Cyber action en cours (15 avril 2013) (!) Info minute revue de presse
« Un développement sûr et durable de l’exploitation des gaz de schiste, c’est faisable… » !!!
C’est du moins ce qu’affirme le Centre pour le développement durable des schistes (« Center for sustainable shale development ») qui vient d’être créé en Pennsylvanie. Une officine des pétroliers ? Non, pas tout à fait… « une collaboration sans précédente » (c’est eux qui l’écrivent)[1] entre des fondations philanthropiques (dont la Fondation Heinz, dont le nom est connu des amateurs de ketchup), des associations de protection de la nature et, quand même, Shell, Chevron, et deux « petits » producteurs EQT Corporation et Consol Energy (avec respectivement 4 000 et 14 900 puits de gaz, tout de même !). Le but de cet attelage pour le moins inattendu : définir des normes pour l’exploitation des gaz de schiste « pour protéger la qualité de l’air, les ressources en eau et le climat » : tiens donc ! Ce n’était pas le cas jusqu’à présent ? La lecture de ces normes[2], par ailleurs assez peu contraignantes, permet de mesurer la piètre qualité de la réalisation et de l’exploitation actuelle des puits…
Une alliance des industriels avec certaines ONG contre (la) nature
Le principe même de ce dialogue direct, sans passer par l’État, a de quoi enchanter les tenants de l’ultralibéralisme… mais que vaudra pour ces sociétés un engagement que personne ne pourra les contraindre à respecter ? Et en quoi un tel engagement est-il réellement protecteur de l’environnement, puisque rien dans les normes proposées ne permet d’empêcher ou même de limiter la fracturation hydraulique. Le seul résultat sera de donner à peu de frais un « petit coup de vert » à ces pétroliers.
On peut se demander pourquoi des associations de protection de la nature se livrent à ce petit jeu. Et on peut trouver des éléments de réponse en s’apercevant, par exemple, qu’un des directeurs du Clean Air Task Force (une de ces associations) est en même temps consultant pour des sociétés gazières…D’autres associations environnementales américaines comme Sierra Club ou Ohio Citizen Action ont d’ailleurs vivement critiqué la démarche : « La majorité du gaz naturel doit rester dans le sol si nous voulons avoir une chance d’éviter un désastre climatique » a dit Deb Nardone de Sierra Club[3] .
Et rappelons enfin que par nature le développement des gaz de schiste, énergie fossile, ne peut être durable … mais c’est peut-être ce que certains n’ont pas encore compris !
JC
C’est encore la preuve qu’ils arrivent a tout , avec la corruption , les mensonges , les magouillles etc…
« … si nous voulons éviter un désastre climatique », cette partie de la phrase de Deb Nardone du Sierra Club résume de manière précise et concise la problématique des hydrocarbures sous toutes leurs formes. Pourquoi des ONG de protection de la nature ou des élus « en charge de développement durable, écologie et énergies renouvelables » et autres plus ou moins sensiibilisés, s’engagent sur cette voie de greenwashing particulèrement cynique, ne cesse de se poser … Peut-être, au final, un manque de connaissances approfondies et une incapacité à re-lier les choses ?
On préfère les ONG qui ont l’honnêteté de rappeler que ce n’est pas la législation qui va changer la nature même de la fracturation hydraulique, des dangers de l’exploitation des gaz des schiste et de leur utilisation http://www.washingtonpost.com/opinions/fracking-is-losing-support-from-americans/2013/03/30/25b22c24-9662-11e2-8764-d42c128a01ef_print.html