Gaz de schiste, la contre attaque du secteur pétrolier français: Il faut décrédibiliser Gasland

Publié: 5 février 2014 dans énergie climat, forage d'hydrocarbures, gaz de houille
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(!) Info minute – Revue de Presse

Une conférence de presse

Ce matin, Jean-Louis Schilansky, Président de l’Union française des industries pétrolières (UFIP) membre de CESE[1] désigné par le Mouvement des entreprises de France (MEDEF), donnait une conférence de presse. Il ne s’agit pas de laisser retomber le soufflé du gaz de schiste. La campagne de communication 2014 des industriels pour la recherche d’hydrocarbures non-conventionnel sur le territoire français est en effet lancée depuis quelques jours. Il s’agit de frapper fort, de bousculer l’édifice qui protège encore à peu près les territoires français de la recherche d’hydrocarbures de schiste.

Une campagne de communication pour le gaz de schiste …
  • Elle a commencé par un ballon d’essai lancé par le Ministre Arnaud Montebourg sur Europe 1 : Il affirmait ne pas désespérer de convaincre le Président de la République de revenir sur sa promesse de ne point exploiter le gaz de schiste, il qu’il faut travailler à trouver des techniques propres[2] .
  • Elle fut suivie de l’échos donné par le Patron de TOTAL qui depuis DAVOS déclarait « L’Europe dit aujourd’hui: Nous ne voulons pas interdire le développement du gaz de schiste. Par contre, on va demander à ceux qui veulent le faire d’être extraordinairement respectueux de l’environnement, de faire attention. Très bien! C’est le genre de message qu’on aimerait avoir partout[3] ».
  • Puis le Canard enchainait en indiquant que le Ministre du redressement productif allait voir ce qu’on allait voir (après les élections municipales) et qu’il disposait d’un rapport prouvant que l’on peut faire de la fracturation hydraulique … enfin non, qu’il existe une technique propre pour fracturer le sous-sol en utilisant du gaz liquéfié, précisément de l’heptafluropropane (une potion dont on sait qu’elle aurait un impact désastreux sur l’environnement puisque qu’étant un puissant gaz à effet de serre[4]).
  • Débarque ensuite -par une interview donnée au Parisien- la navigatrice Maud Fontenoy qui affirme que «Le gaz de schiste est devenu un atout écologique» et qu’il va falloir informer des français très désinformés puisqu’ils ne sont seulement 24% a être en faveur de l’exploitation des gaz de schiste. Elle récidive en publiant une tribune dans le journal Libération[6] où elle affirme sans ambages « grâce aux progrès de la recherche, la fracturation hydraulique n’est plus l’unique procédé d’extraction du gaz de schiste » . On se demande comment celle qui en a « ras le bol des écolos[7] » parvient à ce genre de conclusion sans que son « argumentaire » ne lui soit soufflé par certains industriels. On notera quoiqu’il en soit qu’une fracturation pratiquée avec un liquide reste une « fracturation hydraulique ». Cette technique est donc interdite par la loi.
… et le lancement d’un film de promo sur le gaz de schiste et contre Gasland

Puis on apprend par Usine Nouvelle[8] que le « groupement des entreprises parapétrolières et paragazières (GEP) a produit un film sur le gaz de schiste et la fracturation hydraulique censé prendre le contre-pied du documentaire oscarisé « Gasland » qui sert de porte-étendard aux anti-gaz de schiste. « Le film ‘Gasland’ s’est emparé du sujet, qui aurait dû être une affaire de professionnels« , explique Jean Ropers, président du GEP. »

???????????????????????????????Le film voudrait démontrer que « les risques sont maîtrisés par l’industrie » et dire que « Gasland est là qui enflamme l’imaginaire collectif ». On apprend que Josh Fox « dresse un procès d’intention aux exploitants des gaz de schiste » . La scène du robinet qui s’enflamme y est présentée comme Le mensonge du film de Josh Fox. Le film commandité par les pétroliers français est certainement plus fin de son équivalent américain Truthland . Il s’achèvera cependant par une envolée lyrique sur fond de flamme du parc de Chestnut Ridge par la phrase suivante « L’éternelle flamme de méthane brûle au milieu des eaux alors qu’autour à des centaines de km à la ronde aucun gisement de schiste n’est exploité ».

