Cette semaine en Rhône-Alpes: Agenda ici SIGNEZ LA PETITION ! ( ! ) Info minute Haute Savoie: Grande mobilisation à Saint Julien en Genevois le 11 février |
Dans le cadre d’une interview accordée au journal Le Progrès et publiée ce jour, M. Neil McNaughton consultant pour la société Celtique énergie tente de décrédibiliser l’action des citoyens et élus membres du collectif Collectif Haut-Bugey non aux forages d’hydrocarbures.
Rappelons que cette société britannique est titulaire d’un permis exclusif de recherche d’hydrocarbures liquide ou gazeux accordé par l’administration en 2008 sans que la population ni les élus locaux n’aient été consultés. C’est une des raisons -ce n’est pas la seule- de la mobilisation citoyenne. Ce permis intitulé Permis des Moussières accorde la possibilité au titulaire d’effectuer des recherches dans une zone couvrant les départements du Jura et de l’Ain. Celtique envisage de reprendre les recherches déjà effectuées par Esso Rep il y a plus de deux décennies sur le plateau d’Hauteville et précisément sur les communes de Lantenay et de Corcelles. Sur place « La Chandelière 1 » et « la Chandelière 2″ on s’en souvient. Après des forages exploratoires, les pétroliers avaient rebouché: trop cher! On passe trop souvent sous silence le fait qu’un des forages avait entrainé la pollution d’une source et son inutilisation définitive forçant la communauté à raccorder les usagers de la commune au réseau de distribution de l' »eau du Rhône ».
Le consultant de Celtique prétend que le collectif du Haut-Bugey fait de la désinformation en assimilant les projets envisagés par la Société Celtique à la recherche de gaz de schiste. Or il n’en est rien. Habitants et élus savent lire les quelques rares dossiers qu’il a été difficile d’obtenir. Ils savent que le titulaire du permis envisage de faire un forage oblique en grande profondeur pour explorer la disponibilité d’hydrocarbure dans la roche cible (grés de Bunt). Il savent également que les forages nécessitent de grandes ressources en eau. Ils savent que le titulaire du permis envisage de « sous traiter » le retraitement des boues de forage sans donner aucune indication sur les modalités envisagées. Ils savent que la collectivité aura à prendre en charge l’entretien des routes après le passage de nombreux camions si une telle entreprise est effectivement mise en œuvre. Ils savent que l’évacuation d’hydrocarbures nécessite de gros chantiers qui auront un impact durable sur l’environnement et le paysage. Ils ont la mémoire de la source qui a été polluée et rendue définitivement inutilisable.
Les pétroliers parlent de « création d’emploi » et de « recettes pour les collectivités locales ». Ils ne veulent qu’acheter le silence et profiter de la fragilité financière des collectivités pour les attirer dans un piège aux conséquences durables. Le code minier, la réglementation française sont ainsi faits que le titulaire d’un permis lorsqu’il se retire n’aura pas à supporter les conséquences des possibles accidents et pollutions sur l’environnement. Et ces conséquences ne sont pas toujours mesurables lors de l’exploitation mais bien des années après.
La recherche de solutions énergétiques dans la durée ne consiste pas à pomper les maigres réserves du sous-sol. Les investissements pour la recherche en matière d’énergie doivent être dirigés vers des solutions durables et renouvelables.
Le gouvernement, les pétroliers veulent nous enfermer dans l' »histoire des gaz de schiste« . Ils se veulent rassurant en rappelant que la fracturation hydraulique est interdite en France et que « les permis » ont été abrogés. Seuls trois permis l’ont été. Une commission de suivi de la mise en œuvre de la loi qui permet la recherche sur la fracturation hydraulique doit être nommée dans les jours qui viennent. Le mouvement d’opposition citoyenne qui a émergé sur de nombreux territoires depuis un an est vivant en hiver comme au printemps.
C’est pourquoi nous serons nombreux à Saint-Julien en Genevois le 11 février pour dire « non au gaz de schiste« , « non au pétrole de schiste« , « non aux forages d’hydrocarbures » , « non à l’exploitation de nos ressources en eau de manière inconsidérée« !
Il peut en aller de l’exploitation des gaz et huile de schiste comme du nucléaire: c’est bon pour l’emploi et les recettes d’une commune. Combien d’élus et de citoyens ne vont-ils pas encore et encore se faire prendre au piège de ces deux arguments-là, surtout en temps de crise, de chômage et de transferts de charges de l’Etat sur les plus petites collectivités publiques ?