(!) Info minute – Revue de Presse
On n’aime pas taper sur les ONG environnementales. On n’oserait pas dire du mal d’une organisation qui, flamberge au vent, a décidé il y a un an de rejoindre notre combat en se lançant dans la diffusion d’informations sur « les enjeux sanitaires, environnementaux et économiques liés à l’exploitation des gaz de schiste ». Une diffusion (c’est un comble quand on découvre qui est le président de l’association) payante puisque seul un petit résumé est accessible gratuitement.
A première vue on aurait pu se laisser tenter. Nous collectifs en Rhône-Alpes avons failli nous laisser tenter. Et puis à regarder le pédigrée de l’association nous avons eu des doutes. En février 2013, approchés par un représentant français de cette association qui cherchait de l’information et des subventions pour financer un travail de recherche, nous nous sommes questionnés au sujet de cette organisation qui arrivait « après la bataille ». Certes le combat était loin d’être gagné ni même fini (il commençait à peine), mais la première bataille qui avait vu citoyens, collectifs et associations français battre campagnes et villes pour informer sur les gaz de schiste et les conséquences de son exploitation, cette bataille du printemps 2011 avait tout de même débouché sur une loi d’interdiction d’une technique (celle de la fracturation hydraulique) certes insuffisante et sur l’abrogation de permis de recherche de gaz de schiste (seulement trois permis mais c’était un début).
Alors pourquoi avons-nous refusé toute collaboration et toute activité commune ? Tout simplement parce-que nous nous sommes un peu renseignés sur ce qu’était cette association ou plutôt ce qu’elle était devenue depuis 2008. Greencross International est une association qui « œuvre à aider à la solution des problèmes mondiaux de l’eau et contribuer au maintien de la paix entre les peuples » et qui fut fondée par Mikhail Gorbachev en 1993. Sa section française fut présidée par le savoyard écrivain, philosophe, journaliste et naturaliste Yves Paccalet. Et c’est la démission de ce dernier qui a attiré notre attention, ou plutôt la raison de sa démission. Celle-ci intervient effectivement en 2008 après deux ans d’engagement de Paccalet « la présidence internationale de Mikhaïl Gorbatchev [lui étant apparue comme] une garantie d’efficacité et de liberté » . Or, fin 2007, Gorbatchev laisse la présidence du conseil d’administration vacante. Greencross International choisit son nouveau président en la personne du polonais Jan Kulczyk. Ce monsieur, première fortune de Pologne, a de nombreux intérêts financiers dans les industries les plus polluantes au nombre desquelles, l’automobile et … les hydrocarbures.
Alors en effet nous n’aimons pas « taper sur les ONG environnementales » et qui plus est lorsque qu’il s’agit d’une organisation qui œuvre également à la paix et au rapprochement entre les peuples. Mais si sa gouvernance ne lui a pas permis de changer de président depuis sept ans maintenant et que Kulczyk actuellement investi dans le projet Elektrownia Północ c’est-à-dire la mise en œuvre de la plus grosse centrale à charbon d’Europe en est toujours le président, en effet cela nous pose un problème. Ce monsieur Kulczyk qui est également membre de la « Climate change task force », un groupe de travail qui se définit comme « une synergie d’experts sur le climat, des dirigeants du monde, prix Nobel de la paix, et façonneurs d’opinion – qui aident à créer la volonté politique de lutter contre le changement climatique».
Décidément …