Articles Tagués ‘Ministère Ecologie’

A Monsieur Philippe Martin

Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie

Hôtel De Roquelaure

246 bd St Germain

75007 PARIS

Monsieur le Ministre,

Vous avez annoncé jeudi 28 novembre votre refus d’accorder la mutation des sept permis de recherche d’hydrocarbures demandée par la société américaine Hess Oil. Nous prenons acte de cette décision avec satisfaction. Nous la considérons comme une avancée non négligeable dans le dossier des pétroles et gaz de schiste et de couche et tenons à saluer la place que vous avez faite aux collectifs citoyens dans la constitution des éléments d’expertise qui ont abouti à votre prise de décision. Par cette démarche, vous avez reconnu le travail des citoyennes et citoyens qui se sont emparés depuis plus de trois ans de ce dossier, et parmi lesquels figurent des scientifiques et des chercheurs, des techniciens, des élus, des spécialistes du droit environnemental, des personnels de la santé, etc., mais aussi tout simplement des jeunes gens, des parents et des grands parents soucieux de laisser aux générations qui nous suivent un monde vivable.

Votre décision est en parfaite cohérence avec la position que vous aviez prise dès l’apparition de cette problématique dans le débat français. Cependant, aujourd’hui, en tant que ministre de l’Écologie, vous réaffirmez non pas votre propre volonté, mais celle de l’État, d’interdire l’exploitation des hydrocarbures dits « de schiste » en France, conformément à la loi du 13 septembre 2011 interdisant l’usage de la fracturation hydraulique. C’est donc un geste fort, d’autant plus qu’il survient au moment où l’OPECST publie un nième rapport sur l’opportunité d’exploiter cette ressource en France, avec des arguments économiques et techniques que nous estimons douteux et de peu de poids lorsqu’on les met en balance avec ce que l’on ne peut plus appeler des « risques » mais bien des « impacts avérés » de l’exploitation de la roche-mère.

Toutefois, nous tenons à attirer votre attention sur le fait que, selon des documents mis à disposition du public, outre ces 7 permis, dont le devenir n’est pas précisé, 115 demandes de permis, dont 97 concernent de manière évidente des gisements non conventionnels, 52 permis exclusifs de recherche en cours, 4 demandes de concessions et 64 concessions sont actuellement toujours valides. Il faut également noter que l’exploitation du gaz de couche, abusivement appelé « gaz de houille » par des membres du gouvernement, dont le ministre du redressement productif, nécessite aussi l’utilisation de la fracturation hydraulique, dans le cadre d’une exploitation « rentable » comme cela a été mis en évidence par le récent rapport conjoint de l’INERIS et du BRGM rendu public le 30 octobre dernier (1). Combien de permis concernent aujourd’hui cette ressource ?

Nous restons fermement convaincus que l’État ne peut soutenir une telle ambiguïté. Le choix fait par le gouvernement de mettre en œuvre une transition écologique et énergétique active ne peut en effet se satisfaire ni d’une demi-mesure ni de signaux flous qui continuent à alimenter les fantasmes et les illusions des entreprises pétrolières sur un hypothétique Eldorado dormant sous nos pieds. La civilisation du carbone est moribonde et ce ne sont pas quelques gouttes de gaz et de pétrole arrachées à la terre, au mépris de la survie de nombreuses espèces vivantes sur cette planète, dont  la nôtre, qui pourront changer la donne économique, sinon pour le profit immédiat de quelques multinationales.

C’est pourquoi nous demandons à l’État de faire preuve de cohérence et d’abroger tous les permis litigieux mentionnés plus haut. Nous restons mobilisés pour que cesse cette quête chimérique aux hydrocarbures non conventionnels, et soutiendrons l’État par notre expertise citoyenne et notre détermination dans la mise en place d’une vraie politique de Transition énergétique et écologique.

Les Collectifs français « NON aux pétrole et gaz de schiste et de houille »

 

NON AUX HYDROCARBURES DE SCHISTE ET DE HOUILLE, NON AUX ÉNERGIES EXTRÊMES,

NI ICI NI AILLEURS, NI AUJOURD’HUI NI DEMAIN

 

(1) Rapport « Synthèse sur les gaz de houille : exploitation; risques et impacts environnementaux » / BRGM -octobre 2013  

 

Collectifs signataires :