pétrolier gaziers industrielsBien entendu aucun autre argument présenté par Gasland ainsi que la recherche citoyenne en France sur les questions liées aux produits chimiques, à la remontée de produits toxiques ou radioactifs, de retraitement de l’eau de fracturation, d’émission de gaz à effet de serre ne sera abordé, il s’agit avant tout de décrédibiliser Fox … et ceux qui ne croient pas en la « révolution du gaz de schiste »

Resserrons les rangs, car comme le dit si bien Monsieur Schilansky « C’est une longue saga, mais nous n’abandonnerons pas« . Que lui et ses amis soient assurés d’une chose : Ils nous trouveront sur leur chemin.

L’industrie du pétrole agit comme l’industrie du tabac
The Sky is Pink, (le ciel est rose) : La réponse du réalisateur de GASLAND est déjà là!

En 18 minutes, Josh Fox, réalisateur de GASLAND, propose une réponse aux attaques des industriels sur le robinet qui s’enflamme et bien d’autres informations sur les méthodes de lobbying des pétroliers. Une très bonne analyse des moyens par lesquels l’industrie arrive à imposer ses idées malgré des preuves scientifiques contraires. (Cliquez sur CC en rouge, pour activer les sous titres en français)

commentaires
  1. Pet dit :

    En même temps, c’est vrai que ce que raconte Fox est truffé de mensonges: le gaz biogénique issu des couches peu profondes et qu’on voit brûler au robinet dans son film, n’a jamais eu de lien avec le gaz de schiste…. Cette séquence résume en elle-même l’escroquerie de la méthode Fox, qui est à la science ce que Fox news est au journalisme…

    • noschiste dit :

      Peut-être devriez-vous prendre le temps de visionner la video proposée dans cet article.
      Et puis la mise à feu spectaculaire du robinet filmée par J .Fox est finalement le seul argument retenu dans le procès fait au réalisateur de Gasland. En revanche on ne parle pas de la multitude des autres aspects bien négatifs de cette course à l’extraction avec ses inévitables émissions de GES, la pollution engendrée par la fracturation hydraulique forte consommatrice d’eau et SEULE technique existante et mise en œuvre à grande échelle (c’est TOTAL qui le dit), la gestion des déblais de forage, l’emprise au sol avec la multitude des puits à creuser, un impact minuscule sur l’emploi etc etc.

  2. victor dit :

    Gaz de schistes en Roumanie.Qui pay ?

  3. Dan ARDUYNNA dit :

    Placer M. Philippe MARTIN à la droite du président François, qui a pris des engagements devant le Pape. L’heure de la CONSCIENCE universelle et des RESPONSABILITES a sonné. C’est aussi l’heure de la redéfinition des priorités et des besoins.
    Réduire à peau de chagrin la facture énergétique de l’habitat, c’est possible. Voir commentaires :

    Cette Greencross qui parle si bien du gaz de schiste, présidée par un magnat du pétrole et … du charbon.


    M. Montebourg aveuglé par son ministère, voire son égo, n’a pas assez de recul pour se rendre compte que la lutte contre les désastres climatiques est MAINTENANT devenue LA PRIORITE. Ses péroraisons progressistes sont des bavardages stériles sur le pont du Titanic, comme disait M. Cheminade,
    Une coordination avec la commission européenne est possible :
    http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/climat-nbsp-sursaut-ambition-dont-planete-besoin-724.html
    Préparons nous tant que nous sommes en capacité de faire. Un développement écologique vertueux est possible.

    Vous souhaitant tous un sursaut citoyen environnemental, en ces heures décisives, j’adresse une pensée émue au peuple des Maldives, aux Réunionnais, aux habitants de la Faute sur Mer, et actuellement aux bretons, aux prises avec des phénomènes dont la fréquence, la violence, la montée en latitude corroborent l’amorce de ces changements annoncés.

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