Articles Tagués ‘Tritteling-Redlach’

(!) Info minute – Revue de Presse

Condamnée pour diffamation contre EGL en première instance, Thérèse Delfel vient d’être relaxée. La cour d’appel de Metz estime que les écrits de la militante anti-gaz de houille sont nécessaires au débat public.

On voulait la condamner à se taire. Au final, c’est le contraire. Ce jugement fertherese delfel stop gaz de schiste et de couchea date pour les associations, les collectifs et les particuliers. » Thérèse Delfel jubile. Cette militante de la protection de l’environnement exhibe l’arrêt de la cour d’appel de Metz (lire ici). Dans l’affaire qui l’oppose à la société European Gas limited (EGL), rebaptisée La Française de l’énergie, l’habitante de Tritteling-Redlach vient d’être relaxée.

Fracturation hydraulique

Thérèse Delfel est contre les forages entrepris par EGL sur sa commune, depuis 2013, concernant la recherche de gaz de houille. Elle émet de sérieux doutes sur les méthodes employées. Et dénonce la possible utilisation de la fracturation hydraulique, bien que les responsables d’EGL assurent ne pas avoir recours à ce procédé, interdit en France.

Le 15 juillet 2014, elle saisit le procureur de Sarreguemines d’une demande d’enquête sur le site forage EGL stop gaz de couchede Tritteling. Après 4 mois et 7 jours, la plainte a été classée sans suite. Le même jour, ce 15 juillet 2014, par citation directe elle introduit une action contre EGL auprès de la chambre correctionnelle de Sarreguemines au motif de la « tromperie et publicité trompeuse et mensongère » puisque le 13 sept. 2011, EGL écrivait dans son rapport sur l’approche exploratoire devenu obligatoire après la loi Jacob, qu’elle n’avait à aucun moment fait appel à la technique de fracturation hydraulique. Et pourtant dans les dossiers antérieurs, la société écrivait vouloir « concevoir un programme de fracturation » et utiliser la « fracturation hydraulique de puits verticaux« , techniques largement explicitées dans les journaux de l’époque en termes on ne peut plus clair. Thérèse rappelle les explications fournies au public à l’époque par Virginie Poirier, géologue EGL dans la semaine Numérique, le 1er août 2008: « nous utilisons des techniques de forage horizontales et de fracturation. Celles-ci consistent à faire craquer la couche de charbon pour libérer le gaz et permettre la migration du méthane vers la surface », dixit .

Thérèse s’insurge contre les risques « actuels et à venir » pour l’environnement, ainsi que sur le manque de transparence.

Pour alerter la population, à partir de décembre 2014 Thérèse Delfel distribue des tracts dans les boîtes aux lettres de la commune. Elle y traite le groupe EGL de « menteur, trompeur, tricheur ». En février 2015, EGL porte plainte pour diffamation.

Le 15 juin, en première instance, le tribunal correctionnel de Sarreguemines condamne Thérèse Delfel à une peine de 500 € d’amende avec sursis et à verser un euro symbolique à European Gas Limited pour le préjudice moral.

« Intention louable » dit le tribunal

Le 3 décembre 2015, la cour d’appel de Metz prend finalement le contre-pied du tribunal de Sarreguemines. Elle estime que « l’intention de Mme Delfel est louable […], que ses écrits alimentent un débat indispensable et sain, incitant tous les acteurs à faire preuve de transparence. Ses critiques, dans un style parodique et provoquant, sont celles de ceux qu’on appelle les lanceurs d’alertes […]. »

Pour son avocate, Nadège Nehlig interrogée par le Républicain Lorrain, ce jugement « légitime les actes » de sa cliente. « C’est essentiel, dans le cadre d’un débat démocratique, que de simples citoyens puissent s’exprimer et demander des comptes à des entreprises ou des pouvoirs publics sur des dossiers qui relèvent de l’intérêt général ».

EGL se pourvoit en Cassation

Du côté de La Française de l’énergie (ex-EGL) on n’est pas d’accord avec cet arrêt. Cité par le Républicain Lorrain, Antoine Forcinal dont la société a décidé de se pourvoir en cassation indique: « On estime que des choses graves et fausses ont été écrites et doivent donc être sanctionnées. Ces propos infondés, et sans pertinence, portent atteinte à notre entreprise ». Thérèse n’est pas déstabilisée et se sent même confortée dans son action. « Cela renforce mes convictions », assure cette membre de Stop gaz de schiste et de couche, un collectif lorrain et alsacien contre l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures liquides et gazeux.

