre de vue la menace climatique ? Sortir des énergies fossiles est une urgence absolue reconnue par l’ensemble de la communauté scientifique. Il serait aberrant qu’après l’énième alarme du GIEC le mois dernier, la France contribue encore au développement des énergies fossiles. 

Deux choix opposés s’offrent à vous : allez-vous vous engager vers de vraies solutions d’avenir ou tomber dans le piège qui consiste à reculer pour soi-disant mieux sauter ?

La France – et l’ensemble des pays européens – doivent dire halte aux fausses solutions ! Le chemin à suivre est celui d’une vraie transition énergétique, de la sobriété, de la modification de nos modes de consommation et de transport. La crise internationale actuelle nous invite à cesser sans délai la course en avant dans le domaine des énergies, quelle qu’en soit la source – et à rompre notre dépendance aux énergies fossiles d’où qu’elles proviennent. 

Nous exigeons des candidats qu’ils démontrent leur capacité à être à la hauteur des enjeux climatiques. 

Ni fossiles, ni fissiles, ni ici ni ailleurs.

Les 74 premiers signataires de cette lettre ouverte aux candidates et candidats à la Présidence de la République :

350.org, Greenpeace France, Les Amis de la Terre France, Les Amis de la Terre Pays-Viganais 30, Les Amis de la Terre 57, Attac France, Attac Paris, Attac Moselle, Attac Romans, Attac Mâcon, Attac Périgueux, Attac Alès Cévennes, Attac93sud, AttacUzège (30), ATTAC 45, Attac21 , ATTAC74 (Genevois, Chablais et Annecy), Alternatiba Nord Franche-Comté, EDA Lille, Eau Secours 62, GDEAM 62, Solidaires Moselle, CRI-AC ! – Collectif Relais d’Informations et Actions Citoyennes 38, Association de préservation de l’environnement local 57, Non au gaz de schiste 74 Pays de Savoies et de l’Ain, Association Vervillages, Association pour la promotion des énergies renouvelables AMPER, Collectif BASTAGAZ’ALES, Consom’acteurs, Association HIRRUS, MAN Moselle, Metz Marche pour le climat, Association de défense contre la pollution Sarreguemines et environs, Association l’Inventerre du pré vert-Dieuze-57, Association Quand On sème, Lorraine Association Nature, Collectif du lien et du bien, Aitec, Association GECNAL – Groupement d’Etude et de Conservation de la Nature en Lorraine, Vigilance Hydrocarbures France, La Voix de l’Arbre France, Collectif nonaugazde schiste 91, Collectifs Stop au gaz de schiste en Rhône-Alpes, Collectif de défense des bassins miniers Lorrains, DEnosMAINs, Collectif Houille-ouille-ouille 59/62, Association La rêverie, Association Le repère, Sortons du nucléaire Moselle, Comité mosellan de soutien à Bure, A.L.M.E.C., Fédération Lorraine Nature Environnement, Fédération-Flore 54, Vosges Nature Environnement, Les Amis de la Confédération paysanne d’Alsace, Collectif Alsace des luttes paysannes et citoyennes, Air Vigilance, Metz à Vélo, Association STOP KNAUF ILLANGE-57, Comité de soutien Bure-Longwy, Association Ginkgo Mon Amour, Metz en Transition, STOP FESSENHEIM, Hêtre Vit Vent

(1) https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/exploitation-des-hydrocarbures-des-chercheurs-identifient-plus-d-un-millier-de-fuites-majeures-de-methane-dans-le-monde_4940889.html (2) https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/tribune-cop26-66-elus-demandent-au-gouvernement-l-abandon-du-projet-d-exploitation-du-gaz-de-couche-en-moselle_4837545.html (3) https://www.amisdelaterre.org/communique-presse/l-ue-enlisee-dans-le-gaz-les-lobbies-derriere-la-politique-europeenne-de/  (4) http://www.raponline.org/wp-content/uploads/2022/03/rap-e3g-ember-bellona-stop-russian-gas-2025-final.pdf

Article de publié sur son blog le 2 février 2020

La volonté gouvernementale d’exploiter rapidement en Algérie le gaz de schiste fait l’unanimité contre elle au sein de l’opposition.