Collectif Gazpart (02), Collectif Carmen (02), Collectif 07 Stop au Gaz et Huiles de Schiste, Collectif “Touche pas à mon schiste !” (07), Collectif du Narbonnais (11), Collectif Roynac (26), Collectif AJC les Mages(30), Collectif Anduze (30), collectif Auzonnet Cèze et Ganière (A.C.G.) (30), Collectif Basta! Gaz Alès (30), Collectif Camis’gaz (30), Collectif de Barjac (30), Collectif Garrigue Vaunage (30), Collectif Hautes Cévennes(30), Collectif Piémont cévenol (30), Collectif Rochegude (30), Collectif Roquedur-Le Vigan (30), Collectif Viganais (30), Collectif bassin de Thau (34), Collectif citoyen de Pézenas, Castelnau de Geurs et environs (34), Collectif de Gignac (34) « Eco’lectif Degaze de Gignac et Environs », Collectif Montpellier Littoral (34), Collectif Orb-Jaur non au gaz de schiste (34), Collectif Sète (34), Collectifs Isérois STOP GHRM (38), Stop gaz de schiste 39  Collectif Lot et Garonne (47), Collectif Causse Méjean – Gaz de schiste NON ! (48), Collectif « non gaz de schiste » Florac (48), Collectif houille-ouille-ouille 59 / 62,Collectif Stop gaz de schiste 69, Collectif du Pays-Fertois (77), Stop pétrole de schiste 77, Collectif du Bocage Gâtinais (77-89-45), Collectifs 83 Non au Gaz de schiste, Collectif 91, Collectif citoyen  Ile-de-France non aux gaz et pétrole de schiste (Ile-de-France, Paris)

Cette semaine en Rhône-Alpes: Agenda ici              SIGNEZ  LA PETITION !                 ( ! ) Info minute

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Article issu du site du collectif ardéchois.

Départ de Nicole Bricq du Ministère de l’Écologie

Nicole Bricq a été nommée hier soir au Ministère du Commerce Extérieur. En à peine plus d’un mois, elle était parvenue à faire parler des gaz et huiles de schiste en suspendant les travaux de Shell en Guyane, en annonçant la suspension de tout les permis d’hydrocarbures non conventionnels et la refonte du Code Minier. Les revirements qui ont suivi (non plus « suspension », mais « remise à plat » qui ne veut pas dire grand chose – Reprise des travaux de Shell) démontre une reprise en main rapide du dossier par le Ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg, et le Premier Ministre.

Lire l’article de médiapart

La gauche au pouvoir n’est en aucun cas une garantie de victoire pour notre mouvement.

Les réponses évasives de François Hollande à nos questions à la Présidentielle annonçaient déjà la couleur. (Consulter les réponses des candidats).

Enfin, l’expérience de la mobilisation anti-nucléaire des années 70-80 et la « lente décomposition » de ce mouvement dans les années qui ont suivi l’élection de François Mitterrand doit nous alerter.

Nous reprenons ci-dessous quelques lignes d’un courriel reçu aujourd’hui et vous invitons à consulter le document Golfech, le nucléaire : implantation et résistances


Il fût une époque où il y avait une réelle mobilisation contre le nucléaire (autour des années 70/80). A Plogoff, l’ensemble de la population très solidaire, s’est battue, a affrontée l’armée…la centrale n’a pas été construite.A Golfech (près de Toulouse), les élus (Conseil Général, Conseil Régional, Communistes, écologistes, socialistes…) ont rassurés la population qui commençait à se mobiliser en leur affirmant qu’ils étaient opposés à la construction de la centrale. La population les a crues, seuls des militants plus politisés ont poursuivis la lutte. La centrale nucléaire a été construite.
C’est un peu schématique, la réalité est plus complexe, mais c’est intéressant de s’y replonger pour notre lutte et de lire les premières pages de ce document Golfech, le nucléaire : implantation et résistances.

Deux phrases extraites, presque au hasard : « Le Conseil général du Tarn-et-Garonne et le Conseil régional Midi-Pyrénées retournent leur veste et se prononcent pour la construction de la centrale. Les années 1982-1983, verront la lente décomposition du mouvement de résistance. Après l’arrivée de la gauche au pouvoir en mai 1981, les luttes sociales sont partout en perte de vitesse, le mouvement antinucléaire national et régional arrive encore à cristalliser les refus de cette société puis se désagrège lui aussi. Localement, les raisons sont multiples.

L’attitude des politiciens, le revirement des élus (pour certains dès 1980), attirés par les retombées économiques du grand chantier, portent un premier coup au mouvement. L’arrivée du Parti Socialiste au pouvoir démobilise une partie des opposants. Avant de gagner les élections, le PS a réussi par d’habiles manœuvres à faire croire aux plus nombreux que le programme nucléaire civil serait débattu, et donc pas définitif, et que Golfech, comme Plogoff, ne se ferait pas. On sait ce que sont devenues les promesses électorales. »

« La Coordination Stop-Golfech rassemblera des milliers d’opposants à la centrale mais le mouvement ne sera pas assez puissant pour freiner ce monstre financier, industriel, syndical et politique. Le premier réacteur est entré en divergence (démarrage de la réaction en chaîne dans le cœur) le 24 avril 1990. Démarrage signé par un gouvernement socialiste et un ministère de l’Environnement tenu par un “antinucléaire” futur président de Génération Écologie. »