(!) Info minute – Revue de Presse
Comme le rapporte Multinationale.org, EDF, l’entreprise publique d’électricité française, exploite discrètement des puits de gaz de schiste aux États-Unis. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, il s’agit là d’un scénario bien réel. Alors qu’elle appartient à un État qui a interdit la fracturation hydraulique sur son propre territoire en raison des risques environnementaux, EDF a décidé d’adopter une politique exactement inverse, en achetant des puits de gaz de schiste en Pennsylvanie et au Texas. Et pas qu’un peu!
EDF et le gaz de schiste : quésaco?
D’après l’article de Multinationale.org qui a mené l’enquête, tout part d’une filiale d’EDF opérant loin des regards du grand public. Il s’agit d’EDF Trading. Celle-ci regroupe les activités de négoce du groupe et emploie environ de millier de personnes, principalement à Londres, où elle a son siège, et aux États-Unis. Comme beaucoup d’autres activités d’EDF hors de France, elle reste mal connue dans notre pays, et le gouvernement français semble ne s’y intéresser que lorsqu’il est temps d’encaisser les dividendes reversés à la maison mère. EDF Trading est chargée de l’achat et de la vente de charbon, de pétrole, de gaz et d’électricité pour le compte du groupe EDF, dont elle est filiale à 100%, ainsi que du négoce des crédits carbone.
Quand EDF se réinvente en pétrolier texan…
Pour optimiser ses activités de négoce, EDF Trading a été amenée à acquérir des infrastructures de transport et de stockage de charbon, de gaz et d’autres matières premières. Et désormais, elle a choisi d’acquérir et opérer directement ses propres opérations d’extraction de gaz. Pour ce faire, EDF Trading a créé une sous-filiale dédiée, EDF Trading Resources (ou EDFTR), dont le siège social est à Austin au Texas, et qui se présente comme une « compagnie indépendante d’exploration et de production de pétrole et de gaz naturel » ! Elle est dirigée par une petite équipe de cadres issus du milieu pétrolier texan. EDFTR ne possède en fait que deux zones d’opérations, l’une dans l’Est du Texas (environ 500 puits sur 120 kilomètres carrés), l’autre en Pennsylvanie, dans le comté de Greene, qui correspond à la formation de gaz de schiste de Marcellus (sur 80 kilomètres carré).
… et fait de la fracturation hydraulique en Pennsylvanie
Dans son « Rapport développement durable 2014 » [qui a été retiré de son site web depuis la publication de l’article de Multinationale.org], EDF reconnaît recourir à la fracturation hydraulique en Pennsylvanie. « Le premier forage est prévu fin 2014-début 2015. Le projet est en phase de développement (préparation pour le premier forage et acquisition de droits fonciers) », précise le rapport (de manière quelque peu anachronique puisque ce document a été publié début juin 2015). Le site web d’EDF Trading Resources évoque quant à lui 45 puits en Pennsylvanie.
L’Est du Texas est lui aussi une zone d’exploitation de gaz de schiste (formation de Haynesville), mais EDF ne dit pas explicitement dans ce cas si elle y recourt ou non à la fracturation hydraulique. Ces puits ont été achetées à la firme canadienne Encana en 2012. Et d’autres investissements pourraient être sur les rails puisqu’EDF Trading a également signé en 2013 un protocole d’accord avec l’entreprise énergétique indienne GAIL pour rechercher conjointement des concessions de gaz de schiste à acquérir aux États-Unis.
Une activité controversée
EDF assure que ses forages par fracturation hydraulique seront développés « selon les plus hauts standards industriels ». Mais pour ses opérations en Pennsylvanie, il a choisi un partenaire qui n’a rien de rassurant : Alpha Natural Resources, une entreprise spécialisée non dans le gaz de schiste, mais dans le charbon. Alpha Natural Resources a écopé en 2014 d’une amende record de 227,5 millions de dollars, la plus importante jamais infligée dans le secteur du charbon par l’Agence fédérale de protection de l’environnement (EPA). En cause, le déversement illégal de millions de litres de déchets toxiques dans les cours d’eau de Virginie occidentale. Ce qui n’augure pas forcément bien de l’impact environnemental des forages d’EDF en Pennsylvanie.
La France, propriétaire d’EDF, a pourtant interdit la fracturation hydraulique en 2011
La France, propriétaire d’EDF, a pourtant interdit la fracturation hydraulique en 2011 et, pour l’instant, le gouvernement tient bon face aux pressions des lobbies industriels qui souhaitent revenir sur cette mesure. À l’époque où il était PDG de l’entreprise, Henri Proglio est même réputé avoir fait pression contre l’exploitation du gaz de schiste en Europe, au contraire de la plupart de ses homologues des grands groupes énergétiques du continent, apparemment parce qu’il en craignait la concurrence vis-à-vis du nucléaire. EDF est aussi ostensiblement absente du « Centre hydrocarbures non conventionnels », le lobby récemment créé par les grands groupes du CAC40 pour promouvoir la cause des gaz et pétroles de schiste en France. Suite et plus d’information sur multinationale.org.
Heureusement, les données de la consommation énergétique français (ici :http://www.fournisseur-energie.com/edf-nice-06000 ) n’indiquent pas (encore ?) de gaz de schiste comme source énergétique
Le document prête à sourire sur les drôlerie des types de combustibles… Si le gaz de schiste devait y figurer, les Préalpes se soulèveraient pour péter, exploser, cataclysmer de rire. Merci et Bienvenue Clara !… Un peu de bonne humeur avec vous, avant qu’il ne soit trop tard.
le TAFTA avant la lettre … cela me fait penser aux paroles de notre cher Président lors de sa visite aux USA: vite le signer avant que le peuple ne réagisse ! (et vite acheter des concessions par l’intermédiaire d’EDF pour nous mettre devant le fait accompli.) (et vite voter une loi pour traquer les opposants …)
Quelles révélations honteuses sur une entreprise qui ternit l’image de la France en spéculant sur ce marché environnemental mortifère !
Quelle honte, ces révélations sur des hommes « Politiques » fourbes et stratèges indignes de cette démocratie qui les a mis au pouvoir, et qui plus est, contraires aux aspects visionnaires que réclame leur vocation !
Qu’on leur fasse prêter serment sur la charte de l’environnement avant de leur confier un mandat.
Il est où ce pouvoir judiciaire chargé de défendre l’environnement ?
La conscience collective semble dans un coma entretenu qui ne donne aucun écho aux voix qui hurlent l’urgence, l’aberration, le crime. C’est de la non assistance à planète en danger, alors qu’il existe tant d’autres solutions pérennes et respectueuses.
Vivement que la politique de la raison environnementale prenne le manche et corrige tout cela, avant que la nature nous règle notre compte dans des drames plus que prévisibles puisque déjà amorcés : recul de la banquise, fonte des pergélisols, des glaciers, hivers inexistants voire estivaux, incendies spontanés, élévation du niveau des océans, migrations contrariées, tornades continentales, fleuves pollués, mers asséchées, récoltes précoces, progressions des espèces et des maladies endémiques…
Ne faudrait-il pas introduire d’urgence les paramètres environnementaux et sociaux dans le bilan des entreprises et les intégrer dans les références économiques des pays en données nettes de toutes activités entropiques (santé – administrations non productives ou réparatrices de dégâts environnementaux) ?… On y verrai plus clair sur l’état de santé des pays, et leur capacité à rembourser des emprunts ou à investir…