Alger, 24 janvier 2019, 49ème vendredi de manifestation

Le Hirak, cette mobilisation populaire qui exige en Algérie une transition démocratique, depuis le 22 février 2019, vient de trouver un nouveau slogan fédérateur. Les vendredis 24 et 31 janvier, les cortèges de manifestants qui ont défilé dans de nombreuses villes du pays ont exprimé avec force leur opposition catégorique à la prospection et à l’exploitation du gaz de schiste. Ces slogans ont été aussi repris lors des marches de la jeunesse et des étudiants, qui se déroulent tous les mardis depuis près d’un an, avec, le 28 janvier à Alger, un débat en plein air sur le thème « Notre Sahara n’est pas à vendre ». Cette levée de boucliers répond à la détermination du président Tebboune, si mal « élu » en décembre dernier, à lancer les forages de gaz de schiste, suspendus en 2015 après des mois de protestation dans le Grand Sud, et ce dans la perspective d’un exploitation de ces hydrocarbures non conventionnels dès 2022.

L’ADDICTION DU RÉGIME AUX HYDROCARBURES

Le régime algérien a développé depuis des décennies une addiction pathologique aux hydrocarbures, dont les ressources représentent 97% des exportations algériennes et deux tiers des rentrées fiscales (voire trois quarts lorsque les cours du baril connaissent une embellie). La rente pétrogazière permet à la clique dirigeante à la fois de s’enrichir par un détournement massif et d’entretenir des réseaux d’allégeance par un clientélisme profondément enraciné. C’est pourquoi les risques d’épuisement des gisements conventionnels à l’horizon d’une ou deux générations ont poussé la présidence Bouteflika et les « décideurs » militaires, dès 2015, à la fuite en avant de la prospection des gaz de schiste. Ces forages à In Salah sont significativement confiés à la multinationale américaine Halliburton, longtemps dirigée par Dick Cheney, le vice-président de George W. Bush. Or Halliburton avait dû dissoudre en 2007 sa filiale algérienne, du fait d’un scandale retentissant de corruption sur des contrats de gré à gré d’un montant cumulé de milliards de dollars, entre autres avec le ministère algérien de la Défense.

De telles ententes occultes, extrêmement profitables au premier cercle du pouvoir, se heurtent à In Salah à une mobilisation populaire sans précédent aux cris de « Halliburton, dégage ». Le risque de pollution irrémédiable des très rares ressources aquifères est en effet sérieux, du fait d’une prospection par fracturation hydraulique. C’est bientôt tout le Grand Sud algérien qui est traversé par une vague de protestation pacifique, le Soumoud, soit la résistance non-violente. Le gouvernement est contraint de suspendre les activités de forage, sans pour autant renoncer à l’exploitation du gaz de schiste, qualifié par Bouteflika de « don de Dieu ». C’est précisément cette expression que Tebboune a utilisée, le 22 janvier 2020, pour justifier la reprise d’une prospection aussi polémique, dans la perspective d’une exploitation au plus tard en 2022.

UNE TRANSITION DEMOCRATIQUE ET ECOLOGIQUE

Le blanc-seing accordé par Tebboune au gaz de schiste prouve, s’il en était besoin, l’adhésion entière du nouveau chef de l’Etat aux principes fondateurs de l’autoritarisme algérien. Pour les « décideurs », qui tiennent fermement les rênes du pays, il est hors de question d’envisager une alternative énergétique aux hydrocarbures, malgré le formidable potentiel de l’Algérie en énergie solaire, éolienne et hydrothermique. Les circuits de distribution de la rente pétrogazière irriguent en effet les différentes strates du régime, assurant la loyauté des uns envers les autres dans une logique verticale. A cela s’ajoutent les juteuses compensations qui accompagnent toute forme d’association avec des multinationales étrangères. Cette obsession de la rente éclate au grand jour, en octobre dernier, quand le chef d’état-major Gaïd Salah, véritable maître du pays jusqu’à sa mort deux mois plus tard, fait adopter une loi autorisant aussi bien l’exploitation du gaz de schiste que l’ouverture du secteur des hydrocarbures aux investissements étrangers.

Cette loi alimente déjà en octobre 2019 la mobilisation du Hirak. La question des hydrocarbures, conventionnels et non-conventionnels, est désormais au centre de la dénonciation du régime algérien, accusé d’accaparer la richesse nationale, voire de la « brader » à des multinationales occidentales. Nul doute que le refus massif du gaz de schiste n’insuffle à la mobilisation populaire une nouvelle vitalité, notamment dans le Grand Sud, où les leçons de 2015 ont été bien retenues par les militants locaux. Un consensus populaire émerge pour que les hydrocarbures non conventionnels ne soient pas exploités tant qu’une technologie plus respectueuse de l’environnement ne sera pas opérationnelle. Plus généralement, le Hirak peut désormais faire le lien entre, d’une part, son exigence d’une transition démocratique enfin effective et, d’autre part, la perspective d’une transition écologique qui permettrait à l’Algérie de se désintoxiquer des hydrocarbures. Même l’écrivain Kamel Daoud vient d’amender ses récents emballements pro-régime pour assigner à la contestation algérienne de nouveaux horizons de mobilisation, dont « l’écologie ».