Thérèse alerte encore et toujours

Satisfaite de voir de nouveaux collectifs apparaître dans des communes où de nouveaux forages sont annoncés –afin de tester si le niveau de débit du gaz de houille permettrait une exploitation commerciale- Thérèse constate aussi que « les conseils municipaux de Lachambre, Longeville ou Zimming se sont prononcés contre ces forages ». Mais elle reste réaliste et alerte une nouvelle fois: « La lutte n’est pas finie, le forage de Tritteling est « mis en sécurité » mais ils y sont toujours et aucun rapport de fin de sondage n’a té communiqué (bien qu’il s’agisse probablement d’un fiasco si l’on s’en tient à ce que rapportait le DG délégué d’EGL lors d’une réunion publique le 15 décembre dernier) et hélas, 14 autorisations de forages sont actuellement en demande à la préfecture laquelle doit se prononcer sous peu. Nous craignons le pire, à savoir, au-delà des dysfonctionnements flagrants, des connivences … David renversera-t-il une nouvelle fois Goliath ? De nombreux opposants sont maintenant mobilisés », affaire à suivre

Source le Républicain Lorrain enrichi de la contribution directe de Thérèse Delfel que nous remercions.

(!) Info minute – Revue de Presse

Le 16 décembre 2013 Lettre ouverte au Ministre de l’Écologie            

Depuis octobre 2013, la société EGL travaille sur un chantier de forage à Tritteling-Redlach dans le bassin de Saint Avold (en Moselle) pour évaluer la présence de gaz de couche, communément appelé « gaz de houille ». Mais le forage est arrêté depuis une dizaine de jours, et ce pour une durée indéterminée, selon les laconiques informations transmises par la commune aux habitants du village ce 3 décembre. Des « problèmes techniques » justifient cet arrêt, que d’anciens mineurs interprètent comme un potentiel blocage d’une tête de forage dans le puits, problème toujours délicat à résoudre.

forageMais ceci n’est qu’une broutille de quelques dizaines (voir centaines) de milliers d’euros. Ce qui inquiète beaucoup plus les membres des collectifs français « Non aux pétrole et gaz de schiste et de houille » est la gestion des effluents de ce forage – qui se présentent sous la forme de très grandes quantités de boues extrêmement chargées en sel, et pouvant contenir, en plus de produits toxiques utilisés par les agents chargés du forage, des éléments fossiles : métaux lourds, chrome, arsenic, lithium, mercure, strontium, baryum, voire radium, etc., des particules en concentration variable suivant les sites explorés et donc potentiellement radioactives.

Ce qui est inquiétant, c’est que ces boues ont été convoyées, y compris à travers le village, dans des véhicules-citernes appartenant à des exploitants agricoles du village ! A l’heure où nous rédigeons ces lignes et malgré plusieurs courriers adressés à la préfecture de Moselle et à la DREAL, à laquelle la première nous renvoie, nous n’avons pu obtenir aucune information sur l’endroit où ces eaux ont officiellement été amenées, sur les autorisations et habilitations de transport, ni surtout sur la nature de ces eaux.

Selon des témoins, plusieurs de ces véhicules chargés en provenance du site de forage se seraient engagés sur une voie sans issue débouchant dans des champs proches du village. D’autres se seraient dirigés directement vers des exploitations agricoles locales. Nous avons donc de fortes raisons de penser que ces boues de forages ne sont pas gérées comme il se doit, qu’elles sont soit déversées en pleine nature, soit peut-être stockées dans des fosses à purin, ce qui a été observé pour les boues d’un forage gazier en Suisse où 850 tonnes de boues ont été stockées ainsi durant plusieurs mois.

Les Collectifs français « NON au pétrole et gaz de schiste et de houille », gaz de couche en l’occurrence, demandent aujourd’hui instamment aux plus hautes autorités de l’État de prendre toutes les mesures pour que les citoyens puissent bénéficier dans les plus brefs délais d’informations fiables et complètes concernant ce forage. Nous exigeons que soient précisées de même, et de manière exhaustive, toutes les mesures prises par les autorités de notre pays, de manière générale et au cas par cas, pour l’élimination des effluents de ce forage et de tous les autres forages en cours en France. Nous exigeons qu’une enquête soit menée par les services de l’État afin de préciser les responsabilités concernant, dans le cas de la gestion des boues de forage, le non-respect et les manquements à la charte de l’environnement, à la directive sur l’eau, à la législation environnementale dans notre pays et à la directive REACH de manière générale.

Les Collectifs français « NON aux pétrole et gaz de schiste et de houille »*

NON AUX HYDROCARBURES DE SCHISTE ET DE HOUILLE,
NON AUX ÉNERGIES EXTRÊMES,
NI ICI NI AILLEURS, NI AUJOURD’HUI NI DEMAIN