Sauvegarde du principe de précaution j’écris à mon député            (!) Info minute – Revue de Presse

Dans une tribune libre parue dans le journal l’Opinion, des promoteurs de la libéralisation de la recherche et de l’exploitation du gaz de schiste préparent la sortie du rapport de l’Institut Montaigne. Réaction:

Ces gens là sont sur la trace de l’« obscurantisme » qui nous assiège, ils ont découvert que le terme « fracturation » est « anxiogène« . Ils ont découvert aussi que le sujet (des gaz et pétroles de schiste) est devenu « non rationnel« , qu’on a « biaisé avec la réalité au nom de partis pris idéologiques  » ; en somme, ils ont devant eux les adversaires aux gaz et pétroles de schiste qui sont des idéologues et, en tant que tels, tout à fait irrationnels.

obscurantismeDe quelle rationalité parlent-il ?

Il suffit de lire plus bas. « Interdire une technique plutôt qu’en réguler les effets, c’est renoncer à toute évolution positive des pratiques industrielles. C’est tourner le dos au progrès. » Nulle autre perspective à leurs yeux que l’amélioration des techniques industrielles… qui ne sauraient être mauvaises en soi, bien sûr. On ne peut quand même pas « tourner le dos au progrès » ! Et, comme tout le monde le sait, ceci n’est pas un a priori idéologique. Il faudrait être complètement « irrationnel » pour croire que les désastres auxquels on assiste depuis des décennies sont dus au ‘progrès’. De l’amiante à Fukushima en passant par la vache folle … 

Nous, on n’est pas des cow-boys!

En bons politiciens ils vont nous dire qu’il faut qu’ « une régulation efficace (soit) mise en œuvre. » Parce que, comme on nous l’a dit maintes fois, on n’est pas en Amérique ici, nous, on réglemente :  « un travail doit être mené concernant l’encadrement réglementaire d’une future exploitation de ces ressources, en tirant profit du retour d’expérience accumulé aux États-Unis. »  La technique étant le seul remède à la technique (on le sait parce qu’on n’est pas des idéologues…) il va falloir trouver quelque technique soft pour ne pas faire comme les cow boys d’outre Atlantique ! On remplacera la « fracturation » – qui est « anxiogène » – par le ‘massage’ de la roche ou la ‘stimulation’. Bien plus reposants, c’est sûr. De toute façon, personne n’ira voir dedans s’il y a quelque chose qui change.

Gageons que les conclusions du rapport publié aujourd’hui par l’Institut Montaigne seront du même tonneau.

GM suite à la lecture du bréviaire (accès direct ici) signé par Bernard Accoyer (Député de Haute-Savoie, ancien Président de l’Assemblée nationale), Laurence Parisot (Vice-Présidente de l’IFOP, ancienne Présidente du Medef), Dominique Reynié (Directeur général de la Fondation pour l’innovation politique), Les Arvernes (groupe de hauts fonctionnaires, d’économistes, d’avocats, de professeurs d’universités et de chefs d’entreprise).

commentaires
  1. Dan ARDUYNNA dit :

    A l’heure où un état de catastrophe naturelle est perçu comme une aubaine par les économistes cupides et certains politiques obtus, face à une population fataliste qui ne fait pas le lien avec ses impôts et ses modes de consommation, un travail pédagogique de démystification et d’information est encore et toujours nécessaire, surtout s’il doit dépasser nos frontières.
    Face à ces pratiques préoccupantes, merci pour cette veille éthique très édifiante, qui contribue à décorer le mur des fourbes ?…

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