Une telle dynamique, aussi originale que vertueuse, pourrait susciter au moins l’intérêt, à défaut de la solidarité, au-delà des frontières de l’Algérie.

Schuepbach, l’opérateur choisi en Ardèche et en Aveyron obtient une indemnité d’1M€ revue à la baisse.

Comme le rapporte le quotidien Midi Libre, « le 4 décembre 2019, la cour administrative d’appel de Versailles a signé l’épilogue du long feuilleton du gaz de schiste en France, marqué par les autorisations d’exploiter en octobre 2010, les grandes manifestations qui ont suivi, jusqu’aux revirements successifs de l’État, de 2011 à 2017.

La justice devait se prononcer sur la demande de la société Schuepbach, titulaire du permis de recherche d’hydrocarbures liquides ou gazeux à Villeneuve-de-Berg, en Ardèche et Nant, en Aveyron, qui avait demandé au tribunal administratif de Cergy-Pontoise de condamner l’État à lui verser plus de 117 millions d’euros, en réparation du préjudice qu’elle estime avoir subi  » après l’arrêt des perspectives d’exploitation en France.

En mars 2016, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise avait rejeté la demande de la compagnie texane. Au début du mois, la cour d’appel de Versailles lui a finalement accordé une indemnisation, mais elle s’avère inférieure à ce qui était demandé, soit 1 M€.

 » C’est la fin de l’aventure du gaz de schiste en France. On imaginait que la décision de l’État coûterait des fortunes, ce n’est finalement pas si élevé « , se félicite l’avocate montpelliéraine Hélène Bras, spécialiste en droit de l’environnement, qui rappelle qu’un autre revirement de l’État, l’annulation des portiques écotaxes, a coûté 800 M€ d’indemnisations. Sur place, « le climat est apaisé » depuis longtemps, après sept années de mobilisation. Le 26 février 2011, 15 000 personnes ont manifesté à Villeneuve-de-Berg. Le 17 avril 2011, 7 000 à Nant. Le 28 février 2016, encore 15 000 à Barjac.

« Un feuilleton de dix ans »

C’est Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Écologie, qui délivre les permis autorisant la prospection de gaz de schiste en France à partir de mars 2010. La société Total se voit ainsi délivrer un permis dit « de Montélimar », dans la Drôme. On découvre alors que ne nombreux permis ont été accordés et que d’autres sont à l’étude partout en France.

La loi du 13 juillet 2011, toujours sous le gouvernement Fillon, signe de début de la fin de l’aventure gaz de schiste en France, de fait, abroge les permis exclusifs de recherche.Les collectifs citoyens demandent leur annulation pure et simple et l’arrêt de la délivrance de nouveaux permis.

En 2017, la loi Hulot, met fin à la délivrance de tout nouveau permis de recherche d’hydrocarbure en France. Une loi en demi-teinte qui ne verrouille pas l’exploitation de permis déjà délivrés, ceux-ci étant maintenus au moins jusqu’à 2040.

Volte-face du gouvernement conservateur : Alors qu’il soutenait les projets de recherche et d’exploitation d’hydrocarbures non conventionnels, le gouvernement interdit le « fracking » avec effet immédiat.

La décision a été prise après qu’une nouvelle étude scientifique ait indiqué qu’il n’était « pas possible d’exclure des conséquences « inacceptables » pour les personnes vivant à proximité de sites de fracturation« .

Ce rapport, établi par l’Office du pétrole et du gaz britannique (OGA) mentionne également qu’il est impossible de prédire l’ampleur des tremblements de terre générés par la fracturation hydraulique.

La fracturation hydraulique, également connue sous le nom de fracking, consiste à injecter de l’eau, des produits chimiques et du sable sous terre à haute pression pour fracturer le schiste argileux et libérer les hydrocarbures qui y sont piégés.

Le gouvernement a déclaré qu’il n’accepterait aucune future fracturation « jusqu’à ce que de nouvelles preuves convaincantes soient fournies« . Le seul site de fracking actif du Royaume-Uni à Preston New Road, dans le Lancashire, a été suspendu immédiatement cet été après que la fracturation ait déclenché de multiples tremblements de terre qui ont dépassé les limites fixées par les normes britanniques.

Andrea Leadsom , secrétaire d’État chargée des Affaires et de l’Énergie, a déclaré que le gouvernement avait toujours été clair sur le fait que l’exploration du gaz de schiste au Royaume-Uni devait être effectuée en toute sécurité.

«Après avoir examiné le rapport de l’OGA sur les récentes activités sismiques à Preston New Road, il est clair que nous ne pouvons pas exclure de futurs impacts inacceptables sur la communauté locale. Pour cette raison, j’ai conclu que nous devrions mettre en vigueur un moratoire sur la fracturation en Angleterre avec effet immédiat », a-t-elle déclaré.

Craig Bennett, directeur général des Amis de la Terre, a déclaré: «Ce moratoire est une victoire énorme pour les communautés et le climat. Pendant près de dix ans, des habitants de tout le pays ont mené une bataille à la David et Goliath contre cette puissante industrie. Nous sommes fiers d’avoir participé à ce combat. « 

 

Source : The Guardian

… et une moquette pas bio du tout !

Selon une information rapportée par Food and Water Europe (voir ici en anglais) les Verts allemands qui ont fait un gros score aux dernières élections européennes, et n’en sont pas moins les alliés du gouvernement fédéral de la chancelière Merkel, ont validé au printemps dernier les modalités financières et juridiques permettant le développement de l’importation de gaz de schiste américain en Europe. Rien que ça !

Que quoi s’agit-il ?

L’Allemagne est le plus gros consommateur et revendeur de gaz d’Europe. Utilisant près de 92 milliards de mètres cubes de gaz fossiles en 2017 , le gaz a représenté 24% de la consommation d’énergie primaire en Allemagne. Après l’annonce de l’élimination du charbon, l’industrie des combustibles fossiles voit émerger un marché du gaz encore plus important en Allemagne. S’exprimant lors du Forum économique mondial de cette année à Davos , la chancelière Merkel a assuré le secteur des combustibles fossiles que l’élimination du charbon ne signifie rien d’autre que plus de gaz en Allemagne .

Grâce au gazoduc « Nord Stream », Gazprom peut acheminer le gaz russe directement en Allemagne par la mer Baltique, permettant ainsi à Moscou de contourner les pays de transit européens tels que la Pologne, la Biélorussie et l’Ukraine, touchée par la crise. L’Allemagne et Gazprom poussent maintenant fortement en faveur de la construction d’un deuxième gazoduc, « Nord Stream II », qui doublerait la capacité actuelle d’entrée de gaz russe en passant de 55 à 110 Gm3 par an.

Mais ce n’est pas suffisant il faut faire plaisir à l’administration Trump.

On va faire plaisir à Trump

De quoi s’agit-il ?

Sous la pression de l’administration Trump, Merkel a indiqué à un groupe d’investisseurs que le budget fédéral allemand serait mobilisé pour cofinancer la construction d’au moins un terminal de gaz naturel liquéfié (GNL). Or qui dit GNL américain dit gaz de schiste. Qui dit GNL dit émission de gaz à effet de serre. Quatre terminaux sont en cours de discussion. Le budget fédéral allemand pour 2019 prévoit des subventions pour le gaz de 36,85 millions d’euros, plus 65,7 millions d’euros de crédits d’engagement jusqu’en 2023 .  Ce gaz américain serait ensuite utilisé par l’industrie chimique pour la production d’engrais et autres produits bons pour la santé des plantes, des humains et des écosystèmes en général.

Sous la pression américaine, le gouvernement Merkel modifie la législation. Le 12 février 2019 à Berlin, en présence de monsieur Dan Brouillette secrétaire adjoint américain à l’Energie, monsieur Altmaier ministre allemand de l’économie a annoncé que le gouvernement allemand modifierait le cadre juridique en vigueur de sorte que les consommateurs, et non les investisseurs, paient les coûts de construction et d’exploitation annuels des conduites de raccordement pour les terminaux méthaniers.

Mais ce n’est pas la fin de l’histoire et c’est là que les « Grünen » entrent en scène

En mars 2019, le conseil fédéral allemand a soumis le projet de rectification de la législation lequel ne pouvait être adopté … qu’avec le vote des « Verts ». Ce qui fut fait.

Les Verts ni se sont opposés, ni se sont abstenus et ont ainsi permis de favoriser le développement de ces nouvelles routes d’approvisionnement en gaz lesquelles seront subventionnées par le contribuable allemand.

Le permis de Claracq, c’est fini

Publié: 10 novembre 2018 dans gaz de schiste

INVESTAQ ABANDONNE LE PERMIS DE CLARACQ

Cet été 2018, la société Investaq Energie a effectué une campagne d’acquisition de données sismiques en Béarn malgré l’opposition locale et malgré que les résultats des précédentes sismiques et des forages de puits effectués autour des prospects actuels indiquaient clairement de mauvaises qualités de réservoirs hors stimulation par fracturation.

Investaq Energie s’était engagée a informer sur la suite des opérations qu’elle entendait mener sur ce permis de recherche en fonction du résultat des relevés sismiques.

Ce 5 novembre 2018, la société Investaq Energie, détentrice de ce permis de recherche d’hydrocarbures conventionnels, a adressé aux 14 maires des communes impactées une lettre les informant que l’homogénéité des terrains de couverture du réservoir n’est pas suffisante en regard de la qualité d’étanchéité recherchéepour envisager un forage d’un puits sur la commune de Garros.

Par conséquent, les conditions techniques n’étant pas réunies, le projet de forage d’un puits d’exploration va être abandonné par les partenaires Investaq Energie et Celtique Energie sur le permis de Claracq.

Les opposants locaux saluent cette décision, eux qui ont très largement payé de leur personne (certains ont été interpellés). En Nord Béarn, le résultat est le fruit d’une mobilisation et d’un investissement de citoyens ayant tu leurs opinions politiques et mis en avant toute leur énergie, leur temps, leurs moyens et leurs savoirs à clamer l’absurdité de la recherche de supposés nouveaux gisements d’hydrocarbures en Nord Béarn et partout ailleurs.

Source stop au gaz de schiste 07

La cour d’appel de Londres examinait aujourd’hui le cas des trois manifestants anti-fracturation hydraulique qui faisaient appel de leurs peines de prison.

Manifester son opposition à l’exploitation du gaz de schiste n’est pas un crime

Ce matin, les juges de la cour d’appel de Londres ont annulé la peine de prison prononcée à l’encontre des trois hommes emprisonnés pour avoir participé à une manifestation anti-fracturation.

Dans leur prononcé ils ont indiqué que la peine était «manifestement excessive».

Simon Roscoe Blevins, Richard Roberts et Rich Loizou sont les premiers militants à avoir été envoyés en prison au Royaume-Uni pour avoir pris part à une manifestation anti-fracturation (voir l’historique ici). Ce matin devant la Cour d’appel, la mobilisation était forte de celles et ceux venu soutenir les trois prisonniers et revendiquer le droit de manifester.

En juillet 2017, ils étaient montés à bord de camions à l’extérieur du site de fracturation de Cuadrilla, près de Blackpool, bloquant un convoi avec un autre militant pendant 99 heures.

Comme signalait le journal the Mirror quelques jours après la condamnation des militants à la prison ferme, le juge ayant prononcé la sentence a des liens familiaux avec l’industrie des services aux sociétés pétrolières. (voir ici)

Comble de l’ironie, les opérations de fracturation hydraulique lancées dès lundi, semaine de l’écologie en Grande Bretagne

Alors que la Grande Bretagne fête la semaine de l’écologie (GB Green Week), les opérations de fracking ont commencé Lundi. Un référé pour bloquer le démarrage des opérations de fracking par Cuadrilla avait été rejeté la semaine dernière ouvrant la porte à la fracturation hydraulique, une première au Royaume Uni depuis 7 ans (voir ici). Malgré une mobilisation continue de la population contre l’exploitation du gaz de schiste, malgré l’opposition du Comté de Lancashire, le pouvoir central a donné l’autorisation de forer puis de pratiquer la fracturation hydraulique. Le mauvais temps samedi à Preston New Road n’a pas permis le démarrage de la fracturation mais dès lundi 15 octobre la société Cuadrilla confirmait que le fracking était en cours.

Déclaration de la ministre d’État à l’Énergie et à la Croissance propre, Claire Perry, très favorable à l’exploitation des gaz de schiste ce lundi 15 octobre 2018 à la Chambre des communes sur la Semaine « Green GB et croissance propre (sic!)« .

La Green GB Week est une nouvelle initiative du gouvernement, c’est « une semaine annuelle conçue pour mettre en valeur les opportunités offertes par la croissance propre au Royaume-Uni et pour faire mieux comprendre comment les entreprises et le public peuvent contribuer à la lutte contre le changement climatique ».